Traquée
7 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
7 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Poursuivie par des créatures issues de légende, Blanche se lance dans une fuite éperdue pour sa survie...
Cette nouvelle écrite en 2010 à partir du thème "Peur" s’adresse à tous les amateurs de fantastique.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 13 septembre 2014
Nombre de lectures 7
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale, pas de modification
Langue Français

Extrait

Traquée DeDavid DuménilRetrouvez plus de nouvelles et des informations sur la trilogie fantasyLe Livre de la Créationsur http://www.lelivredelacreation.niloo.fr
2
 Au centre de la plaine coulait une rivière. Grâce aux crues hivernales et à des pluies diluviennes, l’herbe y poussait en abondance et la plaine s’étendait sur une grande partie de la vallée, jusqu’aux contreforts boisés desmontagnes. Toute cette contrée isolée du monde était le refuge de bien des mystères.
 Simple point mouvant au milieu de cette vaste étendue, Blanche se reprochait de ne pas avoir cru à ces légendes.Le souffle court, elle se retourna un bref instant. La vision qu’elle eut de ses poursuivants la fit défaillir. Elle se redressa pour ne pas trébucher. C’était toute une armée qui s’était mise en chasse. Montés sur leurs chevaux, ils la pourchassaient sans relâche depuis deux heures déjà. Blanche fut parcourud’un frisson qui n’était pas dû à la fraîcheur nocturne et galopa de plus belle.
Jamais elle n’aurait dû s’aventurer si loin de chez elle en se laissant surprendre par le coucher du soleil. Ces créatures l’avaient repérée et, attirées par la valeur decequ’elle portait, s’étaient lancées à sa poursuite. Dopée par la peur qui lui nouait les entrailles, Blanche fixait désespérément la lisière de la forêt devant elle qui, espéraitelle, ferait rempart à la convoitise de ses poursuivants.
Jamais elle n’aurait cru en avoir la force maispourtant, elle y parvint. Elle ralentit pour mieux sinuer entre les troncs et disparaître dans le sousbois. Une fois en son sein, la forêt ne semblait plus si rassurante au milieu de la nuit. Les arbres aux formes torturées projetaient leur ombre déformée sur le sol et l’imagination de Blanche les changeait en horreurs sorties tout droit de ses pires cauchemars.
Un silence pesant s’installasur les lieuxet Blanche s’arrêta pour reprendre son souffle. Mais elle ne pouvait se rassurer. Sa respiration sifflante lui semblait résonner avec fracas dans l’obscurité et pouvaità tout moment attirer ses poursuivants tel un phare. Ses jambes tremblaient, semblant lui intimer l’ordrede s’écrouler sur le tapis de feuilles mortes pour s’abandonner à un sommeil réparateur. Mais elle ne pouvait pas. Pas tant qu’elle ne serait pas sûrequ’ils aient abandonnéla poursuite.
 Le souffle du vent passa, déposant sa fraîcheur sur sa peau nue, faisant vibrer branches et feuilles d’une mélodie funèbre avant de porter à ses narines lesmilleodeurs qu’il avait pu charrier. Les sens en alerte, Blanche capta tous ces infimes détails mais n’en retint qu’un. C’était la deuxième fois quecette odeur acre et particulièrelui irritait l’odorat. La première fois, dans la plaine,elle n’y avait pas prêté attention. Elle avait alors aperçu leur silhouette difforme se découpant à la lueur d’un feu et s’étaitlaissé surprendre. Cette fois ci, elle ne ferait pas la même erreur...
 Une étincelle de terreur éclaira ses yeux, ses muscles se contractèrent et elle reprit sa fuite éperdue tandis que les cris de ses poursuivants parvenaient à ses oreilles. Branches et arbustes lui lacéraient le corps, les feuilles la frôlaient d’une caresse fantomatique mais Blanche avait besoin de tous ces signaux tactiles. Elle en avait besoin pour raviver cette peur qui s’était emparée de son être, faisant battre sonur plus vite, accélérant sa respiration, fournissant une énergie mystérieuse à ses musclesSans elle, elle ne tiendrait pas. La peur était sa meilleure alliée dans cette fuite éperdue.
