Un curé de choc
109 pages
Français

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Un curé de choc , livre ebook

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109 pages
Français

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Description

Les histoires que contient ce petit volume sont un témoignage que les grands phénomènes surnaturels se rapportant aux deux forces suprêmes, antinomiques, qui déterminent notre existence, ne datent pas exclusivement des temps antiques. A travers ces trois récits, hommage est rendu à des grands hommes, dont l'identité, à peine voilée, aurait marqué différentes époques de l'histoire du continent africain.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 20
EAN13 9782296802100
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un curé de choc
Pierrick von Eriken


Un curé de choc


Histoires d’hommes charismatiques
Nous sommes conscients que quelques scories
subsistent dans cet ouvrage.
Vu l’utilité du contenu, nous prenons le risque de l’éditer ainsi
et comptons sur votre compréhension.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieh armattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54277-8
EAN : 9782296542778

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
PROLOGUE GENERAL
Dans la tradition profonde, on considère parfois que les morts « ne sont pas morts » ; de là le respect et l’honneur que plus ou moins religieusement nous leur vouons. Les mythes et les contes, qui constituent sans doute le domaine le plus florissant et le plus représentatif de notre folklore, nous en apprennent chaque jour un peu plus.
Mystère : voilà en un mot ce que sont la Providence génitrice, notre fascinant univers et nous-mêmes. De par l’omnipotence qui est son propre, Dieu n’est-il pas susceptible de produire une infinité de « miracles » ? Peut-on affirmer que tout est rationnel, définitif, et que l’existence est régie par des lois absolument immuables ? Enfin, de l’immensité de son pouvoir, le Très Haut ne peut-il accorder une part infime à la perle de sa création ?
« Frappez et l’on vous ouvrira », disent les Ecritures, « demandez, on vous donnera ». Tout est fonction de votre disponibilité, de la force de votre volonté, de l’observation pieuse de tels ou tels principes cardinaux, mais surtout de l’importance de votre requête, de l’attachement que vous y mettez. Partant l’être humain devient capable de beaucoup ; l’esprit est pour ainsi dire à même de « se transcender » et d’obtenir « droit de cité » dans le monde de l’invisible ; il lui est même possible de franchir les barrières de l’impossible. De lois et méthodes diverses, individuelles ou consacrées (grande concentration, foi profonde et inébranlable, oraisons spéciales, invocations, chasteté et ascétisme relevant d’attitudes mystiques…), lesquelles s’ajoutent parfois au véritable don, sont nés l’alchimie, la prophétie, le magnétisme, l’hypnotisme, l’exorcisme, et d’autres pratiques encore.
Si, en outre, nous devons admettre avec Platon et les théologiens que l’âme est immortelle, un certain type de miracle est alors envisageable : celui de l’âme « errante », incarnée ou non, qui peut se manifester parmi nous, pour nous ou contre nous, sous l’impulsion d’une force suprême, divine ou diabolique. Tout est fonction, comme nous l’avons fait observer, de l’orientation que l’homme, de son vivant, aura donné à son « être psychique », du degré de son élévation ou de son zèle.
D’un côté, les légendes populaires, les croyances au surnaturel, pour superstitieuses qu’on les tienne, nous ont servi bien des histoires de djinns, de totems, de spectres, de revenants, de mutants, de vampires… S’agissant de cette dernière catégorie de « monstres », Dracula est un exemple de notoriété mondiale. Mais ce comte de Transylvanie, cette sinistre créature imaginée par Bram Stoker, n’est-ce pas le symbole même d’une « immortalité » égarée, noyée dans le mal, et l’ambassadeur du Démon sur terre ? Marlowe et Goethe racontent les affres du devoir de compromission pour un sombre personnage nommé Faust avec Méphistophélès le Seigneur des Ténèbres, qu’il a choisi comme maître.
Mais sur un tout autre plan, il y a les Saints : la Vierge Marie, Jésus Christ, Bouddha, Mahomet… qui ont été des humains, tout aussi mortels que nous – et que, pourtant, nous glorifions et implorons même de nos jours. Car ayant été jadis des parangons de vertu, le Tout-Puissant en a fait ses « acolytes » et « collaborateurs » pour le rachat et le bien de l’humanité.
