Vie de saint Silouane l’Athonite
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Hiéromoine Macaire de Simonos Pétra Mont Athos LE Synaxaire Vies des Saints de l’Eglise Orthodoxe Icône par Léonid Ouspensky (1957), Monastère de Maldon. 24 Septembre Vie de saint Silouane l’Athonite Le 24 septembre, mémoire de notre vénérable Père SILOUANE l’ATHONITE . Cet astre nouveau dans le firmament de l’Église vit le jour en 1866, au sein d’une pauvre famille paysanne de la province de TamCbov en Russie. Dès l’âge de quatre ans, il disait : « Où est Dieu ? Quand je serai grand, j’irai le chercher par toute la terre ! » Les récits des ascètes et des saints enflammaient son cœur d’amour pour Dieu et, s’attachant au souvenir de Dieu, il aspirait avec larmes à la vie monastique. Mais il perdit peu à peu cette ferveur d’enfant et, jouissant d’une très grande force physique et d’un caractère jovial, il mena une vie dissolue, comme les autres paysans, de telle sorte qu’un jour, au cours d’une rixe, il faillit tuer l’un de ses rivaux. Cet événement contribua à le faire revenir à lui-même. Quelques jours plus tard, pendant son sommeil, il vit un serpent lui entrer dans la bouche, et il entendit la voix de la Très Sainte Mère de Dieu lui dire avec une ineffable douceur : « De même que ce serpent te répugne, de même je n’aime pas ta manière de vivre ! » Bouleversé par cette révélation, il changea alors radicalement l’orientation de sa vie et, animé d’un ardent repentir, il ne pensait plus qu’au Mont Athos et au Jugement Dernier.

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Publié le 03 janvier 2013
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Langue Français

Extrait

Vies des Saints de l’Eglise Orthodoxe
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n
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24/11 Septembre
Vie de saint Silouane l’Athonite
Hiéromoine Macaire de Simonos Pétra
Mont Athos
Icône par Léonid Ouspensky (1957), Monastère de Maldon.
Le 24 septembre, mémoire de notre vénérable Père S
ILOUANE
l’A
THONITE
1
.
C
et astre nouveau dans le firmament de l’Église vit le jour en 1866,
au sein d’une pauvre famille paysanne de la province de Tam
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bov en Russie. Dès l’âge de quatre ans, il disait : « Où est Dieu ?
Quand je serai grand, j’irai le chercher par toute la terre ! » Les récits des
ascètes et des saints enflammaient son cœur d’amour pour Dieu et, s’at
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tachant au souvenir de Dieu, il aspirait avec larmes à la vie monastique.
Mais il perdit peu à peu cette ferveur d’enfant et, jouissant d’une très
grande force physique et d’un caractère jovial, il mena une vie dissolue,
comme les autres paysans, de telle sorte qu’un jour, au cours d’une rixe,
il faillit tuer l’un de ses rivaux. Cet événement contribua à le faire revenir
à lui-même. Quelques jours plus tard, pendant son sommeil, il vit un ser
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pent lui entrer dans la bouche, et il entendit la voix de la Très Sainte Mère
de Dieu lui dire avec une ineffable douceur : « De même que ce serpent
te répugne, de même je n’aime pas ta manière de vivre ! » Bouleversé par
cette révélation, il changea alors radicalement l’orientation de sa vie et,
animé d’un ardent repentir, il ne pensait plus qu’au Mont Athos et au
Jugement Dernier. En 1892, dès qu’il eut achevé son service militaire, il
s’embarqua pour la Sainte Montagne et devint novice au grand monastère
1. Son culte a été reconnu par le Patriarcat de Constantinople en 1988. Dans les Églises
observant l’ancien calendrier, il convient de le commémorer le 11 septembre. Nous résumons
ici l’admirable livre de son disciple l’Archimandrite
Sophrony
,
Starets Silouane, Moine du Mont
Athos
, Cerf Paris, 2009
2
.
