Une nuit dans les sissongo
179 pages
Français

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Une nuit dans les sissongo , livre ebook

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179 pages
Français

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Description

Sexe, amour et beauté, voilà le triptyque conducteur du roman d'Elise Mballa. Un drame dans un sissongo de luxe permet à l'auteure de faire vivre des femmes et des hommes, des traditions, des cultures, des sociétés, dans une espièglerie calculée qui, du drame initial, va nous emporter dans une lecture vive, tourbillonnante, étourdissante. (Gaston Kelman)

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2009
Nombre de lectures 542
EAN13 9782296236424
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Une nuit dans les sissongo
Elise MB ALLA MEKA


Une nuit dans les sissongo


Roman


Préface du Pr Jacques Fame Ndongo
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Seuls l’amour et l’amitié comblent la solitude de nos jours. Le bonheur
n’est pas le droit de chacun , c’est un combat de tous les jours. Je
crois qu’il faut savoir le vivre lorsqu’il se présente.

ORSON WELLES


À mes parents, mes enfants, ma famille
Et à PMN , ABB, ZRM , VTHF, Z et TITOU
Toujours si présents, généreux et aimants

Toute ma reconnaissance, au professeur Jacques Fame Ndongo, à mon Nyandom Kelman, à mon fils Kévin, au prof Valère Épée,
au Dr Vounda Etoa, à François Balla, et à JJK
Préface
UNE QUETE ETINCELANTE DE L’AMOUR FUGACE ET FATAL
Par-delà les romans négro-africains de la contestation coloniale (Batouala de René Maran, Ville cruelle d’Eza Boto ou Mongo Beti, Le vieux nègre et la médaille de Ferdinand Oyono, Les bouts de bois de Dieu de Sembène OusmaneJ, de l’angoisse existentielle (La plaie de Malik Fall, L’aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane, Le regard du roi de Camara Laye, Le devoir de violence de Yambo Ouologuem, Un piège sans fin d’Olympe Bhêly Quénum, Kocoumbo, l’étudiant noir d’Aké Loba, du désenchantement post-colonial (les soleils des indépendances d’Hamadou Kourouma, Dramouss de Camara Laye, Le cercle des tropiques d’Alioum Fantouré, Perpétue ou Kemember Ruben de Mongo Beti), du débat intérieur ( Sous la cendre, le fieu d’Evelyne Mpoudi Ngollé, La brise du jour de Lydie Dooh Bunya, C’est le soleil qui m’a brûlée de Calixte Beyalaj, de la tradition historique (Soundjata ou l’épopée mandingue , de Djibril Tamsir Niane, Crépuscule des temps anciens de Nazi Boni, La légende de Mpfioumou Ma Mazomo de Jean Malonga), voici pointer à l’horizon de la création romanesque nègre, le récit des scènes de la vie quotidienne, dans l’entendement d’Honoré de Balzac.

Une nuit dans les « sissongo » de la camerounaise Elise Meka Mballa plonge le lecteur dans l’incandescence lubrique et picaresque des turpitudes sentimentales, sensuelles, sociales et sensationnelles d’une Afrique empêtrée dans l’imbroglio cauchemardesque de ses faits et méfaits de tous les jours.

La romancière décrit avec talent et truculence le cheminement inextricable voire inexorable d’Eding (l’amour), haut cadre follement épris de la gent féminine, fut-elle belle, laide, jeune, âgée, fine, difforme, célibataire, mariée ou veuve. Notre personnage est un omnivore sexuel et les mots pour décrire sa manducation phallique crépitent comme des battements de tambours ou les notes frissonnantes du balafon.

Dans cette quête frénétique de l’Avoir libidineux, il n’a de cesse qu’il n’ait assouvi sa concupiscence débridée et n’a cure de venir à résipiscence, puisqu’il va d’escapade en escapade dans un « carpe diem » hallucinant et un épicurisme qui se serait limité à l’appétit charnel, n’eut été un être dont il tombe viscéralement amoureux : Akéva.

Inspecteur principal des douanes, mariée à Ekallé (incapable de satisfaire ses instincts érotiques après les exactions subis durant ses cinq ans de prison), belle, sensuelle et fruit d’un viol commis aux dépens de sa mère Bella par le ministre Ngompè, Akéva (dont le nom signifie paradoxalement « merci » dans une langue camerounaise) meurt d’épectase dans une randonnée extra conjugale avec Eding dans l’exubérance douillette et dionysiaque d’un hôtel. Exit la douce et tendre étoile. Une fin de partie à la fois soudaine, abracadabrante et atypique.

