Ecrire de la science fiction
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Techniques d'écriture pour un roman de science fiction
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| Publié par | mediter |
| Publié le | 29 février 2012 |
| Nombre de lectures | 3 157 |
| Langue | Français |
Extrait
ECRIRE DE LA SCIENCE FICTION
INTRODUCTION Préambule : Le but de cette fiche pratique est de proposer différentes pistes pour l’écrivant concernant les thèmes de la science-fiction, les personnages spécifiques au genre. Cette fiche doit permettre de situer dans quelle mouvance l’on décide de positionner son manuscrit. Car voilà, la SF est loin de se résumer à quelques histoires d’extra-terrestres ou de soucoupes volantes. Elle définit un genre très particulier, soumis à ses propres lois, avec ces auteurs et ces lecteurs souvent complètement assujettis à elle, tant elle passionne et nous conquiert. Souvent reléguée à un genre dit mineure, qualifiée de « paralittérature », elle fait souvent encore office de lecture « de loisir » par opposition à la « vraie littérature » qui monopoliserait quant à elle, des vrais auteurs dignes de ce nom… Malgré cette discrimination toute littéraire, le genre de la SF a rapidement produit ses propres maîtres et ses propres auteurs de génie. À y regarder d’un peu plus près, ce véritable monde parallèle de l’imaginaire est bien plus complexe que l’on croit. Bien sûr, comme tout travail sur l’écrit de l’imaginaire et de fiction, la SF n’échappe pas aux mêmes techniques d’écriture, sur la composition dramatique, la construction des personnages, le montage des dialogues, etc. Mais elle a aussi ses spécificités qu’il est bon d’étudier afin de produire des textes dignes d’elle. Comment la dramaturgie s’articule dans un récit de SF ? Qu’est-ce que l’auteur peut y trouver, prouver, pour quelles finalités… autant de questions que l’écrivant se pose. Attention , cette fiche pratique suppose que vous maîtrisiez déjà les techniques d’écriture de base (voir fiches pratiques précédentes) concernant la construction des personnages, la dramaturgie, les temps de la narration… Ici, ne seront traitées que les spécificités propres au genre SF. Alors, c’est parti ! On n’attend plus que vous dans le vaisseau spatial…
Petit essai de définition : Il ne n’agit pas ici de faire un essai sur l’émergence du genre. Sachez simplement que le terme de SF a été inventé aux USA en 1929 par Hugo GERNSBACK, directeur de la revue Amazing.
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Traditionnellement, on fait remonter le genre à deux ouvrages de Cyrano de Bergerac (vous pourrez vous mousser auprès des copains en leur affirmant ça !) · « Histoire comique des Etats et Empires de la Lune» 1657 · « Histoire comique des Etats et Empires du Soleil » 1662 Au 19e e siècle : deux romans attachés au fantastique démontrent aussi une logique que l’on peut largement attribuer au genre de la science fiction : · « Frankenstein »de Mary Shelley 1817 · « Jekyll et Mr Hyde »de Robert L. Stevenson 1886. En France, Jules Verne publie en 1865 : « De la Terre à la Lune. » Citons encore les romans d’Herbert George Wells : « La machine à explorer le temps » 1895, « L’île du Docteur Moreau »1896, « L’homme invisible » en 1897, « La Guerre des mondes » en 1897. Si vous avez déjà lu tous ces « classiques », vous êtes déjà bien tombés dans la « marmite » SF. Depuis ces origines, la SF est souvent complètement assimilée aux récits d’anticipation, ce qui est dommage, car le genre ouvre des perspectives autrement plus importantes qu’une simple exploration de l’avenir.
