Un instant d’innocence de Makhmalbaf Mohsen
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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Un instant dÕinnocence de Mohsen Makhmalbaf FICHE FILM Fiche technique
Iran/France - 1997 - 1h18 Couleur
RÈalisation, scÈnario et montage : Mohsen Makhmalbaf
Photographie : Mahmoud Kalari
Musique : Madjid Entezami
InterprËtes : Mirhadi Tayebi
Ali Bakhshi
Ammar Tafti
Marjam Mohamadamini
Mohsen Makhmalbaf
Moharam Zinalzadeh
L E
D O C U M E N T
Critique
DansClose up, Abbas Kiarostami retrouvait et mettait en scËne un mytho mane qui sÕÈtait introduit dans une fami le de TÈhÈran, en se faisant passer pou Mohsen Makhmalbaf, le plus populair des cinÈastes iraniens. Et voil‡ quÕ‡ so tour Makhmalbaf invente une fiction qui flirte avec le rÈel: il a retrouvÈ, lui, l policier quÕil avait agressÈ vingt ans pl tÙt, sous le rÈgime du Shah. Il dÈcide d reconstituer cet Èpisode de sa jeuness qui lui a valu plusieurs annÈes de prison. Dans un pays o˘ les autoritÈs imposen une pensÈe unique, Makhmalbaf, comm Kiarostami, multiplie les points de vue : il demande ‡ lÕex-policier de tourner s propre version des faits.Un instan dÕinnocencedÈbute sur le ton dÕun comÈdie lÈgËre, une sorte de ´marivau dage politiqueª. Les deux hommes par tent en quÍte de deux comÈdiens qui leu ressemblent. Chacun cherche le doubl de ses jeunes annÈes. LÕex-policier, q court aprËs un amour perdu, veut Ítr jouÈ par un beau garÁon; Makhmalbaf lui, choisit un Ètudiant qui lui rappell son idÈalisme dÕantan (il veut ´sauv lÕhumanitÈ, planter des fleurs en Afriqu et donner du pain aux pauvresª). On peu reprocher ‡ cette trËs pirandellienn mise en abyme quelques coquetteries dont un long plan fixe dans la neige, tro directement inspirÈ du cinÈma d Kiarostami. NÕempÍche : de cett confrontation des points de vue, du vrai et du faux, de la rÈalitÈ et de la fictio jaillissent des vÈritÈs dÈrangeantes CÕest lÕimage dÕune mendiante ‡ qui fait reprendre sa rÈplique, et dont o devine quÕelle ne joue pas un rÙle. C sont les protestations dÕune jeune fill voilÈe de noir, qui se plaint de devoir res ter cloÓtrÈe ‡ la maison. Bref, cet ´instan dÕinnocenceª nÕa Èvidemment ri dÕinnocent... Bernard Geni TÈlÈrama n∞2465 - 9 Avril 199
Avant dÕaborder ce film majeur, il faudr se dÈbarrasser impÈrativement de tou un tas dÕa priori du genre ´Il ny a pa dÕautre cinÈaste iranien quÕAbb Kiarostamiª, voire ´Marre de ces mis en abyme systÈmatiques de la rÈalit dans la fictionª. Une fois encore, o retrouve en effet ce dispositif tarabisco tÈ - et rÈcurrent dans la cinÈmatogra phie iranienne. (É) Passeport idÈal pour ce voyage exi-geant : sa splendeur visuelle. DËs le pre mier plan, le chant du muezzin sÕÈlËv sur un silence ´religieuxª et le spectacl vibrant et sensuel de la ville sÕÈpanoui DËs lors, il suffit de se laisser glisser. E quand lÕattention menace de se rel‚ cher, Makhmalbaf sait nous prendre pa la main. Exemple : une scËne dans un voiture commence en camÈra subjective maniËre dÕimpliquer lÕaudience. Mais rÈalisateur la termine en filmant le vÈhi cule de lÕextÈrieur, nous rendant ain notre place de spectateurs. Le parcour personnel de Makhmalbaf, ancien reli gieux intÈgriste, violemment opposÈ a cinÈma, puis devenu cinÈaste critique d rÈgime du Shah dÕabord, mais aussi d dogmes islamiques par la suite, est tel lement passionnant quÕon ne saura imaginer de meilleur matÈriau pour se films. Une fois encore, il plonge ici dan son passÈ, ausculte ses contradiction et livre un film qui emporte