Guide pour un accouchement naturel
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Est-que que vous vous êtes déjà demandée si vous pouvez décider où et surtout comment accoucher vos enfants ? Je reconnais qu’après avoir accouché deux enfants j’étais encore très convaincue que l’hôpital et la maternité étaient les seuls endroits où naissent les enfants. Cette affirmation, pour moi, entrait dans la catégorie : « l’herbe est verte », « les dents sont traitées par le dentiste ». Je dois avouer que pendant ma première grossesse – en Roumanie – j’ai lu tous les livres modernes que j’ai trouvés à propos de grossesse et accouchement, jusqu’au moment où – après trois ou quatre livres - les informations ont commencé à se répéter. Là j’ai tiré la conclusion que je m’étais assez documentée. Je suis sûre que je n’ai trouvé aucune information sur la possibilité d’accoucher ailleurs qu’à l’hôpital ou à la maternité, à l’exception des accouchements non planifiés, par exemple dans le taxi (toujours en route vers l’hôpital). D’ailleurs, je n’ai trouvé non plus des informations sur la possibilité d’accoucher naturellement, ce qui veut dire sans interventions médicales.
L’histoire de ce livre commence par un beau jour de printemps. J’étais enceinte avec mon troisième enfant et tout allait bien. J’avais, comme tout le monde, un médecin gynécologue-obstétricien qui me surveillait et je me préparais pour un troisième accouchement à la maternité…

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Publié le 02 décembre 2011
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Langue Français

Extrait

    
 
     Guide pour un accouchement naturel
Cristina Sbîrcea
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 Table de matières    Introduction ............................................................................................................................ 4 L’accouchement : à l’hôpital, à domicile ou à la « maison de naissances » ? ....................... 7 Pourquoi choisissent les femmes d’accoucher à l’hôpital? .................................................... 7 Grossesse à haut risque ...................................................................................................... 8 Présentation du bébé incompatible avec l’accouchement normal...................................... 9 Méthodes “douces” pour changer la position du fœtusdans l’utérus .......................... 10 La manque d’information sur la possibilité de choisir où accoucher............................... 11 La peur que l’organisme des femmes « ne sait plus » accoucher seul, sans aide de l’extérieur ......................................................................................................................... 11 L’ignorance en ce qui concerne la physiologie du travail et de l’accouchement............. 11 Statistiques internationales peu connues sur les accouchements planifiées à domicile ... 12 “La une” des journaux sur des accouchements non planifiés en dehors de l’hôpital....... 13 Le groupement, dans certaines statistiques, de tous les accouchements en dehors des hôpitaux ............................................................................................................................ 13 L’air dangereux, archaïque, des accouchements à domicile ............................................ 13 La peur des complications et urgences qui ne pourraient être traitées que dans un hôpital .......................................................................................................................................... 14 La manque d’information sur les procédures “usuelles” appliquées dans les hôpitaux, ainsi que sur leurs effets secondaires ............................................................................... 14 La majorité des médecins s’opposent à l’accouchement “naturel” .................................. 14 Les pressions de la part du personnel médical, de la famille et des amis ........................ 15 Aspects moins connus du travail et de l’accouchement ....................................................... 17 Le soutien physique et émotionnel pendant le travail et l’accouchement ........................ 17 Les aliments et les boissons pendant le travail................................................................. 18 Le deuxième stage du travail............................................................................................ 18 La durée du deuxième stage du travail ......................................................................... 20 La stagnation du travail dans le deuxième stage .......................................................... 20 Positions pendant le travail et l’accouchement ................................................................ 21 Le travail et/ou l’accouchement dans l’eau ...................................................................... 22 Les pertes de sang pendant l’accouchement .................................................................... 22 L’administration de médicaments pendant la grossesse, le travail et l’accouchement .... 24 Planifier un accouchement à domicile ............................................................................. 25 Planifier un accouchement à l’hôpital .............................................................................. 25 Interventions médicales usuelles pendant le travail et l’accouchement ............................... 27 Rasage de la zone pubienne (partiel ou total)................................................................... 