Désentubages cathodiques de Azam Olivier, Bastilles Alain-Gilles, Boucher Pascal
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

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Fiche technique
France - 2005 - 1h30
Réalisateurs :
Olivier Azam, Alain-
Gilles Bastide, Pascal
Boucher
Une série de courts
métrages inédits dans
le cadre du programme
TNT Tri nourri sur la télé
qui comprend également
les reprises de Pas vu
pas pris et Enfin pris ?,
deux films signés Pierre
Carles.
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FICHE FILM
Résumés :
Chirac le menteur
de Olivier Azam, Michel Fiszbin, et
Pierre Merejkowsky - 10mn
Chirac s’invite chez PPDA pour cal-
mer le bruit des casseroles qui le
rattrape avec la sortie de la cassette
Mery... Mensonges éhontés et lap-
sus révélateurs en rafale, du concen-
tré de Chirac pour la postérité…
Prise d’otage sur / par TF1
de Christophe-Emmanuel Del Debbio
- 15mn
Ce film relate des faits réels qui se
sont déroulés le 3 septembre 2004
dans le journal de 13h de TF1 : cou-
verture en direct de la libération des
1
Désentubages cathodiques
de Olivier Azam, Alain-Gilles Bastide,
Pascal Boucher
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otages de Beslan sans aucune
perte en vies humaines (en fait, le
bilan sera de 350 morts), annonce
bien informée de la libération des
otages Chesnot et Malbrunot (ils
ne seront libérés que 3 mois et
demi plus tard)…
Signal d’alarme
de Olivier Azam et Christophe
Emmanuel Del Debbio - 19 mn
En juillet 2004, "l’affaire du RER D"
a bouleversé le monde des médias
et de la politique. Ce film retrace
la frénésie médiatique déclenchée
par un faux fait divers : le récit
désespéré d’une jeune mythomane
qui regardait trop la télé…
Bas les masques au bal
des oui-oui
de Christophe Del Debbio,
Christophe Boucher, Olivier Azam
et Michel Fiszbin - 25’ mn
Ayant mené campagne tambours
battants pour le Oui au référen-
dum du 29 mai 2005, la télé est
mauvaise perdante après la vic-
toire du Non. Henri Maler, anima-
teur d’Acrimed (Action Critique
Médias), décrypte et analyse, à
partir d’extraits édifiants, tous les
travers de la télévision «impar-
tiale et objective». Une leçon de
désentubage par un maître en la
matière…
Télégitime défense :
Tivibigone
de Olivier Azam et Alain-Gilles
Bastide avec la Coordination des
Sans Cravates - 16mn
Quand il n’y a plus d’autres recours
contre l’agression télévisuelle, il y
a le TV B-Gone, télextincteur uni-
versel d’écrans. La Coordination
des Sans Cravates rencontre l’in-
venteur de cette arme de télégi-
time défense, et mène une série
d’opérations chocs contre les télés
du Ministère de l’Intérieur, des siè-
ges des grands partis politiques,
des cafés où l’on se fait racketter
au Rapido…
Notes De Production
Nous nous voulons autant les
dynamiteurs du petit écran que
les démineurs des mystifications
médiatiques. Un vent nouveau de
contestation de l’ordre médiati-
que se lève. Les hyper-concentra-
tions des médias, l’arrogance des
patrons de presse, la servilité des
rédactions, les opinions du renon-
cement et de la résignation, les
idéologies du consumérisme, les
manipulations du langage et de la
réalité ne seraient donc pas éter-
nelles ?
