Plus qu’hier, moins que demain de Achard Laurent
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Plus quÕhier, moins que demain
de L FICHE FILM Fiche technique
France - 1998 - 1h26 Couleur
RÈalisateur : Laurent Achard
ScÈnario : Laurent Achard Ricardo Munoz
Montage : Josiane Zardoya
Son : Eric Rophe
InterprËtes : Martin Mihelich (Julien) LÊtitia Legrix (FranÁoise) Mireille Roussel (Sonia) Pascal Cervo (Bernard) Lily Boulogne (la mËre) Daniel Isoppo (le pËre)
L E
Pascal Cervo (Bernard) et LÊtitia Legrix (FranÁoise), deux cousins qui flirtent
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hÈlas - incontournable configuration ins titutionnelle et industrielle. Par ailleurs le cinÈma dÕAchard est un art. Presqu un art de vivre, celui dÕune vie provinci le dans ce quÕelle a de plus banal, pris dans sa douce tristesse. Son film sent l compote de pommes (du jardin), le vieu buffet trop rarement ouvert, le cageot d tomates (du jardin), la haie de troËnes la soupe de lÈgumes (du jardin), la toil cirÈe, le parpaing mouillÈ, la terre froi de, la rosÈe du matin et la tisane d soir. Pour le Parisien de service (ou plu tÙt dÕadoption, comme tant d Parisiens), cÕest tout ‡ coup une irrÈsi tible envie de rentrer au pays, de retrou ver les cousins, les tantes, la grand mËre. Et le plaisir de sauter ‡ pied joints sur le lit transformÈ en trampoli ne, comme quand on Ètait petit, comm FranÁoise et Julien dans le film. Achar touche juste. Il nÕen fait pas trop, mai nÕÈlude pas pour autant son dÈsi avouÈ, de renouer pleinement avec le lieux o˘ il a vÈcu. Sa gÈographie est l nÙtre. Que ce soit la SaÙne, le RhÙne, l Loire ou la Gironde, cÕest avant tout un gÈographie de lÕintime, celle du grillag de la porte-fenÍtre, de lÕallÈe, du portai du fond du jardin. Et de la niche d chien. Ne manque plus que la maiso aux mÈsanges, accrochÈe au prunier. LÕÈtÈ arrive ‡ sa fin. La cueillette de m˚res est passÈe. Les nuits se font dÈj froides. La mËre est ‡ ses bocaux quÕelle prÈpare pour lÕhiver qui vien bien assez vite. Le pËre est ‡ ses locaux les nouveaux, quÕil inaugure ‡ la conse verie dÕ‡ cÙtÈ, son travail. Dans la fra cheur du matin o˘ perle encore la rosÈe Sonia, la fille aÓnÈe, fait son gran retour, accompagnÈe de son mari et d leur bÈbÈ. Avec elle vont resurgir, en u rien de temps, toutes les histoire jamais totalement enterrÈes. LÕamo consanguin, la tentative de suicide, l faillite familiale, lÕalcoolisme destru teurÉ Car, en province, il nÕy a pas qu des dahlias. Il y a aussi des petit GrÈgory. Bien s˚r, Achard ne nou emmËne pas si loin. Mais lÕhistoir
Karim, lÕimmigrÈ clandestin, vivant da lÕappentis au fond du jardin, et que lÕ emploie au noir tout en ne lÕaima guËre, jusquÕ‡ ce quÕil doive sÕen devant une gendarmerie ‡ laquelle u rancunier lÕa dÈnoncÈ, nÕest guËre rel sante. La violence des sentiments abou tit parfois ‡ dÕinquiÈtants extrÍmes. Il a ici une tentation sirkienne du mÈl dans ses structures les plus habituelle (la faute, lÕexpiation, lÕintimitÈ, la p sion, etc.) qui vient se heurter au limites mÍmes de la petitesse provincia le.Tout ce que le ciel permetengon cÈ dansLÕarriËre-pays, cela peut fini enGranges br˚lÈes. LÕincendie vie en effet souligner, dÕun dernier trai tout ce quePlus quÕhier, moins qu demainporte irrÈmÈdiablement en so sein de menace et dÕangoisse. De maniËre insidieuse mais pourtan bien