Le Cercle parfait de Kenovic Ademir
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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Le cercle parfait Skrasveni krug de Ademir K FICHE FILM Fiche technique
Bosnie/France - 1996 -1h48 - Couleur
RÈalisateur : Ademir Kenovic
ScÈnario : Pjer Zalica, Abdulah Sidran, Ademir Kenovic
Montage : Christel Tanovic
Musique : Ranko Rihtman Esad Arnautalic
InterprËtes : Mustafa Nadarevic (Hamza) Almedin Leleta (Adis) Almir Podgorica (Kerim) Josip Pejakovic (Marko) Jasna Diklic (Gospoda)
L E
Almedin Leleta et Mustafa Nadarevic
D O C U M E N T
ont perdu toute leur famille et ils recher-chent la maison d'une tante ÈmigrÈe. Une fiction dans Sarajevo en ruines, tout Ètait ‡ craindre. Surtout avec ces per-sonnages qui pouvaient prÍter aux pires dÈrapages mÈlodramatiques : un poËte portÈ sur la bouteille, deux orphelins (dont un sourd-muet) et un chien ÈclopÈ que les enfants vont s'obstiner ‡ sauver. En plein hiver, dans une ville sans eau, sans chauffage et sans nourriture... Constamment sur le fil, attentif ‡ ne pas en faire trop, le cinÈaste Ademir Kenovic tient pourtant son pari : ´ dÈcrire le feu depuis le milieu du feu, en Èvitant les clichÈs.ª S'il y parvient si bien, cÕest qu'il a lu mÍme vÈcu ce cauchemar au quotidien. Sur le conflit qui a ravagÈ son pays, le cinÈaste ne dÈfend aucune thËse. Le point de vue est celui de l'homme de la rue, brutalement agressÈ, et qui ne com-prend pas. DansLe cercle parfait, l'ennemi, partout, menace. Mais il reste invisible. Le spectateur se retrouve tÈmoin dÕune double aventure humaine la premiËre est le pÈriple incertain des trois personnages ; la seconde, le dÈfi que reprÈsente ce tournage a priori impensable. Histoires de survie, qui se transforment en histoire d'amour (Hamza ne quitte plus les deux garÁons) et de dignitÈ retrouvÈe ( puisquÕon pe reprendre la parole pour raconter). Hamza et ses deux protÈgÈs vont se dÈcouvrir, sÕapprivoiser, s'aimer. Quan le petit Adis s'aperÁoit au rÈveil qu'il a mouillÈ ses draps, il bredouille pour sÕexcuser : ´J'ai eu peur en rÍvant.ª ´U rÍve ne doit pas te faire peur, rÈpond Hamza. Il ne peut pas Ítre pire que la rÈalitȪ. Pour lui aussi, il ne reste que le rÍve. Chaque fois que la rÈalitÈ est trop lourde ‡ supporter, il bascule dans un imaginaire et se voit pendu, enfin dÈli-vrÈ de toute responsabilitÈ. Cette scËne ponctue le rÈcit de faÁon un peu mÈca-nique : c'est un des reproches quÕo pourra adresser ‡ Kenovic. Oublions ces discutables ÈchappÈes oni-riques. Le cinÈaste mËne en revanc
cette Òfiction hyperrÈalisteÓ avec un ta infini, en Èludant toute grandiloquence pour donner leur importance ‡ une foule de dÈtails vrais, quotidiens, apparem ment anodins. Au cours dÕune alert une jeune fille envie Kerim dÕÍtre sourd muet, parce quÕil n'entend pas le siffl ment des missiles. Kerim fait com prendre quÕil ressent la mÍme angoiss que les autres. La peur, il l'observe su leurs visages, il la sent dans lÕatmosph re, et Kenovic nous la fait partager. Un partie de pÍchemanque de tourner a drame. Un moment d'hystÈrie collectiv saisit les habitants d'un quartier, quan l'un d'entre eux se met soudain en tÍt de couper un arbre. Impossible dÔoubli ces moments-l‡. Mais dans ce dÈcor qui pue la mort Kenovic s'obstine ‡ ne voir que la vie JusquÕaux derniËres images, o˘ le hÈr abasourdi de chagrin est au-del‡ de l tristesse. On entend alors les mots d poËte et coscÈnariste, Abdulah Sidran ´Je suis une Óle au cÏur du monde / Rien ne mÕatteint hormis son sang ala gui, hormis la peur qui plane au-dessu de nous tous / Le silence, et rien alen tour. Le cercle parfaitnous laisse, boule versÈs, sur ce terrible silence. Bernard GÈni TÈlÈrama hors sÈrie, les 610 meilleur films 97/9
