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1 Religions et modernité Dir. : Jean-Marie Husser, Professeur à l ...

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Religions et modernité
Dir. : Jean-Marie Husser, Professeur à l’Université Marc Bloch, Strasbourg
Actes de l’université d’automne de Guebwiller, 27-30 octobre 2003
1Sommaire

AVANT-PROPOS
Jean-Marie Husser

INTRODUCTIONS
Dominique Borne et Gérald Chaix

I. LE DISCOURS CRITIQUE SUR LES RELIGIONS
èmeMark Sherringham, La critique philosophique de la religion au XVIII siècle
Jean-Marie Husser, L’approche historique des documents fondateurs : la Bible
Alfred-Louis de Prémare, L’approche historique des figures religieuses : Muhammad
Jean-Paul Willaime, L’approche sociologique des faits religieux

II. RELIGIONS ET SÉCULARISATION DES SOCIÉTÉS
Gilbert Vincent, Le concept de sécularisation : perspectives historiques et critiques
François Boespflug, La crucifixion déportée : sur la sécularisation en Occident d’un thème majeur
de l’art chrétien
Franck Frégosi, L’islam en France : une religion minoritaire dans un espace sécularisé et laïque
Francis Messner, État et religions en Europe

III. LES RELIGIONS FACE À LA MODERNITÉ
Viviane Comerro, Islam et modernité, quelques jalons d’un parcours historique
Luc Perrin, Catholicisme et modernité
Sophie Nizard, Judaïsme et m

IV. PERSPECTIVES PÉDAGOGIQUES
Oissila Saaidia, Comment enseigner le fait religieux musulman ?
Nathalie Siffer-Wiederhold, La prédication missionnaire et le kérygme des premiers chrétiens
Thierry Legrand, Les Hébreux : une histoire et plusieurs représentations
èmeFrançois Bessire, La Bible dans la littérature française du XVIII siècle : omniprésence et
confrontations
Jacqueline Gaillard, Enseignement du fait religieux et formation civique


2CONCLUSION
Danièle Cotinat, Jacqueline Gaillard, Francesco Belcastro, Guy Mandon, Marcel Spisser

