Petit manuel théorique d iconographie
57 pages
Français

Petit manuel théorique d'iconographie

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
57 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

PETIT MANUEL THÉORIQUE D'ICONOGRAPHIE 1 Table des matières PROLOGUE ............................................................................................................................3 I – LES PAROLES DES PÈRES .............................................................................................4 1.1 Basile le grand, l'honneur rendu à l'image remonte au prototype...........................4 1.2 Athanase d'Alexandrie : le Fils empreinte de l'hypostase du Père.........................5 1.3 Grégoire de Nysse : La foi éclaire les yeux de l'âme...............................................6 1.3.1 Les hypostases du Père, du Fils et du Saint Esprit .....................................6 1.3.2 Définition de l'hypostase .............................................................................7 1.3.3 Pourquoi le Fils est empreinte de l'hypostase du Père ...............................7 1.3.4 L'icône conduit au Fils qui conduit au Père8 1.4 Cyrille d'Alexandrie : le Père rayonne pour nous le Fils .........................................8 1.5 Jean Damascène : l'icône est ressemblance qui caractérise le prototype.................9 1.6 Théodore Studite : nous sanctifie ...............................................................10 1.7 Le Patriarche Nicéphore : l'icône témoigne du salut en Christ.............................10 1.7.1 En Christ, nature divine et nature humaine sont en périchorèse ............11 1.7.

Informations

Publié par
Publié le 01 juin 2014
Nombre de lectures 66
Langue Français

Extrait

PETIT MANUEL THÉORIQUED'ICONOGRAPHIE1
Table des matières PROLOGUE ............................................................................................................................3 I – LES PAROLES DES PÈRES.............................................................................................4 1.1 Basilele grand, l'honneur rendu à l'image remonte au prototype...........................4 1.2 Athanased'Alexandrie :le Fils empreinte de l'hypostase du Père.........................5 1.3 Grégoirede Nysse : La foi éclaire les yeux de l'âme...............................................6 1.3.1 Leshypostases du Père, du Fils et du Saint Esprit.....................................6 1.3.2 Définitionde l'hypostase.............................................................................7 1.3.3 Pourquoile Fils est empreinte de l'hypostase du Père...............................7 1.3.4 L'icôneconduit au Fils qui conduit au Père ...............................................8 1.4 Cyrilled'Alexandrie : le Père rayonne pour nous le Fils.........................................8 1.5 JeanDamascène : l'icône est ressemblance qui caractérise le prototype.................9 1.6 ThéodoreStudite : l'icône nous sanctifie...............................................................10 1.7 LePatriarche Nicéphore : l'icône témoigne du saluten Christ.............................10 1.7.1 EnChrist, naturedivine et nature humaine sonten périchorèse ............11 1.7.2 Qu'estce qu'une icône.............................................................................14 1.7.3 Qu'est-ceque l'inscription iconographique ..............................................17 1.7.4 Lelieu icônique estl'étendue comme espace pensé................................21 1.8 L'empereurConstantin VII : Prière devant le Voile de la Très Sainte Face........22 1.9 Grégoirele référendaire : les règles pour refléter par des couleurs l'image et la ressemblance .................................................................................................................24 1.10 PierreDamascène : les huit contemplations ........................................................25 1.11 ConstantinStilbès :le prototype a produit l'icône ressemblante..........................27 1.12 GrégoirePalamas : Dieu rayonne de lumière incréée..........................................29 1.13 Denysde Fourna : la Prière de l'iconographe...........................................30 1.13.1 Premièrepartie : le don de Dieu..............................................................31 1.13..2 Deuxièmepartie : Conséquences pour les iconographes .......................31 II - DÉCISIONS DE L'ÉGLISE SUR LES ICÔNES ............................................................34 2.1 Leconcile quinisexte .............................................................................................34 2.2 Leseptième concile œcuménique..........................................................................35
