Un Camerounais militant dans sa nouvelle patrie
149 pages
Français

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Un Camerounais militant dans sa nouvelle patrie , livre ebook

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Français

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Description

Cette oeuvre est un recueil de nouvelles qui décrivent le vécu d'un Camerounais bien intégré en Allemagne où il était arrivé pour poursuivre ses études supérieurs. Malgré cela, ses compatriotes allemands n'ont de cesse de lui rappeler qu'il n'est guère des leurs, qu'il demeure, avant tout, un étranger, un Africain. Le dialogue des civilisations, l'acceptation de l'autre qui est différent de soi seront-ils possibles en Europe ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2010
Nombre de lectures 39
EAN13 9782296713567
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un Camerounais militant
dans sa nouvelle patrie
A ndré E KAMA


Un Camerounais militant
dans sa nouvelle patrie


Préface de Andreas Drombniza
Du même auteur


Schwarzer sein im wei β en Himmel, Artep Verlag, 2007
Im Spinnennetz der Privilegien, Artep Verlag, 2007
Der einsame Kandidat, Amicus Verlag, 2008
Die Sch ä tze von Obramkuza, Monsenstein und Vannedat, 2009
Eine Reise nach Gorée, Selbstverlag, 2009
Im Wandel der Blicke, Selbstverlag, 2009


Les fonds de la vente du présent ouvrage sont destinés à soutenir en Afrique des projets d’éducation et de scolarisation en aidant les enfants défavorisés, en offrant de petites bourses d’études et en construisant une école en milieu rural au Cameroun. En outre, ces fonds serviront à soutenir la littérature africaine des auteurs africains vivant dans l’espace linguistique allemand.

www.andre-ekama.de


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13553-6
EAN : 9782296135536

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Je voudrais remercier mes parents, ma famille pour leur soutien, tous ceux et celles qui m’accompagnent dans ma vision d’une politique de proximité et du dialogue et les Éditions L’Harmattan d’avoir accepté de publier cette œuvre.
Préface
À la suite de ses récits « Schwarzer sein im weiBen Himmel (Être noir sous des cieux blancs) » et « Im Spinnennetz der Privilegien (Dans le cercle fermé des privilégiés) » dont les histoires très impressionnantes ont marqué les lecteurs et ont apporté une contribution à la compréhension entre les peuples, l’auteur se tourne, dans sa nouvelle œuvre, vers la société, en peignant des situations imaginaires, et pourtant proches de la réalité. Il essaie de nouveau, dans une sorte de symbiose, d’ébaucher de nouvelles réflexions. Il nous relate son militantisme dans sa nouvelle patrie et bien d’autres histoires qui présentent la condition du naturalisé en Allemagne. Ceci est le cas d’Ajomkere, un des personnages-clés de cet ouvrage, qui veut assumer ses devoirs politiques, sans au préalable, se sentir disqualifié. C’est aussi le cas de Orimyakuba qui, en tant que Noir sous le drapeau allemand, s’engage avec zèle dans l’armée et qui, cependant, ne sera proposé que plus tard, par le commandant, pour une promotion, à la grande stupéfaction de ses frères d’armes. Il se considère comme un soldat et est prêt à combattre pour défendre sa patrie. Certains reconnaissent en lui, cependant, l’Africain noir, qui est à peine différent des autres, lors des patrouilles, bien qu’il soit vêtu d’un uniforme et qu’il porte un béret masquant son visage.
C’est, peut-être, son zèle à exécuter les ordres ou sa stature qui le trahissent, et qui le mettent en évidence dans la « masse blanche ». Parti en mission pour le compte de l’armée en Afrique, Orimyakuba vit des moments poignants grâce à la sympathie des soldats africains qui le prennent tout de go pour un officier de rang bien qu’il ne soit qu’un sous-officier accompagnant le commandant. Il n’a pas souhaité le voyage en Afrique. C’était un ordre auquel il lui a fallu obéir. Et là-bas, il découvre l’Afrique pour la première fois. Enfant, il a été adopté et amené en Allemagne où il a grandi chez ses parents adoptifs, si bien qu’il ne ressent aucun attachement pour l’Afrique. Seule la couleur de sa peau indique ses racines et rend son ascension difficile, chose déroutante pour ses frères d’armes. Malgré tout, il est fier d’être dans l’armée fédérale et de remplir sa mission de soldat. Il acquiert une certaine maturité à travers son devoir et apprend à être un jeune homme discipliné.
L’auteur traite, dans les six récits, le thème ardu de la naturalisation et la compréhension du « nouveau compatriote » avec d’autres caractéristiques, comme par exemple son apparence physique. Combien de fois Orimyakuba n’a-t-il pas souffert, en entendant « À mes yeux, tu es un Africain » ? Malgré tous les rapprochements avec ses « compatriotes », ceux-ci le classent sur un autre continent. L’expérience amère d’un candidat solitaire, déchiré par différents sentiments, mais qui, en fin de compte, revigoré par la consolation, ne veut donner que le meilleur de lui-même à sa patrie, fidèle à la loi fondamentale.