ANNEXE
Jacques Miet, Le statut juridique des cultes en Alsace-Moselle

BIBLIOGRAPHIE THÉMATIQUE
3Avant-Propos
4Avant-Propos


Jean-Marie Husser, Professeur à l’Université Marc Bloch, Strasbourg


Donner toute leur place aux faits religieux dans les programmes de l’enseignement public s’est peu
à peu imposé comme une nécessité urgente, au fil d’un inventaire et d’une réflexion menés depuis près
d’un quart de siècle déjà. Cependant, si la nécessité semble s’imposer, les modalités pratiques et les
objectifs pédagogiques peinent à se définir devant une réalité en constante évolution. Les attendus du
récent Rapport Debray (2002) synthétisent les observations faites dans le Rapport Joutard (1989),
ainsi que dans les enquêtes et travaux divers qui l’avaient précédé et qui l’ont suivi au cours des
années 1980 et 1990. Tous convergent vers le constat aujourd’hui bien établi d’un déficit alarmant de
connaissances religieuses chez les jeunes générations, entraînant une incapacité croissante à
s’approprier une part de plus en plus importante de leur patrimoine culturel.
A ce constat s’ajoute cependant une donnée nouvelle, tout aussi préoccupante bien qu’encore mal
évaluée et diversement perçue selon les observateurs : celle au contraire d’une attitude confessionnelle
militante et intransigeante, refusant toute légitimité à un enseignement abordant de quelque façon que
soit les faits religieux dans le cadre des programmes et de la laïcité scolaire. Déficit de culture ou
indifférence religieuse pour les uns, excès de certitudes ou blocages fondamentalistes pour les autres,
avec toutes les incompréhensions que ces configurations engendrent entre ces différents types de
population scolaire.
L’enseignement public, s’il veut assumer sa responsabilité en ce domaine, comme l’y engage le
Rapport Debray et les récentes initiatives ministérielles, se trouve dès lors confronté à deux exigences
contradictoires : donner aux uns les connaissances nécessaires pour comprendre le monde dans lequel
ils vivent, aider les autres à prendre un peu de recul face aux discours identitaires, l’une et l’autre dans
le respect des consciences et le souci d’éducation à une citoyenneté respectueuse de l’autre. De plus,
les principes mêmes de la laïcité imposent aux enseignants une démarche singulièrement exigeante,
qui consiste à aborder les croyances et les pratiques religieuses avec l’objectivité critique propre à
toute démarche scientifique, tout en préservant leur spécificité et en évitant de présenter ce savoir
scientifique – parfois encore hypothétique – comme une entreprise de démolition des traditions
religieuses et des convictions des élèves. La tâche, on le sait, n’est pas aisée. L’étude critique des
religions, qu’il s’agisse du questionnement philosophique ou de la recherche en sciences humaines,
conduit bien à une déconstruction des discours traditionnels, à une dissociation entre savoir et
croyance, à un déplacement du sens qui peuvent être déstabilisants pour des élèves en quête d’identité
5et de repères sûrs. C’est dire que, s’il y a un défi à relever dans l’enseignement des faits religieux dans
le cadre de l’enseignement public, il est essentiellement d’ordre pédagogique.
Par cette situation singulière, l’enseignant se trouve au cœur même du conflit herméneutique
suscité par l’affrontement des religions à la modernité. Depuis la Renaissance et l’émergence d’un
savoir critique indépendant de la théologie, le rapport entre les religions concernées et la modernité a
été, et demeure encore à bien des égards, conflictuel. Nous entendons ici la modernité de façon très
classique comme la résultante de quelques traits culturels majeurs : l’affirmation de l’autonomie du
sujet, l’avancée de la rationalité scientifique et la différenciation des institutions, l’ensemble
conduisant progressivement, à travers un processus de sécularisation, à la marginalisation des
religions instituées. Il ne s’agit là, bien sûr, que d’un schéma théorique, qui appelle des nuances et des
corrections qu’apporteront plusieurs auteurs du présent volume.
L’université d’automne qui s’est tenue à Guebwiller en Alsace du 27 au 30 octobre 2003, organisée
à l’initiative de l’IUFM d’Alsace et de son directeur Mark Sherringham, avec le soutien du recteur de
l’académie de Strasbourg Gérald Chaix et de la direction de l’Enseignement scolaire, ambitionnait
d’aborder ces questions sous la forme d’une session nationale de formation offerte aux inspecteurs,
enseignants et autres acteurs de l’Éducation nationale. Il s’agissait de mettre en lumière différents
aspects du rapport des religions à la modernité – essentiellement ici les trois monothéismes présents
en France –, afin de mieux cerner les enjeux pédagogiques qui viennent d’être évoqués. Ce sont les
actes de cette Université d’automne qui sont ici publiés et proposés à la lecture d’un plus large public.
La plan de l’ouvrage respecte dans ses grandes lignes le programme de la session, distribuant les
contributions selon trois problématiques majeures :
- En premier lieu, le discours critique sur les religions, illustré par quatre contributions
représentatives des approches philosophique, historique et sociologique des faits religieux. L’exposé
des principes herméneutiques et des problématiques qui conduisent ces diverses disciplines met en
évidence le décalage entre le discours religieux traditionnel et sa déconstruction critique.
- Un deuxième thème envisage la place des religions dans la société sécularisée à travers des points
de vue divers et originaux : une interrogation philosophique de la notion même de sécularisation des
sociétés ; une recherche historique dans l’art contemporain sur la sécularisation d’un motif religieux ;
une mise au point minutieuse sur la situation sociale de l’islam en France, illustrant toute la
complexité des rapports d’une religion plurielle et minoritaire avec une société sécularisée ; enfin,
c’est la place réservée aux religions dans les États moderne qui est évoquée à travers un exposé
synthétique de la situation juridique des religions dans les différents États de l’Union européenne.
- Le dernier thème de ce triptyque aborde de front l’attitude des religions face à la modernité
èmedepuis le XIX siècle. Attitudes diverses et contrastées, faites, selon les temps et les communautés, de
rejets, de crispations ou au contraire d’adaptations à la modernité,

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