Les quartiers prioritaires en Lorraine : le plus souvent marqués par une grande précarité
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Les quartiers prioritaires en Lorraine : le plus souvent marqués par une grande précarité

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Publié le 23 juillet 2013
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Langue Français

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Damien RICHET
LesuqratiersprioritairesneLorraine:
Près de 175 000 personnes vivent dans les 85 quartiers prioritaires, dits politique de la ville, de Lorraine. Les habitants de ces quartiers disposent en moyenne de 10 400 euros par an et par unité de consommation pour vivre, soit un des revenus les plus faibles toutes régions confondues. Ils cumulent des difficultés face à l’éducation, à l’emploi, au logement, etc. Les quartiers lorrains sont cependant assez dissemblables. Si la grande majorité accueille encore aujourd’hui une forte population à bas revenus (un habitant sur quatre en moyenne), une petite minorité présente des caractéristiques plutôt favorables. Ldes quartiers n’est pas liée à l’évolution a Lorraine compte 85 (1) quartiers priori phique -taires, dont 38 zones urbaines sensibles (ZUS de l’agglomération à laquelle ils), démographique répartis dans 21 unités urbaines et 56 commu - appartiennent. nes. Avec 175 000 habitants, ils regroupent 8% Dans certains quartiers ayant profité d’une réno -de la population régionale. La Lorraine arrive au vation urbaine, la volonté de déconcentration de 14e - a donné lieu à de nombreuses démoli l’habitatrang des régions pour la part de population résidant dans un quartier prioritaire, loin derrière lesrégionstrèsurbainescommelÎle-de-Francethioornssqduiarmtimere.uLbelesspoetpudlaotinocnsàndoeusverlleelomgeentmeenmts-ou le Nord-Pas-de-Calais. Au niveau national, a prèsde9millionsdepersonneshabitentdansunlmeséndaégpéaertss,ddanosùluenequbaartiisesrendeecloamppoepnuslaetniotnp.s quartier prioritaire, soit 15% de la population. Ces quartiers cumulent généralement les diffi -10 400 euros par an pour vivre cultés sociales et économiques : revenus plus Le revenu médian par unité de consommation faibles, taux de chômage plus élevé, etc. En (UC) des habitants des quartiers prioritaires Lorraine, ils représentent en moyenne 16% de lorrains s’établit à 10 400 euros annuels. Il est la population des unités urbaines qui les englo - en moyenne inférieur de plus de 40% aux re -bent. Leur importance démographique varie de venus médians parUClorrain (17 600 euros) et 3% dans l’agglomération de Sarrebourg à 65% national (18 400 euros). Cet écart est un des dans l’agglomération de Farébersviller. plus forts de France, signe d’une grande fragi -La tendance démographique est à la baisse dans les quartiers politique de la ville, dans laquartiers trop peu peuplés n’ont pas été rete -(1) Trois majorité des régions. En Lorraine, entre 2007 et:ldeUSaZbeKoernboFàgb-rvahcesces400habitants,eteldsueextxneisnostuéeleditsulansadsun 2009, ils enregistrent globalement une baisseUSaZeldneulsALe-pmaahC-s-fuœB-el-du-Haut de 3% de leur population, une des plus fortesLièvre, respectivement sur les communes de Nancy et décroissances régionales. L’évolution démogra -de Maxéville, avec 400 habitants à elles deux.
