Pendant toute la période de la guerre froide , l’Afrique avait été le champ clos de la rivalité Est-Ouest. Chaque camp soutenait ses protégés et le continent noir était l’objet de toutes les convoitises. A l’intérieur même des deux ensembles, le monde libre et le monde communiste, les rivalités entre les acteurs permettaient aux Africains d’avoir le choix parmi une palette de partenaires. Si la concurrence entre les Etat-Unis et l’ancienne puissance coloniale (surtout la France) se faisait à fleurets mouchetés, celle qui se développa entre les deux Mecque du communisme, l’URSS et la Chine populaire se révéla beaucoup plus rude. En ef-fet, Moscou et Pékin usaient de tous les moyens pour séduire les Africains (et les Asiatiques), afin de s’ériger en leaders incontestés du tiers-monde. La chute du mur de Berlin, en novembre 1989, mit fin à ce bel ordonnance-ment et les Africains se sont sentis un moment « orphelins de la guerre froide ». Les partenaires occidentaux traditionnels de l’Afrique, qui voyaient s’éloigner le spectre d’une mainmise de l’Union soviétique et de ses affidés sur les immenses ressources du continent, commencèrent à se désengager. Même la France, qui était la puis-sance la plus africaine, trouvait que cette relation lui coûtait trop cher et qu’il était préférable de concentrer ses efforts sur des marchés plus porteurs, comme ceux d’Asie ou d’Europe de l’Est. Concomitamment à ce relatif désintérêt des Occidentaux et à la disparition brutale de l’Union soviétique comme acteur sur le continent noir, le Japon fut