La lecture à portée de main
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 mai 2009 |
Nombre de lectures | 43 |
EAN13 | 9782296675469 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0056€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Un Africain en Laponie
Du soleil de minuit à la nuit polaire
Ecrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen
Dernières parutions
Simplice IBOUANGA, Au pays des tyrans, 2009.
Oumar Sivoiy DOUMBOUYA, Chronique d’un retour en Guinée, 2009.
Yvonne OUATTARA et Jean-Luc POULIQUEN, En souvenir de L’Arbre à palabres. Lettres de France et du Burkina Faso, 2009.
Alexis KALUNGA, Mes frères, pourquoi vous me faites ça ?, 2009.
Brigitte BERTONCELLO, avec la collaboration de Thomas Samba SARR, Du Sénégal à Marseille. Migration réussie d’un gentleman rasta, 2009.
Bazoumana OUATTARA, Le sacrement constitutionnel, 2009.
Colette LANSON, Professeur Béatrice Aguessy. Une vie de femme(s), 2009.
Bertrand LEMBEZAT, Palabres en pays kirdi, 2009.
Viviane MPOZAGARA, Ghetto de riches, ghetto de pauvres, 2009.
Pascal DA POTO, Mort héroïque, 2009.
Mahmoud BEN SAÏD, La Guinée en marche. Mémoires inédits d’un changement. Volume 2, 2009.
Aboubacar Eros SISSOKO, Une enfance avec Biram au Mali, 2008.
Bellarmin MOUTSINGA, La Malédiction de la Côte, 2008.
Daniel GRODOS, Niamey post, 2008.
Kamdem SOUOP, La danse des maux, 2008.
N’do CISSE, L’équipée des toreros, 2008.
Alain FLEURY, Congo-Nil. A travers les récits des missionnaires 1929-1939, 2008.
Paul Evariste OKOURI, La Sobanga des paradoxes, 2008.
Chehem WATTA, L’éloge des voyous, 2008.
Gabriel Koum DOKODJO, Noël dans un camp de réfugiés, 2008.
Louis KALMOGO, Un masque à Berkingalar, 2008.
Léon-Michel ILUNGA, Le Petit-Château, 2008.
Der Laurent DABIRE, Chemin de croix, 2008.
Abdoul Goudoussi Diallo
Un Africain en Laponie
Du soleil de minuit à la nuit polaire
R OMAN
L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN , 2009
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-08624-1
EAN : 9782296086241
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
DEDICACE
Je dédie ce roman à :
Ma mère, Maïmouna Diallo, prématurément rappelée à Dieu ;
Ma grand-mère, Yayé Mariama Ngoumpé, qui a spontanément rempli le vide de l’affection maternelle et assuré mon équilibre affectif et celui de mes sœurs et frère ;
Mon oncle maternel, Mamadou Aliou Koubi, ancien marin de la Seconde Guerre mondiale, qui a convaincu mon père de me mettre à l’école et qui m’a aimé, encadré et conseillé ;
Mon père, El Hadj Thierno Aliou Sampiring, si généreux et si ouvert, qui a compris vite la nécessité de permettre à tous ses enfants, une vingtaine de garçons et de filles dont je suis l’aîné, de suivre aussi bien les cours de l’école coranique que ceux de l’école française ;
Mon grand-père maternel, Thierno Amadou Larya Diari, cet érudit dans son milieu culturel, auteur de maints poèmes, chroniques et témoignages en langues arabe et pular, qui m’a transmis dans une certaine mesure sa passion pour l’histoire, la géographie, la littérature, la plantation et l’entretien d’arbres de diverses espèces ;
Mes formateurs à l’école primaire de Diari, au lycée classique et moderne de Conakry et à l’Institut de géographie de l’université de Paris-Sorbonne, auxquels je suis infiniment reconnaissant pour mon éducation scolaire et universitaire ;
Mes camarades de promotion et mes anciens collaborateurs enseignants-chercheurs avec lesquels je partage le plaisir de l’amitié sincère et le goût de l’humour ;
Mes nombreux amis et connaissances rencontrés en Guinée ou lors de voyages ou séjours en Afrique, en Europe, en Amérique du Nord et en Asie.
INTRODUCTION
On est au mois de mai. L’année scolaire tire à sa fin. Les élèves et étudiants de Guinée sont attelés à préparer les examens de passage en classe supérieure ou les examens nationaux : entrée au collège, B.E.P.C., baccalauréat, examens spécifiques des universités.