prÈgnante, ce film sent donc l mort. Ce qui nÕen fait pas un objet glac dÈsincarnÈ et sec. Bien au contraire. Si la mise en scËne nÕa rien de baroque le jeu des acteurs rien de surexpressif Plus quÕhier, moins que demainfai le choix de lÕamour et de lÕespoir. Pe Ítre est-ce avant tout parce que Lauren Achard lui-mÍme aime ses personnage et, mieux encore, ses acteurs (pou beaucoup des non-professionnels, trË bons), au point de ne clore en aucun ca leur histoire, mais plutÙt de leur laisse une ouverture, cÕest-‡-dire une possibil tÈ de sÕen sortir. JusquÕ‡ Sonia (Mirei Roussel), la fumeuse de Gauloises por tant si bien sur son visage et sur tou son corps les traces de la cure de dÈsin toxication et la fausse Ènergie de l dÈsemparÈe, qui semble pouvoir aller d lÕavant, mÍme si cÕest ‡ reculons. Ou plutÙt non. Achard voudrait Ítre opti miste, prÈserver une lueur. Mais lÕest-vraiment ? Par cet optimisme affichÈ, il rÈsiste ‡ son sujet, prÈcisÈment parc que dans son film, quÕil a aussi fait e souvenir de son enfance, mais pas seu lement, la nostalgie (le regret du temp passÈ) le dispute ‡ la mÈlancolie (le sen
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fond seule cette derniËre importe. Si bien que le regard quÕil pose sur le monde est hÈsitant, fragile, et ne devient vÈritablement poignant que lors-quÕil est m˚ par un profond mouvement empathique. Mouvement qui vient tout de mÍme boucler le film en sÕattardant sur Julien, le petit frËre, le petit dernier, qui reste seul aprËs la bataille, seul avec ses parents trop ‚gÈs. Seul, face aux longues annÈes quÕil aura encore ‡ passer dans cette maison et ce jardin vouÈs ‡ se vider et ‡ sÕattrister.AÒllez, on rentre ‡ la maison, il commence ‡ faire froid,dit la mËre.Viens, Julien.ÓLa camÈra reste ‡ lÕextÈrieur. De derriËre la porte-fenÍtre on voit des silhouettes sÕasseoir, et on entend les bruits de cou-verts de la table quÕon dresse, pour dÓner. CrÈpuscule du soir. Cela doit Ítre lÕheure des ÒChiffres et des lettresÓ. RaphaÎl Millet Positif n∞456 - FÈvrier 1999
Plus quÕhier, moins que demaintient magistralement la promesse des trois beaux courts mÈtrages de Laurent Achard (QuÕen savent les morts,? Dimanche ou les fantÙmes,Une odeur de gÈranium). Ceci pour infor-mation, car le film parle dÕautre chose. Pas de lÕavancÈe et de la confirmation dÕun jeune cinÈaste soucieux dÕimposer son style, son univers, de faire sa place dÕauteur, mais dÕun jeune cinÈaste inquiet, et on le comprend, ‡ lÕidÈe dÕexposer ses personnages, leurs senti-ments, lÕamour quÕil a pour eux et son propre amour du cinÈma ‡ ce grand risque : le cinÈma.Plus quÕhier, moins que demainest parcouru par lÕidÈe que le cinÈma est capable du pire (broyer, caricaturer la vie, les sentiments, et mÍme lÕamour du cinÈma) et quÕil lui faut lÕattention, la prÈcaution, la prÈci-sion dÕun regard inquiet pour Ítre -
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Ítre rÈvÈler la vÈritÈ dÕune vie, dÕun s timent, dÕun amour du cinÈma). Cett idÈe impose immÈdiatement une tensio ‡ la mise en scËne de Laurent Achard, e arrache lÕhistoire dePlus quÕhie moins que demain‡ toute familiaritÈ. CÕest saisissant, car on est justement e plein lieu commun (la province la plu quelconque), dans lÕimmobilisme dÕ univers tellement reconnaissable ‡ pert de vue que le cinÈma nÕy va plus voi surtout pas le jeune, sans quelque