Schtonk ! de Helmut Dietl
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Fiche technique du film " Schtonk ! " -
Produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Schtonk ! F de Helmut Dietl FICHE FILM fiche technique Allemagne 1992 1h50 Réalisateur : Helmut Dietl Scénario : Helmut Dietl Schtonk ! Ulrich Limmer Résumé Critique Musique : Schtonk ! est une comédie très noire "Schtonk !" un film drôle et provocant, qui raconte l’histoire vraie du plus revient sur l’affaire du faux journal inti- Konstantin Wecker grand scandale médiatique depuis la me d’Hitler "découvert" par Stern en deuxième Guerre Mondiale : la décou- 1983. Et dénonce la présence envahis- verte du soi-disant journal intime sante du fantôme du Führer maudit d’Hitler et sa publication dans Stern dans l’Allemagne d’après-guerre. Interprètes : puis dans Paris-Match pour ne citer Anatomie d’un scandale. que ces deux hebdomadaires.Götz George Helmut Dietl a décidé d’utiliser une des Dix ans après, I’affaire des faux affaires les plus scandaleuses de l’his- cahiers d’Adolf Hitler n’est plus qu’unUwe Ochsenknecht toire allemande récente pour faire une vague souvenir. Dans la mémoire alle- satire acerbe de la société germanique mande,il n’en reste que l’histoire d’unChristiane Hörbiger actuelle. reporter peu scrupuleux qui s’était fait Le film a connu un grand succès en rouler dans la farine par un faussaire Allemagne et il est nommé pour l’Oscar surdoué. Depuis, des océans ont coulé du meilleur film étranger. sous les ponts de l’Elbe, et l’hebdoma- Schtonk ! sortira en France le 28 avril daire hambourgeois Stern a fini par se 1993, dix ans jour pour jour après remettre de sa gaffe colossale. Du l’annonce par Stern de la découverte scandale oublié, le cinéaste Helmut du journal. Dietl a fait Schtonk !, une comédie Dossier distributeur féroce qui triomphe ces jours-ci dans les salles obscures de la République. "L’histoire du llle Reich devra être L E F R A N C E 1 D O C U M E N T S réécrite". Sous ce titre, le 28 avril re telle qu’elle s’est réellement tique : le vrai faussaire avait rempla- 1983, Stern annonce la "découverte" déroulée.Dans Berlin en ruine, le cé par un F le A de Adolf... du journal intime de Hitler. Et publie, faussaire, qui s’appelle ici Fritz entre autres documents fracassants, Knobel, vend aux gogos de l’US Frustrés par I‘extrême médiocrité du une photo du Führer devant un Army des reliques du Reich millénai- cinéma allemand contemporain, les bureau encombré de cartes et d’un re. Plus tard, il se spécialise dans la médias ont réservé au film un cahier signalé par une flèche. "Son peinture "nationale-réaliste" desti- accueil triomphal. Certains critiques journal ne le quittait jamais", née à une clientèle de vieux nazis et enthousiastes parlent d’une véri- explique la légende. de collectionneurs fétichistes. table résurrection, d'autres célè- Comment une telle énormité a-t-elle brent l'avènement d'un fils spirituel été possible dans la RFA si sage et Ce que le faussaire Knobel procure du Berlinois Billy Wilder. Sans être prospère des années 80 ? Pas seule- au petit monde très fermé des nos- un chef-d’œuvre, le premier long ment à cause d’un journaliste pourri, talgiques du llle Reich, le reporter métrage d’Helmut Dietl, réalisateur juge le réalisateur. Si le grand repor- Herman Villié le sert aux millions de de quelques bonnes séries télévi- ter du Stern Gerd Heidemann a lecteurs de l'hebdomadaire H-H sées, est sans conteste la meilleure "découvert" le journal intime de Press. Obsédé par l’intimité de l’élite comédie produite outre-Rhin depuis Hitler, c’est, d’après Dietl, parce que nationale-socialiste, le folliculaire longtemps . l’Allemagne en avait besoin, à cause finit par prendre pour maîtresse la d’un fantasme honteux et ignoré. La nièce de Goering. Les héros Servi par un casting brillantissime, nation mutilée cédait ainsi à l’irré- devaient fatalement se croiser un Schtonk ! est surtout l'un des plus- pressible désir d’entendre une der- jour. L’"affaire" résulte de la ren- gros budgets du cinéma allemand nière fois ce Führer maudit mais contre explosive de ces deux VRP d’après-guerre. La Bavaria de Munich toujours omniprésent. Racontée par de la nostalgie nazie. Fabriqués à a investi près de 15 millions de marks Helmut Dietl, I’affaire devient la comé- l’origine pour une clientèle limitée à dans cette production qu’elle espère die de l’Allemagne d’après-guerre. quelques fétichistes, les faux jour- vendre hors RFA. Un budget très naux vont ainsi inonder la nation tout modeste en comparaison des grosses Il y avait là matière à tragédie, à une entière Le faussaire et le reporter ne productions américaines ou même énième méditation sur cette sont pourtant pas de dangereux cri- françaises. Un budget extrêmement "Allemagne mère blafarde" engluée minels. Helmut Dietl en fait deux vic- raisonnable si l'on rappelle, comme le dans ses refoulements. Helmut Dietl times, deux créatures immorales qui, fait Helmut Dietl avec malice, que a choisi d’en faire une farce grand avec une jubilation presque enfanti- Stern