Le Cap Sizun : d'Audierne à l'île de Sein

Henri Peuziat

Description

Au gré de 230 cartes postales anciennes, Henri Peuziat, enseignant à la retraite, nous convie à le suivre le long d’un singulier parcours de (re)découverte, cheminant d’Audierne à l’île de Sein en passant par Poulgoazec, Esquibien, Primelin et Plogoff. Natif du Cap Sizun, l’auteur évoque, à la lumière de ses souvenirs, les sites incontournables, les activités maritimes et commerciales, le travail et les loisirs, les fêtes et les événements, sans oublier la vie quotidienne des Capistes d’antan. Au rythme des marées, les disparitions, les mutations et les innovations ont ponctué le temps, jalonné l’espace et façonné les idées. Le Cap Sizun ne s’est pas pour autant affranchi des fleurons d’authenticité qui constituent son héritage, à la fois solide et fragile, et les précieux atouts de son avenir.

Sujets

• Histoire de France
• Histoire locale
• Carte postale

Informations

• Publié par: Editions Sutton
• Date de parution: 01 janvier 2014
• Nombre de lectures: 5
• EAN13: 9782813816207
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 7 Mo

Extrait

Remerciements

Bibliographie

Crédits photographiques

Introduction

Sommaire

Chemins croisés de Poulgoazec aux rives du Goyen

Ce vieil Audierne au fil du temps

En noir et blanc et hauts en couleur

Paroles de grand-père

Langoustiers et thoniers

Sainte-Évette et Trescadec

À Primelin, de villages en rivages

Plogoff, pointe du Raz, île de Sein

Cap Sizun : arrêt sur images

6

6

6

7

9

25

41

49

71

85

93

107

119

Introduction

Jacques Cambry en 1795, Jean François Brousmiche en 1841, Gustave Flaubert en 1847, François Coppée en 1880, Guy de Maupassant en 1882… Leurs fugaces visites ou brefs séjours au pays du Cap Sizun n’auront laissé ces prestigieux hommes de plume ni insensibles ni indifférents. Au-delà de la pure découverte, ce sont bel et bien l’interrogation, l’émotion, l’appréhension et l’admiration qui auront irrigué les veines de leurs quelques écrits « capistes ».

7

En 1883, Émile Zola honore la pointe du Raz de sa visite, cette pointe et ce phare du Raz où, trois ans plus tôt, Sarah Bernhardt avait spontanément ponctué son passage d’un simple et émouvant : « Quelle joie de me taire ! »

Comment rendre un hommage artistique plus appuyé aux déclinaisons et intensités de l’estuaire du Goyen qu’à travers celui immortalisé par tous ces maîtres venus un temps « chez nous », et d’horizons si lointains et si divers ?La Plage d’AudierneLansyer (1870), d’Emmanuel Le Quai d’Audierne de Lucien Simon (1922),Le Port d’Audierne d’Albert Marquet (1928),Audierne, vue sur le port de Bernard Buffet (1973), Le Polonais Roman Kramsztyk Rue à Audierne etPort breton d’Audierne(1911), Ses compatriotes Jan RubczakLe Port à Audierne en Bretagneet Léopold Gottlieb (1914)  Le Port d’Audierne(1912), L’Américain Abel WarshawskySardine boats in Audierne(1927).