munitions. Mais ici, pas un pressing lÕhorizon - tout juste uneÉ conserve-rie -, pas un bourgeois chabrolien pou corser la situation - mais de petites gen dans de petits pavillons - pas un accen local dÈpaysant, rien pour exciter lÕim gination. Cette inertie, pourtant, anim radicalement le regard de Lauren Achard, qui insuffle ‡ la banalitÈ d toute chose une importance Ètrange, u peu comme lorsque Tsai Ming-lian dÈvoile la beautÈ mystÈrieuse de la vi en filmant un escalator, ‡ cette diffÈren ce que lÕautoritÈ du plan, et du temp est plus souple et jolie elle-mÍme pa invisibilitÈ dansPlus quÕhier, moin que demain. PassÈ les premiËre images du gÈnÈrique, choisies, dÈcou pÈes, prÈmices dÕun sentiment dÕopac et de transparence insÈparables qui ir grandissant, le film laisse tout venir ‡ lui : Sonia, jeune femme de retour dans s province familiale, avec son mari et leu bÈbÈ ; sa mËre, rude, en tablier ; s sÏur, FranÁoise, qui hurle un refrain de Vanessa Paradis en sautant sur son lit et Julien, son petit frËre, qui la regard avec admiration ; la morositÈ de papiers peints et les parpaings encor apparents de la maison ; le jardin ave la niche du chien Kiki et la cabane d Karim, un immigrÈ qui travaille au noir le soleil Ècrasant sur la conserverie d lÕoncle Maurice, qui fait couler le cha pagne pour fÍter la modernisation de locaux, et prÈsenter sa nouvelle femm par la mÍme occasion ; le pËre de Sonia qui sÕabsente dans lÕalcoolisme famili et Bertrand, le fils de Maurice, qui ai
FranÁoise possessivement. A chacun dÕeux, Laurent Achard fait une plac dans son film, de la faÁon la plus simple et en mÍme temps la plus Ètonnante qui soit : il est avec Julien, dans son regard contemplatif, avec FranÁoise, dans ses rÍves dÕadolescente, avec Bertran dans sa fougue cassante, avec lÕoncl Maurice, dans son idÈal de confort matÈriel et conjugalÉ Dans le jeune cinÈma franÁais, souvent fermÈ sur s propre gÈnÈration, le lien que Laurent Achard noue avec tous ses personnage (aidÈ par des acteurs dÕune justess Ègale) nÕest pas seulement le sign dÕune gÈnÈrositÈ plutÙt rare. Cette plac donnÈe ‡ chacun permet que soit rÈvÈ lÈe, sans cruautÈ, une vÈritÈ cruelle : chacun a une place malheureuse. Plus quÕhier, moins que demaindit l noblesse de son petit univers, sa beaut nue, sa tenue, et dit en mÍme temp combien il est atroce, mortellement. D ce qui pourrait Ítre un jeu de massacr facile, Laurent Achard fait un appel a cinÈma, une mise ‡ lÕÈpreuve de la su tilitÈ dont seul le cinÈma est capable. CÕest une robe jaune que Sonia retrouv et qui Èclaire soudain son visage dÕun lumiËre nouvelle, intrigante. CÕest un bague qui passe de main en main, ouvrant un mouvement secret dans c monde immobile. Comme Sonia, qui ´fugueª sans cesse (un dÈtour par les bureaux de la conserverie, une promena de on ne sait o˘, et cette scËne fasci-nante o˘ elle disparaÓt derriËre le mu de ce quÕon dÈcouvrira Ítre un cimeti re, pendant que Julien lÕattend), le fil sÕouvre peu ‡ peu ‡ un espace inconn ‡ une autre respiration, dÕabord Ètou fÈe, suggÈrant que si cet univers est petit, cÕest parce que quelque chose d grand nÕy trouve pas sa place. Quelque chose comme un grand amour quatre ans plus tÙt, Sonia a aimÈ so oncle Maurice, elle a portÈ leur enfant, qui est mort rapidement, et la femme d Maurice est morte aussi, de longu maladie, puis Sonia est partie ‡ Paris.