27 Le lavement ...................................................................................................................... 27 Le toucher vaginal ............................................................................................................ 27 La surveillance du rythme cardiaque fœtal pendant le travail.......................................... 27 Les perfusions intraveineuses........................................................................................... 28 Le traitement de la douleur pendant le travail .................................................................. 29 L’anesthésie péridurale ................................................................................................ 29 L’intensité de la douleur et la satisfaction des mamans après l’accouchement ........... 30 L’amniotomie ................................................................................................................... 31 L’injection d’ocytocine .................................................................................................... 31 Les efforts de poussée dans le deuxième stage du travail ................................................ 32 L’épisiotomie et les ruptures de périnée........................................................................... 34
 
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L’opération “césarienne”................................................................................................. 35 L’injection intramusculaire d’ocytocine immédiatement après l’accouchement............. 36 Le clampage du cordon ombilical .................................................................................... 37 Interventions médicales liées à l’expulsion du placenta .................................................. 38 La révision utérine........................................................................................................ 39 Les interventions médicales sur le nouveau-né immédiatement après l’accouchement .. 39 La vérification de la perméabilité de l’anus ................................................................. 40 La vérification de la perméabilité de l’œsophage ........................................................ 40 L’aspiration des sécrétions des voies respiratoires ...................................................... 40 L’administration d’antibiotiques dans les yeux ........................................................... 40 La vitamine K............................................................................................................... 41 Les tests sur le nouveau-né........................................................................................... 41 L’alimentation du nouveau-né ............................................................................................. 41 L’allaitement .................................................................................................................... 41 L’alimentation avec du lait en poudre « humanisé » pour les nouveau-nés..................... 43 Effets secondaires de l’alimentation du nouveau-né avec du lait en poudre ”humanisé” ...................................................................................................................................... 44 La vitamine D pour les nouveau-nés et enfants ............................................................... 45 Détails importants – que je n’ai pas trouvé dans les livres .................................................. 46 Petit dictionnaire .................................................................................................................. 48 Nullipare........................................................................................................................... 48 Primipare .......................................................................................................................... 48 Multipare .......................................................................................................................... 48 Grossesse multiple............................................................................................................ 48 Dystocie............................................................................................................................ 48 Le premier stage du travail............................................................................................... 48 Le deuxième stage du travail............................................................................................ 49 Le troisième stage du travail ............................................................................................ 49 Col utérin.......................................................................................................................... 49 OMS ................................................................................................................................. 49 Diabète gestationnel ......................................................................................................... 49 Doula ................................................................................................................................ 50 L’ocytocine....................................................................................................................... 50 Bibliographie ........................................................................................................................ 51 D’autres sources d’information sur Internet......................................................................... 51