lÕadhÈsio Bien s˚r, il reste Á‡ et l‡ quelques trace de blocages : on peut se demander pa exemple pourquoi la jeune fille porte u voile alors que la reconstitution a lieu IÕÈpoque du Shah, prÈcisÈment celle o les femmes nÕen portaient pas. Mais p de quoi lancer une fatwa : la fin, mÈta phore superbe et limpide, Èlude san appel toute ambiguÔtÈ sur le message d lÕauteur. Et puis, il faut compter avec lÕhumour d cinÈaste. Autrefois crispÈ, il nÕhÈsite p ici ‡ se moquer de lui-mÍme dËs qu lÕoccasion se prÈsente. Ainsi, lors d casting pour son propre rÙle choisit-il l comÈdien qui dÈclare vouloir ´sauve ª
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
puisque lÕhumain au-del‡ du religieux, cÕest le programme de Makhmalbaf aujourdÕhui. Illustrations ‡ tous les Ètages : le jeune acteur cherche Èperdument celle qui partagera son vÏu, le policier commen-ce par rejeter le comÈdien qui doit lÕincarner puis finit par lui transmettre le meilleur de lui-mÍme... Tous les artifices sÕeffacent derriËre ce qui taraude Makhmalbaf : la vÈritÈ de lÕhomme, sa capacitÈ dÕaimer et de souffrir, de rechercher la perfection malgrÈ ses fai-blesses. Un programme simple mais ambitieux traitÈ avec gr‚ce dans un film court mais dense. Ce postulat, Makhmalbaf lÕa dÕabord dÈveloppÈ dans de nombreux livres : il est un Ècrivain reconnu dans son pays. Mais il est aussi, et surtout en lÕoccurrence, un grand metteur en scËne. Sans aucune ostentation, la composition des plans est un modËle de rigueur, le dÈcoupage dÕune grande intelligence, et la camÈra dÕune fluiditÈ impressionnante. Deux semaines aprËs le virtuose film gigogne de Raoul Ruiz, Makhmalbaf prouve ‡ son tour que le cinÈma ‡ son meilleur peut Ítre un vertigineux miroir grossissant de la beautÈ cachÈe et de la rÈalitÈ complexe du monde. Que ce soit pour contourner la censure ou par simple go˚t du trompe-lÕÏil, Mohsen Makhmalbaf nous balade, ‡ tous les sens du terme. Olivier Nicklaus Les Inrockuptibles n∞99 - 9 Avril 1997
Pendant quÕil tournaitSalam cinÈma, en 1994, Mohsen Makhmalbaf vit appa-raÓtre, parmi les candidats au casting, un policier quÕil avait attaquÈ, poignardÈ, vingt ans plus tÙt, soit cinq ans avant la rÈvolution islamique, pendant sa pÈriode la plus militante. LÕhomme au physique ingrat fut intÈgrÈ au film, revendiquant de pouvoir jouer un hÈros sympathique, sinon un jeune premier. Makhmalbaf lui
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film qui sÕefforce de reconstituer les ci constances de leur premiËre rencontre. Chacun des deux hommes, prÈtendu-ment dotÈ dÕune camÈra, doit mettre e scËne de son cÙtÈ le personnage quÕ Ètait au moment de lÕagression. Il do donc choisir lÕacteur qui lÕincarnera lÕÈcran (redoutable mise ‡ lÕÈpreuve narcissisme) et le diriger, poursuivant, ‡ travers lui, sa propre jeunesse. Si, dansClose UpdÕAbbas Kiarostam Sabzian, IÕimposteur, jouait le rÙle dÕ rÈalisateur (de Makhmalbaf justement), le policier, dansUn instant dÕinnoce ce, venu pour faire lÕacteur, se retrouv donc cinÈaste. Nombreux sont de fait les parallËles et les passerelles entre les deux films et les deux univers, dËs la recherche de lÕadresse de Makhmalb dans la premiËre sÈquence. DÕaucuns l regretteront, qui commencent ‡ sÕirrit de la multiplication des mises en abyme dans le cinÈma iranien contempora Mais, lorsquÕon sait que le sujet Close Up- ‡ en croire lÕauteur Salam cinÈma- a ÈtÈ proposÈ Kiarostami par Makhmalbaf lui-mÍ et que lÕarrestation de Sabzian rej lÕinterpellation policiËre de Makhma dans son filmLa Noce