3
LE SYNAXAIRE
russe de Saint-Pantéléimon, qui se trouvait alors dans sa plus grande pros
-
périté, avec presque deux mille moines.
En apprenant, à l’issue de sa confession générale, que tous ses péchés
étaient pardonnés, le jeune novice, emporté par la joie, oublia son profond
repentir et fut aussitôt victime des pensées charnelles. Inexpérimenté dans
l’art de la lutte contre les pensées, il fut rudement éprouvé, et même tenté
de retourner dans le monde pour se marier. Son confesseur lui recom
-
manda de ne plus jamais accepter la suggestion des mauvaises pensées et
de les repousser par la
Prière de Jésus
, dès qu’elles prenaient forme dans son
esprit. C’est ainsi que, pendant les quarante-cinq ans de sa vie monastique,
le serviteur de Dieu n’accepta plus jamais aucune pensée mauvaise et, se
souvenant de l’amour du Seigneur et de la douceur du Saint-Esprit, il ne
se mit jamais en colère. Initié à la vie spirituelle, plus par le rythme régu
-
lier de la vie monastique que par un enseignement théorique, il s’appliqua
avec zèle à la
Prière de Jésus
continuelle : au cours de la journée, pendant
les obédiences qu’il accomplissait avec promptitude, en renonçant à toute
volonté propre, mais surtout pendant la nuit qu’il consacra, peu à peu,
tout entière à la prière, debout ou assis sur un tabouret, en n’accordant
qu’une ou deux heures au sommeil, par intermittence.
Il était au monastère depuis trois semaines seulement quand, alors
qu’il priait devant l’icône de la Mère de Dieu, la prière entra dans son
cœur et se mit dès lors à y jaillir d’elle-même, continuellement et sans
effort. À cette grâce, que Dieu accorde parfois aux débutants, succéda un
combat implacable contre les pensées suggérées par les démons qui tantôt
le traitaient de saint et tantôt l’incitaient à désespérer de la miséricorde
divine. Une nuit, sa cellule fut soudain remplie d’une lumière éclatante,
qui pénétra aussi son corps ; mais quand il sentit que la contrition dans
la prière le quittait, il comprit qu’il était victime d’une illusion satanique.
Pendant six mois, il mena un combat acharné contre les suggestions dia
-
boliques, priant de toutes ses forces partout où il se trouvait, que ce soit à
l’église ou pendant son service au moulin. Un jour, parvenu à la limite du
désespoir et restant longtemps, hagard, assis sur son lit, il se dit : « Dieu
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LE SYNAXAIRE
est inexorable ! » En un instant, l’effroi glacial du désespoir l’enserra, et
il resta pendant une heure environ dans d’indescriptibles et angoissantes
ténèbres. Au cours des vêpres, qui étaient célébrées dans la chapelle du
moulin, dès qu’il prononça la prière :
Seigneur, Jésus-Christ, aie pitié de
moi, pécheur
, en regardant l’icône du Christ de
l’iconostase, il fut soudain envahi par une
immense lumière – douce et paisible cette
fois-ci –, et il vit le Christ vivant, qui
le regardait doucement et avec joie,
inondant tout son être d’un amour
qui transporta son esprit dans une
contemplation de Dieu dépassant
toute image. Il disait par la suite que
c’est dans le Saint-Esprit qu’il avait
alors connu, sans aucun doute, que
c’était le Seigneur Jésus-Christ lui-
même qui lui était apparu et lui avait
fait connaître sa grâce dans sa perfec
-
tion. Lorsque la vision se dissipa, son
âme resta altérée d’un tel amour de Dieu
qu’insatiablement, jour et nuit, son esprit se
tendait vers l’Aimé, en criant : « Mon âme languit après le Seigneur et je
le cherche avec des larmes. Comment pourrais-je ne pas te chercher ? Car
toi le premier tu m’as trouvé. Tu m’as donné de vivre de ton Saint-Esprit
et mon âme t’a aimé. »
Aussitôt après cette apparition du Seigneur, les démons reprirent leurs
offensives, au moyen cette fois des pensées d’orgueil. Il recevait parfois de
brèves consolations de la grâce, mais lorsque celle-ci se retirait et que les
démons passaient de nouveau à l’attaque, son âme était soumise à une
indescriptible souffrance. Pour garder cette grâce, il mena durant quinze
ans un combat ascétique, qui souvent dépassait les forces humaines. En
1896, il fut tonsuré moine du Petit Habit. Extérieurement sa vie semblait
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LE SYNAXAIRE
identique à celle de tous les autres moines, mais l’intensité de son combat
intérieur l’initiait peu à peu à la perfection des grands ascètes de jadis.
