Dark Crystal de Henson Jim, Oz Frank

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Extrait

Dark Crystal

de Jim Henson et Frank Oz FICHE FILM Fiche technique

USA - G.B. - 1982 - 1h35

RÈalisateurs :

Jim Henson et Frank Oz

ScÈnario : David Odelld'aprËs un sujet original deFrank Oz

Musique : Trevor Jones

Effets spÈciaux : un polding Brian SmithiesetRoy RÈsumÈ Field Il y a des milliers et des milliers gentils Podlings et sauvÈe ‡ plusieurs dÕannÈes, trois soleils brillaient dans le reprises de la mort par Aughra, la gar- ciel formant unegrande conjonction dienne des secrets, Jen parvient ‡ InterprËtes : tous les 2000 ans. Un jour, une terrible mener sa mission ‡ bien en terrassant conflagration secoua la terre et le les Garthims, troupes de choc des Jim Henson Crystal, force de vie et dÕintelligence, SkeksËs, et en redonnant lÕÈclat au Frank Oz sÕobscurcit. Les SkeksËs, crÈatures Crystal ; de sa victoire renaÓtra la race malfaisantes, sÕemparËrent du pouvoir des Ursteks, Ítres de lumiËres et de Kathryn Mullen et firent rÈgner la terreur. A la mort du sagesseÉ Dave Goelz Grand MaÓtre Mystique, Jen, le dernier survivant du peuple Gelfling, se voit Steve WihtimireÉ confier la mission de retrouver le mor- ceau perdu du Crystal avant la prochai- ne grandeconjonction sinon la domi- nation tyrannique des SkeksËs durera Grand Prix du festival une jeuneÈternellement. AidÈ de Kira, Gelfling ÈlevÈe dans les forÍts par les d'Avoriaz 1983