PETIT MANUEL THÉORIQUED'ICONOGRAPHIE2
2.3 Ledimanche de l'orthodoxie..................................................................................36 2.4 Legrand concile de Moscou.................................................................................38 III - PENSÉES CONTEMPORAINES ..................................................................................39 3.1 AndréGrabar et les conditions pour un art noétique selon Plotin.........................39 3.2 Lemoine GrégoireKrug : la lumière inépuisable des icônes...............................41 L'homme sauvé par Dieu dans l'Anastasis.........................................................43 3.3 LéonideOuspensky : l'icône nous fait connaître Dieu ..........................................44 3.4 JeanZizioulas : l'icône prémisse du monde à venir..............................................50 3.5 Lescouleurs ..........................................................................................................56 3.5.1 Leblanc .....................................................................................................57 3.5.3 Lerouge.....................................................................................................58 3.5.2 Lescouleurs après la résurrection du Christ .............................................63 3.6 L'iconographienous ramène aux principes de la Genèse .....................................64 3.7 Typeset épithètes de la Mère de Dieu...................................................................69 3.6.1 Quimontre le chemin................................................................................70 3.6.2 Orante........................................................................................................71 3.6.3 Detendresse et du douxbaiser .................................................................71 3.6.4 Autresicônes de la Mère de Dieu............................................................72 APPENDICE : CITATIONS DE L' ÉCRITURE SAINTE ...................................................74 Genèse .................................................................................................................74 Évangile...............................................................................................................75 Épîtres et offices..................................................................................................76
PETIT MANUEL THÉORIQUED'ICONOGRAPHIE3
PROLOGUE
«(Le Christ) est l'icône du Dieu invisible. »ὋςἔστινεἰκὼντοῦΘεοῦτοῦἀοράτου.1 Saint Paul avait déjà formulé les bases qui serviront aux théologiens pour justifier la vénération des icônes dans l'Éil faudra près de mille ans pour que les fondementsglise. Mais christologiques de l'iconographie soient clairement exprimés. Aujourd'hui, des précisions peuvent encore être données sur la théorie de l'iconographie, car même si les iconographes commencent par «faire »,avec la grâce de l'Esprit Saint, il est bon ensuite d'«écouter »ce que le Seigneur nous enseigne par là. Le but de ce petit manuel théorique est donc de partager avec les iconographes, les iconophiles, et toute personne qui aime le Seigneur, quelques uns des trésors de l'Église concernant la théorie de l'iconographie. Il y aura trois parties : les paroles des Pères, les décisions de l'Église, les pensées contemporaines. On trouvera en Appendice quelques citations des Écritures Saintes parfois commentées, auxquelleson aura fait référence dans le texte. N.B. Lecitation sonmise enparagraphe décalé.
1 Col. 1 : 15
PETIT MANUEL THÉORIQUED'ICONOGRAPHIE4
I – LES PAROLES DES PÈRES
1.1 Basilele grand, l'honneur rendu à l'image remonte au prototype
ème Voici comment saint Basile, évêque de Césarée en Cappadoce au IVsiècle, témoigne de l'action de l'Esprit Saintlors de la vénération d'une icône :
Il est impossible de voir l'icône du Dieu invisible, si ce n'est dans l'illumination de l'Esprit. Quifixe les yeux sur l'icône ne peut en séparer la lumière, car ce qui cause la vision est vu nécessairement avec ce qu'on voit.
Avec grande délicatesse, il témoigne de l'ouverture de la Divine Trinité :
Ainsi, à proprement parler, par l'illumination de l'Esprit, on discerne « le rayonnement de la gloire de Dieu » (le Fils, voir page 6Hb 1 : 3), et par « l'empreinte »(χαρακτῆρ)(le Fils), on est amené à la gloire de celui à qui appartient l'empreinte (le Père), et le sceau 2 de même forme(ἰσότυποςσφραγίς,l'Esprit Saint).
Comment tout est-il créé par le Fils ?