La SF est avant tout écrit de fiction Ecrire de la SF c’est « l’occasion d’une remise en cause du monde empirique ou culturel du lecteur » « L’empire du pseudo. Modernités de la science-fiction » Richard Saint Gelais p. 19
Elle permet de regarder notre présent à travers l’analyse d’un monde projeté dans un avenir probable. L’Auteur de SF puise donc son inspiration, tout comme n’importe quel romancier de fiction, dans une analyse permanente de notre société. Dans le monde d’aujourd’hui, il existe déjà les germes de tous les problèmes à venir, mais aussi toutes les problématiques et interrogations éthiques permanentes vis-à-vis de notre morale individuelle et collective. Deux grandes directions se dessinent : · Une SF « populaire », qui flirte d’ailleurs souvent avec le cinéma. Dans ce cas, vous vous orientez vers des personnages typiques comme les robots, les extra-terrestres de tout poil avec fusées, etc. · Une SF plus « sociologique » qui vise à comprendre le monde de notre temps et de son devenir.
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LA CREATION DES MONDES IMAGINAIRES
La création de mondes futuristes tient d’une véritable démarche ethnologique de la part de l’auteur. Au début de la SF , les auteurs avaient une obligation presque « didactique » pour expliquer ces nouveaux mondes. Ainsi, la SF a créé sa propre xénoencyclopédie » que les amateurs ont rapidement assimilé à ce point, « qu’aujourd’hui, il deviendrait lourd d’expliquer dans son récit ce qu’est un pistolet laser. Cependant, si l’auteur créé un monde très personnel, très éloigné du monde du lecteur, il lui faudra introduire avec finesse dans son récit, quelques nécessaires explications introduites, car il faut absolument éviter que le lecteur ne décroche de l’histoire pour cause d’incompréhension. En effet, il est logique de penser que dans un futur très proche, les distorsions avec le présent seront faibles, tandis qu’un monde imaginaire situé dans un avenir très lointain, peut prendre une description très franchement exotique perturbant les repères habituels du lecteur. Il ne faut donc pas oublier, quelque soit le monde imaginaire que vous créez, que vos personnages doivent pouvoir y vivre de façon plausible. En d’autres termes, la SF n’échappe pas à la première loi de l’écriture fictionnelle : la nécessaire vraissemblance du récit. On peut donc immerger son lecteur dans les mondes les plus étranges qui soient. Mais sur le plan de la narration, cet univers d’immersion est l’univers de référence de vos personnages et à ce titre, cet univers est leur environnement ordinaire . C’est une véritable difficulté de rendre dans l’écriture la description de votre monde inventé comme une réalité de « fiction » aussi plausible que le monde réel dans lequel évolue le lecteur quant à lui. Pour créer votre univers SF, n’oubliez pas qu’il doit se constituer : · D’une réalité physique : géographique, biologique, etc. · D’une réalité culturelle : celle d’un peuple, d’un individu mais toujours en rapport avec la société à laquelle ils appartiennent. o Système de valeurs o Conception du monde o Religion o Passé historique à leur créer, etc.
A ttention : il ne s’agit pas non plus de « poser » votre décor de façon descriptive pendant plus de 20 pages d’affilé !!!! Comme dans toute implantation de décor dans une fiction, il faut que votre lecteur découvre petit à petit, au cours du déroulement de l’histoire, telle ou telle information. Le rythme de votre écriture doit rester le plus possible dynamique.
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Exemple : Votre peuple de gentils extra-terrestres a l’habitude de dévorer les explorateurs inconnus. Vos cosmonautes auront l’explication de cette charmante coutume quand ils passeront à la casserole ionique, ce qui donnera une certaine forme de couleur « locale » à votre histoire….