Au cours d’une de ces nuits de lutte contre les pensées, alors qu’un
démon était apparu devant l’icône du Christ, afin qu’il le vénérât, Silouane
appela le Seigneur à son secours. Et il entendit
le Christ lui répondre : « Les âmes orgueilleu
-
ses souffrent toujours des démons. » – « Quel
-
les doivent être mes pensées, Seigneur, pour
que mon âme trouve l’humilité ? » deman
-
da-t-il. – «
Tiens ton esprit en enfer, et ne déses-
père pas !
» lui répondit le Seigneur. Par cette
parole – transmise de manière prophétique à
notre génération – Dieu lui révélait que tout
effort ascétique doit tendre vers l’humilité du
Christ, qui a dit :
Apprenez de moi que je suis
doux et humble de cœur
(
Mt
11, 29), et que cette
humilité est la voie royale menant à la prière
pure et à l’impassibilité. Dès lors, la grâce de
Dieu habita de manière permanente en saint
Silouane, lui procurant la paix et la souveraine
maîtrise de tous les mouvements de l’âme. Il
disait que, dès qu’il laissait son esprit sortir du
feu de l’enfer, les pensées retrouvaient immé
-
diatement leur force. Avec ce don de l’humi
-
lité divine, le Christ remplit son cœur d’un amour ineffable pour tous
les hommes, pour l’Adam total, et c’est avec des larmes de feu qu’il priait
sans cesse pour tous – surtout pour les défunts – et qu’il enseignait que le
critère ultime de la connaissance de la vérité est l’amour des ennemis. Il
disait à ce propos : « Prier pour les hommes, c’est verser son sang. »
Peu après avoir reçu le Grand Habit (1911), dans son désir de prier
sans cesse, il demanda d’aller vivre au Vieux Roussikon, une dépendance
du monastère située dans la montagne, où demeuraient alors des ascètes
S. Silouane & P. Sophrony 1931
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LE SYNAXAIRE
rigoureux. Mais il y attrapa un « coup de froid » et, tout le reste de sa vie,
il souffrit de maux de tête qu’il considérait comme un châtiment à sa
désobéissance. Un an et demi plus tard, il fut rappelé au monastère pour
occuper la fonction d’économe. Il avait sous sa responsabilité plus de
deux cents ouvriers, mais il ne relâchait en rien sa vie ascétique et, loin
de s’affaiblir, sa prière gagna un surcroît d’ardeur. Le matin, il passait
dans les ateliers pour répartir les travaux, et il retournait ensuite dans sa
cellule, afin de prier avec larmes pour ces hommes, leurs familles et le
monde entier.
Cet humble moine athonite, qui vécut toute sa vie dans l’effacement,
le martyre de la prière pour le monde, légua à l’Église, tel un nouveau
prophète, le condensé de tout le message chrétien et la voie assurée pour
parvenir à la perfection. Il passa le reste de sa vie en soutenant le monde
par sa prière et en suppliant le Seigneur pour que tous les hommes le
connaissent par la grâce de son Esprit Saint. Ayant accompli sa course
ici-bas, il s’endormit en paix, le 24 (11) septembre 1938.
Par les prières de tes saints,
Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de nous.
Amen.
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LE SYNAXAIRE
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