Compte-rendu détaillé - Les services secrets contemporains

Pierre Lacoste

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Compte-rendu détaillé - Les services secrets contemporains

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• Publié par: ygocarib
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• Langue: Français

Extrait

Club Pangloss

23/9/2003

Les services secrets contemporains L’amiral Lacoste rappelle en préambule qu’il est à la retraite depuis 20 ans, trait d’humilité qui ne peut que faire sourire au regard de son impressionnant parcours. Cela marque le début d’une soirée placée sous le signe de la convivialité et de la simplicité. Il s’est certes retiré depuis une vingtaine d’années mais reste toujours très actif. Il est important, selon lui, que les gens de sa génération continuent à participer aux réflexions de leurs concitoyens pour leur apporter le témoignage de leur propre expérience  futelle ancienne – sur des questions sensibles. Dans un monde en constante évolution où chacun doit s’adapter à des circonstances et à des acteurs très divers, il est nécessaire de fournir des repères. Après des années consacrées à l’étude des stratégies et de la géopolitique, il a acquis la conviction que nous souffrons, en France, d’un grave déficit culturel en ce qui concerne le renseignement. C’est un problème de société, donc aussi de gouvernement. Nos instances gouvernementales ont presque toujours méconnu et négligé le renseignement. Ö L’imagedes Services secrets est simpliste; ils sont bien plus diversifiés et complexes qu’on ne l’imagine communément. On est loin des simplifications médiatiques qui représentent tous leurs membres sous les traits deJames Bond. L’étude de leurs structures, de leurs missions et de leur fonctionnement ne concerne pas uniquement la politique et la stratégie ;dans l’université tous les spécialistes des sciences humaines, historiens, économistes, juristes, politologues…, aussi bien que ceux des disciplines scientifiques, peuvent y trouver de passionnants sujets de recherche et de réflexion. Les structures actuelles des services secrets sont le résultat des évolutions administratives et techniques ème des Etats modernes au cours du 20siècle. Ils étaient moins systématiquement organisés dans les siècles précédents, mais leurs missions fondamentales étaient les mêmes. Aujourd’hui certains sont devenus de véritables administrations dotées de moyens humains et techniques considérables. Une tradition culturelle qui néglige le renseignement En France, même dans les armées, les traditions militaires ont rarement honoré les fonctions du renseignement; les officiers appartenant à l’élite ont plutôt choisi les fonctions “nobles ” ème du 3bureau, celui des opérations ; généralement ils ont sous estimé, sinon méprisé, leurs ème collègues du 2bureau et des services de renseignement militaire. C’est un défaut français récurrent dans notre histoire. En 1870, Napoléon III a déclaré la guerre à l’Allemagne en ignorant les capacités de l’armée prussienne alors que Bismarck était parfaitement informé sur la France et son armée. En 1940, le S.R. français était remarquablement performant sur l’Allemagne; il avait fourni les informations et les avertissements les plus exacts sur les intentions et les forces d’Hitler, mais l’Etatmajor n’en a pas tenu compte, pas plus que les gouvernements successifs de l’entre deux guerres n’ont voulu écouter leurs conseils et leurs mises en garde. On pourrait multiplier les exemples de telles déficiences, notre histoire en est jalonnée. Cette spécificité française s’explique par les caractéristiques de notre peuple, de nos traditions, de notre culture nationale, des vicissitudes de notre histoire. Nous sommes à cet égard profondément différents des anglosaxons en général et des Britanniques en particulier, chez qui il existe une véritable culture nationale du renseignement qui remonte à plusieurs siècles.

CR dinerdébat amiral Lacoste

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