3
 Le sol se fit plus pentu, les feuilles laissèrent place aux conifères et Blanche se retrouva dans un tunnel. Elle n’en prit conscience qu’en entendant le bruit de ses pas heurtantla dure surface pierreuse. Ce changement d’environnement ne la perturba pas pour autant. Elle accéléra même,songeant qu’elle avait là une chance d’échapper à ses poursuivants.
Elle s’immobilisa.Elle perçut alors un son lointain comme répercuté par un écho. Elle frissonna. Et si un autre monstre légendaire vivait dans ce monde souterrain ? Ce fut avec prudence qu’elle continua à progresser, longeant la paroi comme si la présence solide de la pierre froide dans son dos pouvait la rassurer. Le bruit était de plus en plus distinct semblable aux gargouillementsgrondants d’une créature monstrueuse.
 Les parois luminescentes la conduisirentjusqu’à une vaste salle aux murs suintant d’humidité. Là, elle découvrit la source de ses frayeurs. D’une ouverture située à plusieurs mètres de hauteur se déversait une rivière souterraine qui de rebonds en rebonds formait une magnifique cascade dont le fracas se répercutait dans la caverne.
Blanche s’arracha à ce spectacle en secomment elle avait pu se laisser demandant emporter si loin par son imagination.Elle devait mettre de l’ordre dans sa tête, essayer de reprendre le contrôle de son esprit assailli par la peur.Elle s’efforça de considérer la situation avec calme.
 Une dizaine de couloirs s’ouvraientdevant elle comme autant de voies vers la liberté... ou les ténèbres ! Elle gémit. La peur était toujoursprésente au fond d’elle mêmel’empêchant de réagir de manière raisonnée.
 Elle retint sa respiration, les muscles tendus par une soudaine intuition. Tout à coup, des éclats de roche fusèrent tandis qu’un projectile invisible percutait la paroi à quelques centimètres de Blanche. Une douleur lui déchira la poitrine alorsque s’y dessinait un sillon rougeâtre.Elle n’avait plus le temps de réfléchir !D’instinct, elles’élançala première vers ouvertureà sa portée. Elle mit tout ses forces dans sa fuite dans l’espoir de mettrele plus de distance possible entre elle et ses poursuivants.
 Dire que quand sa mère lui en avait parlé, elle ne l’avait jamais cru. Mais pourtant, elles étaient bien là ces créatures de légende, la poursuivant telle une proie. Elle ne les avait aperçues qu’un bref instant mais leur silhouette resterait à jamais gravé dans sa mémoire. C’étaient des bipèdes de haute taille, à la face aplatie, qui maîtrisaient une magie assez puissante pour envoyer des projectiles magiques à travers une pièce à une vitesse incroyable. La douleur émanant de sa blessure témoignait pourtant de leur réalité.
 Un embranchement apparut devant elle. Sans réfléchir, elle s’engouffra dans le tunnel de droite. Mais au fur et à mesure que les croisements se multipliaient, Blanche commença à douter de pouvoir sortir un jour de ce dédale et un éclair de folie passait brièvement dans ses yeux à chaque nouveau carrefour. Comment avaitelle pu en arriver là ?
 Elle finit par arrêter de courir pour essayer de mieux se repérer. Mais peine perdue, tous les couloirs se ressemblaient et elle ignorait de quel côté se trouvait la sortie. Dépitée, elle erra au hasard. Toute la tension qui s’étaitaccumulée en elle se relâchait et elle sentait la fatigue gagner ses muscles. Les paupières micloses, elle s’arrêta à bout de force, s’écroulant contre la paroi. Ses épaules s’affaissèrent et elle sombra dans l’inconscience.