Les quartiers de la politique de la villeitldantlensiarrossneitrolsre.LesquanLorrainraitreesdéceseuq Population des quartiers politique de la villequatuor de queue des régions fran -çaises, dans une situation à peine Longwyplus favorable que les quartiers languedociens (10 300 euros) et Thionvillejuste derrière ceux de la voisine ardenn . Creutzwaldchamp aise (10 400 euros) GuénangeForbach -Le quart inférieur des quartiers pré Verdunsente un niveau de revenus parUC Metz Sarregueminesde 8 600 euros, soit une des limites Saint-Avold Farébersvillerles plus basses de tous les quartiers de métropole. Ces quartiers sont particulièrement défavorisés et la Revigny-sur-Ornainmise en place de politiques spécifi -Bar-le-Ducques y est donc pleinement justifiée. Tronville-en-BarroisSarrebourg Toul NancyLes 25% des quartiers aux revenus les plus élevés sont au-dessus de Ligny-en-Barrois12 600 euros parUCet par an. Ainsi Lunévillele rapport d s e t s es revenu n re ce quartiers et les 25% des quartiers les Saint-Dié-des-Vosgesmoins favorisés est de 1,46, dessi -nant un profil assez homogène de quartiers. En comparaison, l’écart est Part de la population Épinalde 1,49 en France métropolitaine. des quartiers prioritaires dans la population Remiremont 34 680Le revenu médian par unité de de l'unité urbaineconsommation varie de 3 200 euros Plus de 17,3% 9 890annuels dans la Cité de la Forêt à De 13,4 à 17,3%Sarreguemines - chiffre exception-Moins de 13,4%nellement bas - à 20 800 euros Source : Insee, revenus fiscaux localisés 2009dans la commune de Chaudeney-sur-Moselle, dans l’agglomération 175 000 habitants dans les quartiers politique de la ville en Lorrainerpreiroiauqnit-rtieneuèrstieuttoTeuo,luqdeatri . on Population Part de la populati Unité urbaine Population totale des quartiers vivant dans unUn renforcement qu e politiquedelavilledaertliaerviplloelit(i%q)ucarésponesirsednoitaitalupopdelaentrconc Farébersviller 8 164 5 309 65,0 Toul 21 327 9 349 43,8Entre 2007 et 2009, le revenu mé -Creutzwald 17 316 6 810 39,3dian a faiblement augmenté dans la Forbach 85 890 20 094 23,4plupart des quartiers prioritaires. Longwy 42 971 9 958 23,2 -Cette évolution peut être la consé Revigny-sur-Ornain 3 170 561 17,7de lusieurs - facteurs : le dé Saint-Avold 36 122 6 245 17,3quence p les ons aisées us Tronville-en-Barrois 2 021 333 16,5plévdepepotelrairupopitalrapsedtsnoitalu-uapsulp Lunéville 22 497 3 688 16,4 Épinal 60 993 9 895 16,2fetudsioiffielicderélagnnéerv-dese,etcenusstto.Ileas,lesvrioatgnta Thionville 127 684 20 394 16,0 Ligny-en-Barrois 5 248 829 15,8 -discerner chaque effet indépendam Nancy 255 049 34 681 13,6ment d’un autre. La rénovation ur -Verdun 23 050 3 081 13,4baine a également un rôle important Bar-le-Duc 18 848 2 513 13,3 -dans l’évolution socio-démogra Saint-Dié-des-Vosges 43 703 5 677 13,0phique d’un quartier, en améliorant Guénange 9 511 1 196 12,6son attractivité notamment. RMeetmzi2739773013311,50En moyenne, le revenu médian reumeomnitnes22194018638,des quartiers a augmenté de 1%. SSaarrrreegbourg159252455232986327,,67Cette hausse est très inférieure à Ensemble 1 124 251 175 288 15,6la hausse enregistrée dans la ré -Champ : population des ménages fiscauxgion ou dans les unités urbaines Source : Insee, revenus fiscaux localisés 2009contenant au moins un quartier 2
(+5%). Dans les quartiers, 26% des habitants sont dits à bas revenus, contre 10% dans l’ensemble des agglomérations contenant un quar -tier. Dans un contexte de baisse de population, les effectifs des per -sonnes à bas revenus stagnent, e n t r a î n a n t m é c a n i q u e m e n t u n e hausse du taux de bas revenus. Cela peut signifier que dans cer -tains quartiers les ménages les plus aisés partent emménager ail -leurs, laissant sur place les ména -ges moins aisés. Comme le niveau de revenu mé -dian, la proportion de personnes à bas revenus dans les quartiers et s o n év o l u t i o n n e s e m b l e n t p a s liées aux grandeurs observées sur les agglomérations englobantes. Des familles fragilisées Le revenu médian et son corollaire le taux de bas revenus mesurent de manière synthétique le degré de dif -ficultés d’un quartier. En effet, tous les indicateurs de fragilité des popu-lations sont liés au revenu : mal-lo-g e m e n t , s i t u a t i o n s f a m i l i a l e s fragiles, bas niveau de formation, in-sertion sur le marché du travail, etc. En Lorraine, 81% des ménages vi-vant dans les quartiers prioritaires sont locataires, dont quatre sur cinq enHLM. Dans les unités urbaines comportant au moins un quartier, la moitié seulement des ménages sont locataires de leur logement, et seu -lement deux sur cinq vivent enHLM. Parallèlement, les logements sont plus petits dans les quartiers qu’ail -leurs. Cette forte présence des loge -ments sociaux induit logiquement une sur-représentation des ména -ges pauvres. Au niveau familial, les grands ména -ges (plus de 6 personnes dans le même logement -) et les familles monoparen tales sont sur-représentés dans les quartiers. Ce sont les situations fa -miliales les plus fragiles financière -ment. En effet, pour les grands ménages, les revenus des adultes sont à répartir entre beaucoup de personnes. Pour les familles mono -parentales, dans quatre cas sur cinq des mères isolées, la présence d’une seule source de revenus fragi -lise leur situation financière.