des bÈnis, se dit tout simplement que le dialog entre les Ïuvres des deux cinÈastes i niens continue. Le plus surprenant dansUn insta dÕinnocence, qui succËde dans la mographie de son auteur au trËs allÈ rique et touristiqueGabbeh, cÕest dÈpouillement. Des rues, des allÈes b dÈes dÕarbres, enneigÈes, de gra murs trouÈs dÕune porte unique constituent les motifs principaux. De minimalisme, Makhmalbaf tire profit confÈrant davantage de prÈsence hors-champ et de force au cheminem spatial et temporel de son rÈcit. S cinÈma devient ludique et dÈstabilisa comme rÈgÈnÈrÈ par un retour ‡ lÕen ce. Une enfance o˘ lÕon crÈe dÕun dÕune seule porte fermÈe, des ficti infinies, conjuguÈes au prÈsent, passÈ, au futur ou au conditionn
´…tant donnÈ un mur, que se passe-t-il derriËre ?ª Ècrivait Jean Tardieu. Un enfance o˘ lÕ on se plaÓt ‡ jouer a gÈnÈral, ‡ la passante, au papa et ‡ la maman de lÕhumanitÈ, o˘ lÕon se pre pour Robin des Bois ou bien pour u Viking, rÍvant de mourir, ´le sabre ‡ la main, en martyrª. JusquÕ‡ ce que lÕ des participants crie pouce, ´Je ne jou plusª, comme le fera le policier quand il rÈalisera... de quelles machinations il a ÈtÈ le jouet. Mohsen Makhmalbaf n lÕaurait donc pas engagÈ pour se fair pardonner son geste criminel, et lui per mettre de retrouver la femme de se rÍves que cet attentat lui a fait perdre de vue ? ´Si le cinÈma nÕarrive pas Ítre lÕintermÈdiaire entre deux pe sonnes qui sÕaiment, alors ‡ quoi sert-il aime-t- il pourtant rÈpÈter. Ce retour sur le passÈ ´communª d policier et de son agresseur deven
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
pas exempt dÕambiguÔtÈs. La portÈe relative de son autocritique, le refus de re-produire lÕagression (les temps chan-gent, la terre tourne et les rayons de soleil se dÈplacent) et lÕeuphÈmisation de la violence (celle du coup de couteau, mais aussi la violence carcÈrale que Makhmalbaf a connue ´en retourª) peu-vent nous questionner. Quant ‡ la rÈduc-tion finale du film, dÕune part ‡ lÕidÈal (via la double offrande symbolique, du pain et de la fleur) et dÕautre part ‡ la seule rivalitÈ amoureuse entre les deux protagonistes, elle peut paraÓtre ‡ son tour excessivement naÔve. Faut-il alors y voir une crainte de la censure ? Ou bien le rÈalisateur entend-il dorÈnavant com-plËtement dÈserter le champ du poli-tique ? En aura-t-il le choix ? LÕavenir, cette fois, pourra seul nous apporter la rÈponse. StÈphane Goudet ∞ -
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Le rÈalisateur
Mohsen Makhmalbaf est nÈ dans un quartier pauvre a TÈhÈran. Peu aprËs sa naiss pËre les abandonne, sa mËre lÕ‚ge de quinze ans, cÕest ‡ subvenir aux besoins de sa f quitte le lycÈe. CÕest ‡ cett quÕil sÕengage politiquemen rÈgime du Shah. En 1974, ‡ dix il est pris dans lÕattaque dÕun riat, est emprisonnÈ plusieurs libÈrÈ au moment de la RÈvol mique. A partir de 1980, il dÈlaisse la pour lÕart, publie des nouv piËces de thÈ‚tre et un roman. te alors vers le cinÈma et r 1982, son premier film. Il est aujourdÕhui comme lÕun de les plus populaires de son pays
Filmographie
Courts mÈtrages
Extraits dÕimages de la pÈriod Ghajar199
La pierre et le verre
Longs mÈtrages
Nassouh le repentant198 Deux yeux morts198 Aller du Diable vers Dieu198 Boycott198 Le camelot198 La noce des bÈnis198 Le temps de lÕamour199 Les nuits de Zayandehroud 1991
Nasseredin Shah, lÕacteur de cin ma199 LÕacteur199 Salam cinÈma199 Gabbeh199 Le pain et le vase (Le policier)199 Un instant dÕinnocence199
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