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contre-attaque, mais aussi Critique Lesmagiciens Oz et peut-Ítre, moins Èvidentes, ‡ des Henson films comme lÕadmirableNuit du Il est pour le moins ardu de retrans- chasseurde Charles Laughton crire parla plume lÕimpression Alors que lÕanimation amÈricaine (sÈquence de la barque ‡ la dÈrive ÈprouvÈe ‡ la vision dÕun film aussi connaÓt, actuellement, un nouvel avec les deux Gelflings). Le thËme parfait et envo˚tant queDark essor (du classicisme perfectionniste nÕest donc pas trËs neuf. Crystal.NÈ de lÕimagination dÈbor- deBrisby et le secret de Nimh, Ce qui lÕest, en revanche, cÕest assu- dante de JimHenson et Frank Oz de Don Bluth, ‡ lÕexpÈrience rÈment la conception technique de (les auteurs du cÈlËbreMuppet Òhigh-techÓ en super-vidÈo deTron), lÕensemble, qui prÈsente des Show)avec la collaboration de Brian les crÈateurs des ÒMuppetsÓ nous pseudo-marionnettes, en rÈalitÈ Froud, le cÈlËbre illustrateur anglais, proposent aujourdÕhui, aprËs cinq ÒhabitÈesÓ pour la plupart par des ceCrystal noirnous fait pÈnÈtrer ans de travail acharnÈ, un superbe personnages vivants, ‡ lÕexception dans un univers imaginaire dÈlirant, film de Òfausse animationÓ, avec ce de petites choses comme Fizzgig, grouillant de vie et dÕinvention qui Dark Crystalqui reconquiert le boule de poils hurlante. Mais autre- semble sorti de nos rÍves les plus grand public assoiffÈ dÕimaginaire. ment qui reconnaÓtrait Jim Henson fous. La grande force du film est que Bien s˚r, dans la conception, nous sous les apparences de Jen le toutes les crÈatures dÈlirantes qui sommes loin des ÒMuppetsÓ et du Gelfling rescapÈ et du grand-prÍtre sÕagitent sous nos yeux restent farfelu porcin de Miss Piggy et de des Skekses, ou Frank Oz en Aughra, constamment crÈdibles et criantes son Èquipe, etcertains trouveront la gardienne des secrets ‡ lÕÏil de rÈalisme. Les auteurs de ce peut-Ítre le nouveaufilm du tandem autonome ? Il a fallu engager de chef-dÕÏuvre dÕanimation ont aussi Jim Henson/Frank Oz un peu trop vÈritables mimes ou automates pour rÈussi le tour de force de ne jamais sÈrieux. Mais le film est plus ambi- ÒinterprÈterÓ des crÈatures animÈes nous faire songer au travail tech- tieux, et, non content dÕassumer sa aussi cauchemardesques que les nique dÈmentiel ou aux trucages brillante technique et de divertir, il Garthims, sortes de bernard-lÕhermi- ultra sophistiquÈs nÈcessitÈs par propose aussi un message explicite- te monstrueux, aux carapaces lÕÈlaboration de ce film incroyable, ment anti-manichÈen, o˘ les ÈlÈ- noires et aveugles qui dÈtruisent et nous ne sommes pas prËs ments ÒpositifsÓ (les Mystiques) et tout sur leur passage. La rÈussite la dÕoublier les rÈpugnants SkeksËs, ÒnÈgatifsÓ (les Skekses) sÕavËrent plus flagrante ‡cet Ègard me paraÓt avec en particulier un Grand Ítre les deux aspects de la VÈritÈ Ítre la crÈation des innommables Chambellan particuliËrement atta- rÈvÈlÈe par la trËs attendue Grande Skekses, hideux vautours emplumÈs, chant, sans oublier Aughra, la gar- Conjonction solaire qui ne se produit qui Èmettent des miaulements de dienne des secrets, dont le visage que tous les mille ans. Philosophie chats dÈrangÈs, b‚frent comme des offre quelques rÈminiscences avec naÔve et humaniste, sans doute porcs, et se disputent les attributs celui dÕEdward G. Robinson, les dÈpassÈe, mais vers lÕexpression de dÕun pouvoir sÈculaire : la mort de Gelflings avec la ravissante Kira qui laquelle convergent tous les ÈlÈ- leur empereur au dÈbut, qui Èvoque a des ailes Òparce que cÕest une ments du film(É) Le scÈnario de tant soit peu celle dÕIvan le Terrible, filleÒ, ou les sympathiques Podlings David Odell reprend des thËmes et le Jugement de la pierre qui doit qui ne songent quÕ‡ sÕamuser et dan- habituels du film dÕaventure fantas- dÈpartager les candidats au trÙne, ser. (É)Dark CrystaldÈfie finale- tique (des ÈlÈments Ètrangers ÒpursÓ sont gÈnialement traitÈs, de mÍme ment toute analyse critique, il se pÈnËtrent par effraction dans un que le banquet ÒignobleÓ o˘ ils savoure et se dÈgustecomme un empire tout-puissant, et leur intru- sÕarrachent des friandises aussi dÈli- rÍve naÔf et fabuleux dans lequel le sion provoquera sa ruine) en cates que des ÒgrouillantsÓ vivants spectateur se laisse emporter tel empruntant de ci de l‡ ‡ divers qui leur filent entre les serresÉ Les Alice au pays des merveilles. ÒclassiquesÓ du genre. On notera Mystiques, leurs pendants positifs, La revue du cinÈma - saison 83 Èvidemment des rÈfÈrences limpides sortes de vieux tapirs sages ‡ quatre ‡Star Warset ‡LÕempire

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bras (interprÈtÈs par deux acteurs dans chaque dÈfroque !),qui chemi- nent lentement vers le ch‚teau de Crystal, sont assez bien vus aussi, de mÍme que la plupart des autres per- sonnages qui hantent cette curieuse planËte, o˘ une jungle reste une jungle, mÍme artificielleÉ (É) Pourtant,Dark Crystal(quÕon nÕa pas traduit par ÒCrystal noirÓ, sans doute parce quÕil est mauve...) est un spectacle tellement rÈjouissant et inventif que lÕon pardonne facile- ment ces dÈfauts bÈnins, et sa mora- le trop ÒpuristeÓ, pour sÕintÈresser aux mille et une crÈatures animÈes qui dament le pion‡E.T. (rude concurrence pour Carlo Rambaldi ! ). On retrouve aussi parfois lÕhumour tout-fou des ÒMuppetsÓ, et, surtout, lÕon admire le travail bien fait. Finalement, ledÈfaut principal de Dark Crystal(sÕil faut en trouver un ‡ tout prix) rÈside peut-Ítre dans son trop grand contrÙle, la trop grande conscience de sa valeur artistique et morale : on eut apprÈciÈ un peu plus de folie, de dÈlire dans ce royaume de lÕimaginaire, alors que cette fable fantastique, ‡ lÕissue trop prÈvisible, ressemble trop ‡ un avertissement pour ÓlÕaprËs-prochaine-guerreÒ, hÈlasÉ (É) Max Tessier La revue du cinÈma avril 1983

