Thalès-le-fou
158 pages
Français

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Thalès-le-fou , livre ebook

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Description

Au centre de la polémique, l'émigration ou l'immigration clandestine. C'est selon. L'histoire se passe à Wakogne une banlieue misérable dans un pays de misère, la République démocratique du Jolof. Thalès-le-fou décrit, dans un langage décousu et hilarant, un monde démentiel, avec cette démarche en diagonale propre au fou de l'échiquier qui côtoie en un simple déplacement les rois et les manants.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2007
Nombre de lectures 261
EAN13 9782336267340
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Encres Noires
Collection dirigée par Maguy Albet
N°301, Abdou Latif Coulibaly, La ressuscitée , 2007.
N°300, Marie Ange EVINDISSI, Les exilés de Douma . Tome 2, 2007.
N°299, LISS, Détonations et Folie , 2007.
N°298, Pierre-Claver ILBOUDO, Madame la ministre et moi , 2007.
N°297, Jean René OVONO, Le savant inutile , 2007.
N°296, Ali ZADA, La marche de l’esclave , 2007.
N°295, Honorine NGOU, Féminin interdit , 2007.
N°294, Bégong-Bodoli BETINA, Ama Africa , 2007.
N°293, Simon MOUGNOL, Cette soirée que la pluie avait rendue silencieuse , 2007.
N°292, Tchicaya U Tam’si, Arc musical , 2007.
N°291, Rachid HACHNI, L’enfant de Balbala , 2007.
N°290, AICHETOU, Elles sont parties , 2007
N°289, Donatien BAKA, Ne brûlez pas les sorciers ..., 2007.
N°288, Aurore COSTA, Nika l’Africaine , 2007.
N°287, Yamoussa SIDIBE, Saatè, la parole en pleurs , 2007.
N°286, Ousmane PARAYA BALDE, Basamba ou les ombres d’un rêve , 2006.
N°285, Abibatou TRAORÉ KEMGNÉ, Samba le fou , 2006.
N°284, Bourahima OUATTARA, Le cimetière sénégalais , 2006.
N°283, Hélène KAZIENDÉ, Aydia , 2006.
N°282, DIBAKANA MANKESSI, On m’appelait Ascension Férié , 2006.
N°281, ABANDA à Djèm, À contre-courant , 2006.
N°280, Semou MaMa DIOP, Le dépasitaire ,2006.
N°279, Jacques SOM, Diké, 2006.
N°278, Marie Ange EVINDISSI, Les exilés de Douma , 2006.
N°277, Assitou NDINGA, Les marchants du développement durable , 2006.
N°276, Dominique M’FOUILOU, Le mythe d’Ange , 2006.
N°275, Guy V. AMOU, L’hyène et l’orfraie , 2006.
N°274, Bona MANGANGU, Kinshasa. Carnets nomades , 2006.
N°273, Eric Joël BEKALE, Le cheminement de Ngniamoto , 2006.
N°272, Justin Kpakpo AKUE, Les canons de Siku Mimondjan , 2006.
N°271, N’DO CISSE, Boomerang pour les exorcistes , 2006.
N°270, François BIKINDOU, Des rires sur une larme , 2005.
N°269, Bali De Yeimbérein, le « Baya », 2005.
N°268, Benoît KONGBO, Sous les tropiques du pays bafoué , 2005.
N°267, Frédéric FENKAM, Safari au paradis noir , 2005.
N°266, Frieda EKOTTO, Chuchote pas trop , 2005.
Thalès-le-fou

