Un africain au pays du matin calme
132 pages
Français

Un africain au pays du matin calme , livre ebook

-

132 pages
Français

Description

Un africain au Pays de Kim II Sung, au début des années 80, une rencontre sublime de cultures et de civilisations distinctes,une histoire d'amour impossible entre un Noir africain et une splendide asiatique, bref, il s'agit là d'un roman autour de la rencontre d'un homme et d'une femme que les aléas d'un séjour nord-coréen transformeront en une amitié profonde...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2007
Nombre de lectures 71
EAN13 9782296176034
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Uil Africain au pays
du matin calme@
L'HARMATTAN,2007
5-7, rue de l'École-Polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan 1@wanadoo.fr
ISBN: 978-2-296-03553-9
EAN : 9782296035539ABOUBACAR YENIKOYE ISMAEL
U n Africain au pays
du matin calme
(Corée)
roman
L'I-ftmattanRI MI-HANG
(Beauté de la Patrie)
« Dans le « Pays du Matin Clair »,
Vivait une fée dont la beauté,
La prestance et l'intelligence
Etaient hors du commun.
Ses grands yeux d'amande,
Où l'on voit se refléter
Les rayons calmes et limpides
De la lumière du jour;
Sa peau de lune,
Ses cheveux ondoyants,
Son rire d'émeraude
Et son sourire ravageur,
Faisaient d'elle un être
D'une beauté exceptionnelle.
Son corps élancé
Sur des jambes parfaites,
Sa taille de libellule
Et le doux parfum de sa peau,
Enivraient la senteur et
Odoraient l'univers.
Elle était femme!
La quintessence
De la Beauté Asiatique,
Dans toute sa splendeur,
Sa vitalité,Son charme,
Et son élégance.
Elle était divine,
Elle était sublime.
Elle était caresse,
Elle était tendresse.
Elle était femme!
Comment résister
A tant de beauté,
A tant de fmesse,
A tant de charme?
Nombreux étaient les hommes
Qui succombaient
Sous le charme Enchanteur
De cette divine Cléopâtre
Des temps modernes.
Mais à l'image de Cléopâtre,
Elle était forte de personnalité
Et l'insaisissable splendeur
De son corps et de son être,
Faisaient d'elle une sirène
Tout à la fois enchanteresse
Et inaccessible!
Elle s'appelait Mi Hang;
Beauté de la Patrie ».
6Assise à l'avant de la Mercedes 200, de la couleur
noire réservée aux seuls hôtes de la Grande
République Démocratique de Corée, Ri Mi Hang,
l'oreille attentive à la lecture de cette prose que
j'avais mis une partie de la nuit à peaufiner, se
retourna alors pour me regarder, esquissa11t un
sourire tout à la fois empreint de tendresse, de
charme et d'étonnement!
Charme en effet, car Ri Mi Hang était belle et
gracieuse. Etonnement cependant, car en vérité,
c'est bien la première fois, en cette terre
communiste où la femme est soumise aux mêmes
tâches que l'être masculin, qu'un homme s'adressait
ainsi à elle, avec des mots qui font chanter le cœur,
chavirer la raison et frémir la passion.
- « C'est fini, déjà? » me questionna-t-elle de ses
yeux enflammés.
Depuis quelques jours en effet, une certaine
complicité s'était installée entre Ri Mi Hang, notre
belle interprète Coréenne et moi même; il y avait
comme une sympathie naturelle, une attirance
réciproque, une sensation furtive de tendresse qui
nous liait et faisait qu'en bien des circonstances,
nous n'hésitions pas à user du langage silencieux des
yeux et du regard pour nous comprendre.
7En réponse à ce regard tout à la fois attendri et
interrogateur de Mi Hang, je lui répondis d'une voix
douce et enveloppée;
- «Non ce n'est pas fini; je te lirais la suite,
aussitôt que nous serons seuls ».
Elle acquiesça, sourit de son plus beau sourire,
tourna la tête pour regarder droit devant elle la
route d'asphalte qui s'étirait monotone, dans la
campagne de Pyongyang.
La forte tension qui s'était emparée de mon être
pendant la lecture du poème était tombée. J'étais
serein à nouveau, conscient d'avoir touché une
corde sensible. En effet, dans le regard velouté et le
sourire en forme de caresse qu'elle venait de
m'adresser, j'étais certain d'avoir décrypté le
message codé qu'elle venait de m'envoyer.
Visiblement, elle en redemandait! elle voulait
