Chapitre 1: Agriculture et croissance économique - article ; n°1 ; vol.79, pg 19-32
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Description

Économie rurale - Année 1969 - Volume 79 - Numéro 1 - Pages 19-32
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Louis Malassis
Chapitre 1: Agriculture et croissance économique
In: Économie rurale. N°79-80, 1969. pp. 19-32.
Citer ce document / Cite this document :
Malassis Louis. Chapitre 1: Agriculture et croissance économique. In: Économie rurale. N°79-80, 1969. pp. 19-32.
doi : 10.3406/ecoru.1969.2033
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_0013-0559_1969_num_79_1_20331 Chapitre
AGRICULTURE ET CROISSANCE
ECONOMIQUE
par Louis MALASSIS *
L'objet de cette étude est de situer l'évolution de pagnés d'une augmentation de la productivité agri
l'agriculture dans le contexte de la croissance écono cole ( à prix constants ) : cette augmentation a
mique globale au cours des dix dernières années, et même été plus rapide dans l'agriculture que dans
plus particulièrement au cours de la période 1959- l'industrie. Les écarts de productivité et de revenus
entre l'agriculture et les autres branches d'activité 1966, période pour laquelle nous disposons pour la
France de séries statistiques homogènes provenant semblent persister néanmoins et contribuent à ex
des comptes de la nation. pliquer le « malaise agricole ».
Une économie en croissance rapide facilite la Dans l'après-guerre, la croissance économique
« modernisation de l'agriculture ». mais de comps'est accélérée en France, comme dans la plupart
des nations industrielles et cette accélération a exer lexes et difficiles problèmes d'adaptation se trou
cé des effets d'entraînement sur le développement vent posés : une société développée devrait être en
de l'agriculture. La croissance globale s'étant ef mesure d'humaniser la croissance et, plus particu
fectuée à un taux supérieur à la croissance agricole, lièrement, elle devrait être apte à aider l'agricul
ture à s'intégrer dans la société industrielle. Pour le déclin relatif de l'agriculture s'est poursuivi, mais
ce s'est accompagné d'une contribution à la cela il faut de l'imagination, des institutions et des
croissance globale notamment par des transferts de moyens ; la création d'institutions destinées à facili
ressources de l'agriculture vers les autres branches ter l'adaptation du monde rural, tardivement mises
d'activités. Croissance agricole et transferts de res en place, ne témoigne pas encore de l'audace que
nécessite l'ampleur des transformations en cours. sources (notamment de travailleurs) se sont
LA CROISSANCE FRANÇAISE AU SEIN
DE L'ECONOMIE OCCIDENTALE
La croissance de l'économie française s'est effecPour situer la croissance française au sein de
tuée au taux de 4,5 % au cours de la période 1950- l'économie globale et tenter de dégager ses carac
1960 et de 5,1 % pendant les années 1960-1965 : tères originaux, nous avons utilisé les séries normal
isées de l'O.C.D.E. et comparé les périodes 1950- inférieure à la moyenne de la CE. E. au cours de la
1960 et 1960-1965. Nous avons fait figurer sur l'an première période, elle est devenue supérieure au
nexe I, les taux de croissance (variations annuelles cours de la seconde ; elle a toujours été
à la croissance moyenne des pays membres de l'O.C. moyennes en pourcentage pour chacune des pério
des considérées) pour les principaux agrégats : le D.E. L'examen de l'ensemble des données de l'an
produit national brut (P.N.B.), les importat nexe I montre que, pour la période 1950-1965, la
ions (J) , les disponibilités totales (Q = PNB + J) , France se situe entre des pays à croissance relat
la consommation (C) privée et publique, la format ivement lente (Etats-Unis, Royaume-Uni) et des pays
ion brute de capital (F.B.C.) et les exportations à croissance relativement rapide (Japon, Allemagne,
(E) . Les commentaires qui suivent sont suggérés es Italie...). A. Cotta estime qu'il est excessif de parl
er de « miracle français »... « La France a eu depuis sentiellement par les données de l'annexe I, auquel
le lecteur pourra se reporter lorsqu'il l'estimera la guerre une croissance honnête mais nettement
souhaitable; quelques données complémentaires se moins rapide et, au surplus, plus fluctuante que
ront introduites lorsqu'elles apparaîtront nécessair celle de nombreux pays à commencer par ses prin
es. cipaux partenaires du Marché Commun » ( 1 ) .
