Une larme pour l éternité
291 pages
Français

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Une larme pour l'éternité , livre ebook

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Français

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Description

Dans l'univers magique et mystérieux de l'Egypte antique, au XIV° siècle av. J.-C., l'amour unissant Ankhsenamon et Hamosis se brise sous l'effet d'une malédiction jetée par un prêtre d'Amon. Victime de la haine et de la jalousie, les épreuves de la mort planent sur Ankhsenamon sacrifiée sur l'autel de la raison d'Etat. La clé de vie offerte par la reine Néfertiti pour lutter contre les esprits malfaisants lui donne le courage d'affronter son destin et de croire que "l'amour est plus fort que la mort". Au fil des siècles, de réincarnation en réincarnation, la prémonition de la reine Néfertiti va-t-elle s'accomplir ? Les amants vont-ils se retrouver, se reconnaître et vaincre la malédiction qui pèse sur leur amour ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2009
Nombre de lectures 122
EAN13 9782296928619
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Une larme pour l’éternité
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-09430-7
EAN : 9782296094307

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Danièle D ÉON B ESSIÈRE
Stéphanie B ESSIÈRE


Une larme pour l’éternité


L’Harmattan
Des mêmes auteures :


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du rêve à la tragédie,
Editions Buchet-Chastel 1998
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La Chine à l’aube du XXIe siècle : le retour d’une puissance ?
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L’amour, c’est l’appel de deux âmes qui s’élisent pour l’éternité …
« Touché par l’Amour,
Chacun devient poète »

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EGYPTE 1365 Av. J.C. Sous le règne d’AKHENATON et NEFERTITI…
1.


Dans la chambre à peine éclairée par l’aube naissante, l’enfant recroquevillée sur le sol sursaute brusquement. Eveillée par les doux rayons du soleil sur son petit corps engourdi par le sommeil qui l’a saisi malgré elle, la fillette qui vient d’avoir sept ans s’assied en lotus, tend ses mains vers l’infini et contemple avec fascination le disque rouge qui semble la fixer.
La veille au soir, encore imprégnée du rituel auquel son père l’avait autorisée à assister au petit matin d’une journée qu’elle n’oubliera jamais, Ankhsenamon avait décidé de saluer elle aussi ce dieu magnifique donnant la vie en le regardant sortir de l’horizon et s’élever dans le ciel.
Immobile, la petite fille revit les instants magiques dans un état de communion parfaite avec l’immensité qui lui fait face. Avec un naturel étonnant pour une enfant de son âge, Ankhsenamon laisse l’énergie solaire pénétrer son corps et l’envahir progressivement. Cette chaleur apaisante et régénérante, elle la perçoit, elle la ressent avec acuité et l’accueille avec confiance.
Lavée, coiffée et parfumée par sa nourrice Téti qui lui avait fait passer un joli pagne de lin court, elle avait eu conscience qu’elle allait vivre un moment exceptionnel. Ankhsenamon s’était laissée parer d’un air sérieux et posé, mais son regard trahissait son excitation et son impatience.
Veuve et sans enfant, Téti était très attachée à la fille de sa nièce Néphérouré qu’elle avait suivie quand celle-ci s’était mariée avec Knoumhotep. La ressemblance de la fillette avec sa mère, dont elle a hérité les yeux verts et la brune chevelure, lui rappelait avec nostalgie sa jeunesse.
C’est avec fierté qu’elle avait conduit sa petite aux appartements de son père. Celui-ci avait quant à lui revêtu sobrement un shenti ou long pagne blanc, vêtement hiératique masculin dans toutes les classes de la société, et chaussé de sandales confectionnées à partir d’écorce tressée de papyrus. Il était magnifique au regard d’Ankhsenamon qui avait écouté sagement les recommandations qu’il lui prodiguait d’une voix douce. L’ayant prise par la main, il l’avait entraînée à sa suite dans le dédale des couloirs de leur vaste demeure comportant une vingtaine de pièces sans compter les cuisines et les dépendances destinées aux domestiques, puis des rues de la ville jusqu’à la place où s’élève le grand temple d’Aton, joyau et centre spirituel d’Akhetaton, la nouvelle capitale de l’Egypte. Après avoir traversé l’enfilade de cours du « temple de la pierre levée », ils étaient arrivés dans la salle principale où se trouvaient déjà réunis courtisans et gens du peuple. Au centre, se dressait l’autel chargé de provisions vers lequel s’était dirigée la procession conduite par pharaon revêtu de la tunique blanche traditionnelle de ses prédécesseurs et la reine, ainsi que son père le lui avait expliqué. Hypnotisée par Néfertiti, superbe de simplicité dans une ample robe blanche plissée et coiffée de la mitre rouge, Ankhsenamon avait suivi tous les gestes de la grande prêtresse transfigurée par sa foi que les rayons de Rê illuminaient, l’auréolant de mystère et d’irréel. D’une beauté et d’une grâce intemporelle, Néfertiti suscitait naturellement admiration et dévotion sans n’en tirer aucune fierté personnelle, sa foi profonde semblant lui ôter toute conscience quant à l’ascendant qu’elle pouvait détenir sur son peuple.
Ses belles mains exemptes de bagues et les poignets libres de tout bracelet, bras tendus vers le ciel, elle accomplissait le rite préparant à l’accomplissement de la grande offrande et traçait dans l’espace les gestes sacrés plaisant à Aton. Chaque jour de l’année, au son des chants et musiques émis par la caste religieuse initiée pour mettre l’âme humaine en résonance avec celle des dieux, l’expression de la puissance divine qui dispensait nourritures spirituelles et matérielles se renouvelait. Le silence et la contemplation succédaient à cette phase animée quand le soleil se levait à l’Orient. Lorsque le premier rayon perçait les ténèbres et annonçait la naissance d’une lumière si puissante qu’elle allait bientôt illuminer le monde, de même que le roi et la reine, l’ensemble des fidèles qui les entouraient communiaient avec tout ce qui vit grâce à l’œuvre divine.
En cet instant, Ankhsenamon avait retenu son souffle d’émerveillement.

