Carmin profond de Ripstein Arturo
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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Carmin profond Profundo carmesi de Arturo Ripstein FICHE FILM Fiche technique
Mexique/France/Espagne 1996 - 1h54 - Couleur
RÈalisateur : Arturo Ripstein
ScÈnario : Paz Alicia Garciadiego
Musique : David Mansfield
InterprËtes : Regina Orozco (Coral Fabre) Daniel Gimenez Cacho (Nicolas Estrella) Marisa Paredes (Irene Gallardo) Patricia Reyes Espindola (La veuve Ruelas) Julieta Egurrola (Juanita Norton) Rosa Furman0 (La veuve Morrison) Veronica Merchant (Rebecca San Pedro) Sherlyn Gonzales (Teresa )
L E
D O C U M E N T
fice, ‡ lÕimmensitÈ dÈsertique de la fi o˘ lÕÈquipÈe des amants terrible Èchouera dans une flaque dÕeau. Et, bien quÕon ne trouve pas dan Carmin profondune progression e crescendo digne de celle dePrincipio fin, qui se terminait par un finale insou tenable, cela nÕempÍche pas le cinÈast de tisser progressivement autour de se personnages un Ècheveau inextricable constituÈ de leurs mensonges, acte illogiques, illusions, quiproquos... L force de ce film rÈside donc dans sa tra jectoire erratique, dans lÕÈchec absol dÕun simulacre de couple fondÈ sur l narcissisme ; cette histoire nÕaurait s doute pas eu lieu si lÕembonpoint Coral Fabre nÕavait pas frisÈ lÕobÈsi si la calvitie de Nicolas Estrella lÕavait obsÈdÈ au point quÕelle lui raisse comme une monstruositÈ (v son monologue hallucinÈ o˘, ay perdu sa perruque, il se compare ‡ infirme). Ce cÙtÈ grotesque de la tra die finit par rendre les personnages n tement plus monstrueux que leurs Èq valents amÈricains dans le film Leonard Kastle. Une fois posÈe la difformitÈ mentale protagonistes, il ne restait quÕ‡ f exister leur couple. Chose impossibl priori, Nicolas Ètant un gigolo affe qui fait du tricot pour passer le temps, Coral une infirmiËre acari‚tre. Il fall une croyance puissante pour que c fonctionne: celle de la mythologie hol woodienne. Fleur bleue, Coral voit d Nicolas un sosie de son idole, Charl Boyer. Il ne lui en faut pas plus... lors, elle va tenter de donner corps ‡ s fantasme. Mais la greffe ne pren vraiment que lorsque lÕinfirmiËre dev dra la complice criminelle, le mentor Nicolas dans la chasse aux Èconomi des vieilles filles. Au dÈbut, les ten tives on ne peut plus empiriques d apprentis vampires rappellent les ex rimentations de Bouvard et PÈcuch Une mÈthode qui ne mËnera nulle p et ne convaincra guËre le spectate jusquÕau premier meurtre, complËte
gratuit, commis par Coral. CÕest par l sang quÕelle liera indÈfectiblement l sort de Nicolas au sien. DËs lÕinstant o il devient complice dÕun premier crim le gigolo nÕa pas dÕautre alternative q de sÕattacher ‡ Coral, seul refuge affe tif face ‡ lÕhostilitÈ de la sociÈtÈ. Ripstein parle dÕ´ amour fou ª ‡ propo du film, il faut prendre lÕexpression a pied de la lettre, pas dans son acception Iyrique. Cette folie presque accidentelle, consti-tuÈe dÕune sÈrie de crimes inutiles - il ne leur rapportent rien -, va sceller lÕunion des amants plus Ètroitement
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
Une magnifique scËne de western, o˘ les amants fatals terminent majestueu-sement leur ÈquipÈe dans une flaque dÕeau, non pas noire de fange, mais brillante comme un miroir. Comme deux bÍtes sauvages endormies sur une Èten-due de glace... MÍme si elle reste en deÁ‡ de la folie dePrincipio y finou deLÕEmpire de la fortune, cette somptueuse ara-besque finale confirme la facultÈ de Ripstein ‡ sublimer ses tragÈdies tri-viales par des Èpiphanies dÕune trou-blante puretÈ... Vincent Ostria ∞ -
D O C U M E N T
