Chanson et autres langages
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Langue Français

Extrait

Actes
Atelier Chanson et autres langages
DIMANCHE 29 JANVIER 2006
Intervenants >Claire Diterzi, chanteuse >Khalid K, chanteur >Philippe Grimbert, psychanalyste et écrivain, auteur dePsychanalyse de la chanson (Hachette Pluriel, 2004) >Annie Daniel, administratrice de l’Espace Jemmapes.
Modérateurs >Bertrand Dicale, journaliste au Figaro et auteur deJuliette Greco. La vie d’une chanteuse (Lattès, 2001) >Pascale Bigot, directrice du service chanson d’Arcadi
Transcription réalisée parCaroline Gilletta
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Pascale Bigot Lors d’une rencontre organisée il y a deux ans autour du thème « Chanson d’aujourd’hui : soumission ou subversion ? », nous nous étions interrogés sur les contenus de la chan-son, pour tenter de voir comment elle se situait dans le monde d’aujourd’hui en termes d’engagement ou de non-engagement. Je m’étais alors aperçue que les participants avaient quelque difficulté à répondre lorsqu’ils étaient interrogés sur le texte et sur l’écri-ture… Du coup, l’année suivante, nous avons travaillé sur l’écriture. Est alors apparue une dif-ficulté à théoriser sur la chanson, à mettre en perspective le travail d’écriture et le sens des chansons. La deuxième partie de cette rencontre était consacrée aux pratiques des uns et des autres, chacun évoquant sa façon de travailler, la confrontant avec ses voisins, et là, l’échange est devenu très vivant, très productif. Je me suis donc dit que décidément la chanson reposait beaucoup sur l’échange, sur la confrontation, et avec le thème d’aujourd’hui, « Chanson et autres langages », j’ai eu envie d’aller dans cette direction. Avec d’abord Claire Diterzi, qui a chanté l’année der-nière dans le cadre de notre manifestation. Les chansons de son récent album ont toutes été passées au crible de spectacles composites, puisqu’elle a travaillé surIrisavec la compagnie de danse Philippe Découflé et sur la pièceIku, avec Alexis Armengol. Il se trouve aussi qu’Annie Daniel et Khalid K ont mis en œuvre depuis l’automne, à l’Espace Jemmapes, un atelier de création en langue des signes : l’« Atelier en forme de bruit ». La chanson, ainsi, rencontre volontiers d’autres langages, qu’il s’agisse de langage esthé-tique ou de langage tout court. Nous allons tenter de comprendre pourquoi existent de plus en plus de croisements de cet ordre et ce qu’ils révèlent de la chanson. Claire, tu as vécu une expérience singulière avec la compagnie Découflé. P eux-tu la détailler ? Qui est allé vers l’autre, et que t’a appor té cette expérience ? Claire Diterzi Je viens du rock. À l’époque où je donnais des concer ts de mon précédent album, signé chez Boucherie, Philippe Découflé est venu m’écouter . Il m’a ensuite écrit une belle let -tre dans laquelle il me proposait d’écrire la musique de son spectacle,Iris. Ce spectacle a tourné trois ans jusqu’à l’année dernière. Au début, je ne voyais pas trop ce que j’allais faire vocalement avec la danse. Chanter des chansons d’amour sur des mouvements et des chorégraphies ? Je n’étais pas convain-cue… J’ai commencé par répondre à Philippe Découflé que j’écrivais mon album et que je n’aurais pas le temps d’écrire et de composer une heure et demie de musique pour son spectacle dans les trois mois impartis. Il m’a répondu que ce n’était pas grave et a demandé à écouter mes maquettes, ce qui lui a permis de faire un premier choix. Il a conservé quatre chansons qui figurent sur l’album, quatre chansons que j’avais écrites auparavant pour moi. Les danseurs ont improvisé sur mes maquettes et ont trouvé du mouvement à partir de mes textes et de ma musique. Inversement, il m’a demandé de faire du sur mesure par rapport à la danse que j’avais sous les yeux, aux danseurs, et à l’image aussi, parce que c’est un chorégraphe qui travaille beaucoup avec des projec-tions. Nous avons donc vraiment construit la musique sur ces deux axes : la matière que j’ai apportée et celle que j’ai créée au contact de son équipe. Travailler pour le mouvement a été très libérateur pour moi, d’autant que j’avais composé, juste avant cette expérience, la musique d’une pièce de théâtre contemporaine d’Alexis Armengol, un jeune auteur qui mettait en scène son propre texte. Dans les deux cas, je pouvais m’exprimer vocalement. Je pouvais chanter des textes, ce qui n’est quand même pas évident pour du théâtre, de la danse ou du cinéma, où le travail est plutôt instrumen-tal. J’ai également eu la chance d’interpréter ces compositions en direct sur le plateau. C’est-à-dire qu’avecIrismes musiciens étaient les douze danseurs d’élite recrutés pour le spectacle ; dans le cadre de la pièce de théâtre, un comédien et un danseur étaient présents sur le plateau avec moi, et j’interprétais ma musique en direct. J’étais vraiment dans mes repères du rock, j’étais en direct, en live, et dans des états, des émotions que je connaissais bien.
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