Représenté par un disque solaire d’où sortent des rayons qui se terminent par des mains dont certaines offrent la « clé de vie », Aton donne vie et bonheur, révélant chaque jour les forces divines qui assurent la bonne marche du cosmos, avait décrété Aménophis IV en prenant le nom d’Akhenaton.
Source de l’Univers, Aton prend la forme du soleil, force vitale par excellence puisqu’énergie qui fait croître toutes choses et lumière qui pénètre dans les cœurs où elle fait naître l’amour. Elevé à la cour de son père Aménophis III, dans un milieu ouvert aux idées de la théologie solaire prônée par le clergé de la ville d’Héliopolis ou « ville du soleil », Akhenaton avait abandonné le polythéisme traditionnel pour ne célébrer qu’un seul dieu : Aton. Le soleil n’est plus adoré en tant que Rê, figure symbolique qui revêt un aspect humain ou animal, mais comme une force divine à part entière qui habite le disque solaire lui-même. Ce nouveau choix politico-religieux de Pharaon avait totalement remis en cause les privilèges du tout-puissant clergé d’Amon habitué à intervenir de façon permanente dans la vie politique de la dynastie thébaine avec laquelle il avait partagé richesse et pouvoir.
Il n’y avait plus de prêtres, plus de clergé, seuls Akhenaton et Néfertiti officiaient. Il n’y avait désormais plus aucun intermédiaire entre le dieu et ses fidèles, ce que supportait très mal le clergé d’Amon demeuré à Thèbes pour qui la nouvelle religion constituait une hérésie. Persuadés que les extravagances du jeune prince n’étaient que des caprices d’adolescent, les grands prêtres d’Amon ne s’étaient pas, à l’époque, inquiétés plus que cela de ses grandes théories égalitaires et universalistes. Mais les changements qui suivirent le décès d’Aménophis III leur firent prendre conscience de leur grossière erreur. Aussi, dans le plus grand secret, ils s’étaient organisés pour exploiter le mécontentement du peuple et l’attiser pour faire naître une agitation sournoise. Ils commencèrent à répandre le bruit que l’esprit de Pharaon portait les stigmates de la folie et que ce mal risquait de mener l’Egypte à sa perte.
Chaque jour à l’aube, accompagnée de son épouse, Pharaon, ignorant les conspirations du clergé thébain contre lui, se rendait au temple à ciel ouvert pour célébrer la naissance de la lumière.
- Tu apparais en gloire à l’horizon du ciel, déclamait-il, toi, Aton, qui est origine de la vie.
Attentive et le cœur battant, Ankhsenamon avait tendu l’oreille afin de ne pas perdre un seul mot de la véritable déclaration d’amour adressé par Akhenaton.

Je respire le doux souffle
Qui sort de ta bouche,
Je vois ta beauté c

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