avait jadis déboursé 9 millions de public, parfois de très mauvais goût ne, s’engouffrent dans la faille marks pour l’achat d’une grossière (à un moment, le journaliste stressé qu’elles découvrent par hasard. imposture. sniffe les cendres du Führer...) Le titre du film, Schtonk!, est Les vrais coupables sont plutôt du Alain Auffray emprunté à Charlie Chaplin qui avait côté de la direction du journal, suc- à Berlin,10 Avril 1992 inventé cette onomatopée glauque combant peu à peu à la fascination pour donner une couleur teutonne du scoop du siècle. Dans l’une de Entretiens aux aboiements de son dictateur. Et ses meilleures scènes, le film le public de Schtonk ! rit bruyam- montre comment la rédaction en Le titre de votre film, "Schtonk ! ", ment d’une maladie largement inex- chef finit par s’autopersuader de semble être un mot inventé d ‘où plorée dont le plus inquiétant symp- l’authenticité du journal intime. vient-il et que veut-il dire ? tôme est précisément le manque Bouleversés par une première lectu- d’humour de la société allemande. re d’un passage où le Führer se Le mot n’est pas exactement une N’est-ce pas parce qu’il se prenait plaint de petits ennuis digestifs ("un invention. Il sonne un peu comme trop au sérieux que Stern est tombé homme comme vous et moi ! ", “stunk” qui signifie emmerdements dans l’énorme panneau ? s’exclame le directeur), les rédac- et je pense qu’il vient de là. Chaplin teurs en conférence s’interrogent l’a mis dans la bouche de son dicta- Tout en exploitant une foule de sur la signification des initiales F.H. teur. Chaque fois qu’il termine un détails authentiques, le réalisateur gravées en couverture. Détail discours ou qu’il souhaite en mar- s’est abstenu de reconstituer l’affai- invraisemblable et pourtant authen- quer les points culminants, le dicta- L E F R A N C E SALLE D'ART ET D'ESSAI CLASSÉE RECHERCHE 8, RUE DE LA VALSE 42100 SAINT-ETIENNE RÉPONDEUR : 77.32.71.71 2 77.32.76.96 Fax:77.25.11.83 D O C U M E N T S teur ponctue ses phrases de ce qui apparaît dans tout ce qui a quelque chose de très banal. . . Schtonk ! éloquents. J’ai toujours été écrit sur lui, c’était cela son res- Ce n‘est même pas çà. Il fallait tout beaucoup aimé ce mot parce qu’il sort. Le fait est que ces gens simplement réduire. Donc on a est une sorte de raccourci ironique n’auraient jamais dû réussir leur gardé ce qui était le plus grotesque. de ce qu’un étranger saisit de la escroquerie. Malgré tout ils y sont Seulement, tout ce qui figure dans le sonorité de la langue allemande. parvenus et pourquoi ? Parce que journal est grotesque. Parfois c’est les vrais coupables sont ceux qui les même ennuyeux, mais c’est toujours Vous soulignez toujours que Schtonk ! ont poussé jusque-là, ceux qui ont grotesque. est une comédie... laissé faire. A part le texte relatif à la Porsche et le rêve d’Hitler sur Bornersdorf, je L’histoire du faux journal intime Willié et Knobel sont des bouffons. n’ai rien inventé. J’ai seulement pris d’Hitler est tellement grotesque ! Des dingues infantiles. ll faut freiner dans le journal et raccourci. Quand Ulli Limmer de la Bavaria est des gens comme eux ou les ren- venu me proposer cette idée de film, voyer d’où ils viennent. C’est en sou- Dossier distributeur j’ai lu tout ce qui existait sur le sujet. tenant, voire en utilisant de tels Toute cette histoire est tellement délires qu’on se rend fautif. délirante que le film ne pouvait être Souvenons-nous de l’affaire des qu’une comédie. Sans tous ceux qui flairèrent le scoop du faux cahiers d'Hitler qu’un escroc En fait, ce qui m’intéressait vraiment, siècle, ces dingues n‘auraient rien pu réussit à imposer, il y a dix ans, à c’était de montrer la manière dont faire ? une honorable presse allemande, les allemands ont traité le ”mythe” puis mondiale. Elle inspire Hitler depuis la guerre et comment Ce n’est pas si simple. Si aujourd’hui aujourd’hui la comédie d’Helmut on fait encore et toujours des un journaliste fait une telle décou- Dietl—qui débute sur le grand affaires avec ce “mythe”. verte, qu’on le veuille ou non, c’est écran, soutenu par les grands stu- Finalement le film est un portrait de un scoop. N’importe quel journal le dios de Munich et par la plus puis- l’Allemagne et je trouvais qu’une publiera avec plus ou moins de pré- sante chaîne TV allemande. Succès comédie s’imposait. cautions. On vérifie l’authenticité et énorme en Allemagne et, plus sur- si elle est confirmée, on publie. Donc prenant, une nomination aux Oscars N’était-ce pas un problème d’avoir- on se fout du contenu car le scoop hollywoodiens, pour un film qui tour- deux minables pour héros... Deux c’est le journal d’Hitler lui-même. ne en dérision cette hitléromania minables qui devaient aussi avoir C’est une mine d’or qui se vendra dont, à vrai dire, les nostalgiques ne des côtés sympathiques ? dans le monde entier comme le se recrutent pas qu’en Allemagne, montre le film. Le chef de rubrique mais qui prend dans ce pays une Dès le début, c’était évident pour dit “on n’a encore jamais eu un tel
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