Le programme TNT (Tir Nourri sur
la Télé) entend contribuer au sabo-
tage des médias dominants. Il s’ar-
ticule autour de trois films, dont
Pas vu pas pris
et
Enfin Pris ?
de Pierre Carles et le film collectif
Désentubages Cathodiques
de
Zalea Tv. Ces trois films ont de très
forte chance de rester invisibles
à la télévision, même si le petit
écran se décline désormais sous
forme de Télévision Numérique
Terrestre. Sortis en salles respecti-
vement en 1998 et 2002, les deux
films de Pierre Carles n’ont rien
perdu de leur saveur et de leur
pertinence, et sont loin d’avoir été
vus par toute une génération qui
ne s’est pas révélée aussi docile
que prévue. Le mouvement des
lycéens n’a-t-il pas apporté un
démenti cinglant à tous ceux qui
imaginaient la jeunesse impuis-
sante parce que nourrie aux pro-
grammes de télé-réalité ? Quant
à
Désentubages Cathodiques
,
il annonce la création d’un jeu de
société à la portée de toutes et
tous : le démontage des manipula-
tions du petit écran et l’extinction
des voix de nos maîtres.
Le sabotage des médias ne pourra
se faire sans un certain sens de
l’humour et sans une certaine
rigueur de pensée. Il s’agit de
miner patiemment et de manière
systématique les fondements du
discours médiatique. Le référen-
dum du 29 mai a prouvé, au grand
dam des patrons de presse, des
éditorialistes, des présentateurs
vedettes, des journalistes aux
ordres, la perte d’influence des
médias.
Vous vous en doutez, nous ne
comptons guère sur les grands
médias pour relayer l’opération
TNT. C’est pourquoi nous vous
invitons à vous faire le média du
sabotage des médias, à inciter
votre salle de cinéma à program-
mer l’opération TNT...
Critique
Distributeur atypique dans le
paysage national, la coopérative
Co-errances s’est fixé pour prin-
cipal objectif de programmer des
oeuvres qui empêchent de tourner
en rond. Hier, le remarqué
Edvard
Munch
du réalisateur anglais
Peter Watkins ; aujourd’hui, un
programme documentaire dédié
à la critique de la télévision, sous
un intitulé -
Tir nourri sur la télé
- qui rebaptise plaisamment l’acro-
nyme de la Télévision numérique
terrestre.
Trois films composent ce pro-
gramme. Deux sont signés Pierre
Carles et ont été déjà distribués
en salle :
Pas vu, pas pris
(1998)
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et
Enfin pris
(2002). On n’y revien-
dra donc pas. (…) Autant dire
qu’encadrer le document vérita-
blement inédit de ce programme
par les deux films de Pierre Carles
relève d’un choix qui ne le place
pas sous les meilleurs auspices.
Désentubages cathodiques
est, de fait, une sorte d’anthologie
à moitié convaincante des émis-
sions diffusées sur Zaléa TV, une
télévision française qui a émis jus-
qu’à juin 2003. L’analyse critique
du traitement de l’actualité par
la télévision entre pour l’essen-
tiel dans ce programme, depuis
la révélation de la cassette Méry
mettant en cause Jacques Chirac
dans le financement occulte du
RPR jusqu’à l’affaire plus récente
du RER D où une jeune femme a
élucubré une agression antisémite,
en passant par la couverture de la
prise d’otages dans une école de
Beslan (Ossétie du Nord) en 2004.
La plus juste colère (sur la déféren-
ce à l’égard des puissants, sur la
course spectaculaire au scoop, sur
l’irresponsable montée en mayon-
naise du racisme...) y voisine avec
des griefs beaucoup moins fondés
(inexactitudes, répétitions, infor-
mations délivrées au condition-
nel) qui font l’objet d’une ironie
d’autant moins acceptable qu’elle
est essentiellement fondée sur la
conviction de la justesse absolue
de ses postulats et l’emploi de
l’amalgame comme méthode de
démonstration.
Dénoncer ainsi l’"emballement" qui
a suivi la fausse agression antisé-
mite en faisant un montage bout
à bout des journaux télévisés et
articles qui lui ont été consacrés,
puis en inscrivant nommément la
liste des journalistes concernés,
relève d’une démarche aussi facile
(eût-il fallu passer sous silence cet
événement dont rien ne permettait
de penser qu’il était inventé ?)
qu’inquiétante (la délation comme
symptôme d’une aspiration déli-
rante à la pureté). Cet exemple,
parmi d’autres, indique que ce
genre de critique de la télévision,
visiblement fascinée par son objet,
partage équitablement avec elle
manipulation et mépris du spec-
tateur.