Parce que le divin vouloir jaillissant de la cause première comme d'une source, passe à 3 l'action parle Verbe qui est la propre icône de Dieu.
Dans ce célèbre passage, saint Basile prend l'allégorie du portrait du roi pour prouver que l'image ne divise pas la personne représentée.
4 L'honneur rendu à l'image remonte à son prototype.τὴςεἰκόνοςτιμὴἐπὶτὸπρωτότυπονδιαβαίνει.
2 Basile de Césarée,De Spiritu Sancto26 (PG 32, c. 185 BC), d'après Pruche (SC 17, p. 231, n. 2). 3 Basile de Césarée,C. Eunom.II, 21 ; PG 29, c. 617 C – 620 A , de Règnon, t. IV, p. 347. 4 Basile de Césarée,18, 45 (PG 32, c. 149 C).De Spiritu Sancto
PETIT MANUEL THÉORIQUED'ICONOGRAPHIE5
Il ajoute : « ce que l'image est là par imitation, le Fils l'est ici par nature » (l'icône du Père).
1.2 Athanased'Alexandrie :le Fils empreinte de l'hypostase du Père Saint Athanase, qui était diacre lors du premier concile œcuménique de325 puis est devenu évêque d'Alexandrie, cite la coutume, qui lui était contemporaine, de vénérer les images du nouvel empereur comme s'il était lui-même présent... Et il compare cela à la vénération des icônes du Christ. Ses paroles sont une réflexion sur les conditions que doit remplir une icône du Christ : Le Père est éternel, immortel, puissant, lumière, roi, tout puissant, Dieu, Seigneur, créateur et producteur. Il faut que tous ces caractères se retrouvent dans l'icône, afin qu'il soit vrai que celui qui voit le Fils, voit le Père (Jn 14 : 9) ; si par contre, comme le pensent les Ariens, le Christ est créé et non éternel, ce n'est pas là une véritable icône du Père, à moins qu'on ait l'impudence de prétendre qu'appeler le Fils icône ne connote 5 pas une essence semblable, mais que ce n'est qu'un nom (ὄνομα). Le Fils porte en Lui toute la plénitude de la substance même du Père : c'est en effet le 6 sens duhomoousiosproclamé au concile de Nicée. Le Fils est dans le Père.Le Père est Source et le Fils est fleuve ; le Père est lumière et le Fils est rayons de lumière. Le Père est dans le Fils comme une source est dans le fleuve, comme le soleil est dans ses rayons. Le Fils est empreinte de l'hypostase du Père (ou sceau de la personne du Père), dans 7 le sein du Père. Sur la notion d'imitation :
5 Or. 1 c. Ar 21 (c. 56 A) 6 Ainsi que des paroles du Seigneur lui-même : « Moi et le Père sommes UN ». (Jn 10:30). « Tout ce qui est au Père est à moi. » (Jn 16:15) 7 Or. 1 c Ar. 20 c 53 BC.
PETIT MANUEL THÉORIQUED'ICONOGRAPHIE6
Ce n'est pas D. qui imite l'homme; c'est au contraire à cause de D., qui est souverainement et seul véritablement Père de son propre Fils, que les hommes ont à leur tour été nommés pères de leurs enfants.Car c'est par lui que toute paternité tient 8 son nom au ciel et sur la terre. Saint Athanase, citant l'épître aux Hébreux 1:3, témoigne du chemin, de l'ordre (τάξης) qui va du Fils au Père : : (Le Christ) est le rayonnement de sa gloire et l'empreinte de son hypostase. «Ἀπαύγασματςδόξηςαύτοὗκαὶχαρακτῆρτςὑποστάσεως.» Cette citation sera longuement commentée dans la lettre 38 dite de saint Basile à son frère Grégoirecomme on va le dire.