Intégration difficileménages concernés par une allocation sur le marché du travailchômage, indicateur d‘activité des 25-64 ans) permet de classer les quartiers L’intégration au marché du travail politique de la ville lorrains en six ehsatbiétagnatlsemdeenstqpluuasrtideirffsi.cilAeinpsoi,ur2l3e%sclasseshomogènes.Deuxclasses d ménages sont concernés par représentent les extrêmes, et les uenseallocationchômage,contre16%quatreautresdesquartiersmoyens. tdeasn.sLleesntruéneitéssururlebaimnaerscheéngdloubtarna--Treize quartiers vail est également moins fréquenterelativement favorisés dans les quartiers. Les couches po - Le premier groupe compte 22 000 pulaires (ouvriers et employés habitants répartis dans treize quar -) sont sur-représentées dans les quartiers. tiers, dont deuxZUS. La plupart de En outre, près de deux tiers des jeu - ces quartiers sont donc de petits nes adultes n’ont pas de diplôme quartiers, entre 700 et 2 200 habi -supérieur ou égal au baccalauréat tants, à l’exception de laZUSBrechel-(contre 45% dans les aggloméra - berg-Fatima-Garang à Creutzwald tions), signe d’un accès difficile à ( -5 400 habitants dans les ménages fis l’enseignement supérieur et d’un dé -caux). Les revenus dans ces quartiers crochage scolaire important. Le sont plutôt élevés, très proches des faible niveau de formation des jeu - revenus observés sur l’ensemble de nes rend leur intégration au marché leurs unités urbaines, entre 13 000 et du travail difficile. S’ajoute à cela 18 000 euros annuels. Ces revenus une discrimination par le lieu de ré - connaissent d’ailleurs une progres -sidence, qui pénalise l’accès à l’em - sion significative. ploi des populations des quartiers, Ces quartiers sont également les notamment des hommes. mieux placés sur les autres critères. Certains ont même très peu de lo-Une analyse multicritèregementsHLM. Les taux de bas reve-répartit les quartiers ennus sont inférieurs à 10% pour la six classes homogènesmoitié d’entre eux, et restent mo-La prise en compte de plusieurs cri- destes pour les autres. tères (revenu parUC, dispersion du re-Deux communes de l’agglomération venu parUCdans le quartier, taux dede Toul, avec un revenu médian bas revenus, indicateur de jeunesse, -proche de 20 000 euros annuels, su p a r t d e s g r a n d s m é n a g e s , s u r f a c epérieur au revenu médian de l’en -moyenne du logement, indicateur desemble de la Lorraine, appartiennent monoparentalité, part des ménages lo -à ce groupe. La Cité Belle Roche à cataires, part des ménages arrivés de - -Cocheren a elle aussi un revenu mé p u i s m o i n s d e c i n q a n s , p a r t d e sdian supérieur à celui de l’unité ur -Des quartiers homogènes mais très défavorisés Distribution des revenus dans les quartiers "politique de la ville" par région 20 000 euros par an et par UC 18 000 16 000 14 000 12 000 10 000 3e quartile 8 000 Revenu des quartiers Médiane Revenu médian 1e quartile régional 6 000 Aquitaine Île-de- AuvergneFranche- Languedoc- Champagne- Picardie Rhône-Alpes Poitou- Nord-Pas-de- Limousin Comté Roussillon Ardenne Calais Charentes France Bourgogne Lorraine Centre Alsace Midi- Pays de la Haute- Bretagne Provence- Basse- Corse Pyrénées Loire Normandie Alpes-Côte Normandie Source : Insee, revenus fiscaux localisés 2009 d'Azur