* Professeur d'économie rurale à l'E.N.S.A. de Rennes, direc (1) Cf. COTTA, réf. bibliog. (1), p. 533.
teur de la Station rurale (I.N.R.A.) de Rennes. Les références bibliographiques se trouvent en fin d'article. Il n'en demeure pas moins que, étant donné le fai production, mais a été principalement le résultat
ble taux de croissance de l'économie française dans d'une amélioration de la qualité de ces moyens,
la période de 1913-1950, l'accélération de la croimeilleure organisation des structures product
ssance française apparaît beaucoup plus rapide que ives, et plus généralement de la mise en œuvre de
celle des principales nations industrielles. C'est toutes les formes de progrès technique... » (4).
ainsi que le rapport du taux de croissance de l'après-
guerre à celui de la première moitié du XXe siècle Ces conclusions sont confirmées par des compar
est de l'ordre de 6 pour la France et de 2,2 pour les aisons internationales. L'une des caractéristiques
fondamentales de la croissance française de l'après- nations industrielles (2) .
L. Stoleru (3) a effectué une analyse du laux de guerre est la faible de l'emploi. Au cours
croissance français pour la période 1949-1963, ana de la période 1954-1962, la population française to
lyse inspirée par le rapport Dénison et fondée sur tale est passée de 42,78 millions à 46,32 mais la
l'estimation d'une fonction de type Cobb-Douglas. population active a peu varié (de 19,57 à 19,71), le
Au cours de cette période, la croissance française coefficient d'activité de la population totale ayant
a été de 5,1 %, expliquée à raison de 2,5 % par diminué de 45,7 à 42,6. La France a eu la plus fai
la variation quantitative et qualitative des facteurs ble croissance de l'emploi des pays du Marché Com
mun et des grands pays industrialisés ; dès lors, le Travail et Capital, et à raison de 0,7 % seulement
si l'on tient compte exclusivement des variations taux de croissance relativement élevé du P. N.B. ne
pouvait être atteint que par une croissance relatquantitatives de ces facteurs. L. Stoleru conclut :
« la croissance française n'a pour ainsi dire pas été ivement forte de la productivité du travail, comme
due à une augmentation en volume des moyens de le montre le tableau ci-dessous :
TABLEAU 1
Augmentation de l'emploi, de la production pax* personne employée et du P.N.B.
(variations moyennes annuelles en pourcentage)
1955-1960 1960-1965
PAYS Production par personne Emploi P.N.B. Emploi par Production employée personne P.N.B. employée
FRANCE l 4,5 4,6 0,5 4,6 5,1
C.E.E 0,9 4,2 5,3 0,7 4,2 4,9
O.C.D.E
0,1 2,3 (Japon exclu) 3,2 1.1 3,5 4,9
Source : OCDE (6), tableau V, 1 o. 32.
L'orientation vers l'échauge international est par de l'O.C.D.E. comme on peut le voir sur le tableau
fois regardée comme l'un des caractères fondament ci-dessous :
aux de l'évolution récente de l'économie française
TABLEAU 2 (5) (Cotta) : l'annexe I montre en effet que les im
Augmentation des importations et des exportatportations et les exportations françaises ont pro
ions (aux prix de 1964) : pourcentages annuels gressé plus vite que le P.N.B. Mais, l'examen de
d'augmentation. l'annexe I montre aussi que cette tendance n'est pas
particulière à la France : d'autres pays ont connu
une expansion de leur commerce extérieur beau Années EXPORTATIONS IMPORTATIONS
coup plus spectaculaire : le Japon, l'Allemagne,
France OCDE France OCDE l'Italie. Les taux de croissance du commerce exté
rieur français sont proches de la moyenne des pays
1950-60. 6,4 7,1 6,0 6,9
1960-65. 8,8 7,5 7,0 7,4
(2) Cf. MADISON (5) p. 28. Source : z mnexe I,
(3) STOLERU (3) p. 292 à 312.
(4) Id p. 310. L'annexe I permet encore d'envisager l'évolution
(5) COTTA (1). des principaux postes de la demande finale : con-
— 20 — sommation privée et publique et formation brute de consommer et une augmentation à la dépense pu
capital fixe (F. B.C. F.). La consommation privée

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