Mamadou ne dort que très peu. Il tient coûte que coûte à décrocher son bac série Sciences sociales avec une très bonne mention. Après les cours, il suit comme ses camarades de classe les séances de révision sous l’encadrement de ses professeurs. De retour à la maison, il reste souvent cloîtré dans sa chambre, occupé à revoir ses leçons, parfois tard dans la nuit.
Avec les délestages de courant dans cette capitale sans lumière de Conakry, il prend toujours soin de conserver avec lui des bougies et une boîte d’allumettes. Il faut savoir s’adapter aux conditions persistantes de sous-développement. C’est ce qu’a compris aussi son père, Habib, qui a branché leur maison aux deux lignes de distribution électrique du quartier par le biais d’un inverseur manuel qui permet d’avoir du courant tous les jours au lieu d’un jour sur deux, sauf lorsqu’il y a coupure générale. C’est ce qu’on appelle en Guinée le système D, la débrouille.
Quand il s’attarde à bouquiner au-delà de minuit, il entend fréquemment la voix autoritaire de papa :
Mamadou, il se fait tard, éteins la lumière et mets-toi au lit !
Sa mère, Mariama, l’interpelle plus rarement et, dans ce cas, elle le fait en termes très affectueux :
Mon fils, je t’en prie, fais attention pour ne pas te surmener, couche-toi à présent !
Enfin le jour fatidique arriva : le 2 juin débuta sur toute l’étendue du territoire national la session annuelle du baccalauréat unique, prévue pour cinq jours. Puis ce fut la longue période d’attente durant les semaines de correction.
Le 30 juin, jour de la proclamation des résultats, élèves, parents et amis, tout le monde était branché sur la radio nationale, avant 10 heures, début de la diffusion par la R.T.G., impatient et inquiet. Alors le speaker, à l’heure indiquée, après lecture de la phrase introductive habituelle portant publication des résultats du bac, session… série Sciences sociales, enchaîna d’une voix forte et intelligible :
Sont admis par ordre de mérite,
1er : Mamadou BARRY, PV centre de Conakry, lycée privé Sainte-Marie, mention Très Bien.
Ce fut un tollé de joie non seulement dans la concession familiale mais également chez les voisins du quartier Hamdallaye où le jeune était connu et apprécié. On l’embrassait, lui serrait la main ou lui donnait des accolades avec des mots de félicitations en français, pular, soso ou maninka. Sa mère, très émue, pleurait de joie tandis que son père, très exubérant, donnait à boire à gauche et à droite.
Le lendemain soir, Mariama prépara un repas particulièrement délicieux, copieux et varié pour le dîner : une soupe aux légumes, un plat de crudités, du riz gras au poisson, du fonio à la sauce d’arachide avec du poulet du pays, divers fruits et des brochettes de viande de chèvre.
A 20h, quand tout le monde se mit à table, la maîtresse de maison prit la parole :
Mamadou, ce dîner est préparé pour célébrer ton succès. Tu as deux jeunes frères et trois jeunes sœurs. Tu es notre fils aîné, de sorte que ton père et moi comptons beaucoup sur toi. Tu viens d’avoir le bac, ce qui te permettra d’entrer à l’université à l’ouverture prochaine.
En ce qui me concerne, mon fils, je te donnerai tout ce que tu veux, comme tu as réussi brillamment à ton examen. Au fait que désires-tu ? une moto, un téléphone portable, de l’argent ou quoi d’autre ? Ne te gène pas, dis-moi ce que tu désires.
Papa, je ne veux rien de tout cela. Contrairement à beaucoup de mes copains qui rêvent d’avoir, qui une voiture, qui une moto ou qui un gadget de dernier cri, moi je souhaite simplement que tu m’aides à faire mon apprentissage d’homme responsable en payant mes études dans une université étrangère où je te promets de déployer le maximum d’efforts pour réussir.
Ton souhait sera exaucé, Mamadou. Ta réponse me surprend de la part d’un jeune de 19 ans mais elle me réconforte. Nous allons dès demain consulter sur Internet plusieurs sites pour choisir ensemble ton université.
Après ce repas succulent, Mamadou alla directement dans sa chambre pour se mettre au lit. Il dormit profondément en faisant des r