Comment ne pas associer à leurs chevalets et palettes ceux et celles de Jules Noël, Xavier de Langlais, Henri Royer, Da Silva, Henri Matisse et consorts dont la sensibilité a su capter et coucher sur la toile le cuivre, le plomb, l’étain, l’argent, la marine, l’indigo, l’émeraude et l’azur de nos quais, plages, chemins et villages ? Secret et sauvage, ce Cap Sizun ne s’appréhende qu’avec patience au gré des images, sentiments et sensations glanés au creux et détours de ce tortueux chemin qui serpente du A d’Audierne jusqu’au Z de Sizun : Authenticité, amer, aigrette, anatife, araignée. Balise, brisant, bronzage, bigorneau, bar. Casier, courant, crustacé, crique, caractère. Dépaysement, digue, déferlante, dorade, dériveur. Énergie, épave, écume, escarpement, estran. Fierté, fumoir, falaise,fest-noz, four à goémon. Gamelle, granit, galet, godaille, gastronomie. Humilité, horizon, houle, homard, hameçon. Iseult, île, iode, identité, intimité. Jovialité, jusant, jetée, jet ski, jogging. Krampouz, kouign, karigell, koste pen, kite surf. Lumière, langouste, laminaire, lichen, lieu jaune. Méditation, maquereau, mouillage, mouette, marinière. Navigation, nuance, naturalisme, nautisme, natation. Orin, ornithologie, orphie, obione, ormeau. Phare, pigeonnier, port abri, plaisance, plongée. Quiétude, quai, quille, queue de lièvre, quartier-maître. Résistance, respect, randonnée, ressac, roncier. Sérénité, sterne, sloop, sillage, simplicité. Ténacité, tangon, touriste, tape-cul, turbot. Ultra-violet, ululement, ulex, unicité, usnae. Vigueur, vareuse, vivier, voilier, vieille. Warnette, week-end, windsurf, winch, weigelia. Xénophilie, xanthoria, xylaria, xiphidion, xanthie. Ys, youyou, youtar, yacht, yèble. Zénith, zodiac, zoobiologie, zinnia, zygène de la filipendule.

Chemins croisés de Poulgoazec aux rives du Goyen

Premier port thonier de France de 1870 à 1940, Groix introduit la pêche au thon en Bretagne. Les premiers thoniers dundee (de l’anglais « dandy ») arborent leurs coques affinées à « culs plats ». Dans les années 1940, la motorisation reléguera ces formes élancées dans les cimetières marins.

9

Vue panoramique : au premier plan le village de Poulgoazec, l’anse et le lavoir de Locquéran ; à l’arrière-plan, l’extrémité est du quai d’Audierne, les hauteurs du Clos des Capucins et le chemin de halage vers la jetée du Raoulic.

L’église Saint-Julien, l’abri du marin et le Raoulic se révèlent maintenant ; pinasses, chaloupes, canots pontés, sloops, chalutiers, langoustiers, culs de poule et autres thoniers : les patrons pêcheurs et marins plouhinécois ont toujours constitué la majorité des équipages des bateaux immatriculés à Audierne.

10

Le quai, la cale et les premières maisons de Poulgoazec. En face,Ar chall kamm, le vieux môle de l’abri du marin édifié des 1766, rehaussé en 1791 et surélevé en 1830. À droite, les hauteurs de Roz Ar Mor.

Quais et cale de débarquement, usines ou « friteries » Chancerelle et Émile Goyen : le rôle maritime de Poulgoazec a toujours été de première importance. Les comblements de la crique du Scluz et de l’anse Saint-Jérôme entraîneront la disparition du lavoir ou du chantier naval parallèlement au développement des activités et équipements portuaires tels que la criée construite en 1976.

11

Le Goyen prend sa source au village de Pengoyen en Ploneis. Aux abords de Pont-Croix, il reçoit deux affluents : sur sa droite, le Lochrist au niveau de Lanviscar et, sur sa gauche, à Keridreuff, le ruisseau de Poulguidou. Pas moins de 25 moulins, dont le moulin-mer de Pont-Croix, jalonnent son bassin versant.

La construction d’un premier pont entre Audierne et Plouhinec remonte à 1856. Celui-ci resta en service pendant vingt-cinq ans avant d’être remplacé par le pont métallique (en fer) ci-dessus.

12

Ce dernier était composé de quatre travées fixes de 18 mètres chacune et d’une volée centrale constituée de deux parties mobiles levantes. L’anse du Stum pouvait abriter des centaines de chaloupes.

La chaussée avait une largeur de 2 mètres et était bordée de deux trottoirs de 60 centimètres chacun. C’est en 1923 que ce pont métallique… rendit son tablier.

13

« Le soleil est noyé. C’est le soir dans le port./ Le navire bercé sur ses câbles s’endort/ Seul ; et le clapotis bas de l’eau morte et lourde/ Chuchote un gros baiser sous sa carène sourde…

Parmi les yeux du brai flottant qui luit en plaque/ Le ciel miroité semble une immense flaque…

14