Les histoires que contient ce petit volume {1} sont un témoignage que les grands phénomènes surnaturels se rapportant aux deux forces suprêmes, antinomiques, qui déterminent notre existence – ne datent pas exclusivement des temps antiques et bibliques, mais qu’il en est également qui sont proches, tout proches de nous. Même dans l’espace.
P. von Eriken
Un curé de choc
(Histoire d’un martyr)
"Il y a dans mon œuvre une veine chrétienne et une veine profane (ou pis que profane) que je nourris alternativement ".
Henry de Montherlant
I
"Un curé vertueux et sans intrigue est une Providence pour le village. "
Fleury
Voici venue l’époque des grands bouleversements et des joutes les plus spectaculaires de l’Histoire : un siècle de Civilisation, riche et fier de ses arsenaux sophistiqués, armes de destruction massive… Dès l’aube du XX e siècle, l’Afrique traînarde et fruste « achève » de bénéficier des attentions paternalistes du sublime Conquérant, Philanthrope venu de par-delà les mers : abécédaires, bannières, béton, Bible, bibelots, chartes, lorgnettes, poudres, sérums… Toute la manne généreuse se déverse sur le continent, comme un raz-de-marée. Pendant la sacro-sainte mission le déchirement, toutefois, est inévitable, sur le terrain politico-social. Mais l’épopée, depuis l’intrusion jusqu’au seuil des années mil neuf cent soixante, est aussi marquée par les grands mystères, même… magico-religieux ! En attendant l’Apocalypse.
**
Aujourd’hui toute une ville dans l’acception africaine du terme, Abifa n’était autrefois qu’un village de steppe ; un grand village néanmoins, puisqu’on y dénombrait déjà plusieurs centaines d’âmes, hôtesses de petites habitations de bois et de terre battue, – petites habitations de plus en plus clairsemées à mesure que l’on s’éloigne du centre de la localité.
Abifa, localité principale de la vaste région de Mabom, était aussi un gros village aux allures pittoresques rehaussées par le prestigieux édifice de la cathédrale St Marc, œuvre des premiers missionnaires européens.
Elle s’était faite, la cathédrale, minutieusement, artistiquement, inévitablement, sous l’oeil fasciné des villageois qui, à l’occasion, y apportaient chacun leur coup de truelle sous la forme d’une obole, quand il leur manquait le temps et la force pour manier la brouette et le seau. Sonnait alors le glas pour la vieille dévotion indigène, dite à forte tendance animiste. Cependant, l’on pouvait noter la persistance de groupes traditionnalistes et réfractaires, dont les cultes et rituels « hétérodoxes » et « barbares » étaient l’objet de luttes acharnées et de basses manœuvres portant la marque d’une très secrète « Inquisition ».
Il y avait donc, dans ce contexte de grands dérèglements, quelque part en Afrique noire, ce village inconnu, ce village sacralisé, dont la population aborigène et allogène, tant chrétienne que païenne, allait vivre une suite d’évènements tout à fait extraordinaires, sans doute les plus marquants de son histoire.
**
Joël-Henri Lescargault était un vénérable septuagénaire ; la maladie et les troubles séniles lui pesaient sur les épaules et, dans sa démarche chancelante, lui voûtaient littéralement le dos. Il portait, suivant une convention tacite passée à tous les hommes immigrés de sa race, de son métier et de son rang, une barbe touffue qui descendait jusqu’au diaphragme, renforçant pour ainsi dire son allure sainte et respectable. Monseigneur Lescargault était sans bedaine, manifestement épuisé, essoufflé, diabétique ; et quoique le spectre de la mort planât si opiniâtrement sur son crâne chauve et flétri, il n’en restait pas moins le suprême prélat de Mabom. A Abifa, trois décennies durant, à force d’offices, d’oraisons et de bienfaits en gestes « plus pratiques », il avait attiré à lui de nombreux villageois. Bien que ceux-ci ne lui fussent pas tous fidèles, sa verve et son éloquence inégalées devaient lui valoir toute une multitude de vrais prosélytes dont l’intérêt en la Parole se voulut inébranlable.
C’est ainsi que, sensiblement, la cathédrale Saint Marc voyait s’augmenter des gouttes au vase sacré de ses ouailles, - jusqu’à ce que, des lustres après, l’église fît

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