Peau d’âne  de Demy Jacques
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Peau d'âne
F de Jacques Demy
FICHE FILM
Fiche technique
France - 1970 - 1h30
Réalisateur :
Jacques Demy
Scénario :
Jacques Demy
d'après Charles Perrault
Musique :
Michel Legrand
Interprètes :
Catherine Deneuve
(Peau d’Ane)
Jean Marais Delphine Seyrig dans Peau dâne
(le roi bleu)
Résumé CritiqueJacques Perrin
(le prince charmant)
Pour ne pas se marier avec son père, et sur "Aux parents qui se croient réduits aux
Delphine Seyrig les conseils de sa marraine, la fée des Walt Disney ou aux films d’animaux, il
(la fée des Lilas) Lilas, la princesse s’enfuit dans la forêt, où serait utile de signaler les beaux films
elle vit comme une souillon sous la qu'on peut montrer à des cinq, six ans.Micheline Presle
dépouille d’un âne. Le prince charmant Peau d’Ane est de ceux-là.
(la Reine rouge) l’aperçoit dans toute sa splendeur et tombe (...)Un film précieux, mais pas mièvre : sans
Fernand Ledoux éperdument amoureux d’elle. Grâce à un vulgarité, sans condescendance et rece-
anneau d’or glissé dans une galette par vant l’accueil qu’il mérite, attentif et un(Le Roi rouge)
Peau d’Ane, il retrouve et épouse la prin- peu grave.
Sacha Pitoëff cesse. Andrée Tournès
(Le premier ministre) Jeune Cinéma n° 53, mars 71
Henri Crémieux
De savantes études ont montré que l’uni-
(Le médecin) vers des contes de Perrault n’étant pas fait
Pierre Repp pour les enfants qui les lisent, pourtant,
depuis de générations. S’il est vrai que,(Thibaud)
dans Peau d’Ane, I’amour du père pour sa
Jean Seriais fille a quelque chose d’incestueux, la beau-
(Le récitant) té du spectacle organisé par Jacques Demy
ne rend pas cette situation scabreuse. On
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
peut admettre que dans la féerie, les "Tout m’est familier, de cet univers tru- veilleuse s’enchante de jolis détails (je
sentiments comme les situations s’écar- qué. La mégère crache dans l’âtre, et pense à la tombe de la reine grosse
tent du monde normal. Peau d’Ane de plof, c’est un crapaud qui sautille dans perle transparente, bulle d’air, cloche
Jacques Demy se réclame d’un mer- la cendre ; les roses bavardent, on voit pour cette étrange plongée qu’est la
veilleux cher à Cocteau (La Belle et la leur bouche, on pourrait la baiser ; on mort) dont il faut savoir gré aux costu-
Bête) et au Walt Disney de Blanche- voit leur œil, il cligne, la fée, toute en miers et décorateurs : ils n’ont pas trop
Neige et les sept nains. L’invention gaze et en antennes de papillon comme versé dans le style "vitrine de Noël pour
décorative est d’une admirable bizarre- il se doit, brandit vraiment une baguette faubourg Saint-Honoré".
rie mais elle m’a toujours paru étouffer vraiment scintillante ; les robes, les Naïveté, ai-je dit. Dans le sens où
un peu la sensibilité de l’auteur des manteaux des reines et des rois sont Cocteau l’entendait, et qui n’est pas naï-
Parapluies de Cherbourg et des vraiment celles et ceux que ces mes- veté ordinaire. Foi poétique, plutôt, et
Demoiselles de Rochefort. Les per- sieurs-dames portent dans les épinale- foi en la poésie."
sonnages n’y sont que des marionnettes ries ou dans Gustave Doré. Le récit de Jean-Louis Bory
vivantes dans le jeu de l’amour et du Peau d’Ane, Demy l’illustre "au pied de Le Nouvel Observateur (4/01/71)
bonheur. Mais enfin, Catherine Deneuve la lettre". Les robes couleur de temps,
et Jacques Perrin, son prince charmant, couleur de lune, couleur de soleil, se
ont bien de la poésie et, à force de suivent et ne se ressemblent pas. Le La chanson du film
revoir ce film que je n’aimais pas du tout voilà bien, le réalisme du merveilleux
à sa sortie, je lui trouve un sens de la prôné par Cocteau. La "naïveté" avec
"Amour Amour"magie visuelle propre à un réalisateur Iaquelle il convient que le merveilleux
L'amour se porte autour du couque le cinéma français a injustement propre au cinéma serve le merveilleux
Le cœur est foudélaissé, après ses premiers succès. Les propre au conte. Il ne faut pas tricher.
