Odyssée arc-en-ciel
196 pages
Français

Odyssée arc-en-ciel , livre ebook

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196 pages
Français

Description

Cet ouvrage est un carnet de voyage inédit, teinté d'humour et d'exotisme. L'oeuvre aborde et analyse les réalités socioculturelles, économiques et politiques intrinsèques du Bénin. Elle expose, dans un style original, des questions sensibles de développement, et propose quelques esquisses de solutions pertinentes. De la première à la dernière page, l'auteur embarque les lecteurs dans une aventure où le meilleur et le pire se côtoient.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2012
Nombre de lectures 29
EAN13 9782296499133
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Odyssée arc-en-ciel
Écrire l’Afrique Collection dirigée par Denis Pryen Romans, récits, témoignages littéraires et sociologiques, cette collection reflète les multiples aspects du quotidien des Africains.Dernières parutions Adama TRAORE,L’association des mères d’élèves de Dibougou, 2012. Yaya Sickou DIANKA,Un petit baobab pour vivre ensemble, 2012. Pius NGANDU Nkashama,Dialogues et entretiens d’auteur, 2012.Hélène MILLET,Roman Bambéen, 2012. ITOUA-NDINGA, Leroman des immigrés,2012. Paul-Evariste OKOURI,Prison à vie, 2012. Michèle ASSAMOUA,Le défi. Couples mixtes en Côte d’Ivoire, e 2 édition revue et corrigée, 2012 Angeline Solange BONONO,Marie-France l’Orpailleuse, 2012. Jules C. AGBOTON,Ma belle-sœur (et quatre autres nouvelles), 2012. Joseph NGATCHOU-WANDJI,Le Vent du Printemps, 2012. Faustin KEOUA LETURMY,Dans le couloir du campus, 2012. Abdou DIAGNE,Les Larmes d’une martyre, 2012. René GRAUWET,Au service du Katanga. Mémoires, 2012.Antoine MANSON VIGOU, Journal d’un demandeur d’asile, 2012. Brigitte KEHRER,Poudre d’Afrique, 2012. Patrick Serge Boutsindi,Bal des Sapeurs à Bacongo, 2011. Alice Toulaye SOW,Une illusion généreuse, 2011 Kapashika DIKUYI,Le Camouflet, 2011. André-Hubert ONANA MFEGE,Le cimetière des immigrants subsahariens, 2011. José MAMBWINI KIVUILA KIAKU,Le Combat d’un Congolais en exil, 2011.Aboubacar Eros SISSOKO,Mais qui a tué Sambala ?, 2011.
Ibrahim O. FALOLA Odyssée arc-en-ciel
© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-99601-4 EAN: 9782296996014
À Shègoun, Iyè et Ogounlayé
Avant-propos L’une des meilleures astucespour apprécier chaque instant d’un voyagepar voie terrestre, me semble-t-il, consiste à allerpar étape, c’est-à-dire, décomposer le trajet en marquant des arrêts, tel le berger menant son troupeau, avec les risques, lespeines et lesjoiesque cela comporte. Faire,pour emprunter aupassage l’expression ivoirienne consacrée, du « monter, descendre » tout court. Savoir s’arrêterquand il lefaut,prendre son temps,pour observer minutieusement les choses, tels lespremiers hommes, obnubilés par le spectacle des étoiles à la toute première occasion. C’est le message intime transmispar le sagepatriarche de Kaboua de retour d’Alfakoara, lorsqu’il affirma une nuit noire sans étoile autour dufeu, pendant qu’un hideux hibou ululait, que d’insoupçonnables merveilles sontparfois dissimulées dans des choses négligeables, sipetites, telles d’anodines rivières contenant d’immenses trésors miniers non découverts.Ainsi,pour rallier Parakou, la cité des Kobourou, métropole cosmopolite du septentrion au Béninpar exemple,je meplais à voyagerparesseusement, changeant de véhicule selon mon humeur, mon sixième sens, etparfois même, mespjugés. Alors, à l’occasion d’un voyage au Niger, àpartir de Cotonou,je savais par intuitionque,pour aller d’un bout à l’autre dupays, mesyeux allaient voir, mes oreilles allaient entendre, et mon nez allait sentir. « Lepériple à traversquarante contrées équivaut à la 1 découverte de quarante réalités » disent les Fon . Aussi m’est-il presque loisible depenser à tort ou à raison, à l’une de ces aventures au cours desquelles le voyageur est appelé à braver l’inconnu sous toutes sesformes, l’incertitude, l’énigme, l’insolite et les affres de la canicule sahélienne. Préjugé ou indicateurgéographique d’un milieu aride, hostile à l’épanouissement humain, l’expérience en vaut lapeine, du moins pour l’adepte des sensationsfortesqueje suis. L’odyssée a commencé à Mènontin, à l’ouest de Cotonou, pour atteindre son 1 Ethnie du sud du Bénin.