La guerre fait rage en Bosnie. Dans l campagne, les parents d'Adis et d Kerim - celui-ci est sourd-muet - son abattus par des miliciens serbes. Le deux enfants rÈussissent ‡ s'Èchapper ¿ Sarajevo, la femme et la fille du poËt Hamza sont ÈvacuÈes mais celui-ci n veut pas quitter la ville ‡ demi dÈtruit par les obus serbes. LorsquÕil dÈcouvr chez lui Adis et Kerim, entrÈs l‡ en so absence, il veut d'abord les renvoyer puis il dÈcide de les accompagner dan la recherche de leur tante. Recherch
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
de sa maison, elle a ÈtÈ ÈvacuÈe en Allemagne. Hamza s'occupera donc des deux frËres. Ils partagent petites et grandes Èpreuves, chaque jour : trouver de l'eau, de la nourriture, Èchapper aux tirs des snipers... Un chien blessÈ est soignÈ ; un arbre est abattu dans la cour de l'immeuble, ce qui provoque de vives querelles entre les voisins. Quand un obus dÈtruit en partie la maison d'Hamza, les enfants doivent partir. Avec l'aide de son ami Marco, Hamza tente de les faire sortir de Sarajevo par un no manÕs land d'immeubles ÈventrÈs. Mais Adis et Marco sont tuÈs et Hamza le serait aussi sans l'intervention de Kerim. Au cimetiËre, il nÕy a plus de place. Le poËte et l'enfant sourd-muet enterrent Adis au bord d'une allÈe. Coproduit avec la France,Le cercle parfaitest le premier film bosniaque tournÈ ‡ Sarajevo aprËs la guerre. Ademir Kenovic entend tÈmoigner sur la ville meurtrie, sur le calvaire endurÈ par ses habitants, sur leur lutte pour leur survie et pour leur identitÈ. Les dÈcors rÈels (immeubles ÈventrÈs, rues dÈfon-cÈes, tÙles tordues) dÈcouverts ‡ la faveur des dÈplacements d'Hamza et des deux enfants dans la ville sont un aspect essentiel de ce tÈmoignage. Ils servent de cadre et donnent leur sens aux gestes quotidiens (la quÍte obses-sionnelle de l'eau) comme aux incidents tragiques (les "cartons" des snipers sur les passants). Sur cette rÈalitÈ, le rÈali-sateur a inscrit une fiction qui, elle aussi, porte tÈmoignage ‡ travers quelques destins individuels : deux orphelins ÈchappÈs d'un massacre, un poËte sans illusions mais solidaire, un dÈsespÈrÈ qui se suicide, etc. LÕodyssÈe des deux gamins sert de fil conducteur au rÈcit. Des incidents l'Èmaillent, don-nant lieu ‡ des sÈquences dÕinÈgal intÈ-rÍt : celle du sourd-muet ‡ la pÍche inconscient des coups de feu qu'il essuie, est d'une rare intensitÈ drama-tique ; celle de la querelle autour du bouleau dÈment l'image schÈmatique et " -
D O C U M E N T
times solidaires" ; en revanche toute les anecdotes liÈes au sauvetage d chien ne sont quÕajout mÈdiocre a drame vÈritable. Par ailleurs, sans dout dÈsireux d'Èchapper au rÈalisme Ademir Kenovic a parsemÈ son fil d'images de personnages ou de scËne "illustrant" les pensÈes, les obsessions les rÍves d'Hamza. Ces interventions d l'onirisme dans le dÈroulement du fil apparaissent un peu comme des orne ments baroques - ici, sans rÈelle nÈces sitÈ. Jacques Chevallie
Saison cinÈmatographique 199
…crit dËs le dÈbut de la guerre, en 1992 tournÈ au printemps 1996, avant la ces sation des combats, produit gr‚ce a coup de pouce du pouvoir franÁais qui facilitÈ un montage financier internatio nal,Le cercle parfaitne porte pas l trace des efforts incroyables ou de bons sentiments dont il rÈsulte. C'est u film net, direct, qui, telle la figure d cercle, dÈconcerte par sa justesse, so Èquilibre, son immÈdiatetÈ incompatibl avec l'extrapolation, avec l'apitoiemen ou la dÈrive idÈologique. Pourtant, l'histoire du poËte Hamza qui dans Sarajevo assiÈgÈe, dÈtruite e meurtrie par les snipers, recueille deu orphelins et leur invente des possible d'ailleurs en paix, cette micro-histoir qui participe de la tragÈdie de l'Histoir est a priori inabordable. Indicible alor mÍme que la guerre est ‡ peine Èteinte que les ruines flambent encore et qu'il n'y a plus que les allÈes des cimetiËre pour accueillir les tombes fraÓches de assassinÈs. Ademir Kenovic et son scÈnariste, l poËte Abdulah Sidran (antÈrieuremen collaborateur d'Emir Kusturica), on rÈussi l'impensable, un film tenu o˘ chaque donnÈe ‡ charge symbolique (l sourd-muet, le chien infirme, l'arbr quand il n'y a plus rien pour se chauffr les pigeons, les jeux d'enfants) affir