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  Introduction  Est-que que vous vous êtes déjà demandée si vous pouvez décider où et surtout comment accoucher vos enfants ? Je reconnais qu’après avoir accouché deux enfants j’étais encore très convaincue que l’hôpital et la maternité étaient les seuls endroits où naissent les enfants. Cette affirmation, pour moi, entrait dans la catégorie : « l’herbe est verte », « les dents sont traitées par le dentiste ». Je dois avouer que pendant ma première grossesse – en Roumanie – j’ai lu tous les livres modernes que j’ai trouvés à propos de grossesse et accouchement, jusqu’au moment où – après trois ou quatre livres - les informations ont commencé à se répéter. Là j’ai tiré la conclusion que je m’étais assez documentée. Je suis sûre que je n’ai trouvé aucune information sur la possibilité d’accoucher ailleurs qu’à l’hôpital ou à la maternité, à l’exception des accouchements non planifiés, par exemple dans le taxi (toujours en route vers l’hôpital). D’ailleurs, je n’ai trouvé non plus des informations sur la possibilité d’accoucher naturellement, ce qui veut dire sans interventions médicales. L’histoire de ce livre commence par un beau jour de printemps. J’étais enceinte avec mon troisième enfant et tout allait bien. J’avais, comme tout le monde, un médecin gynécologue-obstétricien qui me surveillait et je me préparais pour un troisième accouchement à la maternité. Ce jour-là j’ai commencé une recherche sur Internet (eh oui, entre temps l’Internet est apparu avec des informations sur n’importe quoi). Je cherchais en principe des informations sur les résultats d’une analyse médicale. Tout en cherchant des informations, en sautant d’une page à l’autre, j’ai commencé à avoir d’autres idées de recherche plus générales, par exemple des problèmes liés à la grossesse et à l’accouchement. Pourquoi les problèmes? Parce que je connaissais déjà les détails d’une grossesse normale (de genre : pendant la semaine X se développent les organes Y et Z tandis que le fœtus a le poids P). La prochaine chose dont je me souviens est que j’ai trouvé une page Internet où une mère (des Etats Unis) décrivait comment elle a accouché à domicile. En plus elle disait qu’il est dangereux d’accoucher à l’hôpital et que le monde ne comprend pas ce danger. Je me souviens que j’ai eu alors quelques brèves pensées sur les choses étranges qui existent dans ce monde, sur les “illuminés” et sur le proverbe « Dans un pays tellement grand que les Etats Unis on peut trouver 50 exemples sur n’importe quoi ». J’ai trouvé plusieurs récits d’autres femmes qui ont accouché à domicile (l’une même dans la cour, sous un arbre) et je suis restée sous l’impression d’un groupe de guérilla, clandestin et subversif. Ce jour-là a commencé un enchaînement d’événements dont l’effet a été que j’ai accouché mon troisième enfant à domicile, avec l’aide d’une sage-femme. Je veux être très claire : je n’ai rien contre l’accouchement à l’hôpital ou à la maternité. Par exemple la maternité de Hvidovre (Copenhague, Danemark), je m’en souviendrai toujours avec joie. C’est là où j’ai accouché la deuxième fois et si j’avais encore habité au Danemark pendant la troisième grossesse, j’aurais probablement accouché de nouveau dans cette maternité, sans aucune retenue. Ce qui me dérange c’est les interventions médicales inutiles, controversées ou même nuisibles qui sont pratiquées couramment dans la plupart des hôpitaux et maternités. Dans une maternité idéale on devrait partir du principe que pendant le déroulement normal du travail et de l’accouchement il n’y aurait presque aucune intervention à faire. En fait, les statistiques internationales révèlent qu’au moins 80% des accouchements sont « à faible risque », ce qui se traduit par normaux ou sans problèmes (et sans la nécessité des interventions extérieures). Certaines statistiques montent même jusqu’à 90%. Dans la
 
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maternité idéale, dans ces 80-90% des cas les femmes devraient être libres pendant le travail. Elles devraient avoir le droit de manger et de boire. De changer de position : debout, à genoux, à quatre pattes ou dans les bras du partenaire. De se promener. D’aller aux toilettes, de prendre une douche ou un bain. De faire du bruit (gémir, pleurer, crier). De pousser quand elles ressentent le besoin. Après l’accouchement la maman devrait prendre l’enfant dans ses bras (peau sur peau) et rester yeux dans les yeux avec le bébé autant qu’elle le souhaite. Le départ de cette maternité idéale vers la maison devrait être possible à partir du jour même de l’accouchement, si la maman le désire et s’il n’y a pas de problèmes médicaux. Entre parenthèses, c’est ce que j’ai fait quelques heures après mon deuxième accouchement. Les médecins n’ont rien à faire pendant un accouchement normal. La sage-femme devrait être le seul personnage “étranger” présent pendant le travail et l’accouchement. Les quelques interventions de la sage-femme pendant le travail seraient d’assurer la chaleur dans la pièce (25-28 degrés), le soutien émotionnel et la surveillance périodique du rythme cardiaque de l’enfant. Pendant l’expulsion elle devrait soutenir l’enfant qui sort. Est-ce que vous avez la même impression que moi, que plusieurs « détails » manquent du tableau ? Les plus connus sont le toucher vaginal périodique (pour vérifier la dilatation du col utérin), la position classique d’accouchement dite « gynécologique » : allongée sur le dos et avec les jambes dans les étriers, le refrain “poussez, poussez”, le clampage du cordon ombilical immédiatement après l’accouchement et sa coupure après quelques