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baine de Forbach. Toutefois, ce revenu est assez faible (14 900 euros annuels -). Ainsi, ce quartier peut appa raître défavorisé dans l’absolu, tout en ayant une situation similaire à celle relevée à proximité. Cela souligne le risque d’une ana -lyse des quartiers rapportée unique -ment à leur environnement direct. Certains quartiers en difficulté ap -partiennent à un territoire en situa -t i o n g l o b a l e m e n t d é f a v o r a b l e , notamment sur le plan économique, ce qui oblitère les capacités de dé -veloppement de ces quartiers, et in -duit un besoin d’une intervention publique renforcée. Dix-neuf quartiers moins défavorisés que la moyenne Le deuxième groupe contient dix-neuf quartiers prioritaires, dont sixZUS, pour 45 000 habitants. Il s’agit de pe -tits et de moyens quartiers (entre 500 et 3 600 habitants), à l’exception de la Z U Sdes Nations à Vandœuvre-lès-Nancy. Les revenus des habitants y sont inférieurs aux revenus des uni-tés urbaines englobantes mais supé-rieurs à la moyenne des quartiers lorrains. Le revenu médian par unité de consommation est de 12 000 eu-ros annuels, variant entre 9 900 et 14 900 euros. Le taux de bas reve -nus (22%) est par conséquent plus faible que la moyenne, mais deux fois plus élevé que dans l’ensemble des unités urbaines avec quartier priori -taire. La population baisse dans la plupart de ces quartiers. La plus forte décrois -sance a eu lieu dans laZUSJéricho-Saint-Michel de l’agglomération de Nancy, dont la population a diminué de 14% entre 2007 et 2009. En parallèle, le niveau de vie des habitants a aug -menté. Ces phénomènes sont sans doute à mettre au crédit de la rénova -tion urbaine dont a bénéficié la zone. Sur tous les critères de fragilité, ces quartiers sont mieux positionnés que la moyenne : moins de jeunes peu formés, moins de grands ména -ges, moins de chômage, etc. Quatorze quartiers dans la moyenne des quartiers Le troisième groupe comprend qua -torze quartiers pour 44 000 habi -
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t a n t s . À p a r t l e p e t i t q u a r t i e r le logement. En effet, plus de huit Jeanne-d’Arc de l’unité urbaine de logements sur dix sont desHLM. De L o n g w y , i l s ’ a g i t d eZ U S, d plus, e le turn-over des ménages est moyenne à grande taille. La popula - plus important qu’en moyenne. En tion baisse dans ces quartiers. Le schématisant grossièrement, ces revenu médian parUC - sont des zones de pass’échelonne quartiers de 9 000 à 12 000 euros annuels, sage que les habitants quittent dès proche de la moyenne des quartiers qu’ils en ont les moyens. lorrains (10 700 euros annuels quartiers du 4 Les), toutegroupe se distin-comme la part de personnes à bas guent de ceux du 5epar une popula-revenus (24% plus jeune, marquée par un). tion Sur l’ensemble des critères de fragili - turn-over important, vivant dans des té, ces quartiers sont proches de la ménages plus grands, et un peu moyenne des quartiers prioritaires lor - plus touchée par le chômage. rains. Toutefois, les grands ménages sont sur-représentés, au détrimentSix quartiers cumulent des familles monoparentales. Lesles difficultés plus grandes difficultés sont rencon -tréessurlemarchédutravail:lechô-qLueadrteirenrise,rdgoronutpteocisomZpUrSdsixroeunp, mage est élevé, beaucoup de jeunes r sontpeuqualifiésetlescatégories1q1ua0rt0i0ershadbietanmtosi.nIslsdeagimtildleepheatbitis-populaires sont plus nombreuses que danslamoyennedesquartiers.tdaentMs,etàz.lLeexscereptvieonnudseylasoZntUtSorin-yfaèsBr Deux classesbles, en moyenne 40% du revenu de quartiersmoyen des Lorrains, et varient entre très défavorisésbihanttasrauqreit14,ssed%uelssannsces.Dan00te23ueor8700 Les quatrième et cinquième groupes sont à bas revenus, et même 61% sont très proches : ensemble, ils dans la Cité de la Forêt à Sarregue-comprennent trente quartiers, dont mines, le quartier le plus pauvre de treizeZUS, pour 50 000 habitants. Il Lorraine. La population baisse, sauf s’agit pour l’essentiel de petits et d a n s l e t o u t p e t i t q u a r t i e r moyens quartiers, à l’exception des