entendre la suite de l'histoire; «son histoire »,
romancée par les «mots magiques de la langue de
Molière» (une langue qu'elle chérit tant et qui lui a
permis d'accéder au statut d'interprète Coréenne) et
racontée par cet homme venu d'ailleurs; un Noir,
un « nègre », appartenant à cette « race» d'hommes,
que « l'endoctrinement idéologique non officiel» de
son pays, n'a cessé de lui présenter comme
inférieur.
8En effet, notre séjour en Corée nous permettra
de comprendre qu'il y a deux types distincts
d'informations sur un même sujet: les informations
destinées à la consommation locale visant
l'endoctrinement des masses, et celles relatives à la
consommation extérieure, respectueuses des grand
principes universels du communisme et des droits de
l'homme.
Ainsi par exemple, l'ensemble des discours officiels
et des ouvrages de la Corée stigmatisent le racisme;
à contrario, tous les Coréens sont éduqués, élevés et
enseignés dans l'affirmation de la supériorité physique
et intellectuelle de leur système politique et de leur
genre humain. Mais revenons à Mi Hang.
Comment est ce possible, se demandait-elle alors,
qu'un étranger puisse faire ainsi vibrer, par le doux
murmure de sa voix chantonnante, les fibres
désormais sensibles de son cœur, l'invitant à
partager par les mots et par les lettres, une
sensualité du verbe et de la prose qu'elle ignorait à
ce jour?
Comment pourrait-elle« arranger» une rencontre,
seule à seul avec cet étranger, dans ce pays, qui est le
sien, qui ne tolère aucune « intimité» entre
Coréennes et hôtes venus d'ailleurs? Un pays où
l'on ne recense aucun immigré, où les métissages
humain et culturel sont proscrits. Telles étaient les
9questions qui devaient sans doute agiter l'esprit de la
belle Mi Hang.
Devinant les pensées de l'exquise beauté, je
fermais alors prestement le petit carnet bleu, où
j'avais griffonné cette littérature bien particulière et
lui adressa un clin d'œil. Elle comprit le message,
car coincé sur le siège arrière de la Mercedes, entre
mon compatriote « l<iski », ami d'enfance, collègue
de faculté et compagnon de voyage en cette
lointaine Corée et notre «instructeur idéologique»
coréen qui, depuis le début de la lecture du poème
se demandait bien se qui se passait (il ne parle, ni ne
comprend le français), mon «intimité soudaine»
avec Ri Mi Hang devenait bien suspecte.
- «Que se passe-t-il ? Qu'est ce qu'il te
raconte? », demandèrent en cœur le chauffeur
Coréen et l'instructeur idéologique, en coréen à Ri Mi
Hang? Manifestement elle se mit à «bafouiller», à
«baragouiner» en coréen, avec force détails et gestes
des mains, qui trahissaient une grande nervosité, une
«histoire à dormir debout», afin de tromper la
vigilance de nos «gardiens-instructeurs» sur cette
«réactionnaire et impardonnable intimité naissante
entre une Coréenne et un... nègre ».
Le lendemain matin, lorsque je pus m'entretenir
seul avec elle dans la salle de «réunion-formation
idéologique» avant l'arrivée de « l'instructeur
politique », elle m'avoua qu'elle avait dû mentir à ses
10compatriotes, expliquant que je lisais à son attention
un document (écrit en français), qui relatait les hauts
faits de la Grande République Démocratique de
Corée.
Comment pouvait-elle en effet annoncer, en ce
pays de «communisme radical, pur et dur», que je
lisais «un poème réactionnaire », dédié à sa beauté?
Quelle futilité! Quelle hérésie! Quelle dangereuse
action contre révolutionnaire! Elle aurait été relevée
et remplacée sur le champ.
Elle se demandait néanmoins si ses compatriotes
avaient «gobé» son histoire et m'invita à la
vigilance. Visiblement, elle était attirée par cette
irrésistible connivence qui s'installait entre nous;
toutefois, elle était tiraillée entre l'exigence de
marquer une nécessaire frontière entre elle et moi
au regard de la surveillance permanente dont font
l'objet toutes les interprètes en contact avec des
étrangers et la très forte tentation de se laisser
bercer par le doux murmure de la poésie, qui flatte
sa beaut

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