Si Coral Fabre nÕavait eu un pet quelque chose en trop - de la chair -, si Nicolas Estrella nÕavait eu un pet quelque chose en moins - des cheveux -deux veuves et une cÈlibataire seraien toujours en vie. Mais voil‡ : ‡ cause d cette chair en trop, ‡ cause de ces che veux en moins, Coral et Nicolas se son trouvÈs et se sont aimÈs. Et parce que leur amour se nourrissai de leurs petites misËres physiques et d leur grande misËre morale, le crim allait Ítre leur destin : faits lÕun po lÕautre, contre les autres... Tous les hÈros dÕArturo Ripstein ont d commencer ainsi : dans lÕeffroi de le solitude, ils se sont vus monstrueu avant de rÈellement le devenir. Ou plu exactement, ils le sont devenus parc quÕils se voyaient ainsi. Devant le miroir. Au jour le jour. Seconde aprË seconde. Ripstein nÕa besoin que dÕun seul pl le premier, pour installer le poids de ce oppressant face-‡-face : un plan tour nant, enveloppant, moelleux, qui va d lit o˘ Coral, absorbÈe dans le ´courrie des ‚mes perduesª, abandonne so corps, jusquÕau miroir de sa coiffeuse o ce corps trop gÈnÈreux se reflËte ‡ cÙt dÕune photo de Charles Boyer. Charles Boyer, lÕhomme de sa vie. D moins, avant cette annonce matrimonia le, la premiËre qui, au grand soulage ment de Coral, ´ne parle pas de poids e tout Áaª. Grand familier du courrier d cÏur, Nicolas Estrella cultive un accent espagnol et une vague ressemblanc avec Charles Boyer. CÕest avec ce atouts quÕil sÈduit les dames, prena bien soin de cacher ce quÕil croit Ítr son plus terrible secret, sa calvitie : ´N me regarde pas, je suis un monstreª hurle-t-il beaucoup plus tard ‡ Coral, qui lÕa aperÁu sans son toupet. LÕautre secret de Nicolas Estrella, C lÕa dÈcouvert presque aussitÙt : le b reau des cÏurs a tuÈ sa femme. D lors, elle le sait, ´plus rien ne pourra l sÈparerª. Pour lui, elle a abandonnÈ, i de douleur, ses enfants dans un orph
nat. Pour lui, elle est prÍte ‡ aller de ville en ville, ‡ traquer la veuve et la cÈlibataire, en se faisant passer pour s sÏur. Elle sait quÕelle ne risque rie quÕil ne la tuera pas, ´parce quÕelle si grosse quÕil ne pourrait jamais s dÈbarrasser de son corpsª. Effectivement, il ne sÕen dÈbarrasser jamais. Coral, le corps de Coral, encom brant lÕespace, est l‡ lorsque Nicola danse le tango avec la premiËre veuve. Il est encore l‡, un corps sans tÍte, qui passe et repasse derriËre le sofa o˘ Nicolas entreprend une vieille fille mys-tique (magnifique Marisa Paredes). Et il est toujours l‡ chez lÕultime veuve, alor que Nicolas a demandÈ ‡ Coral de sÕe aller car, dÈsormais, il a ce corps dans la peau, il le veut et il le rappelle auprËs de lui pour un dernier sacrifice. CÕest que leurs meurtres, loin de le Èloigner, ont confortÈ leur conditio dÕamants. La mort est devenue lÕabout sement de leur amour. Un rite nÈcessai re, inÈluctable, presque ´naturelª. Il e va toujours ainsi, chez Ripstein : chacun est condamnÈ ‡ rÈpÈter indÈfiniment l g‚chis de sa vie, jusquÕ‡ la punitio finale qui est aussi libÈration. Les enfants duCh‚teau de la puretÈrem plissent jour aprËs jour leurs sacs de mort-aux-rats, le paysan deLÕEmpir de la fortunepoursuit ses combats d coqs jusquÕ‡ la chute. Cette fois, cÕ un meurtre quÕil sÕagit dÕaccompli chaque fois plus atroce, ce qui fait de Carmin profondle film le plus noir d son auteur. Mais aussi le plus fasci-nant : rarement, au cinÈma, on aur approchÈ dÕaussi prËs lÕhumanitÈ d monstres. Quand est-ce que tout cela a commen-cÈ ? A quel moment des vies basculent ? Des solitudes sÕunissent, des familles s crÈent. Des liens nÈvrotiques sÕinsta