Pour narrer cette histoire burlesque et non moins dramatique, Elise Meka Mballa au verbe envoûtant s’inscrit dans la pure tradition des aèdes de son terroir : description tantôt réaliste, tantôt naturaliste (y compris pour ce qui est des ébats amoureux aux relents homériques sinon psychédéliques), rotondité du texte (retour en arrière ou analepsies), réflexions perspicaces sur la coutume, les mœurs, les habitudes sophistiquées de la ville, les grivoiseries du village, le mimétisme social, les télescopages culturels des tribus (Bamiléké, Béti, Duala), l’hypocrisie des couples, l’incandescence voire la dépravation sexuelle de la gent masculine ou féminine.

Nimbé d’un halo de sensualité, d’un zeste de lascivité et d’une nuée de repères fantasmagoriques, le récit haletant et palpitant d’Elise Meka Mballa crédite indubitablement d’une plus-value littéraire et esthétique, la production romanesque négro-africaine vielle de 88 ans ( Batouala : 1921). Sans avoir la flamme apocalyptique d’Emmanuel Dongala ( un fusil dans la main, un poème dans la poche), la virulence corrosive d’un Daniel Ewandè ( Vive le Président), l’incantation langagière du Pleurer-rire d’Henri Lopès, le romantisme filandreux du Jeune homme de sable de William Sassine, le scintillement décapant de Ces fruits si doux de l’arbre à pain de Tchicaya U Tam Si, Une nuit dans les Sissongo d’Elise Meka Mballa apparaît comme une quête éblouissante et étincelante, par le sujet-héros, de l’amour (Eding) ancré dans les miasmes évanescents de ses fantasmes érotiques enfouis dans le tréfonds de son subconscient. Une quête du Graal ou de la pierre philosophale avec des mots sonores et épatants.

Elise Meka Mballa commence une belle aventure…de l’écriture. Inspirée et douée, elle a le souffle requis pour écrire d’autres aventures du langage, la seule « aventure » qui, selon Roland Barthes, « ne cessera jamais d’être fêtée » avec le frétillement frelaté de l’amour fugace et fatal.
Pr Jacques Fame Ndongo,
Ministre de l’Enseignement supérieur du Cameroun
La conquête des Amériques a connu ses légendaires conquistadors. Elle a connu ses personnages hauts en couleurs, bandits de grands chemins, Robins des pampas ou du Far West. La conquête des Amériques a enfanté des cangaceiros, des compagneros, des marimberos, des pistoléros. Ainsi vont les conquêtes. Et des pistoléros, il y en a eu, certains évoluant de la réalité à la légende et d’autres, pures inventions de bandes dessinées. Je revois mes sœurs lisant comme bibles, les aventures de Blek le Roc, Miki le Ranger, Tex Tone, Tex Willer, Buffalo Bill et que sais-je encore ! Puis il y a eu Lucky Luke, Billy the Kid, Jesse James, les Dalton…

La conquête de notre pays a connu des périodes fastes avec leurs personnages auxquels voulaient ressembler tous les gamins. Il y a eu le temps des nationalismes où les filles allaient dans le maquis pour se faire mettre en cloques par les combattants de la liberté. Il y a eu l’époque des indépendances où les enfants voulaient tous devenir ministres ou sénateurs. Puis vint l’époque intellectuelle où les amphithéâtres étaient pleins à craquer quand un conférencier de renom nous rendait visite. La crise ou mieux, les crises aidant – crise intellectuelle, morale, économique –, les intellectuels rêvèrent de voir leurs enfants devenir non pas médecins ou chercheurs, mais footballeurs. On connut aussi le temps de la faymania et qui vous connaissez, qui donna sien de nom à tout une profession vers laquelle une certaine jeunesse détourna son rêve.

Enfin arriva le temps grandiose de la bitocratie avec ses bitoléros célèbres. L’évolution de la science aidant, on congela leur semence car toutes les mères voulaient leur part de bitoléro familial, tireur d’élite, s’il en fut. On oublia les héros de la nation. On oublia les intellos qui s’oublièrent eux-mêmes dans les dessous des étudiantes. C’était le temps où les chansonniers se demandaient ce que le caleçon de tel, faisait chez tel autre, le temps des épopées du ventre et du bas-ventre.

La bitocratie fit la conquête des universités. Un professeur célèbre, dans un lapsus savoureux après l’oral qu’il avait fait passer à une jolie fille qui avait la taille faite au tour et les hanches pleines – Brassens –, défendit celle-ci au cours du jury en déclarant que sa fellation méritait que l’on fermât les yeux sur ses points faibles. Il voulait parler de sa rédaction, vous l’aurez deviné, j’espère – Brassens –, Bis et fin.

La b

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