Quelques astuces pour créer votre monde imaginaire : « … l’imaginaire mis en scène est la reconstruction minutieuse d’une réalité à partir d’éléments préexistants et d’un raisonnement logique » « Ecrire de la science-fiction » David Sicé - p. 2 · L’altération de l’univers connu : transformer ce qui existe en quelque chose qui n’existe pas ou qui n’existe pas encore. On peut : o Déguiser l’objet (pistolet laser) o Transposer : imiter des objets existants mais en changeant leurs attributs. Exemple : un paquebot devient un vaisseau spatial pour faire des croisières intersidérales. o Recomposer : création de nouveaux objets par un raisonnement toujours logique. Exemple : le cheval ailé = cheval + oiseau Il ne faut pas perdre de vue de rester à la portée du lecteur d’aujourd’hui. En effet, le lecteur doit pouvoir reconnaître suffisamment d’éléments familiers pour pouvoir suivre, reconnaître le héros et au final, pouvoir s’identifier à lui. « Le récit n’est pas non plus un exposé technique, scientifique, politique, philosophique ou idéologique. La justesse des personnages et le rythme de l’action sont primordiales pour intéresser le lecteur présumé » « Ecrire de la prospective » David Sicé p. 3
· S’imposer une nécessaire phase de documentation surtout pour ceux qui veulent écrire des récits à forte connotation scientifique. o Je vous recommande fortement de vous tenir au courant des dernières découvertes en lisant des revues comme Sciences & Avenir, la Recherche, de regarder les documentaires et autres émissions scientifiques à la télévision quand il y en a, de suivre l’actualité sur les sites internet spécialisés et dont les sources sont sérieuses comme ceux du CNRS, de la NASA, de Météo France (dossier sur les changements climatiques par exemple), etc. o Quelques notions scientifiques à acquérir : Sur le cosmos, les étoiles et les planètes (astronomie) Sur la matière (au niveau atomique)
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Sur la gravité et l’anti-grativité L’espace-temps La physique quantique Le génie génétique L’intelligence artificielle et l’informatique.
Le récit de SF obéit aux mêmes lois qu’un récit de fiction de base. Pour mémoire (voir fiche pratique traitant de la dramaturgie), votre histoire doit s’articuler autour d’évènements dramatiques forts afin que vos personnages réagissent, ce qui constituent la trame du récit, sa tension, son suspense avec un point culminant dans le « conflit » (climax). Il vous appartient ensuite de donner ou pas des solutions positives ou de laisser vos personnages dans la noirceur la plus totale de leur destin (les pauvres !). Voici, pour vous aider, quelques bonnes catastrophes les plus usitées en SF qui peuvent constituer une trame de départ : o Démographie : Le problème de la surpopulation humaine o Génie génétique : Clonage et manipulation génétique : humain – plante – animal. Maîtrise complète du génome humain o Génie génétique, robotique : êtres hybrides ou êtres humains de synthèse à durée de vie et performances limitées à l’usage auquel on les destine. Hybridation entre humains et robotique à base de nanotechnologies. o Nanotechnologie, médecine : (matériaux à mémoire et « intelligents »), nanochirurgie, cryogénie. Implants divers, régénération des tissus à partir de matrice de culture cellulaire. Thérapie génique des maladies, immortalité (télomérase et vieillissement cellulaire) o Technologies de l’information : convergence des médias et réseau, environnement doté d’une personnalité, domotique, communauté virtuelle, réalité virtuelle o Dérives de société de consommation et capitalisme : vente forcée, clientèle captive, achats contraints o Contrôle des libertés individuelles : par des moyens médicaux ou informatiques. Fichage et mise sous camisole chimique de l’essentiel de la population. Nanopuce délivrant et contrôlant les sensations physiques et les émotions. o Atteintes systématiques aux Droits de l’Homme : au nom de la sécurité d’état et pour l’intérêt des individus les plus riches. o Androïdes : généralisation en tant qu’animaux familiers mécaniques, main d’œuvre sur un plan économique. Révolte, droit des androïdes, etc. o Guerres, exoguerres à des fins économiques, colonialistes etc. : pour les énergies ou les éléments de base, guerre de l’eau, du pétrole, des profondeurs. Exoguerres avec des êtres venus d’ailleurs… o Armes, puissance et destruction : armes ultimes qui anéantissent tout. Il n’y a dès lors plus de vainqueurs ni de vaincus. o Pénurie d’énergie : épuisement des énergies fossiles, le problème des énergies renouvelables. Solutions techniques à trouver : propulsion
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magnétohydrodynamique, propulsion ionique, train à lévitation magnétique, pile à hydrogène. o Les modifications climatiques : cyclones, tornades, apparition des zones de mort océanique où plus aucune vie basée sur l’oxygène existe. Montée des eaux salées. Déstabilisation de la faune et de la flore. o Santé publique : nouvelles épidémies, mutation des virus, exo-virus récoltés sur des astéroïdes, par contamination lors d’une rencontre du 3 ème type, etc. o Exode : réfugiés climatiques, exode planétaire, exode par la guerre. o Colonisation de l’espace o Environnements vitaux : généralisation des biosphères (habitat, villes sous globe indispensable pour problème de l’air, de rayon solaire, radio-actif, de pollution ou encore pour se protéger d’une partie de la population retournée à l’état primitif) o Mutations de l’humanité les méta-intelligences : êtres pensants réunis en pensée collective une méga entité qui gère ceux qui la constitue comme le corps humain gère ses cellules o Etc.