Arc-en-Ciel de l’unité urbaine de ZUSPlateau de la Justice à Épinal et Freyming-Merlebach. La situation Les Aulnes - Champ le Bœuf - Haut d se duLièvreàNancy.CesquartierspeopBuloartinoynbamisbslee,smeadisétléariopraeurv:restéa perdent de la population. augmente, signe que les ménages Les revenus dans ces quartiers sont les moins défavorisés quittent le faibles. Le revenu médian par unité quartier. Dans les autres quartiers, de consommation est de 8 500 eu - vu les faibles effectifs, les évolutions ros par an, variant selon la zone ne sont pas interprétables. entre 6 900 et 11 600 euros an - Ces quartiers sont des poches de n u e l s . L a p a u v r e t é e s t t r è s pauvreté au sein de leurs unités ur -marquée, avec 35% des habitants à baines. Toutes les populations fragi -bas revenus. Elle a de plus ten - s o n t s u r - r e p r é s e n t é e s : danceàaugmenterfortement.flaesmillyesmonoparentales,grands Cette pauvreté très forte est la ménages, chômeurs, jeunes, jeunes conséquence de la ségrégation par peu formés. Sur-représentation des situations familiales fragiles dans les uartiers rioritaires deEsnsqeumbtileersUnitésurbaines prioritaariresenglobantes Revenu médian parUC(euros) 10 16 351 559 Taux de bas revenus (%) 25,8 10,3 Proportion de grands ménages (%) 4,2 2,0 Indicateur de monoparentalité 6,3 3,7 Part de locatairesHLM 19,4(%) 64,4 Part des ménages concernés par une allocation chômage (%) 23,2 16,3 Indicateur d’activité des 25-64 ans (%) 65,1 73,4 Source : Insee, revenus fiscaux localisés 2009
Les quartiers politique de la ville Le «développement social des quartiers» initie, dans les années 80, la première approche territoriale urbaine qui sera dé -nommée «politique de la ville» au début de la décennie suivante, et visant à dénoncer «la terrible uniformité de la ségrégation» caractérisée par le regroupement des populations en difficulté. Les territoires d’intervention de la politique de la ville sont en per pétuelle évolution. Au niveau nat ional, les seize «quartiers-pilo -tes» en 1982 évoluent vers 750 zones urbaines sensibles (ZUS -) en 1996, éligibles au Programme national de rénovation ur baine, ou encore 215 quartiers prioritaires du Plan E spoir Banlieues en 2008, auxquels sont ajoutées les zones de redynamisation urbaine (ZRU), les zones franches urbaines (ZFU), couplées aux zones d’éducation prioritaire (ZEP) ou très ré-cemment aux zones de sécurité prioritaires (ZSP). Tous ces zonages qualifient les territoires d’intervention mais pas seulement, puisque les contra ts urbains de cohésion sociale (CUCS) initiés en  quartiers aux caractéristiques similaires.2007 ont même étendu la coopération à d’autre s En Lorraine, ces territoires d’intervention concernent : 37ZUS, 27ZRU, 4ZFUet 5ZSP. 22 contrats urbains de cohésion sociale (CUCSsignés, concernant 57 communes et 83 territoires dont 13 bénéficient) ont été d’un Programme de Rénovation Urbaine. Les orientations stratégiques déclinées dur ant ces trente années de politique de la ville ont abordé les quartiers tantôt comme ressource, problème ou encore symptôme. Le programme de rénovation urbaine, initié dans le cadre de la loi du 1eraoût 2003, marque un tournant dans la forme d’intervention publique qui agit de fait sur le bâti (logements, équipements publics et aménage -ments urbains) au sein desZUSdégradées. De nombreuses évolutions ont engendré des c hangements de configuration des quartiers, notamment du fait de la rénovation urbaine, mais aussi des villes et agglomérations dont ils font parti e, qui rendent pertinente la défin ition d’une nouvelle politique de la ville et notamment de sa géographie. De plus, l’installati on progressive de nouveaux zonages a obscurci la