Point de vue | Olivia ratrimoarivony Point de vue | thierry ramaroson
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Point de vue | Olivia ratrimoarivony Point de vue | thierry ramaroson

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Extrait

caPitaL ecO
Afin de donner un aperçu de l’industrie sur ces cinquante dernières années et tracer les perspectives du secteur, des industriels dont certains sont des monuments vivants du secteur, nous livrent leur vécu, leurs critiques constructives et leurs propositions.
PoINT DE vUE | OlIvIà ràTRImoàRIvoNY SECRÉTàIRE gÉNÉRàl DU GRoUpE StMP
« Il faut inciter les opérateurs à investir dans la transformation »
L’expàNsIoN : QUEl bIlàN TIREZ-voUs DU ChEmINEmENT DU GRoUpE DàNs lE sECTEUR INDUsTRIEl ? Olivia Ratrimoarivony :Nous avons démarré au milieu des années 90 et nous avons pu nous lancer dans le secteur industriel grâce à des me-sures incitatives mises en place à cette époque. Ces mesures portaient sur la détaxation des matériels et des intrants importés pendant 5 ans. Elles ont été possibles dans le cadre du système d’agrément pour les investissements destinés à la production. Bref, il s’agissait d’octroyer des facilités fiscales et douanières aux investisseurs. Voilà pourquoi nous avons pu nous lancer et développer nos activités. Puis, des assistants techniques étrangers étaient venus nous transmettre leur savoir-faire et de nou-velles technologies. Et petit à petit, l’ensemble de l’usine est piloté par les Malgaches. Au début, nous avons compté 30 employés et à l’heure actuelle, nous en dénombrons 350 au niveau de la SMTP et 1 000 dans tout le groupe.
L’expàNsIoN : a vos DÉbUTs, CommENT s’EsT pRÉsENTÉ lE màRChÉ ?
Olivia Ratrimoarivony :Nous avons fabriqué des produits qui n’existaient pas sur le marché. On peut citer les tuyaux PVC à joint automatique et les tuyaux PCMD à bande bleue alimentaire. Nous avons également demandé la certification qualité de l’usine. Et grâce à l’appui de l’ONUDI (Organi-sation des Nations unies pour le développement industriel) qui a assuré 70% du financement, nous avons décroché cette certification. Il s’agissait de révolutionner les habitudes des consommateurs et des les éduquer pour qu’ils puissent utiliser des pro-duits de qualité, plus faciles et plus rapides à manier. Ainsi, ils n’avaient plus à coller les tuyaux pour l’eau potable, contrairement à avant. Lorsque nous avons obtenu la certification, nous avons pu exporter sur les Comores et Mayotte dès la fin des années 90. Et nous continuons à exporter sur Mayotte.
L’expàNsIoN : cElà vEUT-Il DIRE qUE là qUEsTIoN DE CompÉTITIvITÉ EsT UN fàUx pRoblèmE poUR l’INDUsTRIE pUIsqUE voUs poUvEZ ExpoRTER ? Olivia Ratrimoarivony :Non, le problème de la compétitivité se pose à cause de la cherté de l’électricité. Chez nous, elle représente 45% du coût de revient. Puis, il y a un autre blocage : on a trop favorisé la zone franche au détriment des industries locales. Les entreprises franches bénéfi-cient d’importantes détaxations, alors que les en-treprises de droit commun doivent tout payer. Ac-tuellement, de nombreuses entreprises franches s’en vont, alors que nous, nous sommes toujours là et ce, malgré la crise et les orages. Donnez-nous les mêmes faveurs que la zone franche parce que nous aussi, nous créons des emplois comme elle. Il faut inciter les opérateurs à investir dans la trans-formation et ne pas se limiter à privilégier la zone franche et les grands projets miniers.
Il faut faire comme Maurice qui détaxe l’impor-tation d’intrants et de matériels et qui affiche un taux d’IBS inférieur à celui de Madagascar. Elle accorde même un taux zéro d’IBS pour les entreprises nouvellement créées sur un délai de 5 ans. Nous avons intégré les groupes régio-naux tels le COMESA, la COI et la SADC où les entreprises bénéficient souvent de facilités di-verses. Voilà pourquoi notre marché est inondé des produits de ces pays, alors que chez nous, les entreprises n’ont pas accès aux mêmes facilités. Il faut aussi soulever un autre blocage : dans les appels d’offres pour la fourniture de matériels comme les tuyaux, les industries locales sont dé-savantagées dès le départ. Car contrairement aux entreprises étrangères, elles ne bénéficient pas des mêmes facilités fiscales que ces dernières. Or, l’avenir est dans la création d’emplois via le développement de l’industrie locale. Il est dans l’industrialisation de notre économie.
PoINT DE vUE | thIERRY ràmàRosoN dIRECTEUR gÉNÉRàl DE là SaVOnnerie trOPicaLe
« L’industrie devrait être le moteur de la croissance »
L’expàNsIoN : commENT voYEZ-voUs l’INDUsTRIE màlGàChE 50 àNs àpRès l’iNDÉpENDàNCE ? ierry Ramaroson : La Savonnerie tropicale a été créée en 1967-1968 et inaugurée par le Président Philibert Tsiranana, il faut démystifier certaines interprétations erronées. Créée pour l’industrialisation de Madagascar pour se substituer aux importations mais non pas pour avoir un monopole dans le secteur, contrai-rement à ce que certains avancent. A cette époque, l’unité industrielle SIB de Mahajanga existait déjà, SNHU de Tuléar aussi. Il n’y a donc jamais eu une situation de monopole. Mais nous sommes la pre-mière industrie moderne de savon avec capital et direction malagasy dans l’océan Indien.
Le premier constat qui se dégage du bilan du sec-teur industriel est le manque d’égards et de pré-rogatives de la part des autorités, l’impérieuse né-cessité de défendre les industries via des mesures incitatives pour promouvoir l’emploi et l’investis-sement. Car il ne faut pas oublier que l’industrie est un réservoir d’emplois, un moyen d’économi-ser nos devises, une voie pour développer la sous-traitance… L’industrie est aussi créatrice de valeur ajoutée et donc de richesses.
L’expàNsIoN : PoURRIEZ-voUs êTRE plUs ExplICITE sUR lE DÉvEloppEmENT DE là soUs-TRàITàNCE DàNs lE sIllàGE DE l’INDUsTRIE ? ierry Ramaroson :Il ne faut pas oublier cet effet d’entraînement de l’industrie. Plus l’industrie se développe, plus elle a besoin de sous-traitants pour mieux se recentrer sur sa vocation première qui est de produire. Elle cède donc à des PME/PMI des activités comme la cartonnerie, le transport, etc. Etant donné qu’elle a cette capacité de déve-lopper tout un pan de l’économie, il faut la mettre à sa vraie place. On dit toujours chez nous que l’industrie et le secteur privé sont le moteur de la croissance. Mais ce n’est pas le cas sur le terrain, alors que l’industrie est économiquement et so-cialement utile.
L’expàNsIoN : QUE pRoposEZ-voUs poUR Y REmÉDIER ? ierry Ramaroson :Si l’industrie est considé-
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