Biographie universelle ancienne et moderne/SCALA (Mastino II de la)
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Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843Tome 38 page 190 à 191SCALA (Mastino II de la)SCALA (Mastino II de la), né, en 1308, d’Alboïn de la Scala, succéda, le 23 juillet 1329, à Cane le Grand, son oncle, dans laprincipauté de Vérone. Son collègue et son frère Albert II lui abandonna sans partage le soin des affaires pour se livrer uniquement au[1]plaisir (1) . Mastino, sans être nommé capitaine général par les Gibelins de Lombardie, comme son oncle l’avait été, fut cependantbientôt reconnu pour le plus, puissant et le plus habile de leurs chefs. Tous ceux qui, dans ce parti, se croyaient opprimés recouraientà sa protection ; et Mastino savait bien que tous les clients qu’il acquérait deviendraient bientôt ses sujets. Aussi était-il toujours prêtà marcher au secours de ceux qui l’appelaient. Les Gibelins émigrés de Brescia furent les premiers, en 1330, à invoquer sonassistance. Mastino entra aussitôt dans l’Etat bressan et entreprit, au mois de septembre, le siège de la capitale. L’arrivéeinattendue du roi Jean de Bohème en Italie et la protection qu’il accorda aux Bressans forcèrent Mastino à se retirer ; mais il enconçut contre le roi Jean un ressentiment que ce monarque ne craignit point d’accroître. Il se fit reconnaitre pour seigneur par d’autresvilles voisines, sur lesquelles le prince de Vérone avait aussi des projets. Mastino, étonné de voir élever auprès de lui, par cemonarque aventurier, une puissance rivale qui menaçait de ...

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Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 Tome 38 page 190 à 191
SCALA (Mastino II de la)
SCALA (Mastino II de la), né, en 1308, d’Alboïn de la Scala, succéda, le 23 juillet 1329, à Cane le Grand, son oncle, dans la principauté de Vérone. Son collègue et son frère Albert II lui abandonna sans partage le soin des affaires pour se livrer uniquement au [1] plaisir (1). Mastino, sans être nommé capitaine général par les Gibelins de Lombardie, comme son oncle l’avait été, fut cependant bientôt reconnu pour le plus, puissant et le plus habile de leurs chefs. Tous ceux qui, dans ce parti, se croyaient opprimés recouraient à sa protection ; et Mastino savait bien que tous les clients qu’il acquérait deviendraient bientôt ses sujets. Aussi était-il toujours prêt à marcher au secours de ceux qui l’appelaient. Les Gibelins émigrés de Brescia furent les premiers, en 1330, à invoquer son assistance. Mastino entra aussitôt dans l’Etat bressan et entreprit, au mois de septembre, le siège de la capitale. L’arrivée inattendue du roi Jean de Bohème en Italie et la protection qu’il accorda aux Bressans forcèrent Mastino à se retirer ; mais il en conçut contre le roi Jean un ressentiment que ce monarque ne craignit point d’accroître. Il se fit reconnaitre pour seigneur par d’autres villes voisines, sur lesquelles le prince de Vérone avait aussi des projets. Mastino, étonné de voir élever auprès de lui, par ce monarque aventurier, une puissance rivale qui menaçait de l’engloutir, sentit la nécessité, pour s’opposer à lui, de renoncer à d’anciens systèmes et à un ancien esprit de parti qui ne s’accordaient plus avec la politique. Il proposa, le premier de réunir par une ligue commune les princes gibelins et les républiques guelfes, auxquelles le Bohémien inspirait une égale jalousie. Une première ligue fut signée à Castelbaldo, le 8 août 1331, entre Mastino, les marquis d’Este, les Gonzague de Mantoue et les Visconti de Milan. Les Florentins entrèrent dans cette ligue au mois de septembre 1332 ; et les alliés se promirent de partager entre eux les provinces qui, par un enthousiasme sans exemple dans l’histoire, s’étaient soumises de concert au roi de Bohême. Mastino fut le premier à réaliser ce partage. Il acheta des Guelfes l’entrée de Brescia, le 14 juin 1332, en livrant à leur vengeance les Gibelins de cette ville, dont il s’était déclaré jusqu’alors le protecteur. Ainsi Mastino commençait à révéler cette fausseté, cette ambition perfide et féroce, qui, non moins que la valeur guerrière, faisaient l’essence de son caractère. D’après le traité de Castelbaldo, Parme devait encore tomber en partage à Mastino ; et, en effet, il s’en rendit maître, le 4 