instants. N’oublions pas les vagues d’inconnus (médecins, infirmières, étudiants en médecine) qui, au passage, regardent ou pratiquent eux aussi des touchers vaginaux d’entraînement. Il y a encore d’autres interventions - dont vous n’avez peut-être jamais entendu parler - comme le lavement, les perfusions, l’anesthésie péridurale, la monitorisation fœtale périodique ou continue, la stimulation des contractions par des injections intraveineuses (l’ocytocine), l’amniotomie, l’injection – encore une fois – d’octyocine après l’accouchement (ou même pendant l’expulsion, quand apparaissent les épaules de l’enfant), l’épisiotomie. Pour le nouveau-né : l’aspiration des voies respiratoires, l’introduction de bâtonnets dans l’anus et dans l’œsophage pour vérifier leur perméabilité, des antibiotiques dans les yeux et une injection avec la vitamine K. Toute la liste d’interventions dessus est appliquée aux accouchements sans problèmes, normaux, si on peut encore les appeler « normaux » après tant d’interventions. Si la liste vous paraît longue, sachez qu’elle est malheureusement loin d’être complète. La plupart de ces interventions sont justifiées dans les yeux du personnel médical. Pourquoi ? Parce que l’intérêt du personnel médical est d'avoir moins d’heures travaillées pendant la nuit et pour cela il faut que la majorité des accouchements aient lieu pendant la journée, éventuellement planifiés – par déclenchement ou césarienne. Les femmes qui accouchent se vont attribuer un intervalle maximal de temps dans la salle d’accouchement, ce qui peut avoir comme effet l’accélération de l’accouchement par l’extraction instrumentale de l’enfant. Pour que le personnel médical qui fait les consultations ait une position plus commode, la position de la femme pendant l’accouchement doit être allongée sur le dos et avec les jambes bien écartées. Ce n’est pas mal en principe d’essayer de ”standardiser” les accouchements. Mais le problème est qu’il y a trop d’exceptions à ces standards. Les femmes ne sont pas toutes pareilles. La plupart des accouchements ont lieu pendant la nuit. Tous les travails ne peuvent pas être encadrés dans le même intervalle de temps. Le placenta n’est pas toujours expulsé avant la limite de temps préétablie par l’hôpital. En plus, la position allongée sur le dos et avec les jambes écartées n’est favorable ni à l’avancement de la tête de l’enfant, ni à l’efficacité des contractions. Les problèmes apparaissent au moment où les interventions médicales sont faites non pour le bien de la maman et de l’enfant, mais uniquement par la commodité – ou la peur - du personnel médical, avec des effets négatifs pour la maman et l’enfant.
 
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Le médecin Michael Rosenthal dit que « la première intervention dans l'accouchement naturel est celle que la femme commet elle-même en franchissant la porte de sa maison. C'est de cette intervention de laquelle les autres découlent. » (page internet http://portail.naissance.asso.fr/docs/poussee.htm) . Une question naturelle qui se pose est pourquoi il y a une différence si marquée entre l’accouchement « naturel » et celui médicalisé des maternités et hôpitaux. Dans le cas d’un accouchement normal la femme n’a besoin d’aucun médecin. Une explication serait que l’hôpital est conçu pour accueillir des malades, pas des gens en bonne santé. Les médecins sont préparés – professionnellement et psychiquement – pour traiter des maladies et des urgences, pour voir le potentiel danger dans n’importe quelle situation et pour prévenir ce potentiel danger par tous les moyens disponibles. Les médecins voient dans chaque femme en travail une « patiente », tandis que le travail et l’accouchement sont regardés comme des processus imparfaits et dangereux que la médecine est appelée à contrôler et à standardiser. Les médecins et le personnel médical ne sont pas payés pour rester tranquilles et regarder, pendant que la femme « accouche seule ». Même si aucune intervention n’est nécessaire, le médecin étant présent se sent obligé d’agir pour contrôler la situation, pour prévenir quelque chose ou tout simplement pour justifier sa présence. Les 10% des cas où l’accouchement pose vraiment des problèmes (certains soutiennent que le pourcentage est même plus bas) servent comme paravent aux médecins pour traiter les autres 90% des femmes dans le même mode médicalisé, en ”attendant une catastrophe”. En général, pour un médecin obstétricien le plus important est le résultat médical de l’accouchement, plus précisément que la mère et l’enfant survivent et qu’ils aient le moins possible de problèmes médicaux immédiatement après l’accouchement. C’est probable que ces aspects sont les seuls qui restent dans « le dossier » du médecin après la « fermeture du cas » qui est un accouchement. Ce qui n’entre pas dans la liste de priorités du médecin est l’aspect psychique de l’accouchement, les attentes et les besoins de la femme en travail, le respect et la tendresse pour l’enfant qui naît et pour sa mère. Les médecins obstétriciens ne sont ni des psychanalystes ni des nounous, ils n’ont aucune préparation médicale en ce qui concerne l’aspect psychique de l’accouchement et à vrai dire ce n’est pas leur problème. Le travail de ces médecins devrait être lié uniquement aux cas vraiment problématiques, en laissant les sages-femmes s’occuper des accouchements normaux – au domicile des mamans ou dans les maisons d’accouchement. Le résultat serait que les maternités ne seraient plus débordées avec des accouchements normaux et les cas problématiques pourraient être traités avec plus d’attention.   