1.3 Grégoirede Nysse : La foi éclaire les yeux de l'âme
On s'accorde aujourd'hui sur le fait que cette lettre 38 fut le plus vraisemblablement écrite par saint Grégoire de Nysse lui-même, frère de Basile,le premier qui ait osé parler des hypostases 9 du Père, du Fils et du Saint Esprit.
1.3.1 Leshypostases du Père, du Fils et du Saint Esprit Cette notion ne peut se comprendre que dans la foi. De même que pour les objets qui apparaissent aux yeux, l'expérience a toujours paru meilleure que l'explication rationnelle de leur cause, de même pour les dogmes qui 10 nous dépassent, la foi est meilleure que la perception par les raisonnements.(...)
8 (Eph. 3:15).Or. I(Oratio contre Arius?)c. Ar. 23 (c. BC) 9 Cette attribution a été établie par R. Hübner, Gregor von Nyssa als Verfasser der sog. Ep. 38 des Basilius, dans Epektasis, mélanges patristiques offerts au Cardinal J. Danielou, ed. J. Fontaine et Ch. Kannengiesser, Paris, 1972, pp. 463-490. 10 Lettres de saint Basile par Y. Courtonnes, Coll. Budé, Paris, 1957, t. I, pp. 81-92. (5 :55-59)Les références renvoient au paragraphe puis à la ligne du paragraphe de cette édition.
PETIT MANUEL THÉORIQUED'ICONOGRAPHIE7
Du Père naît le Fils, par qui toutes choses ont été faites, et avec qui l'Esprit Saint est toujours inséparablement connu, car on ne peut arriver à penser au Fils, sans avoir 11 d'abord été illuminé par l'Esprit .(...) Le Verbe et l'Esprit sont consubstantiels au Père.
1.3.2 Définitionde l'hypostase
Quel est le sens d'un mot désignant un être vivant? L'espèce, l'individu? Pour Grégoire, un mot de signification indisctincte, générale, comme le mot « homme », peut manifester la nature d'une chose, mais ne signifie pas la chose qui se tient en-dessous.C'est une notion indéfinie(όριστος).Par contre, un mot de signification précise, commePaul,délimite et circonscrit(περιγράφουσα)(ce qu'il y a de commun et d'incirconscritἀπερίγραπτον), ici l'humanité, dans ce qui a lastabilité(στάσις). A partir de cette remarque, il déduit que l'hypostase est ce qui dessine le contour (περιγραφεἶν)de la naturesub-sistante. L'hypostase se distingue de la nature commune par tout ce que la description d'une personne doit mentionner de traits caractéristiques de telle sorte qu'on ne puisse plus la confondre avec aucune autre, en somme tout ce qui ferait le portrait précis de la personne.
1.3.3 Pourquoile Fils est empreinte de l'hypostase du Père
« Pourquoi »,demande Grégoire, «dans Hébreux 1:3, le nom d'hypostase est-il attribué au Père seul, pourquoi est-il dit que le Fils est la forme (μορφή) deson hypostase, caractérisée, non par des marques particulières, mais par celles du Père ? » (6 : 4-12) 12 Si donc on regarde avec les yeux de l'âme, l'empreinte(χαρακτῆρ)du Fils unique, on arrive à l'intelligence de l'hypostase du Père (7: 39-42), de même qu'en regardant la
11 (4 : 19-22) 12 Χαρακτῆρ= dessin gravé, empreinte
PETIT MANUEL THÉORIQUED'ICONOGRAPHIE8
figure(μορφή)du corps, on voit le corps lui-même. »(...)Donc, parce que celui qui a vu le Fils voit le Père, comme dit le Seigneur dans l' Évangile (Jn 14 : 9), pour cette raison, l'apôtre dit que le Fils unique est le caractère de l'hypostase du Père.(8 : 1-4)
1.3.4 L'icôneconduit au Fils qui conduit au Père Si on comprend la beauté de l'icône, on arrive à l'intelligence de l'archétype.Si on saisit par la pensée ce qui est comme la forme(μορφή)du Fils, on s'imprime l'empreinte de l'hypostase paternelle. De même que quand on observe dans un pur miroir le reflet de la forme(μορφή)qui s'y est produite, on a une connaissance nette du visage qui y est représenté (ἀπεικονισθέντοςπροσὼπου)de même si l'on connaît le Fils, on reçoit dans son cœur l'empreinte de l'hypostase paternelle par la connaissance du Fils.(8:19-28).
