Eugen de Suède Peintre et Prince
300 pages
Français

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Eugen de Suède Peintre et Prince , livre ebook

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Description

Dans Kaput, Malaparte décrit le Prince Eugen (1865-1947, arrière-petit-fils de Jean-Baptiste Bernadotte et de Désirée Clary) comme « celui qui ressemble le plus au maréchal, fondateur de la dynastie. Son profil tranchant, presque dur, fait un singulier contraste avec la douceur du regard, la délicate élégance de sa manière de parler, de sourire… une façon de s'habiller qui révèle ses manières libres et insouciantes du Montmartre d'il y a cinquante ans… »
Ce portrait recèle bien la vérité du Prince Eugen, partagé entre son tempérament d'artiste et son éducation. Car Eugen de Suède voulut être peintre avant d'être Bernadotte. Et il le devint, malgré son milieu et les réticences familiales. Et un peintre à part entière, sensible, au talent lucide, une des figures dominantes du « Romantisme national », qui a été une forme nordique du symbolisme. Pour lui, le paysage était un état d'âme. Et il excella dans cette peinture d'atmosphère, celle de la nuit nordique, de la forêt suédoise, des lacs de Stockholm et Södermanland.

Comme la nature qu'il choyait tant, le « Prince Rouge » était un homme libre (si libre qu'il fut interdit par les nazis) et un coloriste subtil.

Inga Zachau, historienne d'art, a travaillé durant dix années à la Prins Eugens Waldemarsudde. Traduit du suédois par Denise Bernard-Folliot.