LES THEMATIQUES (ET CONCEPTS) DE LA SF
La SF est caractérisée par des thèmes récurrents (cf. les anthologies par thèmes). Voici les principaux thèmes relevés. Votre travail va donc consister à mettre en fusion, à la fois le type de drame auquel vous allez confronter vos personnages avec ce que vous voulez étudier, expérimenter, dénoncer dans la trame sous-jacente de votre récit , et qui constitue votre fil rouge . Il s’agit de conduire vos lecteurs quand ces derniers lisent le mot « fin » à l’aboutissement de ce que vous vouliez démontrer.
« Au sein de cet univers collectif, les auteur de SF puisent en permanence, enrichissant sans cesse les idées de leurs prédécesseurs et le fond commun. » Article « Science-Fiction » Encyclopédie Wikipédia
· L’exploration spatiale : Récit d’aventures : voir les récits de la découverte des nouveaux mondes comme le continent américain. (parallèle). Voici une transposition possible (voir plus haut dans la fiche) Peuple américain étendre à la notion de civilisation Bêtes sauvages des grands espaces races extra-terrestres peuplant la planète Navire vaisseau spatial
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« Les colonisations de planètes renvoient au mythe américain de la Conquête de l’Ouest ». Article « Science-Fiction » Encyclopédie Wikipédia
Les relations avec l’Autre : Réflexion par miroir sur la condition humaine. Mise en scène de la difficulté communicationnelle. Problème de la différence : racisme, la peur engendrée par ce qui nous est inconnu. L’appréhension, la compréhension ou l’incompréhension de l’autre. Le thème de l’alien : les conflits entre extra-terrestres et l’être humain métaphore des guerres totales. Cf « La Guerre des Mondes » de H. G. WELLS Robots et Intelligence Artificielle (AI) : la place de l’homme par rapport aux machines qu’il a créées. Ambiguïté de la distinction être humain et machine : l’androïde.
Réalité : Le problème des univers instables changeant ou parallèles. Cf « Ubik » de Philip Kindred Dick.
Politique et société : Le danger des idéologies extrémistes L’emprise de l’Etat sur l’individu Souvent traité sous forme de dystopie (à l’opposé, on traitera de la notion de bonheur au travers de l’utopie ) Cf Le meilleur des mondes » d’Aldous Huxley & « Fahrenheit 451 » de Ray « Bradbury Récits de destruction du monde Les croyances, les fausses croyances, les religions. Le travail/l’esclavage Thème proche de celui de la fin de l’humanité.
Le temps et l’histoire : Le cas des uchronies : elles étudient ce qu’aurait été l’histoire si un événement historique avait été différent. S’interroger sur l’évolution, l’histoire ou les caractéristiques d’une société. Thème que l’on peut rapprocher de celui des mondes parallèles. Le voyage dans le temps permet également de questionner l’histoire, mais aussi renvoie à la nature du temps. Le cas de la mémoire : maîtriser, implanter des souvenirs faux, lavage de cerveau, voler la vie des autres en volant leur passé.