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ordinaire provinciale, drame ‡ la Tennessee Williams ramenÈ ‡ lÕÈchelle de la morne tradition des secrets de famille, lÕhistoire de Sonia nÕa pas sa place dans le monde dePlus quÕhier, moins que demain: cÕest un fantÙme qui y rÙde, ombre de mort et de passion. Pour Laurent Achard, cette histoire nÕest pas une matiËre romanesque (une fic-tion ‡ lÕÈchelle du cinÈma franÁais), cÕest une matiËre de cinÈma : un Èmoi muet qui transparaÓt dans chaque plan, un inconfort et une inquiÈtude qui font surgir, dans lÕassurance dÕune mise en scËne jamais h‚tive, lÕÈlan pressant des sentiments enterrÈs, interdits, et tou-jours violents. Ce mouvement intÈrieur se dÈploie dans la derniËre partie du film, o˘ tous les personnages de Achard ont soudain, dans le sillage de Sonia, la possibilitÈ dÕune ÈchappÈe hors dÕune vie qui sÕest figÈe. Parce que cÕest dimanche et que le temps est idÈal pour pique-niquer au bord de la riviËre en attendant la compÈ-tition de nageurs, le monde sÕouvre ‡ eux. La forÍt est immense, comme le temps qui sÕarrÍte, la circulation timide des objets (la robe, la bague) sÕÈlargit aux personnages, la mise en scËne Ètend encore sa portÈe et tout prend une autre mesure. Mais Achard, qui sait comme personne regarder ensemble une chose et son contraire, montre alors aussi que rien ne bouge et rien ne chan-ge. Et si le monde extÈrieur (la vraie vie) est plus proche, cÕest comme un mirage dÕune plus grande intensitÈ. Ainsi, lÕinquiÈtude diffuse qui parcourait le film jusque-l‡ devient une terreur indÈfinis-sable, entraÓnant lÕidÈe que tout est sou-dain possible pour les personnages, que tout peut leur arriver, surtout le pire innommable. Cette angoisse sourde et irrationnelle culmine dans la scËne du baiser quÕimpose Bertrand ‡ FranÁoise, devant une grotte dÕo˘ Julien surgira comme un fantÙme, scËne dÕune effica-citÈ quasi hitchcockienne prouvant que les craintes de Laurent Achard (le cinÈ-
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mesure et circonspection) ne fondent pas une stratÈgie de repli, mais un dÈsir de mettre minutieusement, profondÈ-ment, en alerte le spectateur. Le dimanche au grand air dePlus quÕhier, moins que demainest en vÈritÈ une journÈe oppressante tout au long de laquelle chacun Ètouffe un peu mieux ‡ la mauvaise place qui est la sienne. Sonia ‡ celle de lÕamour impo sible, orphelin, dont sa furtive rencontre avec Karim rÈactive la fatalitÈ. Karim ‡ celle de lÕArabe sans papiers, dÈsormai recherchÈ par la police. Le pËre ‡ celle du mort (plan solennel, terrassant, sur son corps ÒreposantÓ ‡ lÕarriËre de voiture pendant la sieste). Julien, per-sonnage magnifique dont le regard direct et pÈnÈtrant est le passeur idÈal de celui dÕAchard, ‡ celle de lÕenfant il est dÈj‡ ‡ lÕÈtroit : dÕabord fait pris nier et ÒtorturÈÓ par Bertrand et se copains dans la forÍt, et finalement abandonnÈ seul ‡ ses parents, dans le pavillon que FranÁoise rÈussit ‡ quitter, pour partir ‡ Paris avec Sonia. Et pour revenir un jour, comme Sonia, le temps dÕun week-end o˘ elle retrouvera c petit monde, et sa place plus petite quÕhier, et moins que demain. SÕil y une lueur dÕespoir, cÕest du cÙtÈ chien Kiki quÕil faut la chercher : celui-l a fui sa niche avant quÕon ait pu le voi et ne reviendra pas. Pour Julien, qui sÕinquiËte de sa disparition, la mËr trouve les mots : ÒSÕil est parti, cÕ quÕil avait ses raisonsÉ Si tu lÕaimes, faut comprendre.