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dÈcouvre trop tard quÕelle a couchÈ avec son frËre ; Coral et Nicolas sÕinventent, eux, des liens incestueux. Ainsi se joue la tragÈdie humaine, tou-jours ‡ huis clos, ‡ lÕÈcart du monde. Coral et Nicolas nÕont ÈchappÈ ‡ leur rÈclusion solitaire que pour se recrÈer une prison ‡ deux. Faux road-movie, Carmin profondfait du surplace : les deux amants traversent des paysages lunaires, des lieux abstraits qui les conduisent dÕune veuve solitaire ‡ une cÈlibataire cloÓtrÈe. Pourtant, gr‚ce ‡ eux et ‡ leur amour vampirique, la vie, par moments, se rÈveille. CÕest cela, le vÈritable scandale de ce film, et lÕaudace de Ripstein : au milieu de lÕhorreur et de faÁon quasi consub-stantielle, il y a la part du rÍve. Un rÍve br˚lant, sensuel, incarnÈ. CÕest, pour lÕune des victimes, un soir de libertÈ, IÕivresse dÕun tango, IÕoubli des annÈes qui passent ; pour lÕautre, la promesse dÕun mariage, dÕune extase mystico-charnelle qui lui fait dÈclamer le Cantique des cantiques; pour la derniË-re, enfin, le simple bonheur dÕavoir un homme qui lÕaime et joue avec sa fille. Un instant, gr‚ce ‡ lÕamour fÈroce de Coral et Nicolas (Regina Orozco et Daniel Gimenez Cacho, bouleversants), chacune a ÈchappÈ ‡ sa solitude. Les veuves auront ÈtÈ joyeuses, les cÈliba-taires auront vÈcu. Devant la beautÈ sauvage de ces images et la musique enivrante qui les scande, on songe ‡ ce que disait, de ce cÙtÈ-ci de lÕAtlantique, un autre grand maÓtre du mÈlodrame, Rainer Werner Fassbinder : ´LÕamour est plus froid que la mortª Chez Arturo Ripstein le Mexicain, IÕamour a le go˚t de la mort, et cÕest un go˚t de cendres br˚lantes. Vincent RÈmy TÈlÈrama -
D O C U M E N T
Le rÈalisateur
Filmogr
NÈ ‡ Mexico le 13 DÈcembre 1943, il esDocumentai le fils dÕAlfredo Ripstein Jr., cÈlËbre pr ducteur de films. Il Ètudie le droit El naufra lÕUniversitÈ de Mexico (UNAM), lÕhist Providenci re de lÕart ‡ lÕuniversitÈ ibÈro-amÈric Le naufragÈ ne, et lÕhistoire au CollËge de Mexic co-rÈalisÈ a De 1962 ‡ 1965, il est lÕassistant de Lui Los otros BuÒuel surLÕange exterminateure Simon du dÈsert. Il est ÈgalemenTiempo de comÈdien, notamment dansLoss o Lecumberr Rosesde William Inge. En 1965, il rÈali El borrach se son premier film,Tiempo de morir La causa dÕaprËs un scÈnario de Gabriel Garci Marquez, qui lui vaut immÈdiatemen lÕintÈrÍt de la critique. AprËs lÕinsucc desSouvenirs de lÕaveni,r ilsÕorient Courts-mÈtr vers un cinÈma plus expÈrimental, for mant avec Felipe Cazals et Rafael Exorcismo Castanedo le groupe Cine independient Exorcisme de Mexico. Avec les sorties en France en 1994 de Longs mÈtr trois filmsLe ch‚teau de la puretÈ Ce lieu sans limitesetLÕempire d la fortune, suivies ensuite deLa rein Tiempo de de la nuit(en compÈtition ‡ Cannes l Ho mÍme annÈe) et dePrincipio y fin, l Episode d public franÁais peut enfin dÈcouvrir l Jeux dange plus grand cinÈaste mexicain contempo co-rÈalisÈ a rain. Dossier DistributeuLos recuer Les souveni La hora de LÕheure de Salon inde co-rÈalisÈ Cazals Crimen Crime La belleza La beautÈ Autobiogr El castillo
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Foxtrit1975 El lugar sin limites1977 Ce lieu sans limites La viuda negra La veuve noire Cadena perpetua1978 Prison ‡ vie La tia Alejandra La tante Alexandra La ilegal1979 LÕillÈgale La seduccion La sÈduction Rastro de muerte1981 Trace de mort El otro1984 LÕautre El imperio de la fortuna1985 LÕempire de la fortune Mentiras piadosas1988 Mensonges pieux La mujer del puerto1991 La femme du port Principio y fin1993 DÈbut et fin La reina de la noche1994 La reine de la nuit
Profundo carmesi
1996
Documents disponibles au France
Cahiers du CinÈma n∞509 - janvier 1997 Positif n∞433 - mars 1997 Dossier distributeur TÈlÈrama n∞2455 - 29 janvier 1997 Les Inrockuptibles - 29 janvier 1997 Le Monde - 30 janvier 1997 - ˚
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