Jacques Mandelbaum
Le Monde 21 septembre 2005
Pierre Carles, le banni du PAF, a
désormais des disciples. En alter-
nance avec deux de ses films,
Pas
vu pas pris
et
Enfin pris ?
, dont
on a déjà dit la salubrité rebelle
et le pouvoir comique, va circuler
une poignée de courts métrages
réalisés par les membres du col-
lectif Zalea TV. Cette chaîne pirate
s’est vu refuser l’accès à la TNT.
On y pratique le décorticage criti-
que de l’information dominante.
Particulièrement édifiant ici : le
traitement par le 13 heures de
TF1 de la prise d’otages de Beslan
(…). Dans un registre plus pota-
che, les raids d’un commando «TV-
be-gone», doté d’un gadget qui
éteint à une distance de 17 mètres
n’importe quel téléviseur - panique
dans les états-majors en pleine
soirée du référendum. Jetés sans
grand souci de forme, ces tracts
visuels ont de quoi alimenter le
débat, sinon faire des convertis.
François Gorin
Télérama n° 2906 - 24 sept 2005
(…) Mon payse Fellag raconte que
la chaîne télévisée unique «popu-
laire et démocratique» algérienne
a été surnommée par les Algériens
«la chaîne qui nous enchaîne»... Hé
bien, nous sommes certes mieux
lotis en France mais l’abondance
cathodique n’est pas forcément
synonyme de clairvoyance et les
réseaux hertziens se confondent
parfois étrangement avec les
réseaux d’amitiés avantageuses
entre journalistes et politiques.
C’est tout cela que démontre ce
film, ou plutôt ces cinq petits films.
L’uniformisation de l’information et
son parti pris idéologique qui se
pare d’objectivité : par exemple, le
décorticage du discours médiati-
que sur l’Europe et sa Constitution
avortée est bien mené. Ce dis-
cours, quasiment pointilliste, s’est
vite révélé être ce qu’il a toujours
été : une vaporisation idéologique.
Ce goût scabreux pour le fait
divers qui «fait diversion» (selon
la formule de Bourdieu) est éga-
lement souligné. Cette écume de
l’actualité devient ainsi, de plus en
plus, l’armature visqueuse de tout
JT en quête d’audience. Or, cette
tendance au «prêt-à-panser» misé-
rabiliste de médias larmoyants est
aussi de fait un méprisant «prêt-à-
penser». Pourquoi expliquer quand
on peut geindre ?
La transparence opaque de l’in-
formation qui pose faussement
l’équation «le Vu = le Réel = le
Vrai» (Régis Debray) nous est
expliquée de façon claire. Ainsi,
une étrange mise en abyme est
soulignée à partir d’extraits du JT
de Jean-Pierre Pernaut. Lors de la
libération des otages de Beslan, on
s’aperçoit que la journaliste de TF1
commente, in visu, à partir d’ima-
ges officielles, l’assaut des forces
russes. Seulement, tout est fait
pour qu’on ait l’impression qu’elle
est sur place, in situ, à Beslan. Et
le présentateur de se réjouir que
l’assaut «n’a fait aucune victime
chez les enfants».
Et ce mentir-vrai, se révèle un par-
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ler-faux de journalistes qui usent
et abusent d’un conditionnel per-
formatif qui permet tout, même le
mensonge. Ainsi, Pernaut (encore
lui ! comme multirécidiviste de
l’insécurité informationnelle, on
ne fait pas mieux. Mais que fait
Sarkozy ?) peut annoncer, sans
sourciller, que «les otages fran-
çais en Irak auraient été libérés»,
cela 130 jours avant leur libération
effective.
Et enfin, tous ces journalistes
à tu
et à da
avec le pouvoir, économi-
que ou politique... Ainsi une brève
séquence nous montre Christine
Ockrent en salle de maquillage,
peu avant son émission, minau-
dante et tutoyeuse avec son invité
Michel Barnier. Et bizarrement, sur
le plateau, le ton de l’échange se
voudra docte et distancié.
