La répartition spatiale de lemploi et des salaires en 2004
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Les villes ont un poids plus important en matière d’activité économique que de population : 77 % des emplois sont situés et 81 % des salaires versés dans les pôles urbains, qui ne regroupent que 61 % de la population. Les écarts de dimension sont très marqués : d’un côté, une trentaine de zones d’emploi de grande taille totalisent plus de la moitié de la masse salariale, de l’autre, les 120 plus petites zones regroupent moins de 10 % des emplois et des salaires. Spécialisation sectorielle et qualification de la main-d’œuvre, deux facteurs- clés de la compétitivité à l’échelle locale, sont aussi très inégalement réparties sur le territoire national, où se dégagent trois grands ensembles : dans de petites zones d’industrialisation ancienne, la spécialisation est forte et la qualification le plus souvent faible ; dans les métropoles régionales, l’économie est diversifiée et la main-d’œuvre qualifiée ; dans les zones les plus orientées vers les secteurs à forte valeur ajoutée des services aux entreprises, en particulier en Île-de-France, la spécialisation est forte et l’emploi très qualifié. 37 % des emplois et 43 % des rémunérations dans la « sphère productive » Une répartition spatiale des activités par grands ensembles territoriaux 77 % des emplois et 81 % de la masse salariale sont concentrés dans les pôles urbains Les espaces périurbains sont davantage orientés vers les activités de la sphère « productive » Une trentaine de zones d’emploi de grande taille concentrent plus de la moitié des salaires De nombreuses petites zones d’emploi souvent très spécialisées Les territoires les plus spécialisés sont souvent les moins qualifiés, sauf en Île-de-France Des bassins d’emploi qualifiés dans la sphère « productive » présents dans toutes les régions Encadré CLAP

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Publié par
Nombre de lectures 46
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

N° 1100 - SEPTEMBRE 2006
PRIX : 2,30€
La répartition spatiale de l’emploi
et des salaires en 2004
Christophe Basso, pôle « Connaissance locale de l’appareil productif »
Guillaume Gaudron, pôle « Études économiques » de l’Action régionale
Bernard Morel, département de l’Action régionale, Insee
es villes ont un poids plus impor- santé, l’action sociale, le commerce de détail,
les activités financières et le transport de voya-tant en matière d’activité écono-
geurs. Pour ces activités de proximité, l’emploiLmique que de population : 77 % des
suit la population. Enfin, la sphère « publique »
emplois sont situés et 81 % des salaires
regroupe les emplois relevant des trois fonc-
versés dans les pôles urbains, qui ne re- tions publiques : d’État, territoriale et hospita-
groupent que 61 % de la population. Les lière. Leur répartition spatiale renvoie
écarts de dimension sont très marqués : directement à l’organisation administrative du
territoire.d’un côté, une trentaine de zones d’em-
Les emplois dans l’agriculture ne sont pas prisploi de grande taille totalisent plus de la
en compte dans la source utilisée.
moitié de la masse salariale, de l’autre,
Avec 37 % des emplois, la sphère «produc-
les 120 plus petites zones regroupent tive» concentre 43 % des rémunérations. Cet
moinsde10%desemploiset dessalai- écart substantiel s’explique par le fait que les
res. Spécialisation sectorielle et qualifi- services aux entreprises, et plus particulière-
ment les activités de conseils et d’assistance,cation de la main-d’œuvre, deux facteurs-
offrent des rémunérations plus importantesclés de la compétitivité à l’échelle locale,
que les autres secteurs d’activité. Les fortes
sont aussi très inégalement réparties sur
qualifications requises pour ces prestations
le territoire national, où se dégagent trois intellectuelles, par exemple dans les activités
grands ensembles : dans de petites zones informatiques, se traduisent par des salaires
d’industrialisation ancienne, la spéciali- moyens élevés. À l’inverse, « l’économie rési-
dentielle » emploie 40 % des salariés dont lasation est forte et la qualification le plus
rémunération ne représente que 35 % de lasouvent faible ; dans les métropoles ré-
masse salariale totale. Cela est essentielle-
gionales, l’économie est diversifiée et la
ment lié à l’importance du temps partiel et à la
main-d’œuvre qualifiée ; dans les zones moindre qualification des emplois (définitions).
les plus orientées vers les secteurs à Dans le commerce de détail ou encore l’action
forte valeur ajoutée des services aux en- sociale, le temps partiel est particulièrement
développé. Dans le bâtiment, les emplois peutreprises, en particulier en Île-de-France,
qualifiés font baisser la rémunérationla spécialisation est forte et l’emploi très
moyenne, tout comme dans les hôtels et res-
qualifié.
taurants, même si dans ce cas, le caractère
saisonnier de l’activité a aussi une influence
(tableau 1).
Pour rendre compte des différentes logiques
de localisation des emplois et des salaires sur
Une répartition spatiale des activitésle territoire, les activités ont été réparties en
trois sphères. La sphère « productive » par grands ensembles territoriaux
regroupe essentiellement l’industrie, le secteur
de l’énergie, les services aux entreprises, le Le poids de la sphère productive est le plus
transport de marchandises, le commerce de important au nord de la Loire et dans le couloir
gros. Dans cet ensemble d’activités orientées rhodanien. Les zones dont le développement
vers les marchés extérieurs, ce sont d’abord industriel est le plus ancien conservent en effet
les choix des entreprises qui déterminent la une économie marquée par l’ouverture aux
localisation de l’emploi. La sphère de « l’éco- marchés extérieurs. Cette prédominance de
nomie résidentielle » contient principalement l’appareil productif s’explique par des caracté-
les services aux particuliers, la construction, la ristiques locales plus ou moins anciennes : la
INSEE
PREMIERE Part des différentes sphères d’activité dans les emplois et la masse salariale Part de la sphère « productive »
dans la masse salariale
Emplois au 31/12 Masse salariale
en % en %
en %36,9 43,1Sphère « productive » dont :
(écart à la moyenne)
Services aux entreprises 11,5 15,4
Industrie des biens intermédiaires 6,4 6,6 10 et +
Industrie des biens d’équipement 3,6 4,3 0-10
–10-0Industrie des biens de consommation 3,0 3,3 <–10
Industrie automobile 1,3 1,5
Activités immobilières 0,2 0,2
40,4 35,3Sphère « économie résidentielle » dont :
Guadeloupe GuyaneÉducation, santé, action sociale 7,4 5,3
Services aux particuliers 5,8 4,1
Moyenne : 43 %22,7 21,6Sphère « publique » dont : Martinique Réunion 12,2 12,2
Source : Insee-CLAP 2004.
Administration 10,1 9,2
Total 100,0 100,0
Part de la sphère « résidentielle »
Source : Insee-CLAP 2004.
dans la masse salariale
en %présence de l’industrie agroalimentaire résidentiel, et le long du littoral médi-
(écart à la moyenne)
dans les Pays de la Loire, de l’automo- terranéen moins orienté vers la
bile en Bretagne et en Franche-Comté, sphère « productive ». 10 et +
0-10des industries des biens d’équipement –10-0
<–10en Normandie, des biens intermédiaires
77 % des emplois et 81 %en Lorraine, ou encore, dans le sud, de
l’aéronautique dans l’agglomération tou- de la masse salariale
Guadeloupe Guyanelousaine, et de l’énergie dans la zone de sont concentrés
Lacq (cartes 1, 2, 3). dans les pôles urbains Moyenne : 35 %Martinique RéunionL’économie résidentielle est, relative-
ment aux autres secteurs, plus déve- Source : Insee-CLAP 2004.La répartition spatiale de la richesse
loppée au sud et à l’ouest, avec représentée par la masse salariale est
quelques exceptions comme la Cham- fortement polarisée par le monde urbain. Part de la sphère « publique »
pagne ou le sillon lorrain. Sa prédomi- Les villes (pôles urbains) concentrent dans la masse salariale
nance est en général plus marquée dans l’essentiel de l’activité économique avec
certains espaces ruraux, le littoral médi- 81 % de la masse salariale, alors qu’el-
en %
terranéen et atlantique, ainsi qu’en mon- les ne regroupent que 61 % de la popula- (écart à la moyenne)
tagne (Alpes, Pyrénées et Massif tion. Leur poids est moindre en terme
10 et +Central). Les activités liées au tourisme d’emplois (77 % de l’effectif salarié). Les 0-10
sont le plus souvent très présentes dans –10-0villes concentrent aussi davantage les
<–10
ces zones, qui comptent près de la moi- emplois les plus qualifiés, et donc des
tié des 40 zones d’emploi où l’activité rémunérations moyennes par poste en
hôtelière est la plus implantée. En outre, général plus élevées qu’ailleurs sur le
Guadeloupe Guyane
ces territoires attirent des populations territoire (tableau 2).
âgées, nombreuses à choisir, au
Moyenne : 22 %Martinique Réunion
moment de leur retraite, de s’éloigner
Les espaces périurbains Source : Insee-CLAP 2004.des pôles d’emploi de forte densité pour
sont davantage orientésbénéficier d’un meilleur cadre de vie.
Ceci renforce aussi le besoin de services vers les activités de la sphère
à la personne. part relative de la sphère « publique » est« productive »
Le poids relatif de la sphère « publique » la plus élevée dans les pôles urbains, où
dans l’activité salariée est plus important Au sein même de l’espace urbain, les sont plus souvent implantés les services
autour d’une diagonale qui va du centres s’opposent aux périphéries. Les administratifs et les établissements
nord-est au sud-ouest, caractéristique emplois de la sphère « productive » sont publics d’éducation et de santé.
des territoires de moindre densit

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