Les ports de plaisance en France

Simone Valcke, Nathalie Bétourné

Description

Eléments marquants du paysage français, les ports de plaisance, qu'ils soient maritimes ou intérieurs, participent incontestablement à la recomposition des territoires tant au niveau urbain qu'au niveau régional. Mais ils doivent aujourd'hui faire face à de nouveaux enjeux : d'une part, des enjeux liés au développement durable des territoires, d'autre part, des enjeux liés à la concurrence territoriale et enfin, des enjeux liés aux attentes des plaisanciers. Il faut donc mettre en oeuvre une vision globale de la politique portuaire de la plaisance, en adéquation avec les spécificités locales.

Sujets

• Tourisme
• Transport
• Urbanisme
• Sociologie urbaine
• Récit de voyage
• Aménagement du territoire
• Guide

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 août 2015
• Nombre de lectures: 13
• EAN13: 9782336389332
• Langue: Français

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Nathalie B ETOURNE et Simone V ALCKE




L ES PORTS DE PLAISANCE EN F RANCE

Une approche dynamique et multidimensionnelle




Préface de Frédéric Cuvillier
Copyright

























© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
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EAN Epub : 978-2-336-73944-1
PREFACE
Alors que le littoral accueille 40 % de l’économie touristique en France, l’activité de la plaisance constitue un enjeu stratégique d’aménagement et de développement territorial.
Regroupés principalement au sein de la fédération française des ports de plaisance (FFPP), les 470 ports et installations de plaisance en mer et la cinquantaine de ports et haltes fluviales constitue la vitrine de plaisance française.
L’apport économique de la filière plaisance est certain, le salon nautique de Paris reçoit environ 260 000 visiteurs et le succès croissant du Festival de la Plaisance de Cannes et le Grand Pavois de la Rochelle témoigne de ce dynamisme.
La filière nautique regroupe aujourd’hui environ 5 000 entreprises et génère un chiffre d’affaires de 4,16 milliards d’euros et compte plus de 45 000 emplois. En termes de construction navale, la France est le second constructeur mondial de plaisance et le 1 er en Europe.
Au travers cet ouvrage, qui fera référence en la matière, les deux auteurs dressent le panorama des évolutions récentes de nos ports de plaisance dans une approche pluridisciplinaire.
C’est le grand mérite de cet ouvrage que d’apporter un nouvel éclairage à un secteur en plein développement.
Congestion des ports, développement touristique raisonné des littoraux, essor de la filière et exigences croissantes des usagers seront traités au fil de cette étude poussée qui fera date dans ce champ de la recherche universitaire.


M. Frédéric Cuvillier
Ancien Ministre des Transports, de la Mer et de la Pêche
Citation


« Un port est un séjour charmant pour une âme fatiguée des luttes de la vie (…) Les formes élancées des navires, au gréement compliqué, auxquels la houle imprime des oscillations harmonieuses, servent à entretenir dans l’âme le goût du rythme et de la beauté »