Sémou MaMa Diop
Du même auteur
Le Dépositaire , L’Harmattan, 2006.
© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296045040
EAN : 9782296045040
Sommaire
Encres Noires Page de titre Du même auteur Page de Copyright Dedicace Epigraphe Au commencement Premier péché : la paresse Deuxième péché : l’envie Troisième péché : la gourmandise Quatrième péché : l’orgueil Cinquième péché : la luxure Sixième péché : l’avarice Septième péché : la colère Remerciements
A Aram, Mariem et Biram et à tous ceux qui ont faim et qui ont soif d’ailleurs...
Ce texte est une fiction. Toute ressemblance avec une histoire existante ou ayant existé est purement fortuite.
« N’embellis pas ton extérieur.. c’est par ton genre de vie qu’il faut t’embellir . »
Thalès de Millet
« En parlant, je sais que je change. Il n’est pas possible que je parle si ce n’est pour changer à moins que je parle pour ne rien dire ; mais dire c’est changer et être conscient qu’on change. »
Jean-Paul Sartre
Au commencement
Thalès.
Connaissez-vous Thalès de Milet?
Thalès est ce vieux philosophe grec qui vécut au 6 ème siècle avant Jésus-Christ et qui dormait à la belle étoile dans un tonneau d’après les ragots des commères de l’Antiquité.
Si vous ne le connaissez pas c’est parce que vous êtes un pauvre ignare de lecteur.
Mais vous allez faire connaissance avec Thalès-le-fou, celui qui dort au Tonneau, Le Tonneau des Danaïdes , une ONG canadienne implantée à Wakogne, cette commune de miséreux perdue à quinze kilomètres de la capitale d’un pays misérable de l’Afrique de l’Ouest. Vous allez connaître l’homme qui est arrivé à Wakogne il y a une dizaine d’années et qui s’est présenté sous le nom de Thalès. Cet homme avait un accoutrement bizarre, une tignasse de timbré et parlait en violant les codes du langage. Dans ce pays où l’apparence prime sur l’essence, il fut pris pour un fou. Il est resté fou. Le fou du village.
Cet homme c’est moi.
Permettez-moi d’abord de me présenter : je suis Thalès-le-fou, Thalès de Wakogne. Mais, puisque nous allons rester un bon bout de temps ensemble, puisque nous allons cheminer dans la bouse de Wakogne et de ses quartiers infâmes, il faudrait qu’il y ait plus d’intimité entre nous. Je dis bien intimité mais pas familiarité ! Je tiens à le préciser parce que l’on ne sait jamais, quand on écrit, sur quel lecteur vicieux psychopathe on peut tomber. Alors pour plus d’intimité, appelez-moi tout juste Thalès.
Je parle d’écriture et de lecture comme si j’étais le plus grand écrivain de tous les temps, comme si tel Alexandre Dumas j’avais écrit des tonnes de romans-fleuves, comme si les Rougon-Macquart de Zola c’était moi qui les avais signés, comme si la Comédie Humaine de Balzac j’en étais l’auteur-compositeur-interprète.
Il n’en est rien.
Et pourtant j’aurais pu écrire cette dernière série. Car de la comédie, il y en a dans ce pays de misère et cette commune de miséreux. Toutefois, je ne suis pas sûr que j’aurais pu utiliser le qualificatif qui suit, parce que je ne sais pas si la comédie qui se joue ici est une affaire d’hommes ou une affaire de golo , une affaire de singe. Je ne sais pas si elle est plus qu’humaine que simiesque. Je me demande parfois si en face de moi j’ai des humains ou de simples hominidés, c’est-à-dire des Australopithèques erectus qui n’ont pas terminé leur processus d’hominisation, qui sont restés bloqués à un stade de cette évolution et qui ne peuvent pas aller plus loin.
Bref...
Je n’ai jamais écrit ne serait-ce qu’une lettre d’amour dans ma vie. Je ne suis même pas tombé dans ces travers de l’adolescence quand, pour déclarer sa flamme à une fille, on lui racontait toutes les conneries possibles et imaginables dans une lettre truffée de fautes d’orthographe et de grammaire, de gros mensonges, de gros cacas chauds et fumants. De stupides banalités du genre : « je t’aime comme le poisson aime l’eau de la mer », « j’ai deux femmes dans ma vie : ma mère et toi », « quand je te vois, mon cœur fait du tam-tam et tout mon corps vibre ».
Non, moi Thalès je ne suis jamais tombé dans ces travers, dans ces niaiseries de puceaux nègres. Moi Thalès-le-fou j’avais d’autres stratagèmes que je n’aurai pas le temps de vous dévoiler maintenant, mais peut-être plus tard si vous savez attendre. Tout arrive à point à qui sait attendre.
Alors vous vous demandez ce qui m’a poussé à vouloir écrire comme Mariama Ba une si longue lettre alors que je n’ai jamais écrit ne serait-ce qu’une courte lettre dans ma vie. Vous allez le savoir. Mais là aussi il faut faire montre de patience. D’ailleurs je vous soupçonne, vous lecteur, d’impatience et de curiosité morbide. Mais je vous préviens tout de suite, hic et nunc , que je n’aime pas les curieux de votre acabit, et que si vous voulez que nous cheminions en paix, peace and love , pendant un temps dans ce pays de misère et cette commune de miséreux, il serait impératif que vous changiez d’attitude !
Maintenant que j’ai mis les points sur les i et l’accent grave sur les e pour que vous sachiez que mon ton est grave et que je n’aime pas les familiarités entre lecteur et auteur, je vais vous exposer les raisons qui m’ont poussé à m’étaler et étaler la misère de mon pays et de Wakogne sur ces papiers de fortune.
Les raisons sont nombreuses, nombreuses comme la famille de Yaye Fatou, une habitante de Wakogne. Et je ne peux pas d’un trait, toutes les accoucher. Car même à Yaye Fatou, il a fallu dix-huit ans, quatre maris, neuf maternités, pour mettre bas ses quinze rejetons qui, à eux seuls, formeraient une équipe de football, l’arbitre central, les deux arbitres de touche et le quatrième arbitre.
Je vous entends de là, lecteur sceptique. Vous croyez que ce n’

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