 
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L’accouchement : à l’hôpital, à domicile ou à la « maison de naissances » ?  Ce livre n’est pas un plaidoyer pour les accouchements au domicile. Il se veut un signal d’alarme sur les interventions médicales pendant le travail et l’accouchement, certaines inutiles, d’autres carrément nocives pour la mère et le fœtus. Le but de ce livre est d’attirer l’attention des mamans et des futures mamans sur certains dangers sous-estimés ou trop peu connus de ces interventions médicales qui sont évitables. Plus encore, ce livre se veut une aide pour les futurs mamans qui souhaitent vivre cette expérience – de devenir mère – dans la manière la plus plaisante et facile possible, intégrant harmonieusement le côté humain de cette expérience et le long et difficile effort qui attend chaque femme qui se prépare d’accoucher. Dans la plupart des pays “civilisés”, l’accouchement à l’hôpital, la clinique ou la maternité représente la norme, tandis que l’accouchement à domicile est devenu un phénomène très rare là où il n’est pas totalement interdit. L’exception est le système obstétrique aux Pays-Bas, où 30% des femmes accouchent à domicile et 20% dans les maisons de naissance. Toutefois, dans ces pays il y a un petit nombre de femmes qui décident d’accoucher à domicile, étant mécontentes des méthodes pratiquées dans les maternités. Ces femmes sont accompagnées par des sages-femmes qualifiées, la plupart desquelles sont également mécontentes des méthodes pratiquées dans les maternités. Dans certains cas, ces femmes et les sages-femmes qui les accompagnent entrent en conflit avec le système médical officiel. Les femmes qui accouchent à l’hôpital sont agressées par plusieurs facteurs extérieurs : les interventions de routine, dont la plupart ne sont pas connues par la femme en avance ; la présence des personnes inconnues qui l’entourent ou la consultent ; le fait d’être laissée seule pendant le travail. Le stress peut entraver le déroulement du travail et de l’accouchement, ayant comme effet leur prolongement et entraînant, dans les accouchements médicalisés, une ”cascade dinterventions”. Au conratire, les femmes qui accouchent à domicile se sentent plus en sécurité et l’accouchement se déroule beaucoup plus naturellement. La sage-femme qui les accompagne a une liste très réduite d’interventions médicales qu’elle applique plus rarement qu’à l’hôpital. Le désavantage est que l’accouchement au domicile implique la responsabilisation de la mère et en conséquence c’est une option trop dure – psychiquement – pour la pluaprt des femmes. Une version intermédiaire est la « maison de naissances ». Il s’agit d’un établissement médical, placé à proximité d’une maternité. Ici les femmes peuvent accoucher accompagnées uniquement par des sages-femmes, dans un environnement très peu médicalisé, beaucoup plus plaisant et proche de la notion de « chez soi ». Dans les cas où des complications interviennent pendant le travail ou l’accouchement, le transport à l’hôpital peut se faire rapidement et facilement. Le désavantage, si on peut l’appeler ainsi, est que ces « maisons de naissance » ont des difficultés à trouver leur place dans le paysage médical et qu’il est possible qu’elles n’existent pas encore là où vous habitez.   Pourquoi choisissent les femmes d’accoucher à l’hôpital?  D’abord un petit avertissement : il y a et il y aura encore des femmes qui ont des accouchements non planifiés en dehors des maternités, sans aucun rapport avec leurs plans d’accouchement faits en avance. Les raisons sont diverses et tiennent d’habitude à des empêchements en route vers l’hôpital ou à la rapidité de déroulement du travail. Si vous êtes
 
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enceinte, vous encourez un risque - très faible d’ailleurs - d’accoucher seule ou sans personnel  médical près de vous. La plupart des femmes préfèrent ne pas penser à cette variante extrême (« cela ne peut pas m’arriver »). Mais dans l’éventualité théorique de se retrouver dans cette situation, une précaution importante est de vous informer sur ce qui se passe pendant le travail, l’accouchement et immédiatement après, au moins pour savoir ce que vous auriez à faire dans le cas d’un accouchement normal ou en cas de certaines petites complications.  