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2000
Nombre de lectures 20
EAN13 9782876234277
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0142€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EUGEN DESUÈDE PEINTRE ETPRINCE
Inga Zachau
EUGEN DESUÈDE PEINTRE ETPRINCE Prix de l’Académie suédoise
Traduit du suédois par Denise Bernard-Folliot
MICHEL DEMAULE
Nous adressons nos plus vifs remerciements, pour leur soutien attentif, à la Fondation Prince Carl Gustaf, et à la Fondation Gunvor et Josef Anér sans qui cette édition n’aurait pu voir le jour.
Traduction publiée avec l’aide du Centre national du Livre.
En couverture :Le Lac(détail),©Nasjonalgalleriet, Oslo. Couverture : LES3TSTUDIOet Typhaine de la Croix. ©Droits de reproduction réservés.
© Inga Zachau och Bokförlaget Signum, 1989. © EDITIONS TUM/MICHEL DEMAULE, 2000.
Ce dont il s’agit, c’est de s’épanouir comme être humain, d’approfondir son sentiment et de se perfectionner dans son métier. Il n’est pas question de surpasser les autres, mais de se surpasser soi-même.
Prince Eugen
PRÉFACE
Au cours d’une promenade à Waldemarsudde, lors d’un après-midi chaud de juin 1979 où les lilas s’épanouissaient et de suaves parfums remplissaient l’air, je fus comme tant de fois ébloui par l’impressionnante beauté du lieu.
Je cherchais, à ce moment-là, à donner une autre orientation à ma vie, et rêvais au bonheur de me trouver à cette fenêtre ouverte, sur la façade nord du château, et pouvoir ainsi contempler ce parc merveilleux.
Un concours de circonstance insensé me fit, le 11 novembre de cette même année, prendre des fonctions au château, et occuper le bureau, tant espéré, « à la fenêtre ouverte ».
Après quelques mois passés à Waldemarsudde, je m’intéressai de plus en plus au Prince Eugen, tant à l’artiste qu’à l’homme. Quel était donc ce prince auquel on donnait trois noms : le Prince-peintre, le Prince des Fleurs, le Prince Rouge ? Quel était cet artiste qui, à de rares exceptions, n’avait peint que des paysages ? Quel était cet homme qui avait su créer ce lieu si harmonieux ?
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Je découvris un artiste qui travaillait avec gravité et générosité, aussi sensible que subtil. Un homme qui, malgré sa position sociale privilégiée, restait respectueux de tous. Un homme, au vrai sens du mot. C’est cette personnalité rare qui me poussa à entreprendre ce livre, fruit d’une recherche de plusieurs années, principalement dans les archives du Prince, à Waldemarsudde (plus de 11 000 lettres et écrits divers), mais aussi dans les archives de la famille Bernadotte. Comme beaucoup, je crus au début que tout ou presque avait été écrit, mais je découvris très vite que personne n’avait exploité la totalité des archives. Ce que je fis, sans oublier de rencontrer les amis et relations du peintre encore en vie. Bob Lindwall, alors Surintendant de Waldemarsudde, eut une attitude qui devint une source d’inspiration. Il suivit mes recherches avec le plus grand intérêt, jusqu’à sa disparition en 1993. Son enthousisme pour l’art en général et pour l’art de la croisée du e XXsiècle, me donna la force d’achever cette étude. L’écrivain, historien et secrétaire du roi GustafVI, Carl-Fredrik Palmstjerna, par sa brillante intelligence, son humour et sa bonté, se montra un soutien constant dans les périodes difficiles. Sa dispari-tion à l’automne 1993 fut une perte irremplaçable. Ingemar Carlsson, historien des littératures, en charge des Archives Bernadotte, a été d’une présence inappréciable et a tou-jours mis son temps à ma disposition. Je lui dois encore plus que je ne saurais le dire. Enfin, à tous ceux qui m’ont apporté leur soutien pendant ces longues années de travail, je voue un éternel remerciement, car j’ai ressenti leur ardente présence comme un constant encouragement. Stockholm, le 22 avril 1999. Inga Zachau
CHAPITRE I ENFANCE ET JEUNESSE
L’éditeur Carl Otto Bonnier se souvient : « Je dois être un des rares survivants qui ait gardé intact le souvenir de ce beau jour d’été que er fut ce 1 août 1865. Aujourd’hui encore je puis entendre retentir les 1 coups de canon qui annonçaient la venue dans ce monde de Votre Altesse Royale, ces coups de canon qui avaient interrompu mes jeux et ceux de mes camarades sur la pelouse du manoir de Tollare où mes parents passaient l’été : “Eh ! bien ! c’est donc un prince !” dit ma mère ». Oui, c’était un prince et il devint beaucoup plus. Il devint un prince de l’art suédois. Et l’une des personnalités majeures du développement culturel de son pays. Le prince Eugen est le fils du princeOscar et de la princesse Sophia, à l’époque duc et duchesse d’Östergötland. Le frère d’Oscar er était le roi Karl XV, troisième enfant du roi précédent, Oscar 1 , et de la reine Joséphine. La princesse Sophia était, elle aussi, troisiè-me enfant du duc Wilhelm de Nassau et de son épouse Paulina de Würtemberg. Le couple ducal d’Östergötland avait déjà trois fils :
1 En fait, le salut consistait en deux fois 42 coups de canon.
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Gustaf, né en 1858 et futur Gustav V, Oscar né en 1859 et Carl, né en 1861. La famille passait l’été dans les deux pavillons ouest du château de Drottningholm. L’étiquette du temps imposait qu’une centaine de personnes au moins – outre naturellement le cercle familial – soit présente lors d’une naissance royale. Ces personnes, désignées à l’avance par le gouvernement et la cour, devaient rapidement gagner les appartements de la famille, les messieurs en habit de cérémonie, les dames en robe de cour, quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit où paraîtrait l’enfant royal. Les témoins devaient et pourraient certifier l’absence de tout escamotage ou de quelque autre impostu-re. Le baptême eut également lieu à Drottningholm, et c’est avec une eau mêlée à celle du Jourdain en Terre Sainte que fut baptisé Eugen Napoléon Nicolas qui fut ensuite déposé dans le berceau de CarlXII. Le prénom d’Eugen venait de la famille paternelle. La reine Désirée Clary, épouse de Charles Jean Bernadotte, le futur CarlXIV Johan, était prénommée Eugénie. Le fils de Charles-Jean, Oscar 1er, avait épousé Joséphine qui portait aussi le prénom d’Eugénie, et celui de Napoleona. Joséphine était la fille de Eugène de Beauharnais, fils du premier mariage de l’impératrice Joséphine avec Alexandre de Beauharnais et donc, beau-fils de Napoléon. C’était bien d’Eugène de Beauharnais et de la sœur de son père, la princesse Eugénie, que le prince Eugen tenait son nom. Il pouvait également porter ce prénom de Napoléon qui soulignait l’origine française de la famille et les liens qui l’unissaient l’Empereur. La reine Désirée de Suède n’avait-elle pas été jadis la fiancée de Napoléon avant que celui-ci l’abandonnât pour Joséphine ? Selon la coutume de l’époque Désirée aurait souhaité que son fiancé l’appelât « d’un nom que d’autres lèvres n’auraient jamais prononcé ». Et ce nom était Eugénie. Il existe encore un autre lien avec le nom de Napoléon : l’empe-reur des Français, NapoléonIII, avait été invité à tenir l’enfant sur 10
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