Les jeux athlétiques en Grèce
230 pages
Français

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Les jeux athlétiques en Grèce , livre ebook

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Description

L'étude de la mythologie et les avancées archéologiques montrent que les jeux athlétiques remontent bien avant Homère. Qu'ils soient d'Olympie, de Delphes, de Corinthe ou de Némée, de tels jeux ont des origines lointaines. Loin de vouloir prendre le contrepied des Jeux olympiques, rénovés par Pierre de Coubertin, l'auteur de cet ouvrage cherche dans la mythologie ce que fut leur origine. Avec le souci de comprendre les comportements humains qui sont à l'origine de l'athlétisme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 novembre 2016
Nombre de lectures 9
EAN13 9782140023668
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

comme on le dit souvent. Il suffirait de citer Homère et les jeux
avant Homère qu’il faut chercher l’origine de tels jeux. Qu’ils
Il soulève le problème de l’excellence et de la démesure qui
Gilbert Andrieu
Lesjeuxathlétiques enGrèce
Prémices, excellence, démesure
Les jeux athlétiques en Grèce
Prémices, excellence,démesure
© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris www.harmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-09513-4EAN : 9782343095134
Gilbert Andrieu
Les jeux athlétiques en Grèce
Prémices, excellence,démesure
DU MÊME AUTEUR
Aux éditionsACTIO
L’homme et la force. 1988. e L’Žducation physique au XX sicle. 1990. Enjeux et dŽbats en E.P. 1992. À propos des finalitŽs de l’Žducation physique et sp ortive.1994. e La gymnastique au XIX sicle.1997. Du sport aristocratique au sport dŽmocratique.2002.
AuxPRESSESUNIVERSITAIRES DE BORDEAUX
Force et beautŽ. Histoire de l’esthŽtique en Žducat e e aux 19 et 20 sicles.1992.
Aux éditionsLHARMATTAN
ion physique
Les Jeux Olympiques un mythe moderne.2004. Sport et spiritualitŽ.2009. Sport et conqute de soi.2009. L’enseignement cachŽ de la mythologie.2012. Au-delˆ des mots.2012. Les demi-dieux.2013. Au-delˆ de la pensŽe .2013. Œdipe sans complexe.2013. Le choix d’Ulysse : mortel ou immortel ?2013. À la rencontre de Dionysos.2014. Être, para”tre, dispara”tre.2014. La preuve par Zeus. 2014. Jason le guŽrisseur au service d’HŽra.2014. Pour comprendre la ThŽogonied’HŽsiode. 2014. Hra reine du ciel. Suivi d’un essai sur le divin. 2014. HŽpha•stos, le dieu boiteux .2015. PersŽphone reine des Enfers. Suivi d’un essai sur la mort. 2015. Herms pasteur de vie.2016. Apollon l’HyperborŽen.2016. Les deux Aphrodites.2016.
POUR MIEUX COMPRENDRE
Je voudrais, pour commencer,apporter une précision quant au titre de cet essai. Je n’envisage pas de refaire une histoire qui existe déjà et mon analyse ne cherche pas à la critiquer. Je souhaite produire ici une étude qui n’offre certainement pas la plus grande objectivité, mais qui pourrait bien apporter un nouveau regard sur les jeux antiques et sur les jeux rénovés, tout particulièrement sur l’esprit dans lequel ils ont été envisagés il y a bien longtemps. L’étude de la mythologie grecque m’a souvent placé devant des épreuves athlétiques et j’ai fini par éprouver le besoin d’observer plus finement les légendes afin de remonter le temps bien au-delà du premier millénaire avant notre ère. Je considère que les Jeux olympiques ne sont pas nés de rien, qu’ils n’ont pas été institués religieusement et politiquement sans avoir eu des prémices. Ils ont connu des équivalents de moindre importance, mais tout aussi chargés de sens. L’étude des mythes ou plus généralement des légendes, celles qui sont antérieures aux écrits d’Homère ou d’Hésiode, permet de s’interroger sur la redondance d’expression ou d’actions qui se rapportent à des performances purement physiques, à des concours et des victoires qui ne sont pas différents de ceux que l’on peut observer à Olympie après -776. Faire une coupure entre des Jeux historiquement reconnus et des jeux au caractère essentiellement mythique ne me semble pas la meilleure façon de procéder si nous voulons comprendre le sens qu’il faudrait leur donner, celui des prêtres de Zeus si l’on veut, mais surtout celui des aèdes en général, bien avant eux.