Après des recherches, j’ai trouvé plusieurs raisons pour lesquelles les femmes accouchent dans les maternités et les hôpitaux : - La manque d’information sur la possibilité de choisir où accoucher - La grossesse à haut risque - Présentation du bébé incompatible avec l’accouchement normal (par exemple transversalement) - La manque d’information sur la physiologie du travail et de l’accouchement - La peur que l’organisme « ne sait plus » accoucher seul, sans aide de l’extérieur - Statistiques internationales peu connues sur les accouchements planifiés à domicile “La une” des journaux sur des accouchements non planifiés en dehors de l’hôpital  -- Le groupement, dans certaines statistiques alarmistes, de tous les accouchements en dehors des hôpitaux : des adolescentes qui accouchent en cachette, des femmes qui accouchent trop rapidement en route vers l’hôpital, accouchements non-planifiées à domicile (accouchements prématurés inclus) - L’air dangereux, archaïque, des accouchements à domicile - La peur des complications et urgences qui ne pourraient être traitées que dans un hôpital - La manque d’information sur les procédures “usuelles” appliquées dans les hôpitaux, ainsi que sur leurs effets secondaires - La majorité des médecins qui s’opposent à l’accouchement “naturel” - Les pressions de la part du personnel médical, de la famille et des amis  Grossesse à haut risque  Dans cette situation c’est normal que la femme s’appuie sur un spécialiste qui peut l’aider en cas de risques réels (maladies graves de la maman ou du fœtus par exemple). J’ai toutefois un commentaire : des fois le médecin effraie la femme en invoquant des raisons douteuses (« vous êtes anémique », « vous avez le bassin trop étroit ») ou floues (« c’est votre premier enfant et vous ne savez pas quels problèmes peuvent apparaître pendant l’accouchement ») pour la convaincre qu’elle a une grossesse à haut risque. Parfois le médecin vous « informe » sur ces problèmes peu de temps avant l’accouchement, quand vous êtes plus vulnérable. A mon avis, certains des médecins invoqués dessus essaient de « forcer la main » de leur patiente et ne sont pas très honnêtes en faisant cela. N’oubliez jamais que les médecins sont humains et qu’ils ont eux aussi des peurs et des préjugés. Ils n’ont peut-être pas eu le temps de s’informer sur les recherches récentes dans leur domaine. Ils préfèrent faire trop que pas assez pour leurs patients/patientes. Ils peuvent même avoir tort des fois, aux frais des patients. Pesez bien chacune de leurs affirmations, pensez-y bien (eh oui, nous les femmes avons gagné le droit de penser toutes seules), éventuellement demandez l’opinion d’un deuxième, même troisième médecin, ou bien utilisez la « base de données planétaire » de l’Internet pour des informations supplémentaires. Vous avez le droit d’avoir une opinion différente de celle de votre médecin.
 
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Au dernier recours, saviez-vous que vous avez le droit légal de refuser des traitements médicaux ? En plus, le personnel médical est obligé par la loi de vous expliquer, avant de vous appliquer un traitement, les raisons pour l’appliquer et ses effets secondaires.  Présentation du bébé incompatible avec l’accouchement normal « La présentation » est la partie du corps de l’enfant qui se présente dans l’utérus vers l’ouverture du col, et qui sortira la première pendant l’accouchement. Pour un accouchement normal, la présentation idéale du fœtus est « occipitale antérieure ». En traduction cela veut dire « la tête en bas, penchée légèrement vers la poitrine, visage vers le dos de la maman ». Cette présentation est la plus commune, elle étant d’ailleurs un facteur important dans la définition d’une grossesse normale, sans problèmes. Il y a, assez rarement, des présentations incompatibles avec un accouchement naturel. Un exemple est la position transversale, où l’enfant « présente » d’habitude une épaule. Dans ce cas une césarienne s’impose. D’autres présentations sont plus ou moins difficiles mais permettent toutefois un accouchement normal (par voie basse) : - Occipitale postérieure : toujours la tête en bas, mais le visage vers le ventre de la maman. Dans ce cas l’accouchement est plus long et très douloureux, avec des douleurs spécifiques dans la zone des reins.  La présentation pelvienne : cela veut dire que les fesses de l’enfant naissent les -premières. - D’autres présentations de l’enfant avec la tête en bas, mais penchée en arrière ou présentant une oreille au lieu du sommet de la tête. - Une présentation moins habituelle, quand une main de l’enfant sort la première, suivie par la tête (comme la Statue de la Liberté). Le problème ici est que la main et la tête nécessitent une dilatation plus grande du vagin et du périnée que la tête seule, ce qui peut mener à des ruptures. - La procidence de cordon veut dire la descente du cordon ombilical avant l’enfant. Elle intervient très rarement, dans 0,2-0,6% des accouchements. Elle peut être très dangereuse pour le fœtus à cause de la compression du cordon ombilical, ce qui réduit l’oxygénation du fœtus. La césarienne est recommandée dans la plupart des cas (à l’exception des multipares si la dilatation est complète et si la tête de l’enfant est bien engagée). Attention : la procidence de cordon peut être déclenchée par une amniotomie (la rupture de la membrane amniotique par le personnel médical). - La circulaire de cordon : c’est l’enroulement du cordon ombilical autour du cou de l’enfant. Elle peut être observée par exemple dans une