4
 On marchait dans le couloir. Blanche se réveilla en sursaut. Son poulss’accéléra tandis que la peur l’envahissait à nouveau. Avec horreur, elle aperçut des tâches de sang sur le sol. Son sang ! Elle avait laissé des indices tout au long de sa fuite
En une seconde, elle se redressa et s’élança dans le couloir.Elle avait perdu trop de temps, gâché son avance si durement acquise. Ce faisant, sa blessure se rouvrit laissant de nouvelles traces vermeilles sur la pierre. Blanche comprit que désormais seule sa vitesse pourrait la sauver.
Outre l’écho de ses poursuivants, et celui de sa propre respiration, elle perçut un nouveau bruit de plus en plus net : celui de la cascade souterraine ! Avec soulagement, elle déboucha sur la grande salle. La peur laissa place à l’espoir. Si tous ses agresseurs s’étaientlancés à sa poursuite, elle n’avait plus qu’à rebrousser chemin et elle sortirait de ce dédale. Blanche scruta un à un les départs de tunnel, sombres, étroits et désespérément identiques. Elle n’aurait même pas su dire lequel elle avait emprunté lorsque sespoursuivants l’avaient rattrapée. Elle ferma les yeux, tentant de se remémorer cet épisode. Maintenant que la peur avait été refoulée dans un recoin de son esprit, elle pouvait y mettre de l’ordre. Mais vite car ses poursuivants approchaient.
Mue par l’instinct, elle se plaça devant un des tunnels. Là, dans l’immobilité sinistre du lieu creusé dans une roche millénaire,elle le perçut, l’infime courant d’air qui effleurait sa peau, l’incitant à le suivre dans cet étroit boyau. Ce qu’elle fit.
Elle courut plus vite qu’elle ne l’avait jamais fait. Son corps et son espritfonctionnaient en osmose pour atteindre un seul et unique but : émerger de ce lieu et de ce cauchemar.
 Mais sa coursefolle s’arrêta brusquement. À contrejour, obstruant la route vers la liberté, un de ses agresseurs l’attendait. Un rictus mauvais aux lèvres déchira son visage le rendant plus hideux encore. Immobile, Blanche était pétrifiée de terreur, incapable de faire le moindre geste. Puis, au fond d’elle même quelque chose éclata. Courage, témérité, folie peutêtre se mêlèrent au plus profond de son esprit pour lui insuffler la force de repartir dans une course de la dernière chance.  Elle accéléra encore et encore réduisant la distance qui la séparait de son agresseur. Elle plongea son regard dans les yeux de cette créature mythique et y lut de la peur. Elle en fut si surprise qu’elle ralentit un instant. C’était comme si par un simple regard, la peur qui la tenaillait depuis cette nuit avait changé de corps.
 Elle le percutade plein fouet l’envoyant heurter la paroi. Le choc la fit vaciller mais elle parvint à garder l’équilibre. Soudain, la chaleur du soleil fut sur sa peau, brûlantles derniers lambeaux de peurtandis qu’une joie indicible envahissait tout son être. Elle jeta un dernier regard à la grotte puis reprit son ascension pour passer de l’autre côté de la montagne, en sécurité.
5
 Du tunnel émergèrent peu après ses poursuivants. Une main devant les yeux, l’autre tenant leur fusil,le visage marqué par la déception et la colère en voyant leur proie s’enfuir,les hommes se tournèrent vers le sommet de la montagne. Sous la lumière du soleil levant, la toison blanche de la licorne resplendissait d’une lueur quasi divine tandis que sa corne, torsadée, trésor tant convoité, disparaissait en même temps qu’elle passait sur l’autre versant. Inaccessible.
6
Vous avez appréciez cette nouvelle ? Retrouvez-en d’autres et des informationssur la trilogie fantasyLe Livre de la Créationsur http://www.lelivredelacreation.niloo.fr
7
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents