Le mysticisme, ce fléau
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Le mysticisme, ce fléau

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1
Le mysticisme, ce fléau
Richard Bennett
Je garde, du temps où j'étais prêtre, des souvenirs saisissants des pratiques vaudoues.
A Trinidad, cela s'appelle le Shango; à Cuba par exemple, on l'appelle "Santeria", et au Brésil,
le Candomble Jege-Nago. Quoiqu'il en soit, il s'agit essentiellement des mêmes pratiques
païennes recouvertes d'un vernis catholique. C'est une tradition qui se transmet de génération
en génération à Haïti, dans les Antilles, et dans bien des pays d'Amérique du Sud. Dans les
paroisses que je desservais, j'ai rencontré des sorciers qui savaient faire descendre des esprits
méchants sur un sujet. Une de leurs méthodes consistait à faire usage de la célèbre "bougie
noire", pour "mettre la lumière sur la tête de quelqu'un". Le but était de nuire à un ennemi,
parfois même de le tuer. Demander qu'on "mette la lumière" sur un ennemi, c'était mettre une
malédiction sur cette personne au nom des dieux païens de l'Afrique, auxquels venaient se
mêler certains "saints" catholiques. Les sorciers attiraient aussi des esprits méchants sur
certaines personnes au moyen d'une effigie masculine ou féminine, représentant l'ennemi
auquel ils voulaient nuire par une malédiction. Le sorcier piquait la statuette avec des
aiguilles, tout en appelant les esprits à venir tourmenter la personne dont le nom était inscrit
sur le front de la figurine. Cette pratique était relativement courante dans les paroisses rurales
où je travaillais.
L'occultisme au grand jour
Quand j'ai eu connaissance de l'efficacité de ces pratiques, j'ai craint pour les membres
de ma
paroisse. Quand j'étais prêtre de paroisse à Gasparillo dans le sud de Trinidad, j'ai
appris que certains membres de la chorale faisaient partie du groupe de Shango. Je leur ai fait
part de mes craintes. Ils m'ont dit de ne pas m'inquiéter; que cela faisait partie intégrante de
leur catholicisme, et que les prêtres qui m'avaient précédé n'y avaient vu aucun inconvénient.
Je n'ai pas insisté, mais j'ai continué à m'informer sur les séances de Shango et les rendez-
vous entre les sorciers et leurs clients. J'ai découvert que le Shango était efficace et
destructeur. Le jour où un jeune homme est venu me demander la permission d'assister à une
séance de Shango, Route de la Bonne Aventure à Gasparillo, je lui ai fait part de mes craintes
et lui ai dit de ne pas y aller. Il m'a donné l'adresse de la maison où l'on organisait le festin.
L'heure venue, je suis allé sur place. J'ai observé des personnes qui entraient dans la
maison. Elles commençaient par tremper la main dans une grande vasque de verre remplie de
sang de bouc. Certains ne faisaient que tremper la main dans le sang. D'autres trempaient la
main, puis faisaient un signe de croix exactement comme quand ils se signaient avec l'eau
bénite en entrant dans l'église. Traversant la maison, les participants ressortaient dans la cour
à l'arrière. J'étais placé de manière à voir tout ce qui se faisait dans cette cour. Les participants
ont formé un cercle. Une demi-douzaine de percussionnistes a commencé à jouer du bongo,
puis les sorciers se sont mis à faire des incantations. Les bongos jouaient de plus en plus fort.
A la tombée de la nuit, on a allumé des lanternes et des bougies, si bien que j'ai pu continuer à
observer ce qui se passait. Les incantations s'intensifiaient: leur ton était de plus en plus aigu.
Quelques personnes se sont levées et se sont livrées à une danse frénétique. J'ai eu peur quand
j'ai vu des hommes et des femmes tomber par terre et se tordre comme des serpents, en
poussant des cris stridents. Alors je suis parti. A mon insu, le jeune homme à qui j'avais dit de
ne pas aller dans cette maison était venu quand même.
Deux jours plus tard, la mère de ce jeune homme est venue me voir. Elle m'a dit que
selon le médecin, son fils avait complètement perdu la raison. On l'avait interné dans la
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