juin 1335, après la retraite du roi Jean, qui avait revendu à des seigneurs particuliers les villes qui s’étaient volontairement données à lui. Le reste de ces villes devait échoir en partage aux alliés de Mastino ; mais, par son activité, la supériorité de ses forces, la richesse de son trésor, et surtout par son manque de foi, il devança plusieurs de ses associés. Reggio lui fut livrée le 3 juillet 1335 ; et lorsque, huit jours après, il rendit cette ville aux Gonzague, à qui elle avait été assignée d’avance en partage, ce fut sous condition de s’en réserver à lui-même la supériorité féodale, qui ne lui avait point été promise. Mastino acquit également la ville de Lucques, qu’il ne voulut point rendre ensuite aux Florentins. Cette conquête lui donna l’espérance d’étendre son influence en Toscane. Il essaya de surprendre Pise et de faire alliance avec Arezzo, et il commença les hostilités contre les Florentins le 33 février 1336. Mastino était alors seigneur de neuf villes, autrefois capitales d’autant d’Etats souverains. Il tirait des gabelles de ces villes un revenu de sept cent mille florins d’or par année, revenu égal à celui des plus grands princes de la chrétienté. Il avait de plus pour alliés les plus puissants princes de la Lombardie, et Saccone des Ferlati, le redoutable chef des Gibelins des Apennins. Mais tous ces avantages furent plus que compensés par l’énergie et la constance des Florentins et des Vénitiens, et par les talents de Pierre des Rossi, leur général. Luchino Visconti de Milan se détacha de l’alliance de Mastino pour se joindre à ses ennemis ; Padoue fut surprise le 3 août 1337, et Albert de la Scala, frère de Mastino, y fut fait prisonnier. Les plus forts châteaux des monts Euganéens furent pris successivement par les alliés. Les troupes du prince de Vérone furent battues à Montagnano, le 29 septembre 1338, et Mastino, qui voyait décliner rapidement sa fortune se livrait à de tels accès de fureur que sur de simples soupçons, il tua de sa main, le 27 août, au milieu des rues, Barthélemy de la Scala, évêque de Vérone, auquel il reprochait d’être son ennemi. Mastino fut puni de ce sacrilège par les plus rigoureuses censures du pape Benoit XII. Hors d’état de résister à ses adversaires, il ne songea plus qu’à les diviser. Il réussit en effet à rendre les Vénitiens indifférents au sort des Florentins, et à leur faire signer, le 18 décembre 1338, une paix que les derniers furent forcés d’accepter le 11 février suivant. Par elle Mastino conservait la souveraineté de Vérone, de Vicence, de Parme et de Lucques. Il prit dans ces villes le titre de vicaire du saint-siége et se soumit à payer un tribut au pape, achetant à ce prix l’absolution du meurtre de l’évêque de Vérone. Mais la guerre malheureuse que Mastino venait de soutenir détruisit son crédit et encouragea ses jaloux à l’attaquer de nouveau. Les seigneurs de Correggio, oncles de Mastino du côté maternel, lui enlevèrent Parme, par surprise, le 21 mai 1341. Les Gonzague de Mantoue les secondèrent ; les Visconti et les Carrare se déclarèrent aussi contre le seigneur de Vérone, et celui-ci se trouva de nouveau exposé à une guerre générale. Pour diminuer le nombre de ses garnisons et se procurer de l’argent, il vendit Lucques aux Florentins, qui ne surent pas garder cette ville. Il s’allia ensuite au marquis d’Este et à Pepoli, seigneur de Bologne ; et, en 1345, il fit la paix avec les Visconti eu mariant à Bernabo sa fille Béatrix, que la noblesse de sa taille et peut-être aussi son orgueil avaient fait surnommer la reine. Mastino, réduit à la souveraineté de Vérone et de Vicence, renonça aux projets ambitieux qui avaient occupé la première partie de son règne. Il prit encore quelque part aux troubles de Romagne, où il se rangea du parti du légat du pape ; mais il chercha surtout à rétablir les arts et l’agriculture dans ses Etats, que des efforts disproportionnés à leur étendue avaient épuisés. Il mourut, le 3 juin 1351, laissant trois fils qui lui succédèrent conjointement, deux filles et sept enfants naturels. S. S―I.
1. ↑(1) Albert II était né en 1306. Il fut fait prisonnier à Padoue, le 3 août 1337, et relaché par les Vénitiens par suite du traité du 18 décembre 1338. Il mourut, après son frère, le 13 septembre 1352 uns laisser d’enfants.
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