ÒCÕest un vieux projet de Jim Henson, lecrÈateur des Muppets, qui depuis longtemps voulait rÈaliser un film dÕaventuresfantastiques, avec des personnages trËs diffÈrents des Muppets, et trËs rÈalistes, des crÈatures crÈdibles dans leur propre environnement.Ó Ainsi parle deDark Crystalson pro- ducteur, Gary Kurtz, dÈj‡ cÈlËbre pourAmerican Graffitiet les deux premiersGuerre des Ètoiles. Et cÕest vrai que lÕon sent parfaitement en voyant le film terminÈ, toutes les annÈes dÕefforts que ce projet a pu co˚ter ‡ ses concepteurs. Pour arri- ver ‡ imaginer la vision commune de Gary Kurtz, Jim Henson Frank Oz,Ècoutez lÕÈpopÈe de Dark CrystalÉ Dans une contrÈe heureu- se se produisit un jour un grand bou- leversement. Une Èpouvantable convulsion secoua la terre. Le Crystal gÈant, symbole de lumiËre et de beautÈ se fendit et perdit son Èclat. Alors commenÁa le rËgne des SkeksËs, peuple malÈfique qui fit rÈgner sa tyrannie impitoyable sur le monde. Le Crystal dÈvastÈ devint la clÈ de leur puissance, centre de leur adoration maladive. Au commence- ment du rÈcit, une conjonction astro- nomique vitale est sur le point de permettre lÕaccomplissement dÕun rituel qui donnera aux SkeksËs une suprÈmatie Èternelle. (É) La confrontation finale oppose Jen, parvenu‡ son but, aux SkeksËs fous de rage et de peur de voir leur empire sÕeffondrer. En une tentative dÈsespÈrÈe pour sauver son univers des griffes du mal, le jeune Gelfling sÕÈlanceÉ Parviendra-t-il ‡ accom- plir lÕancienne prophÈtie du Crystal ? ÒIl y a cinq ou six ans, Jim Henson avait commencÈ ‡ travailler cer-

taines idÈes visuelles pour son filmÓ, poursuit Gary Kurtz. ÒTout dÕabord, il a voulu crÈer lÕenvironnement du monde deDark Crystal, sa vÈgÈta- tion et ses paysages, avant dÕen extraire les personnages. Puis Brian Froud a ÈtÈ contactÈ car Jim aimait beaucoup son travail dÕillustrateur (Brian Froud est notamment lecrÈa- teur du livreFaeries, Ènorme succËs de librairie aux USA), et apprÈÁiait son talent pour concevoir des crÈa- tures bizarres. Il a dÕabord attaquÈ les Mystiques, et ses crÈations ont amenÈ une partie du dÈveloppement de lÕhistoire.Ó En effet, on a rarement vu un dÈcor aussi riche que celui deDark Crystal: chaque brin dÕherbe sÕanime dÕune vie propre, les ruis- seaux respirent, les roseaux ouvrent des yeux Èbahis. On peut sans peine comprendre le temps passÈ sur la rÈalisation de ce conte fantastique. DÕautres difficultÈs ontencore retar- dÈ ce tournage, explique Gary Kurtz : ÓJim nÕa que rarement pu se dÈga- ger de ses activitÈs sur le Muppet Show, mÍme pour prendre le temps dÕÈcrire lÕhistoire dÕun bout ‡ lÕautre au fur et ‡ mesure que la conception des crÈatures progressait ! Il a fina- lement profitÈ dÕune grËve aÈrienne qui lÕa bloquÈ deux jours entiers ‡ New York pour Ècrire une version dÈgrossie du script. Il lÕa ensuite confiÈ ‡ David Odell qui a Ècrit le scÈnario dÈfinitif. Pendant ce temps, tout le travail sur le film avanÁait, et cÕest l‡ que je suis intervenuÓ. Ce qui manquait peut-Ítre ‡ lÕentre- prise de Jim Henson, cÕÈtait un homme habituÈ ‡ sÕoccuper des mul- tiples problËmes inhÈrents ‡ la mise en route dÕun grand film. QuelquÕun qui connaisse tous les rouages de la