lisibilité des territoires d’intervention, de l’action et donc de son impact. Une nouvelle politique recentrée et cohérente Partant de ce constat, le Gouvernement a lancé une concertati on nationale, d’octobre 2012 à j anvier 2013, auprès des acteurs de la politique de la ville. Les contours de cette politique ont été redéfin is, lors du Comité Interministériel de l a Ville du 19 février 2013, autour de cinq en-gagements : - co-construire la politique de la ville, - mobiliser les politiques de droit commun, - poursuivre la rénovation urbaine, - concentrer les interventions publiques, - mettre fin aux stigmatisations et aux discriminations. Depuis, un projet de loi a été travaillé énonçant comme principe pr emier celui de cohésion sociale et de solidarité nationale vis-à-vis des quartiers défavorisés. Outre le sens de l’intervention conduite conjointement par l’État et l es collectivités, dans une recherche de réduction des écarts, de lutte contre les inégalités, adossée aux enjeux de prévention et d e sécurité, ce projet de loi précise la mise en œuvre de la réforme. Un contrat de ville de nouvelle génération sera signé, porté au niveau inte rcommunal, qui constituera un véritable projet de territoire, uniquepour intégrer les enjeux de cohésion s ociale et de renouvellement urbain,globalpour mobiliser le droit commun de l’État, des collectivités territoriales et des organismes sociaux, etmobilisateur airede tous les acteurs : préfet, m et président de l’inter-communalité, Région, Département, Recteur,ARS,CAF hambres consulaires et bailleurs, etc., Pôle Emploi, institution judiciaire, c Dans ce cadre, une nouvelle géographie prioritaire est pensée. Le c hoix d’une intervention convergente et concentrée se des -sine. Sur les 2 500 territoires d’intervention actuels, la déte rmination des quartiers prioritaires devrait concerner 1 20 0 à 1 300 quartiers selon un indicateur significatif : le revenu des habitants. Une politique articulée avec les futurs programmes européens 2014-2020 Cette nouvelle politique de la ville s’articulera avec les p rogrammes européens 2014-2020, qui prévoient de mieux mobiliser les fonds en faveur du développement urbain durable «à l’échelle des agglomérations, notamment celles abritant des quartiers en difficulté structurelle» et s’inscrivent dans un objecti f de croissance «intelligente, durable et inclusive». Ces stratégies seront mises en œuvre à travers les contrats uniques conclus pour les territoires d’intervention, sur la base d’un projet de territoire. Pour leFEDER, le projet de règlement prévoit une obligation de 5% minimum dans l’urbain mais la France, qui souhaite agir de façon marquée sur ces territoires en difficulté, a, par l’intermédiai re d’une convention cadre pour les quartiers prioritaires de la politique de la ville signée le 13 février 2013 entre le Mini stre délégué à la ville et l’Association des Régions de France (ARF), inscrit un minimum d’intervention de 10% dans une approche multi-fonds (FEDERetFSE). La réforme de la politique de la ville est engagée et la présentation m i-juillet en conseil des ministres du projet de loi devrait per -mettre d’observer quelles évolutions accompagneront les choix opérés. L’observation des territoires d’intervention de la politique de la ville est donc nécessaire et pe rmanente. L’étude proposée ici met en évidence la situation des quartiers prioritaires de Lorrain e, tels que définis initialement et mis en perspective en tenant compte des évolutions. SGAR Lorraine
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Savoir plus : - Les jeunes des ZUS inégalement pénalisés au moment de l’insertion, Céreq, Net.Doc n°79 - février 2011 - Des quartiers prioritaires très pré -caires au sein d’une région Centre plus préservée, Insee Centre Info n°189 - mai 2013