Ó Cette mËre gardienn de lÕordre et du silence (sa mauvais place ‡ elle), qui parle du chien pour (ne pas) parler de FranÁoise, donne un bocal de tomates ‡ Sonia pour (ne pas) lui dire quÕelle lÕaime malgrÈ tout, devient lÕa gorie de ce monde o˘ lÕon se retien derriËre des mots, derriËre des rÙles, pour (ne pas) vivre. Et le langage de la mËre, cÕest aussi celui de Laure Achard quand il filme une bague ou une robe jaune. Un langage qui nÕest pa celui de la poÈsie, de la mÈtapho mais dÕun monde concret o˘ la be
du cinÈma, seule respiration possible, est cette juste inquiÈtude : une question de vie ou de mort. FrÈdÈric Strauss Cahiers du CinÈma n∞532 - FÈvrier 1999
(É) Dans une dramatique tÈlÈ, il fau-drait peut-Ítre attendre la fin pour connaÓtre le secret de Sonia. On lÕapprend ici au bout du premier qua dÕheure. Cela permet ‡ Laurent Achar dÕen venir aussitÙt ‡ lÕessentiel : maniËre dont ce secret circule dÕun pe sonnage ‡ lÕautre ; lÕeffet quÕil pro sur le frËre et la soeur de Sonia, qui le dÈcouvrent ou le devinent ; lÕeffet qu continue ‡ produire sur les adultes (parents, oncle) qui voudraient lÕoublie Ainsi, le film, qui ressemblait jusque-l‡ ‡ la peinture ÈcorchÈe dÕune parcelle d France profonde, sÕenrichit dÕun nouve ÒmotifÓ, de premier plan : une ronde flu de dÕÈmotions et dÕaveux. Ce deuxiËme (et principal) mouvement se tient judicieusement au bord dÕun riviËre, ‡ lÕoccasion dÕun pique-niq familial et des promenades et baignades affÈrentes. Le malaise de Sonia y figure comme une onde qui se propage de lÕu ‡ lÕautre, et, au passage, change d nature, de valeur. Indirectement, mystÈ-rieusement, il exacerbe les sentiments des uns (la jeune FranÁoise flirte avec son cousin, puis le repousse), rÈveille les pulsions agressives des autres (le petit Julien se retrouve ligotÈ dans un sous-bois), rapproche passÈ et prÈsent, petite sÏur et grande sÏur, parents et enfantsÉ Dans un climat discrËtement panthÈiste - la riviËre, la nature, la lumiËre sont dÈterminantes -, Laurent Achard adopte tour ‡ tour le regard de chacun. Il par-vient, au bout du compte, ‡ reprÈsenter la famille comme un seul organisme, dont chaque membre est, en conscience
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enfant pour quÕil Òmouille sa nuqueÓ avant de se baigner, et lÕenfant dispose en silence une serviette sur une vitre de voiture pour protÈger la sieste de son pËreÉ Servi par une majoritÈ de visages neufs (parmi lesquels celui dÕun enfant impres-sionnant, Martin Mihelich), le tableau recËle dÕÈclatantes bouffÈes de vÈritÈ. Et Èvoque de loin en loin le TÈchinÈ des Roseaux sauvagesou encore lÕEustache desPetites Amoureuses par son apparente limpiditÈ et ses frÈ-missements mystÈrieux. Il est dÕautant plus difficile de se satisfaire, ensuite, dÕun dÈnouement o˘ la psychologie ÒrÈparatriceÓ fait la loi presque ‡ elle seule. Manque soudain la gr‚ce, tantÙt occulte tantÙt simple comme bonjour, qui irrigue la plus grande partie de ce film dÈlicat. Cette gr‚ce qui, imputable aux seuls pouvoirs de la mise en scËne, atteste la naissance dÕun authentique cinÈaste. Louis Guichard TÈlÈrama n∞2560 - 3 FÈvrier 1999
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