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 La mythologie trouve le besoin d’introduire des jeux dans le voyage des Argonautes lorsque Jason tue sans le vouloir le monarque des Doliones : Cyzicos. Il est dit qu’après trois jours de deuil ils avaient fait des jeux en son honneur comme le voulait la tradition. Pourquoi faut-il qu’au pays des Bébryces, ils rencontrent le géant Amycos, fils de Poséidon, qui forçait tous les étrangers qui abordaient sur son île à boxer avec lui ? Cette fois, ce sera Pollux, célèbre athlète dans cet art, qui vaincra le géant ! Les références à la force ou à la vitesse sont nombreuses et nous pouvons encore citer, toujours avec les Argonautes, la course de Calais et Zétès, deux fils d’Éole, qui durent poursuivre les Harpyes qui harcelaient Phiné, ce roi aveugle dont elles souillaient la nourriture. Autant dire qu’il est difficile de lire une légende sans rencontrer, à un moment ou à un autre, l’usage de qualités physiques ou mieux encore l’organisation de jeux athlétiques.  C’est cette antériorité que je voudrais cerner le mieux possible pour éviter de limiter les jeux à de simples performances. Nous verrons qu’en lisant Homère, qui précède largement les jeux observables d’Olympie, ou en tenant compte de légendes qui précèdent ce poète jugé incontournable encore aujourd’hui, nous sommes conduits à les inscrire dans une histoire plus politique que poétique. Les récits des aèdes, leurs allusions à des exploits purement physiques, ne sont pas de pures inventions de leur part et s’enracinent dans un vécu que nous ne pouvons plus, hélas, observer avec toute la précision qu’il faudrait. Cela ne suffit pas pour condamner leurs souvenirs légendaires à l’oubli ou au simple qualificatif de fable.  Je considère que si Homère fait usage de légendes qui lui sont forcément antérieures, nous pouvons les considérer comme existant bien avant l’Iliade, comme antérieures à l’écriture qui va permettre une nouvelle diffusion de la mythologie.  Pour mener à bien mon étude, je commencerai donc par donner un certain nombre d’observations personnelles en essayant de les étayer le plus possible.
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 Il m’est apparu nécessaire de dépasser le simple récit des mythes fondateurs de ces jeux, l’essentiel des légendes disparaissant sous l’anecdotique. Qu’il s’agisse de Zeus, d’Héraclès, de Pélops, dans le cas des Jeux olympiques, il faut tenir compte de ce qu’ils représentent dans un contexte légendaire plus large, ce qui pourrait bien nous éclairer autrement sur le sens que pouvaient avoir les jeux chez ceux qui les auraient instaurés il y a plus de trois mille ans. Il est probable que pour aller au-delà des légendes nous manquons sérieusement de connaissances appropriées. Nous pouvons nous instruire plus facilement qu’il y a une génération ou deux, mais nous ne cherchons pas, le plus souvent, à donner du sens aux idées reçues, aux événements qui ponctuent notre actualité. Mieux, nous nous targuons d’être des rationalistes, de baigner dans l’objectivité et nous ne voyons pas que nous sommes devenus de simples croyants pour tout ce qui concerne notre propre existence et le monde qui nous entoure.  Je dis croyants parce que nos connaissances sont essentiellement celles que nous apportent les autres, depuis la naissance et tout au long de la vie. Il a dit et je le crois ! Qui prend le temps de vérifier la plus insignifiante des affirmations ? Nous sommes devenus des copieurs de vérités indémontrables ou faussement démontrées et même lorsqu’elles sont le fruit d’une recherche savante, il n’est jamais certain qu’une autre vérité ne viendra pas les contredire. Lorsque je prends en compte l’expression des stoïciens, je crois bien que presque tout ce que nous savons dépend des autres, ce qui n’a pas toujours été le cas. L’homme moderne ne fait plus confiance à ses sensations, à ses ressentis, comme on le dit à propos du temps qu’il va faire. Il se contente de répéter et nous n’avons jamais été plus moutons de Panurge qu’aujourd’hui. Nous survolons l’actualité et pour l’histoire nous préférons gober quelques résumés auxquels nous ne comprenons pas toujours grand-chose. Comprendre demande du temps et plus encore de la curiosité.  Bien entendu, je vais utiliser des informations qui ne sont pas de moi, mais je vais m’efforcer de leur donner du sens en m’écartant des discours habituels en matière d’athlétisme.