Andreas Drombniza
Militant dans ma nouvelle patrie
Au Bürgersaal (la salle des citoyens), je rencontrais d’autres candidats qui étaient venus attendre les résultats. Nous avions tous un air détendu qui ne laissait présager que de bons scores. Mais nous savions bien que les électeurs auraient le dernier mot. Je me suis toujours opposé à l’iniquité et prône l’équité sociale. Si j’étais élu conseiller municipal, je me résoudrai à contribuer au changement de la perception que beaucoup ont des Africains. Ce leitmotiv me guidait et me poussait à ne pas céder malgré la pression qui montait au fur et à mesure que les élections approchaient.
Un candidat de notre liste aimait bien lancer « le grand jour, nous saurons tous qui de nous a recueilli le maximum de voix ». Avec 459 candidats inscrits sur les 11 listes, et avec une participation de près de 100 000 électeurs, il fallait vraiment faire une bonne campagne pour espérer l’emporter. Dans la salle des citoyens, nous attendions le début des projections. Le grand écran était bien fixé. Un chargé du comité des élections se dirigea vers son moniteur et se mit à lire les résultats qui tombaient dans son télescripteur. Toute la salle était calme. Beaucoup de changements étaient encore possibles. Il fallait attendre 22 h pour plus de précision.
Mon cœur se mit à battre très fort quand je regardais les diagrammes. Mais je ne voulais pas encore perdre espoir. Au total, il y avait 150 bureaux de vote et nous n’en étions qu’à 45 jusqu’à 19 h. Notre liste venait avec moins de 5 %. Certains candidats de notre groupe n’y croyaient plus vraiment. L’un d’entre eux me dit : mon cher, vu le score actuel, nous pourrons avoir un conseiller municipal. Maintenant, il faudrait attendre de voir le classement pour savoir s’il n’y a pas eu de basculement d’ordre au niveau des têtes de liste.
Sur la liste des nominés, j’occupais la deuxième place. Il ajouta encore : si tu as eu plus de voix, tu déclasseras le premier. Mais, il ne faut pas déjà danser. Tout est encore possible, surtout que tu es d’origine africaine tandis que nous autres sommes nés, avons grandi ici et connaissons beaucoup plus de personnes que toi.
Je me sentais tout détendu grâce au sport que j’avais fait le matin et je me suis encore rappelé les questions de ma fillette qui m’accompagnait au bureau de vote. Elle me demandait pourquoi je voulais faire de la politique et ce que j’y gagnais. Moi, je voulais d’abord lui expliquer en de plus simples termes ce qu’était la politique.
Je réalisais à quel point il était difficile de faire comprendre l’art de gouverner à une enfant de 6 ans, tout comme à certains adultes que j’avais rencontrés pendant la période de campagne et qui ne croyaient plus du tout aux politiciens, les traitant de tous les noms, les accusant de tous les maux.
Je lui parlais du vote, d’un bulletin, de l’urne, du candidat. Bref, de toutes les expressions qui pourraient intervenir dans l’esprit pour matérialiser une élection.
Au départ, elle était toute attentive et quelques temps après, j’entendis « Papa hör auf ! » c’est-à-dire « arrête papa ». Je sentis que c’en était trop pour la fillette et je changeai de thème.
Alors que nous longions le couloir gauche de l’école où se trouvait le bureau de vote 124, une dame m’interpella : « Etes-vous le candidat E. ? » Oui, lui répondis-je. Elle me fit la confidence que je pouvais compter sur ses 6 points car son époux et elle me trouvaient sympathique sur les posters et qu’il était temps, dans cette commune, de voir des visages différents. Le monde avait changé depuis qu’aux Etats-Unis, un Noir était devenu président de la superpuissance. Je remerciais cette dame. Nous entrâmes tous dans la salle. Je déclinais mon identité, puis me dirigeais dans l’isoloir.
Ma fillette, to

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