Quatre bras serrés qui s'enchaînentenfants d’aujourd’hi ne croient sans Demy ne triche pas. Nul doute :
L'âme sereinedoute plus aux fées. On aimerait pour- Cocteau, à cette Peau d’Ane, prendrait
Comme un foulard de blanche lainetant qu’ils soient sensibles à l’enchante- un plaisir extrême. Et nul doute : Demy
L'amour s'enroule et puis se nouement esthétique de ces images de rêve qui aime et admire Cocteau (on se rap-
Amour Amour m'a rendu fouoù les couleurs sont utilisées avec une pelle Le bel indifférent), pense au plai-
grande originalité. sir de Cocteau. Il entend que Cocteau
L'amour fait souvent grand tapageJacques Siclier participe à son film : par référence à cer-
Au plus bel âgeTélérama tains de ses poèmes, précisément cités ;
Il crie il déchire et il mentpar le truchement de Jean Marais, de la
Pauvres sermentsvoix de Jean Servais, de silhouettes de
Il fait souffrir tous les amantsUne réussite absolue. Un véritable nains trottinants très Piéral ; par l’écho
Qui n'ont pas su tourner la pageenchantement cinématographique où qu’éveillent certaines trouvailles de
Amour Amour n'est pas bien sageDemy harmonise à la perfection la féerie mise en scène, par exemple ; dans La
du conte de Perrault, la poésie de Jean belle et la bête, des cariatides de che-
Quand il a vécu trop longtempsCocteau et un humour très contempo- minée tendaient des visages vivants,
Le cœur contentrain. Décors splendides, costumes noircis comme ceux des esclaves
L'amour à la moindre anicrochesomptueux, chansons ravissantes, ana- maures de Venise, Demy généralise
S'effilochechronismes savoureux, interprétation l’astuce, en la retournant comme un
Au clou du souvenir s'accrocheparfaite (Catherine Deneuve est une doigt de gant: ce ne sont plus les objets
L'amour se meurt avec le tempsprincesse idéale), tout concourt à faire qui vivent, mais les domestiques vivants
Amour Amour je t'aime tantde Peau d’Ane un pur joyau, un miracle qui sont objets ; leurs visages sont
du cinéma, un film où l’on prend "un comme effacés par un barbouillage
plaisir extrême". fonctionnel bleu pour le château, réalité
Claude Bouniq-Mercier du plein air et des décors intérieurs ;
Guide des films rien ne sent le studio, tout entretient la
confusion entre le réel et le merveilleux,
et entre ce réel merveilleux et le vrai,
qui est l’essence de la féerie. La récréa-
tion matérielle de cette réalité mer-
L E F R A N C E
SALLE D'ART ET D'ESSAI
CLASSÉE RECHERCHE
8, RUE DE LA VALSE
42100 SAINT-ETIENNE
77.32.76.96 2
RÉPONDEUR : 77.32.71.71
Fax : 77.25.11.83D O C U M E N T S
"Lorsque j’étais gosse, j’ai mis le conte Le réalisateur Filmographie
en marionnettes, et depuis le jour où j'ai
touché ma première caméra j’ai rêvé
que ce serait mon premier film. Hélas !
Jacques Demy est né à Ponchâteau Courts métrages :
pour un premier film, les producteurs
(Loire Atlantique) en 1931.
n’offrent… qu’une centaine de millions.
Un poète et, comme tous les poètes, Le sabotier du Val de Loire 1956
Ce n’est pas suffisant pour tourner
contraint à l’exil. Etudes d’art à Nantes
Peau d’Ane. Costumes et décors coû-
puis assistanat auprès de Grimault et de Le bel indifférent 1957
tent très cher. Finalement, une produc-
Rouquier. D’excellents courts métrages.
trice, Mag Bodard, m’a accueilli après
Débuts dans le long métrage avec Lola Musée Grévin 1958
une série d’échec commerciaux :
dont le titre est un hommage à Ophuls
-Peau d'Ane, c’est le merveilleux ?
et à sa Lola Montès. Essai pour accli- La mère et l’enfant 1959
-Ce n’est pas dans ce sens que j’ai traité
mater la comédie musicale en France :
le conte de Perrault et je crois avoir été
Les patapluies de Cherbourg où
fidèle à l’esprit, sinon à la lettre. Le
toutes les paroles du dialogue sont Longs métrages :
texte est d’ailleurs très court et j’ai dû
chantées sur une musique de Michel
construire et prolonger les personnages
Legrand (avouons que c’est parfois irri- Lola 1961
pour qu'ils soient vrais, vivants, cré-
tant ou ridicule), puis Les demoiselles
dibles. Les enfants en fin de... conte
de Rochefort qui doivent beaucoup à Les sept péchés capitaux 1962
n’aiment pas le merveilleux,

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