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 Les Jeux olympiques sont devenus un spectacle mondial qui brasse des sommes énormes, de plus en plus grandes, et rares sont les individus qui s’interrogent sur le sens que peut avoir une telle manifestation. Qui s’inquiète du dopage qui sévit jusqu’au plus haut niveau des athlètes ? Qui s’inquiète des athlètes qui sont achetés par des états soucieux d’obtenir une médaille ? Je voudrais juste dire ici que ce n’est pas propre à notre temps et que cela se pratiquait dans l’Antiquité. Mais que savons-nous de l’Antiquité ? Ce qu’un certain nombre d’érudits a appris au grand nombre ! Là aussi, nous les croyons, ce qui n’enlève rien à leur mérite et à l’œuvre incontournable qu’ils ont pu nous laisser. Qui prendra le temps ou le soin d’aller consulter un certain nombre de leurs écrits, de croiser certaines informations pour tenter de comprendre pourquoi de tels jeux existaient et surtout depuis quand ? Comme tout le monde, je suis un croyant de vérités soutenues par d’autres, mais je voudrais essayer d’en découvrir le sens qui souvent se cache sous des images ou des mots, ce qui est pour moi la 1 même chose. Depuis plus de dix ans, je traque l’enseignement caché de la mythologie, considérant que les aèdes furent des pédagogues d’un autre temps !  Nous évoquons souvent Pindare pour retrouver ces jeux anciens, mais peut-être faudrait-il commencer par admettre qu’il n’était pas qu’un poète reconnu et recherché. Il était aussi un professionnel qui se faisait largement payer et vivait de son art. Jean-Paul Savignac qui a traduit et présente son œuvre nous le laisse entendre dans sa préface :  « Après une victoire agonistique, la joie explosait en une fête célébrée dans l’enthousiasme avec chants, danses, musique, exclamations rieuses, quolibets, procession et festin final. Cette festivité s’appelait le kômos, gala. On pouvait la célébrer aussitôt ou plus tard et on s’efforçait de faire coïncider ce gala avec une fête religieuse. Si on le pouvait, on demandait à un poète (un Sage, dit Pindare) qui se faisait payer très cher de
1 ANDRIEU G.Au-delˆ des mots. Paris, L’Harmattan, 2012.
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chanter l’exploit : un chœur exécutait l’Ode qui comportait un 2 accompagnement de musique, une chorégraphie et un chant. »  Cela n’enlève rien aux qualités poétiques de Pindare, mais relativise les textes qui honorent plus souvent des tyrans comme Hiéron de Syracuse et traite plus facilement de courses de chars qui nécessitaient une certaine fortune personnelle pour pouvoir présenter un attelage avec quatre chevaux, sans oublier celui qui devait le conduire.  Jean-Pierre Vernant nous aide à mieux comprendre l’importance des Odes, ou plus généralement des laudateurs qui sont à l’origine d’une gloire immortelle. Dans une communication, en 1981, il disait :  « Par rapport à d’autres civilisations, la stratégie des Grecs à l’égard de la mort, comporte deux traits caractéristiques solidaires. L’un concerne certains aspects de la personne dans la mort, l’autre les formes de la mémorisation sociale…  Dans le chant qui dit sa gloire, sur la stèle qui signale son tombeau, il fait figure d’individu, défini en lui-même par ses hauts faits ; il coïncide, comme défunt, avec la carrière de vie qui lui fut propre et qui, dans la fleur de son âge, dans sa pleine vitalité, a trouvé son accomplissement dans la " belle mort " du combattant.  Exister " individuellement " pour le Grec, c’est se faire et demeurer " mémorable " : on échappe à l’anonymat, à l’oubli, à l’effacement – à la mort donc – par la mort même, une mort qui, en vous ouvrant l’accès au chant glorificateur, vous rend plus présent à la communauté, dans votre condition de héros défunt, que les vivants ne le sont à eux-mêmes. Ce maintien continu de la présence au sein du groupe, c’est l’épopée, dans sa 3 forme de poésie orale, qui en assure pleinement la charge. »
2  PINDAREmplscotesvuerŒ. Traduites du Grec et présentées par Jean-Paul Savignac. Texte bilingue. Paris, Éditions La Différence, I990, p.10. 3  VERNANT J.P.L’individu, la mort, l’amour. Paris, Gallimard, 1989, p.82.
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