Un Amour en Provence
280 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Un Amour en Provence , livre ebook

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280 pages
Français

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Description

1973. Un homme s'installe dans le Vaucluse après avoir confortablemetn hérité. Il y rencontre une femme dont il tombe follement amoureux. mais il est l'objet d'une machination ourdie contre lui et destinée à capter son héritage... ils en mourront tous les deux. 2009. Trente-cinq ans plus tard, une lettre écrite par la jeune femme arrive enfin à destination... Le facteur chargé de remttre le pli en découvre le contenu, qui remet en question la version officielle des résultats de l'enquête, et décide de partir en quête de la vérité...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 70
EAN13 9782296476905
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un Amour en Provence
Du meme auteur


Sciences sociales

La construction des légitimités professionnelles dans la formation des travailleurs sociaux , L’Harmattan, collection Logiques sociales, Paris, 2006.

Essais

Du souci des autres à l’autre comme souci , L’Harmattan, collection Questions contemporaines, Paris, 2008.
Michel PERRIER


Un Amour en Provence


L’Harmattan
Image de couverture : Le château bleu , Hervé Perrier.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55681-2
EAN : 9782296556812

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Pour Saâdia
Prologue
Bollène, mars 2009.
L a première chose qu’il remarqua fut la couleur de l’enveloppe. Un blanc cassé, bien cassé, de ceux qui n’existent pas dans les gammes des fabricants, un blanc terni par le temps, la couleur de l’usure. Puis ce fut le timbre, une Marianne d’un vert fané – un timbre à 0,40 franc ! Le cachet était illisible, ce qui n’aidait pas à dissiper le doute. Il y avait aussi un petit quelque chose dans l’adresse, la façon de rédiger sans doute, Monsieur Roland Charrier, 5 rue de Chabrière 84 Bollène, monsieur en entier et pas de code postal, aucune adresse d’expéditeur au dos, une écriture hésitante sur trois lignes légèrement courbées, le manque d’habitude probablement, le tout donnant l’impression d’une certaine jeunesse épistolaire. En y regardant de plus près, on pouvait même voir sur les bords de minuscules fibres prêtes à se désolidariser du tout, comme si les composants du papier de l’enveloppe en avaient assez de jouer à la lettre et commençaient à prendre le large ; on le sentait d’ailleurs à la texture, du papier de mauvaise qualité, putrescible, sans garantie de durée, à condition de s’entendre sur la durée bien sûr.
De toute façon, la journée avait mal commencé. Il y a des jours comme ça, où rien ne tourne rond, où il ne reste qu’à attendre le soir en essayant de ne pas en rajouter… d’abord, la panne de réveil, lever un quart d’heure avant de prendre le boulot, à peine le temps de se débarbouiller en contemplant un visage fatigué, la barbe naissante et les cheveux bruns en bataille, les yeux encore gonflés de sommeil – il faut dire qu’il avait dessiné jusqu’à 2 heures du matin…, puis le scooter qui ne démarre pas… Benoît comptait bien se rattraper en avalant un café à la machine de la poste, mais celle-ci ne fonctionnait pas ! Et, pour finir, cette lettre…
Benoît s’arracha de sa contemplation pour aller montrer sa découverte à son supérieur hiérarchique, qui ne s’y attarda pas outre mesure :
Votre travail est de distribuer le courrier, Brunel, alors allez-y, distribuez !
Mais, monsieur…
Rue de Chabrières, c’est bien votre tournée, n’est-ce pas ?
Oui, justement, voyez-vous, au 5 il n’y a pas de monsieur Charrier.
Il s’agit peut-être de quelqu’un qui est hébergé, ou c’est pas le bon numéro… c’est à vous de vérifier.
Vous avez vu l’enveloppe ? Et le timbre ? Cette lettre a au moins dix ans !
Ils ont refait complètement les bureaux du tri à Orange, ils se sont enfin décidés, alors on a eu quelques courriers restés coincés dans les armoires métalliques, enfin je suppose que c’est ça… vous cassez pas la tête, mon vieux, distribuez ! Et si y a personne, ramenez tout, on verra plus tard.
Conversation improbable, mais néanmoins réelle, et Benoît pas plus avancé. Il est frustrant que ce que l’on considère comme une véritable découverte, qui plus est insolite dans le contexte, ne retienne pas l’attention qu’elle mérite – pour un peu, on en viendrait à douter de la réalité. Benoît glissa donc la lettre dans sa sacoche, au milieu du courrier, sortit de la poste, enfourcha sa mobylette et partit faire sa tournée.