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point culminant à Gaya, première localité après la traversée de la frontière bénino-nigérienne. Entre-temps, unflicfrôla la mort. À faut depouvoirfilmer ces exclusivités,j’avais dû noter tel un carnettiste résigné. Mon carnet de voyage s’était rempli si vite, à telle enseignequej’avais eu l’impression de rédiger ma thèse de doctorat. Bonjour l’aventure !
CHAPITRE 1Foyer mobileAvoir de lapoussière sous sespieds est mieuxqu’en avoir sous sesfesses. Proverbe wolof L’horloge de la cafétériaMangeons Clubl’auto de gare de Mènontin affichait cinq heures dix-neuf minutes. Pendant qu’une pluie fine caressait allègrement ma moustache en forme d’accent circonflexe à la Mark Twain, effleurant ma timide barbichette telle la rosée au contact de l’écorce de l’arbre,jepris mon sac à dos et j’embarquai malgré moi dans l’un des rares taxis en direction d’Abomey, ville historique du Béninqui n’avaitpas fini de livrer tous ses secrets. Lapluie du matin est souvent lapromesse d’une belle journée, n’est-ce pas ? En ce momentprécis, en dépit de ma fidèle intuition,je ne pouvais imaginerdefactoque les imprévus de la route me contraindraientjusqu’au point oùje serais bien obligé de me passer de cette bagnole de collection, dont l’originalité ferait retrouver la vue à un aveugle sur-le-champ. C’était une voiture brinquebalante à la forme d’un géant crapaud de mer, si vieille qu’on aurait eu toutes lespeines du monde à identifier la marque d’origine. Il fallait la deviner tout simplement ! Il fallait faire comme à la loterie : miser et se gaver d’optimisme. Eurêka ! C’était une Peugeot 404 « familiale » de couleur bleue foncée, deplus enplus rare, surchargée à craquer. Un véritable taxi-brousse pétaradant et déformé, probablement pour avoir servi au transport des tonnes de bagages et des milliers depassagers, de manière assidue,pendantplusieurs décennies, dejour comme de nuit, à hue et à dia, sur des routes et des pistes de fortune, après que 2 le Yovo l’eut utilisé. 2 Le Blanc.
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Aussitôt immobilisée, je sautai à l’intérieur, sans me poser de question, contraintpar le crachin. Je n’eus mêmepas le temps de noter son numéro d’immatriculation, un réflexe auquelje m’étais habitué à la montée et à la descente,pour raison de sécurité et d’autres imprévus. Malgré mes quelques tout petits kilogrammes d’homme svelte auphysique de coureur de marathon,j’eus de la peine à m’asseoir confortablement dans cette brouette à moteur. Preuve évidente, je ne pouvais même pas fermer la portière. Il eût falluqu’une maingénéreuse la rabattît, si violemment, comme si on eût tiré un coup de canon àquelques centimètres de mes oreilles. Mon tympan en souffra pendant plusieurs minutes. J’eus laphobie de nepluspouvoirgaver mon ouïe avec les envoûtantes mélodies de Sagbohan Danialou, Luther Vandross, Barry White, celles du légendaire et excentrique Fela Kuti décédé du Sida et dont la mère fut lapremière femme nigériane à conduire une voiture, son fils Femi Kutiqui m’avait émerveillé à l’hôtel Sheraton d’Addis-Abeba le jeudi 7 décembre 2000 lors du concert de clôture du deuxième Forumpour le développement de l’Afrique, Lokua Kanza, SallyNyolo, star adulée, véritable bête de scène, lagénéreuse Shadé, Bozi Boziana, LudwigBeethoven, van le planétaire Luciano Pavarotti, Jean-Jacques Goldman, Kodjo Antwi, Aisha Duo, lepianiste Paderewski, Karsh Kale, FalyIpupa, la diva Cesaria Evora, Hugh Masekela, Aaron Goldberg, KingMensah, Amy Winehouse, Elton John, Ismael Lo, King Sunny Adé, Erikah Badu, Adele Adkins, John Arcadius, l’inégalable BaillySpinto, etc. Mapeur deperdre mon ouïe sejustifiepar la sensation revigoranteque m’apporte toute bonne œuvre musicale. Enplus, il se dit de nosjours beaucoupchoses concernant le de pouvoir de transformation de la musique. L’expérience de l’Anglais Gareth Davies en est une illustration édifiante. Il avait estiméquejouer de la flûte avait en effet changé sa vie. Flûtisteprincipal du légendaire Orchestre de symphonie de Londres, Gareth souffrait du cancer des testicules. Suite à des opérations et une chimiothérapie de plusieurs mois, il perdit sa merveilleuse passion pour la musique jusqu’à ce qu’il participât à
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