écographie à la fin de la grossesse. J’ai une observation : le cordon ombilical est en même temps très flexible et très résistent aux pressions, de telle manière que son enroulement autour du cou de l’enfant ne présente à priori aucun problème pendant la grossesse. Toutefois, pendant l’accouchement c’est possible que le cou et/ou le cordon soient pressés, la conséquence étant une irrigation déficitaire du cerveau de l’enfant avec du sang. Dans l’expérience des sages-femmes, ce phénomène apparaît périodiquement pendant les accouchements à domicile. En général, quand c’est possible, la sage-femme déroule le cordon autour du cou de l’enfant au moment où elle l’observe (après la sortie de la tête). Si le cordon et enroulé trop étroitement alors la sage-femme coupe le cordon à ce moment. Entre parenthèses : mon troisième enfant est né avec le cordon enroulé autour du cou et la sage-femme a déroule le cordon sans le couper.  
 
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Méthodes “douces” pour changer la position du fœtusdans l’utérus Il y a quelques méthodes qui peuvent être efficaces (malheureusement leurs effets ne sont pas garantis 100%) pour « convaincre » le bébé de se placer dans une position plus favorable en vue d’un accouchement naturel. Ces méthodes peuvent être appliquées dans les dernières semaines de grossesse (6 pour les primaires et 3 pour les multipares). L’avantage de ces mouvements est qu’elles n’ont pas de contre-indications et d’effets secondaires, ce qui n’est pas le cas pour la césarienne qui est l’alternative. Les mouvements présentés plus bas doivent être exécutés assez souvent chaque jour et la mère doit être persévérante pour obtenir l’effet souhaité. Cela peut prendre deux jours pour que l’enfant se place dans la bonne position, si la mère fait des efforts sérieux. Si vous essayez de temps en temps cinq minutes alors les chances de réussite sont minces. Il est possible toutefois que l’enfant ne tourne pas, même si la maman fait tous ces mouvements. Il est également possible, après un tournement de l’enfant dans la bonne position, que l’enfant revienne dans la position antérieure défavorable. Dans ce cas tout ce que vous pouvez faire est de répéter les mouvements décrits plus bas. Au moment où l’enfant est bien positionné, pour favoriser l’engagement de sa tête, essayez une sorte de génuflexion, le dos droit, les genoux et les pieds écartés (la position classique recommandée pour soulever des objets lourds du sol). Dans les cas de présentationsoccipitales postérieures: d’abord évitez de vous allonger sur le dos, de dormir allongée sur le dos, d’utiliser des positions partiellement allongées sur le dos (canapés confortables, le dossier du siège de voiture), de rester avec les jambes croisées. Toutes ces positions favorisent, ensemble avec la sédentarité, la position respective du fœtus, c’est à dire qu’elle devient la plus confortable pour le fœtus. Si, si, les enfants ont déjà des préférences même avant la naissance, en l’occurrence liées à l’espace dont ils disposent dans l’utérus. Ce que vous pouvez faire : une méthode est de vous mettre à quatre pattes et en cette position de balancer vos hanches en avant, en arrière, vers la gauche et vers la droite, de courber la colonne comme un chat, enfin, des exercices habituels pour des femmes enceintes. L’effet est que la gravitation stimule l’enfant de se tourner avec les fesses en bas, vers l’ombilic de la maman (cette position devient la plus confortable pour le fœtus). Si la tête de l’enfant est déjà engagée, il devient plus difficile pour lui de tourner. Dans ce cas vous pouvez aider le bébé en vous mettant toujours à quatre pattes, mais en baissant la tête et les épaules et en haussant les fesses tant que vous pouvez. Ainsi vous soulagerez la pression sur la tête de l’enfant. Une autre variante est de nager dans une piscine, uniquement sur le ventre, en évitant de préférence l’écartement latéral des jambes, parce que cette position favorise l’engagement de la tête de l’enfant. Une fois l’enfant placé dans la bonne position, il vous est par contre recommandé de nager ainsi pour le « convaincre » de descendre et d’engager sa tête.  Dans les cas de présentation transversale: essayez d’utiliser un pantalon élastique et étroit (enfin, étroit pour votre taille à ce moment). Portez ce pantalon quelques heures par jour, plusieurs jours d’affilée. La sensation ne sera pas plaisante pour vous, mais l’avantage est que l’enfant aura lui aussi une sensation désagréable et essaiera de trouver une position plus confortable. Dans cette situation, la plus confortable position pour le fœtus sera celle avec la tête en bas.  Il existe également une méthode médicale appelée « positionnement externe », où un cadre médical essaie de changer la position du fœtus par une manœuvre manuelle exécutée sur votre ventre. Pour plus de détails vous pouvez parler à votre médecin ou votre sage-femme.  