Il n’y avait aucun Roland Charrier rue de Chabrières, ni au numéro 5, où vivait un avocat qui ne connaissait personne de ce nom, ni aux autres numéros. Benoît crut pourtant lever un coin du voile lorsqu’une vieille dame, au numéro 8, lui dit que « Roland Charrier, Charrier, oui, attendez, ça me dit quelque chose… », mais elle se renfrogna pour lui avouer que, finalement, le nom lui était inconnu et qu’en plus elle n’avait pas le temps d’y réfléchir plus que ça.
En fin de tournée, il ne resta plus que cette maudite lettre dans la sacoche – un vrai cas de conscience ! Parce que Benoît savait pertinemment qu’il n’y avait pas de solution. D’abord, il ne trouverait pas le destinataire ; ensuite, il n’était pas question de la réexpédier sans l’adresse de l’expéditeur ; enfin, et c’était bien le principal, cette missive datait d’au moins dix ans, vingt ans peut-être, et elle était bel et bien perdue pour tout le monde – quelle que soit l’information à l’intérieur, celle-ci ne pouvait être que périmée, sans intérêt aucun, si ça se trouve les protagonistes étaient au cimetière, bref la lettre ne manquerait à personne et aucun Charrier ne viendrait jamais la réclamer, de cela au moins il était sûr.
Retourner voir le receveur, donc, qui la renverrait illico à Orange ou ailleurs, où elle serait sans doute archivée dans l’attente de l’hypothétique recherche du destinataire ; puis elle serait ouverte, et lue afin d’y trouver des indications permettant de remonter jusqu’à l’une ou l’autre des personnes concernées ; en l’absence de résultat, elle serait détruite au bout de 6 mois.
Cette lettre pesait lourd dans les mains de Benoît, qui commençait à s’y attacher et à la considérer comme une sorte de butin de guerre, appartenant à celui qui s’en empare et en fait quelque chose. Certes, mais quoi ? S’il se l’appropriait, ce serait pour l’ouvrir et la lire, savoir enfin ce que cachait ce mystère, ce que la relation de deux êtres avait perdu d’intensité par l’irresponsabilité passagère d’un postier étourdi ; il pourrait alors tenter de réparer ce manquement à la mission, cette béance épistolaire, cette injustice manifeste causée à deux existences. Benoît allait accomplir sa mission jusqu’au bout : rendre justice à ceux qui en avaient été privés, distribuer le courrier comme le lui disait le receveur, par delà le temps et la distance…
En prenant cette décision, Benoît était loin, très loin, de se douter de ce qui l’attendait.
Chapitre 1
Moulin, avril 1973.
I l ne pensait qu’à ça depuis le matin. La convocation chez le notaire, vendredi 2 mai à 14 heures, pour une communication importante, se munir de ses papiers d’identité, fiche d’Etat civil et livret de famille. Le 2 mai, c’était dans une semaine ; mais le gros problème, c’est que maître Noguès, le notaire, ne se trouvait pas à Moulin, mais à Bollène, dans le 84 ! Jamais entendu parler. Charrier connaissait ses départements par cœur, il avait donc converti le 84 en Vaucluse, mais cela ne l’avançait guère, ne sachant pas où se trouvait le Vaucluse. Et puis maître Noguès, notaire ! Jamais entendu ce nom. Les notaires, Charrier savait ce que c’était, mais il n’avait mis les pieds chez aucun d’entre eux, et pour cause ! Pour avoir affaire à un notaire, il fallait posséder des biens, comme on dit, et Charrier ne possédait rien.
Huit ans auparavant, il avait hérité de la voiture de son beau-père, à la mort de celui-ci et sa mère n’ayant pas le permis ; le vieux lui avait légué sa Peugeot 404, une voiture presque neuve à l’époque et qu’il conduisait toujours, on savait construire dans ces temps-là, et en plus elle était confortable. Quelques temps après, ce fut le tour de sa mère de passer l’arme à gauche. Il avait alors récupéré son frigo, sa machine à laver, une armoire à linge et des affaires de cuisine, au moins elle ne laissait aucune dette, c’était déjà ça. Tous ces héritages s’étaient réglés sans notaire, cela va sans dire. Et aujourd’hui, voilà qu’il était convoqué chez un notaire, et à Bollène, en plus… Charrier avait ruminé dans sa tête la matinée durant, essayant de recoller des morceaux de passé, des bribes de famille, le pourquoi du comment ; et il avait fini par trouver une piste.
Il se souvenait d’une tante, une demi-sœur de sa mère, partie vivre à Paris juste après la guerre et qui s’était mariée avec un médecin, qu’il n’avait d’ailleurs jamais vu. A sa connaissance, ils n’avaient pas eu d’enfants. Bien plus tard, il avait entendu dire que sa tante Odette et son docteur de mari étaient partis vivre en Provence ; puis le mari était mort… il ne voyait que la possibilité de ce lien avec Bollène, car mis à part cette tante il n’avait aucune famille, ni à Moulin

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