1.4 Cyrilled'Alexandrie : le Père rayonne pour nous le Fils
ème Le patriarche Cyrille d'Alexandrie, au Vsiècle, formule clairement que Dieu est Père, Fils et Saint Esprit, troisπρόσωπα, troisὑποστάσεις, etqu'Il agit en nous par le modelage et le remodelage de l'image.Le Père rayonne pour nous le Fils qui est enraciné en lui comme une empreinte (χαρακτῆρ): « D. est toujours parfait, toujours ce qu'Il est(...) sa substance même rayonne toujours le Fils :en qualité d'empreinte (χαρακτρος)a Celui qui est enraciné en Lui Il 13 substantiellement de par sa nature. » (Θες)ἐκλάμποντοςδὲτςἰδίαςοσίαςἡμῖντνΎἱὸνκαὶἐντάξειχαρακτροςοσιωδῶςἐμπεφυκςαὐτῷτἴδιονἔχοντοςγέννημα·
13 Dialogues sur la Trinité II, 160 e
PETIT MANUEL THÉORIQUED'ICONOGRAPHIE9
1.5 JeanDamascène : l'icône est ressemblance qui caractérise le prototype
Jean Damascène,(vers 675 – 749), au début de la crise iconoclaste, porte l'accent sur le fondement pneumatoloqique de l'iconographie, alors que Théodore Studite et le Patriarche ème Nicéphore, au début du IXsiècle, àla fin de l'iconomachie, en affermissent le fondement christologique. Pour Jean Damascène, l'icône que nous vénérons n'est que la cinquième catégorie d'image, par ordre de sacré descendant, la première étant le Fils, icône consubstantielle et éternelle du Père. L'icône est définie comme ressemblance (ὀμοίωμα)qui caractérise le prototype, tout en 14 étant différente de lui en quelque chose. Selon que ce « quelque chose » est plus ou moins grand, l'image sera plus ou moins parfaite. Que le monde le sache : celui qui met la main à détruire l'icône venue d'un zèle et d'un désir divins, à la gloire et en souvenir du Christ, de sa Mère ou de l'un des saints (et aussi à la honte du diable, de sa défaite et de celle des démons) et qui ne l'adore, ne le révère ni ne l'aime, non en tant que Dieu, mais que l'icône vénérée – celui-là est l'ennemi du Christ, de la SainteThéotokoset des Saints, et le défenseur du diable et de ses démons montrant en agissant ainsi son chagrin de voir Dieu et les saints vénérés et glorifiés, et le diable couvert de honte.En effet, l'icône est un trophée, une démonstration, une inscription sur la pierre,pour rappeler la victoire de ceux qui se sont illustrés et vaillamment conduits, et la honte des vaincus jetés à terre.15
1.6 ThéodoreStudite : l'icône nous sanctifie
Pour Théodore Studite (759-856), l'icône nous fait entrer en relation avec la personne
14 Imag. I,9 (c. 1240 c, pp 83 : 3-5) 15 Jean Damascène,Défense des Icônes, publicationde l'Institut orthodoxe français de théologie de Paris, Saint Denys , Paris, 1966, p. 224-225.