Charles Beaudelaire, Le port, Le Spleen de Paris
INTRODUCTION
Si définir ce que sont les ports de plaisance semble chose aisée, leur réalité se révèle autrement plus complexe, du fait de leur extrême diversité physique et fonctionnelle, du fait des caractéristiques propres à leur implantation, et aussi du fait de la variété de leur fonctionnement et de leur mode de gestion.
Rappelons brièvement ce qui constitue tout d’abord leur point commun, à savoir les définitions les plus courantes et/ou les plus opératoires :
→ « de plaisance » : « se dit de la navigation pratiquée pour le loisir, le sport… » [Définition Larousse]
→ « un port de plaisance est un port situé en bord de mer ou de rivière, réservé aux bateaux de plaisance à voile et à moteur, il accueille des bateaux résidant à l’année ou des bateaux visiteurs, en offrant des services variables d’un port à l’autre » [Définition web].
Derrière cette dénomination commune, se profilent des contenus très différenciés traduisant une grande variété de situations : du simple abri côtier sommairement aménagé au grand port de croisière hauturière, hyper équipé, du port-nature à la « marina » bétonnée ; chaque type possède ses caractères propres et offre des fonctions spécifiques.
C’est cette complexité, cette diversité de formes et de fonctionnalités, mais aussi d’impacts et d’enjeux qui ont suscité l’intérêt des chercheurs ; d’où le foisonnement d’articles et d’ouvrages consacrés aux ports de plaisance. Il ne s’agit pas pour autant ici d’en faire un recensement systématique (et exhaustif), ni de reprendre les conclusions des travaux précédents, bien que ceux-ci nous aient été d’un précieux apport. Mais l’objectif de cette étude est de rendre compte, d’une façon ouverte et pluridisciplinaire (économie, géographie, droit, gestion et sociologie sont mises à contribution) de l’évolution récente des ports de plaisance en France : approche dynamique avec une tentative de mise en perspective des différents aspects et enjeux du développement récent de la plaisance et des équipements qui lui sont dévolus. Ce choix de privilégier la dimension évolutive semble d’autant plus pertinent que l’activité des ports de plaisance est actuellement en pleine mutation et confrontée à des enjeux nouveaux, parfois contradictoires :
– saturation des ports de plaisance liée au manque de postes, mais difficultés croissantes pour mettre en chantier de nouveaux ports
– développement touristique des littoraux, mais nécessité de préserver l’environnement naturel
– développement de la filière nautique, mais nécessité d’une utilisation plus intensive des bateaux
– exigences croissantes et différenciées des plaisanciers, mais réduction des moyens financiers des communes gestionnaires des ports
Ce sont autant de problématiques que doivent affronter les responsables des ports de plaisance aujourd’hui… Cependant la réalité même des ports est datée historiquement et leur apparition est assez récente : leur existence résulte d’une évolution majeure de la seconde moitié du XX ème siècle, celle de la société des loisirs, la création et la multiplication des ports datant du début des années 60 ; la France des « Trente Glorieuses » avec son économie en pleine expansion, mais aussi sa situation géographique privilégiée (des centaines de km de côtes très diverses et un immense espace maritime) ne pouvait que « prendre le large ». Aujourd’hui, c’est près de quatre millions de français qui font du bateau, utilisant 450 000 unités de toutes tailles pour satisfaire leur hobby ; et même si tous n’ont pas accès à une place de stationnement à flot, tous ont besoin d’un port, c’est-à-dire un lieu où trouver concrètement tous les équipements et services utiles à la navigation : cales de mise à flot, station de carburant, magasins d’accastillage, réparateurs, loueurs…
Si les conditions économiques du pays (croissance du pouvoir d’achat, augmentation du temps de loisir,…) ont permis d’expliquer le développement de la plaisance et des ports de plaisance, ceux-ci, à leur tour, symétriquement, jouent un rôle non négligeable sur l’activité économique du pays et y prennent part de manière significative. En premier lieu (Chapitre I), c’est l’impact spatial qui peut être repéré : en effet, le port de plaisance est un élément clé de structuration de l’espace littoral, non seulement dans sa dimension maritime (délimitant des « bassins de navigation » bien différenciés), mais aussi et surtout dans sa dimension terrestre (les « bassins de plaisance » déterminés par les espaces vécus des pratiques). Et les relations du port à ces deux dimensions sont étudiées à différentes échelles : du niveau international, national, régional, jusqu’à l’échelle de la ville ; des relations qui conduisent à mettre en avant l’importance actuelle d’une approche en terme de réseau, à la fois d’un point de vue descriptif, mais aussi, opérationnel (volonté politique de mise en réseau des ports de plaisance que ce soit des ports maritimes ou fluviaux). Le lien ville-port, en ce qui concerne les ports de plaisance, est particulièrement souligné comme une tendance marquée des villes à se « recentrer » sur leur port et à l’utiliser comme vecteur d’attractivité et de dynamisme, mais aussi comme image de cette attractivité.
De ce point de vue, le rôle des ports de plaisance dans le développement économique territorial est fondamental, mais il ne se limite pas à cet aspect et, plus largement, il est nécessaire de s’interroger sur le poids économique des ports et des activités nautiques dans l’ensemble de l’économie nationale (Chapitre 2) en envisageant la problématique suivante : l̵