Site Internet : www.insee.fr
Insee Institut National de la Statistique et des Études Économiques Direction Régionale de Lorraine 15, rue du Général Hulot CS 54229 54042 NANCY CEDEX Tél : 03 83 91 85 85 Fax : 03 83 40 45 61 www.insee.fr/lorraine DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Christian TOULET Directeur régional de l’Insee COORDINATION RÉDACTIONNELLE Bertrand KAUFFMANN Jean-Jacques PIERRE RESPONSABLE ÉDITORIALE ET RELATIONS MÉDIAS Brigitte VIENNEAUX RÉDACTRICE EN CHEF Agnès VERDIN RÉALISATION DE PRODUITS ÉDITORIAUX Marie-Thérèse CAMPISTROUS ISSN : 0293-9657 © INSEE 2013
Très peu de bas revenus dans certains quartiers Comparaison des 6 classes de quartiersClasse 1 -Taux de bas revenus quartiers relativement favorisés 1,25 Classe 2 -quartiers moins défavorisés 1,00 Classe 3 -quartiers dans la moyenne Classe 4 -Idnedsic2at5e6ur4da'nasctivité0,75Partdemségnraangdessquartiersdéfavorisésjeunes -Classe 5 -0,50 quartiers défavorisés moins jeunes Classe 6 -0,25 quartiers très défavorisés Note de lecture : les valeurs de chaque 0,00 indicateur sont représentées relativement à la valeur du 6e groupe de quartier, égale à 1. Ainsi, les quartiers de la classe 1 (relativement favorisés) accueillent quatre fois moins de personnes à bas revenus que les quartiers de la classe 6 (les plus défavorisés). Taux de familles monoparentales
Part des ménages concernés par une allocation chômage
Part de locataires HLM Source : Insee Des quartiers diversement défavorisés Principaux indicateurs sur Longwy Taux de bas revenus Les Remparts 4,0Voltaire Val Saint-Martin Cités de Gouraincourt 3,0 Saint-Charles UU de Longwy 2,0 Part des grands ménages 1,0 0,0 Note de lecture : les données sont représentées relativement à la moyenne de l'unité urbaine (valeur = 1) Le taux de ménages à bas revenus est 3 fois plus fort dans le quartier Voltaire que dans le reste de l'UU. Les quartiers Jeanne d'Arc et Cités de la Chiers ne sont pas représentés.
Part des ménages concernés par une allocation chômage
Part de locataires HLM Taux de familles monoparentales Source : Insee Définitions Le revenu fiscalressources déclarées par les contribuables sur la dé -correspond à la somme des claration des revenus, avant tout abattement. Il ne correspond pas au revenu disponible. Le revenu fiscal comprend ainsi les revenus d’activité salariée et indépendante, les pensions d’invalidité et les retraites (hors minimum vieillesse), les pensions alimentaires reçues (déduction faite des pen -sions versées), certains revenus du patrimoine ainsi que les revenus sociaux imposables : indem -nités de maladie et de chômage (horsRSA). L’unité de consommation (UC)est une pondération attribuant un coefficient à chaque membre du ménage et permettant de comparer les niveaux de vie de ménages de tailles ou de compositions différentes : 1UCpour le premier adulte du ménage, 0,5UCpour les autres personnes de 14 ans ou plus, 0,3UCpour les enfants de moins de 14 ans. Le revenu médian par unité de consommationest le revenu parUCau-dessous duquel se si -tuent 50% des revenus parUC. C’est de manière équivalente le revenu parUCau-dessus duquel se situent 50% des revenus. Le seuil de bas revenuscorrespond au 1erdécile de revenu par unité de consommation de l’en -semble des unités urbaines contenant au moins un quartier politique de la ville, c’est-à-dire que 10% de la population de ces unités urbaines a un revenu parUCinférieur à ce seuil. On appelleunité urbaineune commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) qui compte au moins 2 000 habitants.
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