PETIT MANUEL THÉORIQUED'ICONOGRAPHIE10
représentée, or c'est une personne divine.Donc, l'icône noussanctifie grâce à sa participation relationnelle à l'hypostase du Christ.L'icône porte le nom du Christ. L'icône suscite la vénération intelligible et renvoie au Christ dans le Royaume, à l'eschatologie. Nous avons besoin à la fois : de contemplation :κατάνονθεωριά : les sens, l'opinion, l'intelligence,et d'action, utilisant les facultés de l'âme l'imagination, l'écriture et la ressemblance(ὁμοιωματικῶς). De même que l'Évangile, la vénération et la vision des icônes purifie l'imagination. Celui qui refuse le corps, (dit Théodore en réponse aux iconoclastes), refuse l'incarnation du Christ dans la chair, et fait preuve d'orgueil. Car le Christ s'est restreint 16 jusqu'à être contenu dans un individu(ντομο).
1.7 LePatriarche Nicéphore : l'icône témoigne du saluten Christ
Au cours de 13 ans d'exil qui se termineront par son décès en 828 avant le rétablissement de la vénération des icônes en 843, le Patriarche Nicéphore a mis son talent de rhéteur au service du Christ et de l'apologie de l'icône d'une façon inégalée. D'une part, il montre en quoi la vénération des icônes est un acte de foi à la bonne nouvelle du salut en Christ, égal aux Épart, il indique ce qui fait la spécificité des icônes : c'est un langage sacré,vangiles. D'autre comme lesÉvangiles.
Au début de sonPremier Antirrhétique, Nicéphore accuse l'empereur iconoclaste Constantin V, dont les arguments furent repris par le concile iconoclaste de 815, de servir l'argent (Mamon) plutôt que Dieu, l'ivresseplutôt que l'extase en vue du Royaume de Dieu, et une fausse théologie plutôt qu'une vraie.Il reprend la trentaine de questions que les iconoclastes avaient inscrites comme arguments pour interdire la vénération des icônes.Il
16 AR III 1,25 (c 401 B)
PETIT MANUEL THÉORIQUED'ICONOGRAPHIE11
souligne que les iconoclastes partaient d'un a-priori: on ne peut représenter le Christ, et tentaient de donner des raisons théologiques pour cela. La principale est parce qu'Il est Dieu, donc de nature illimitée.
Nicéphore rappelle d'abord que le concile d'Ephèse de 451 a proclamé que le Christ 17 notre Dieu est « parfaitement circonscriptible selon son humanité ».Que le Christ ait accepté d'assumer la limitation humaine (circonscription) est évident de sa naissance à sa crucifixion. Puis il montre qu'en Christ, lacirconscriptionet l'incirconscriptionsont unies comme la nature humaine et la nature divine.
1.7.1 EnChrist, naturedivine et nature humaine sonten périchorèse
Le Christ sera toujours un paradoxe pour les hommes.Fils de Dieu, il est aussi humble et pauvre. Sa personne est un mystère. Jean le précurseur et Baptiste en témoigne: »Au milieu 18 de vous se teint quelqu'un que vous ne connaissez pas. »Ses contemporains ne pouvaient supporter la vérité qu'il leur révélait, c'est pourquoi il disait aux violents : « Pourquoi cherchez-19 vous à me tuer, moi l'homme qui vous dit la vérité ? »et enfin : « Le Fils de l'homme est livré 20 pour être crucifié ». Les Pères ont témoigné de ce que l'union en Christ de la nature divine et de la nature humaine opère une transformation de la nature humaine. Et de quelle transformation s'agit-il? Nicéphore répond : (En Christ), la forme d'esclave est totalement transformée en sa lumière ineffable et indicible, lumière qui convient à Dieu le Verbe.(…) (Cette transformation) n'est ni accidentelle, ni substantielle comme celle du devenir et du périr. Et la lumière qui en résulte n'est pas une substance angélique mais une substance divine, la substance
17 Nicéphore,Discours contre les Iconoclastes, Traduction, présentation et notes par Marie-José Mondzain-Baudinet, Éditions Klincksieck, Paris, 1989,Premier Antirrhétique 212 C, p. 62. 18 Jn 1:26. 19 Jn 8:40. 20 Mt 26:2
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents