CRISE FINANCIERE ET
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CRISE FINANCIERE ET

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Les crises financières et l’organisation du crédit en France G. Poujard’hieu
Revue des Deux Mondes T.33, 1861 Des Crises financières et de l’Organisation du Crédit en France
Compte-rendu des opérations de la Banque de France et de ses succursales, — 1860.
Le retour périodique des crises financières depuis quelques années appelle l’attention sur les causes qui produisent ces grandes perturbations dans l’économie générale des affaires. Les accidens politiques et les appréhensions qu’ils font naître ne paraissent pas suffisans pour expliquer ces troubles profonds, qui apparaissent d’une façon presque normale, ainsi qu’un phénomène naturel.que rien ne saurait conjurer. La politique peut en effet diminuer le travail par les inquiétudes qu’elle occasionne, déprécier les valeurs mobilières, dont les revenus sont atteints par les temps d’arrêt imposés à l’activité publique et par le malaise qui pèse sur tous les esprits; mais la situation financière de l’état et l’action qu’exerce sur les affaires commerciales et industrielles du pays l’organisation du crédit peuvent déterminer le retour de ces crises redoutables au milieu même du calme le plus complet. De ces deux graves influences, la situation financière de l’état et l’organisation du crédit, c’est la seconde qui réclame surtout notre examen; la première a été l’objet dans laRevuemême d’études trop complètes pour qu’il soit besoin d’y revenir .
Les grands travaux publics, les grands établissemens propres à la fabrication des engins pacifiques et belliqueux ont constitué pour la France un impérieux besoin d’associations puissantes qui ont eu pour représentation de leur capital, ces titres mobiliers dont le nombre entrave maintenant la marche des autres élémens du travail. Outre le changement radical que ces associations ont apporté dans l’emploi et la manière d’obtenir des revenus des capitaux, elles ont produit un immense accroissement de la main-d’œuvre. Pour se procurer les ouvriers nécessaires aux grands travaux d’utilité publique, on en a détourné beaucoup de leurs aptitudes naturelles et de la place qu’ils devaient occuper et remplir dans l’équilibre de notre économie générale. Ce déclassement de la main-d’œuvre ne pouvait s’opérer qu’à la condition d’une augmentation de prix. Dès lors les métaux précieux rassemblés par quelques mains pour un but collectif ont dû, en principe, être employés au paiement surélevé de cette main-d’œuvre dont on réclamait de toutes parts le concours. On ne paie les ouvriers qu’avec de l’argent; il a donc fallu avoir une grande quantité de monnaie métallique affectée au paiement de la main-d’œuvre, et en ne s’inquiétant pas de combler le vide qu’elle laissait dans les fonctions où elle est indispensable, on a détruit au détriment de tous l’harmonie qui doit exister dans la répartition du numéraire.
Il y a quelques années, un honorable président du tribunal de commerce de la Seine disait : «Le capital tend tous les jours à être absorbé par la main-d’œuvre.» Avant que le numéraire dépensé pour satisfaire à l’exécution des grands travaux d’utilité publique reconstitue au moyen de l’épargne un capital de placement, il se passe en effet un temps assez long pendant lequel l’émission et la circulation des valeurs sont privées de ce mode indispensable d’échange. Ce phénomène économique doit encore s’ajouter aux causes qui troublent la situation financière, et il faut d’autant plus y prendre garde que l’opinion publique s’accoutume à voir dans [1] l’activité des travaux publics la source de toutes les prospérités .
Les chemins de fer, en provoquant la création de la plus grande somme de valeurs mobilières qui ait jamais existé, ont été la cause première de cette grande faveur dont jouissent les travaux publics et des excès où le pays tout entier s’est laissé entraîner. Partout en effet, où ils ont été entrepris ils ont élevé la valeur des choses, le prix du sol, et, par la concentration sur certains points d’une masse énorme d’ouvriers, le prix des objets de consommation que fournit l’agriculture. On a donc pu croire qu’ils étaient un germe absolu de prospérité, tandis qu’ils ne faisaient en réalité que donner à la richesse du pays une valeur qu’elle n’avait pas et aux élémens de sa production des débouchés qui auraient sans doute concouru au bien-être général, si en même temps la concurrence que se faisaient entre eux les consommateurs agglomérés n’avait détruit le bienfait de la circulation plus facile et plus économique des denrées alimentaires, en établissant l’égalité du prix de ces denréestous les points du territoire. Cependant, comme les voies ferrées sur donnaient à une grande quantité d’industries une activité inconnue, et qu’elles en faisaient naître de nouvelles, on a pu ne pas s’inquiéter des effets qu’en ressentait l’économie générale du pays. Lorsqu’on a vu la propriété territoriale d’un
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