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· L’humain : La modification de l’humain : clonage, eugénisme, les modifications génétiques en général, les implants. Question éthique renvoyant à la notion d’humanité. Le sur-homme et le super-héros : thèmes populaires. C’est le renforcement des capacités humaines. Pose question sur la responsabilité du pouvoir, de la personnalité d’une personne différente qui doit gérer un don hors norme pour le bien ou pour le mal. Le super-héros renvoie aussi à la notion de solitude et d’êtres incompris. A contrario, l’homme n’est rien dans l’immensité de l’univers. La différence par la métamorphose : la difficulté de devenir autre, de définir son identité ou encore de devenir banal. Acquisition puis perte d’une capacité : maladie mentale par exemple.
· La mort : Thème de l’immortalité, ou d’une autre vie à l’échelle cosmique, par rapport à l’échelle du temps.
· La recherche spirituelle : Souvent liée à la recherche de la Vérité. Prend souvent un accent mystique. Elle ne peut être détenue que par un être spécifique. Renvoie à une certaine idée de la quête du Graal dans les récits médiévaux. À transposer bien sûr.
L ES « SOUS-GENRES » DE LA SF La diversité des thèmes abordés par la SF et des trames de narration qui en découlent, aboutit à une classification relativement claire de différents récits très typés. Il faut connaître cette catégorisation des récits. Cela peut aider à situer son écrit vers telle ou telle sensibilité. Gardez néanmoins à l’esprit que toute catégorisation est nécessairement assez rigide. Or, la Science Fiction permet justement le mélange des genres.
· Le space opera (sous-genre) Roman d’aventures situé dans l’espace avec astronefs et extraterrestres. Le terme est apparu en 1841 par un auteur américain, Wilson Tucker mais avec un sens péjoratif qui renvoie à des récits d’aventures basiques comme le western et qui sont réécrits dans un contexte futuriste.
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Affinités avec l’héroïc fantasy : ils obéissent aux mêmes lois narratives : celles du roman d’aventures avec les ressorts dramaturgiques de Greimas (voir fiche pratique sur la dramaturgie…) Quelques références indispensables : Les cycles d’Asimov (Fondation) 1951-1992, de Van Vogt (Le cycle du Non-A) 1948-1984 ou de Frank Herbert (Dune) 1965-1985 : construction, invention et idéologie qui ont donné ses lettres de noblesse au genre, avec une mention particulière pour Dune quant à sa réflexion écologique qui le sous-tend. Principales caractéristiques : Se déroule à une échelle interplanétaire o L’avenir de l’espèce humaine o Rencontre avec des espèces extra-terrestres o Enjeux politiques (conflits entre des entités à l’échelle galactique) o L’écologie : le cas précurseur de Dune. Se déroule habituellement dans l’espace ou sur une planète distante. NOTA : o Space opera : l’espace et les voyage o Planet opera : centré sur une planète unique, prise comme objet d’étude sous différents aspects : géographique, zoologique, politique, sociologique etc. o Beaucoup de points de commun avec les récits maritimes, les récits d’explorateurs, les pirates des mers.
Le space opera peut aussi s’interroger en fonction d’hypothèses en partant toujours du principe : « Et si les choses évoluaient comme si ou comme ça, quelles en seraient les incidences dans le futur… ». Dans cette voie, le space opera peut emprunter des thèmes à la prospective . Et bien sûr, le texte peut rapidement s’étoffer car les réponses en prospective amènent le plus souvent des centaines d’autres questions à étudier… De quoi donner matière à l’écrivain. Attention cependant, le space opera c’est avant tout un récit d’action qui privilégie justement l’action et pas des dissertations philosophiques sur ce que deviendra le monde. Il interroge bien sûr le lecteur mais ces interrogations doivent se faire en accompagnant l’histoire non pas en l’entravant ou en la ralentissant. Si les questions philosophiques dominent dans votre texte, il vaut mieux changer de sous-genre et écrire de la prospective (voir paragraphe sur la prospective dans cette fiche).