Bien sûr, il n’y a là rien de nou-
veau sous le soleil : la critique
des médias l’a déjà démontré et
dénoncé. Mais il est difficile de s’y
faire, à moins de se débarrasser
de toute la mythologie héroïque
qui entoure le métier de journa-
liste. Pour un Günter Wallraff,
combien de folliculaires et autres
journaleux ?
Quand on a grandi dans l’idée que
les journalistes sont des «honnêtes
hommes», au sens du XVIIIeme siè-
cle, on s’aperçoit vite que certains
ne sont même pas simplement des
hommes honnêtes. Quand on a
toujours estimé que les journalis-
tes sont forcément un contre-pou-
voir, il est surprenant de constater
qu’ils sont de fait de véritables
«mutins» de Panurge, suiveurs gré-
gaires sur le fondamental et d’une
irrévérence bénigne sur l’inconsis-
tant. Un exemple m’avait frappée
à l’époque : les médias s’étaient
interrogés sérieusement sur l’éty-
mologie des mots «abracadabran-
tesque» ou «pschitt» utilisés par
Jacques Chirac pour qualifier les
casseroles solidement amarrées à
son dos. Quand le sage montre la
lune, on dit que l’imbécile regarde
le doigt.
Alors vous comprendrez que ce
film (et ceux aussi de Pierre Carles)
peut faire l’effet d’un quasi-che-
min de Damas, et ce qui va tomber
des yeux des ingénus cathodiques,
ce ne sont pas seulement des
écailles, mais de solides oeillères
bien rembourrées.
Un des films décortique un pas-
sage télévisé de Jacques Chirac,
interrogé par un PPDA tout sucre
et tout fiel (si, si, c’est possible, vu
les relations entre les deux hom-
mes). A coup de retours en arrière
explicites, on nous montre un pré-
sident retors et au fait des ficelles
grossières de la communication.
Mais, hélas ! parfois, l’inconscient
présidentiel trépigne et se fait
entendre, d’où deux ou trois bour-
des bien senties, du genre : «Je
me suis toujours prononcé pour le
blanchiment d’argent sale», vite
corrigées devant un PPDA impa-
vide.
Cet extrait met les rieurs de son
côté et c’est vrai que Chirac, dans
le texte, c’est drôle. Oui, mais
c’est tristement drôle, et l’en-
vie de rire passe vite. Devant ce
tandem médiatico-politique, on
songe à cet avertissement adressé
aux journalistes par Mitterrand,
phrase rapportée par son impro-
bable Saint-Simon, Georges-Marc
Benamou : «On dit «classe média-
tico-politique». Souvenez-vous en.
Nous sommes sur le même bateau
et vous n’êtes pas à l’abri, vous
non plus.»
Dans ce film, ce sont les deux qui
tombent à l’eau, l’homme poli-
tique et le journaliste... et peut-
être nous aussi, quand notre rire,
devant les bourdes répétées, au
bout du compte, dédouane peut-
être Chirac. Le roi, son bouffon,
sont nus, certes ; mais c’est nous
qui nous enrhumons.
(…) Bienvenue de l’autre côté du
miroir et de son inversion mali-
gne : où est la réalité, où est le
reflet ? Narcisse s’est bien noyé
mais dans un écran ! A méditer,
cette remarque de Umberto Eco :
«Les médias semblent fonction-
ner comme un thermomètre qui
enregistre une hausse de tempé-
rature, ils font au contraire partie
du combustible qui alimente la
chaudière». Dans le cas du RER D,
la surchauffe a été atteinte.
Pour conclure, d’autres courts
métrages, qui composent ce film,
vous amuseront, vous révolteront,
et, en tout cas, vous feront réflé-
chir. Allez voir cet ouvrage collec-
tif, c’est une question de salubrité
intellectuelle, puisque la vérité est
salubre. «Mal nommer les cho-
ses, c’est ajouter aux malheurs
du monde», disait Camus. Cela est
toujours autant... d’actualité.
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