DROGUES: LIAISONS DANGEREUSES
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DROGUES: LIAISONS DANGEREUSES

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4
SCIENCES SOCIALES
DROGUES:LIAISONS DANGEREUSES
Le trafic de drogues étend son emprise surtoute la planète, profitant de la déré-gulation de l’économie et de la globalisation des marchés financiers.
e trafic de drogue dans le monde génère chaque année des revenus estimés à 400 milliards de dollars, lriiènrdeLÀt.ilrmaenemeirledniltsudmobile,rieautoutsduuoeuqituecamrahpce qui en fait la deuxième activité économique dans le monde, der-nstar de secteur bancaire, le commerce de la drogue s’est transformé en véritable industrie mon-diale qui ne connaît ni frontière ni nationa-lité. «Les organisations criminelles sont désormais gérées comme de véritables mul-tinationales, souligne Interpol,le trafic est devenu un commerce organisé, faisant cir-culer d’énormes masses de capitaux, employant une force de travail importante, des moyens de transport, des experts, usant de la corruption et de tous les moyens de pression et d’influence. Nous avons affaire à de véritables entreprises, dirigées par des organisations criminelles comme les car-tels de la cocaïne de Colombie et du Mexique, les triades de Hong Kong, de Taiwan et du reste de la Chine, les Yakuzas du Japon, la Cosa Nostra de Sicile et de New York, les mafias de Russie et d’Europe de l’Est».
Toutes sortes de drogues Il est fini le temps où certains pays avaient tendance à «se spécialiser»: dans tous les continents on produit maintenant toutes sortes de drogues, pour un marché estimé à 200 millions de consommateurs, occasionnels ou réguliers. Les nations de l’ex-Union sovié-tique produisent ainsi 25 fois plus de haschisch que le reste du monde, selon un rapport du programme MOST de l’UNESCO (voir encadré). Les plantations de coca, tra-ditionnellement concentrées en Bolivie, au Pérou et en Colombie, s’étendent désormais à l’Équateur, au Brésil, au Venezuela, en Panama et Guyana, et leur présence a été signalée ailleurs dans le monde. Des labo-ratoires fabriquent du chlorohydrate (un pro-duit nécessaire pour traiter la pâte de coca) aussi bien en Argentine qu’au Chili. Les plan-tations de pavot ne se limitent plus au fameux
avril 1999 - N° 111
Triangle d’or de l’Asie du Sud-Est (Birmanie, Laos, Thaïlande) ou au Croissant d’or (Afgha-nistan, Iran, Pakistan): on en retrouve, dans des quantités moindres, en Turquie, en Égypte, en Europe de l’Est, au Mexique, en Amérique centrale et Asie centrale. Dans cette région, «le pavot est cultivé sur plus de 40.000 hectares», estime Kadyr Alimov, économiste ouzbek. Les États-Unis et l’Europe occidentale sont toujours le principal débouché, mais la consommation se répand à grande vitesse en Europe de l’Est, en Asie du Sud-Est et même à travers l’Afrique, où ectasy, cocaïne, crack ou héroïne sont de plus en plus populaires. Le cannabis et ses dérivés sont maintenant consommés dans toutes les régions du monde. Dans les seuls États-Unis, la récolte de cannabis représenterait 25 milliards de dollars l’an, ce qui en ferait la première pro-duction agricole, avec le soja et le maïs.
Du paysan au député Cette production a beau être illégale, elle constitue une source importante de revenus pour un certain nombre de pays, qui peu-vent ainsi résorber leur déficit budgétaire. Les narco-dollars peuvent être réinjectés dans des activités «licites» par des particuliers, des bandes organisées, mais aussi des entre-prises, voire des nations entières. Les recherches menées sur le blanchiment de l’argent sale montrent bien l’imbrication étroite des économies officielle et illégale. L’industrie de la drogue étend ses tentacules partout dans la société civile, du paysan ou petitdealerà l’homme d’affaires et aux ins-titutions gouvernementales. Le ministère de l’Intérieur de l’Ouzbé-kistan estime par exemple que la moitié de la population rurale des cinq Républiques d’Asie centrale récolte de la drogue. L’in-dustrie de la drogue emploie un travailleur sur dix en Bolivie, selon des statistiques du Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues, datant du début des années 1990. À l’autre bout de la
L’UNESCO ET LA QUESTION INTERNATIONALE DES DROGUES Le programme de l’UNESCO Gestion des transformations sociales (MOST) a créé un réseau interdisciplinaire de cher-cheurs afin de mener des recherches approfondies sur les changements sociaux causés par les trafics de drogues dans le monde. Soutenu par le Programme des Nations Unies pour le Contrôle International des Drogues (PNUCID), le projet vise, à travers des études de diverses situa-tions, à établir un corpus d’informations sur les dimensions historiques, culturelles, sociales, économiques et légales du trafic de drogues, et sur les politiques à mettre en place. Les résultats de ce travail doivent aider les décideurs politiques et sociaux à mieux com-prendre les dynamiques et l’impact du trafic de drogues, et à mieux les armer pour y faire face.
www.unesco.org/most lll Fax: 33 1 45 68 56 77
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