 
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La manque d’information sur la possibilité de choisir où accoucher Je reconnais que pendant mes deux premières grossesses je n’ai jamais entendu de la possibilité d’accoucher chez moi ou dans une « maison de naissances », du moins les médecins et sages-femmes rencontrés en Roumanie et au Danemark ne m’ont pas présenté ces possibilités. Je suppose qu’ils sont si discrets parce qu’ils n’ont rien à gagner en me présentant la « concurrence ». Je rêve d’un monde idéal où le médecin dira à la femme enceinte : « Madame, vous êtes en bonne santé et vous n’avez besoin d’aucune aide médicale pour accoucher. C’est un processus naturel, votre organisme sait bien ce qu’il a à faire. Vous pouvez choisir où accoucher : chez vous ou ici. Si vous le désirez, notre hôpital vous reste à disposition pour accoucher, mais notre personnel médical n’interviendra que dans certaines situations graves. C’est vous qui accoucherez, nous ne le ferons pas à votre place ».  La peur que l’organisme des femmes « ne sait plus » accoucher seul, sans aide de l’extérieur Une longue parenthèse : qu’est-ce que vous savez, par exemple, sur le déroulement de la digestion ? Comment se forment les selles, comment l’organisme nous envoie le signal qu’il est préparé à les éliminer, quels muscles se mettent en fonction, quels sphincters se relâchent ? Je sais que le sujet est étrange, mais au final (comme dans les policiers), vous verrez la liaison avec le reste de ce livre. Ce que sait tout le monde est qu’il s’agit d’un processus naturel, qui d’habitude va de soi. Personne ne s’y intéresse de plus près, en dehors de certaines maladies. On peut intervenir si on veut s’abstenir d’aller aux toilettes, ou on peut aider le processus en cours de déroulement. Si nous avons des problèmes liés à l’appareil digestif alors nous allons voir un médecin qui nous aidera, mais en général tout le monde va aux toilettes avec le „préjugé“ que tout ira bien.Après toutes les évolutions du dernier siècle dans la médecine, les gens agissent encore comme pendant la préhistoire, ce qui veut dire qu’au moment où ils sentent le besoin ils vont aux toilettes et cela sans aucune aide extérieure. Ce qui a changé est le confort associé à ce processus, mais pas la capacité de notre organisme de se débrouiller seul. Fin de parenthèse. Il y a quelques ressemblances entre la digestion, la grossesse, le travail et l’accouchement. Tous ces processus sont naturels, se passent à peu près pareil que dans la préhistoire, et notre organisme « est programmé » pour se débrouiller seul dans ces situations. C’est vrai que la fréquence d’apparition de ces processus – grossesse, accouchement – est très faible par rapport au processus de digestion, mais cela ne veut pas dire que la grossesse, le travail ou l’accouchement sont des processus dangereux en soi. Personne ne nous apprend à déféquer et de même personne ne nous apprend à accoucher. Il s’agit de capacités innées de l’organisme et, plus encore, de processus en grande partie involontaires. Dans les cas normaux les interventions extérieures auraient comme unique justification d’accroître le confort, à condition de ne pas avoir des effets nocifs.   L’ignorance en ce qui concerne la physiologie du travail et de l’accouchement Pour revenir à la parenthèse d’avant (avec les toilettes), vous savez que le processus d’aller aux toilettes est assez intime. D’habitude les gens préfèrent être seuls dans ces moments, dans un endroit isolé, tranquille et où ils se sentent en sécurité. Les interventions extérieures peuvent déranger le déroulement de ce processus jusqu’à l‘inhiber totalement.
 
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