· La politique fiction (sous-genre) Dénonce les conséquences des choix politiques et sociaux contemporains comme le totalitarisme, l’uniformisation, péril atomique, déshumanisation, pollution, multinationales, racisme, etc.
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Elle est de nature prospective, elle peut apparaître comme une forme d’anticipation. Elle ne vise pas à encenser le progrès technique mais met le lecteur en garde contre les périls engendrés par les idéologies en place.
· L’uchronie (sous-genre) Prend l’histoire elle-même comme objet de détournement, de façon rétrospective. Elle crée des univers parallèles basés sur un postulat du type : si tel événement historique n’avait pas eu lieu ? Exemple : « Le Maître du haut château » (1962) de Philip K. Dick : et si Hitler avait gagné la guerre… C’est une variante du roman historique basée non pas sur la recherche de la vérité mais sur le développement logique d’un postulat dont tout le monde sait qu’il est faux. « Si toutes ces inventions et tout ces évènements sont alternatifs, c’est-à-dire remplacent des inventions ou des évènements réels et que le récit se situe dans un passé, un présent, un futur dérivé de cette histoire qui n’a jamais existée, on obtient une uchronie. »
· La dystopie (sous-genre) C’est le portrait d’une société cauchemardesque.
« Ecrire de la prospective » David SICE
· La « speculative fiction » (sous-genre) Introduction des sciences humaines : sociologie, psychologie, linguistique, etc. Débouche sur un nouveau genre dans les années 60 basé sur le développement d’une idée de type spéculatif. « Les ouvrages qui en résultent relèvent d’une forme de littérature plus savante que le space opera de base, l’accent étant non pas mis sur l’aventure mais sur l’évolution psycho-sociologique. » « Genres et sous-genres dans les littératures de l’imaginaire » Francis BERTHELOT
3 grands auteurs pour cette mouvance dans les années 70 : Ursula Le Guin, Robert Silverberg et Ian Watson.
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· La hard science (sous-genre) Les auteurs choisissent de développer des histoires avant tout plausibles, s’appuyant sur les découvertes techniques les plus récentes, ce qui impose une logique rigoureuse. Emploi d’un langage aussi proche que possible du discours scientifique. Langage considéré comme une condition indispensable pour les adeptes mais souvent facteur de rejet pour les lecteurs. Voir les œuvres d’Arthur C. Clarke
· Cyberpunk (sous-genre) Perspective liée à la cybernétique. Etudie les liens plus ou moins fusionnels de l’homme à la machine et développe le concept de cyberespace. Voir « Neuromancien » de William Gibson 1984 Permet à l’action de se dérouler dans un univers doublement fictionnel puisqu’il s’agit d’un univers décrit dans le futur d’une part, et relevant d’une réalité virtuelle, d’autre part. Les nouvelles technologies de l’information jouent un rôle prédominant dans l’intrigue
· La prospective (courant ?) (sous-genre ?) La prospective est plus un courant qu’un sous-genre spécifique. On peut retrouver des éléments de prospective disséminés un peu partout dans les différents sous-genres de la SF comme faire l’objet d’un roman spécifique dont les ressorts de l’intrigue lui sont entièrement dédiés. La prospective c’est l’extrapolation. Imaginer l’impact d’un phénomène à situer dans le temps (passé, présent, futur). Ce phénomène est fictif, y compris dans le passé : dans ce cas, cela implique un changement de la vérité historique (Cf. uchronie). C’est la relation de cause à effet. Il suffit de changer un élément à la fois, car cela implique toujours plusieurs effets donc plusieurs hypothèses à travailler : Qu’arriverait-il SI … Le scénario catastrophe fait partie de la prospective : une guerre atomique, une météorite qui s’écrase sur terre, etc. Attention cependant, voici une mise en garde de David Sicé qu’il faut toujours avoir en tête : « La prospective est indissociable de l’idéologie, alors gare aux morales douteuses et au récit de propagande. » « Ecrire de la prospective » David Sicé
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