la vie, alors que la mort est omniprÈsen te. La premiËre image est celle d'u pendu, la derniËre aussi, mais, bien qu la rÈalitÈ du suicide soit partie prenant du film, ce pendu rÈitÈrÈ relËve de la ponctuation et de l'hypothËse d'un choi entre renoncer ou survivre. Kenovic mÍle fantasmes et apparition au dÈcor rÈel de sa fiction qui, en raison mÍme de cette dimension impÈrissabl de l'imaginaire, a valeur documentaire. HabiletÈ, aisance artistique, certes, pourtant ce savoir-faire au service de l nÈcessitÈ morale, mÈrite mieux que so appellation : il y a de la grandeur dans la dÈmarche qui a sous-tendu la rÈalisatio de ce film. Et le film lui-mÍme est ‡ la hauteur de ses ambitions, il Ègale e force le poËme prÍtÈ ‡ Hamza : il est la chanson de la langue, de la voix et de la maison disparues. FranÁoise Aud Positif n∞439 - Sept. 9
Il y avait beaucoup ‡ attendre du fil d'Ademir Kenovic,Le cercle parfait premiËre fiction sur le siËge d Sarajevo. Parce que simplement, e dehors de la vidÈo, il n'y a pas e d'images filmiques du conflit (en tou cas rÈalisÈes par des cinÈastes bos-niaques) ; parce qu'aussi, avec entÍte ment, on continue de penser qu'un fil peut aider ‡ comprendre des choses qui nous Èchappent par ailleurs. De la guer re, Kenovic ne cherche pas ‡ donne d'explication : car pour les habitants de la ville, il n'y en avait pas. Comme l remarque le cinÈaste dans le dossier d presse, Òcette absence de conflit e d'ennemis est la vÈritable histoire de notre guerreÓ. Le cinÈaste prÈfËre racon ter une histoire, pour rendre cette expÈ rience - vivre en temps de guerre - uni verselle. Dans cette urgence de retrou-ver les chemins de la fiction, le film existe avec une belle Ènergie. Un vieux Ët Èli Èr fmill rill
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Ensemble, ils se soutiennent, et essaient de se rendre la vie plus facile. Pourtant, en choisissant de circonscrire son rÈcit autour de ces trois person-nages, le film oscille entre la fable et le rÈalisme documentaire, et ne parvient pas ‡ trouver une vÈritable identitÈ. Car c'est bien de cela qu'il s'agit maintenant pour le cinÈma bosniaque : retrouver une ´annÈe zÈroª. On comprend le dÈsir de Kenovic de dire une rÈalitÈ quotidien-ne par la violence de l'enfance blessÈe et de la poÈsie sacrifiÈe ; cependant, le cinÈaste met en scËne avec trop d'Èvi-dence les signes de l'innocence perdue pour surprendre. Le film s'enlise alors dans les tics de scÈnario et un symbolis-me parfois lourd (les sÈquences simulta-nÈes de la mort du chien ‡ roulettes et de l'enfant). Au dÈtriment d'une incroyable densitÈ documentaire, qui transparaÓt par ailleurs dans le dÈcor sinistrÈ, dans des sÈquences angois-santes, o˘ la vie peut ‡ tout moment Ítre interrompue par des tirs de snipers, Kenovic rÈalise un film un peu sage, ‡ l'Èmotion volontariste, sans jamais mettre en perspective ce qu'est, fonda-mentalement, l'acte de faire un film aujourd'hui ‡ Sarajevo. Il y a alors ce trouble pour le spectateur, ‡ la fois Èmu par l'enthousiasme d'un cinÈaste ‡ s'emparer en toute libertÈ de tous les gestes de la mise en scËne - d'autre part le seul, pour l'instant, ‡ faire face au rÈel -, et dÈÁu par un film qui ne trouve pas son Èquilibre, ni assez lyrique, ni asse
z documentaire. JÈrÙme Larcher Cahiers du cinÈma n∞516 - Sept. 97
Filmographie
Skrasveni krug
1996
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