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vaste machinerie hollywoodienne, Gary Kurtz sÕexplique sur ce point : Les rÈalisateurs mais qui soit en mÍme temps un ÒLes personnages deDark Crystal visionnaire lui aussi. Fort de son illustrent exactement la technique Jim Henson expÈrience, Gary Kurtz a pu pleine- dÕutilisation dÕobjets inanimÈs pour ment remplir ce rÙle : ÒJim Henson amener un personnage crÈdible‡ la Le pËre des Muppet Shows a signÈ un et Frank Oz Ètaient sur le tournage vie. CÕest un procÈdÈ unique qui per- film dÈlirant qui oppose les Skekses au deLÕempire contre-attaque dÕobtenir une flexibilitÈ nette-pour met dernier survivant des Gelfing en un venir en aide ‡ Stuart Freeborn, le ment supÈrieure ‡ celle dÕun humain temps o˘ brillaient trois soleils dans le maquilleur. AprËs la naissance de maquillÈ. ÒSi les spectateurs peu- ciel. Dark Crystal est lÕune des Yoda, une de leurs formidables vent apprÈcier lÕhistoire comme un Ïuvres les plus extraordinaires et les inventions, jÕai ÈtÈ fascinÈ par lÕidÈe film normal, sans se soucier du plus envo˚tantes du cinÈma dÕanima- de faire un film fantastique avec uni- moyen par lequel on a atteint ce tion. quement des personnages non rÈsultat sÕils peuvent sÕidentifier aux Jean Tulard humains. A force dÕen parler avec hÈros comme ‡ des acteurs humains, Dictionnaire des rÈalisateurs eux, Jim et Frank ont fini par me pro- alors nous aurons rÈussi. DansDark poser de travailler sur ce projet. Crystal, la combinaison des dÈcors CÕest seulement ‡ la fin de la troisiË- et des personnages crÈe un univers Filmographie me annÈe de prÈparation que notre fantastique entiËrement nouveau. Èquipe, trËs rÈduite, sÕest enrichie, LÕidÈal pour nous serait de faire croi- The great Muppet Capper1981 et que le projet est passÈ ‡ grande re aupublic que ce film a ÈtÈ tournÈ Dark Crystal1982 Èchelle, avec un atelier installÈ ‡ sur une autre planËte et que l‡-bas il co-rÈalisation avec Franck Oz Londres. existedes acteurs, des personnes Labyrinth1986 Une fois les Ètapes de la prÈparation rÈelles qui vivent dans cet environ- passÈes, le tournage lui-mÍme prit nement. Et ainsi, nous serions arri- 28 semaines, plus une semaine de vÈs ‡ notre butÉÓ (É) tournage de secondeÈquipe. ÒJÕai Doug Headline Franck Oz moi-mÍme rÈalisÈ la plupart des Starfix avril 83 scËnes de bataille de la 2e ÈquipeÓ, DÈbuts avec Henson, le pËre du Muppet ajoute Gary Kurtz, qui sait dÈcidÈ- Show. Gros succËs pourLa petite bou- ment tout faire. ÒAinsi que la photo tique des horreurs, remake musical des painting mattes. Il fallait termi- dÕun film de Corman. Humour et dÈrision ner les scËnes dÕextÈrieur dans des semblent les points forts de ce magicien dÕOz. temps records ‡ cause des condi- Jean Tulard tions climatiques.Ó Dictionnaire des rÈalisateurs Dark Crystala aussi soulevÈ des problËmes techniques totalement hors du commun, qui ont demandÈ des trÈsors dÕingÈniositÈ, avant de Filmographie se rÈsoudre. Chaque crÈature Ètait actionnÈe de lÕintÈrieur par un ou Dark Crystal1982 plusieurs acteurs/opÈrateurs, co-rÈalisation avec Jim Henson jusquÕ‡ cinq par personnage. Sans The muppets take Manhattan1986 parler des incroyables inventions au Little shop of horrors1986 point de vue de la conception dÈtail La petite boutique des horreurs par dÈtail des personnages, modËles Dirty rotten Scoundrels1988 de perfection en tous points. Mais Le plus escroc des deux What about Bob ?1991

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