Contacts des traditions astrologiques de l Inde et de l Iran d après une peinture des collections de Turfan - article ; n°4 ; vol.141, pg 1003-1063
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Contacts des traditions astrologiques de l'Inde et de l'Iran d'après une peinture des collections de Turfan - article ; n°4 ; vol.141, pg 1003-1063

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1997 - Volume 141 - Numéro 4 - Pages 1003-1063
61 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Extrait

Monsieur Frantz Grenet
Monsieur Georges-Jean Pinault
Contacts des traditions astrologiques de l'Inde et de l'Iran
d'après une peinture des collections de Turfan
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 141e année, N. 4, 1997. pp.
1003-1063.
Citer ce document / Cite this document :
Grenet Frantz, Pinault Georges-Jean. Contacts des traditions astrologiques de l'Inde et de l'Iran d'après une peinture des
collections de Turfan. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 141e année, N. 4,
1997. pp. 1003-1063.
doi : 10.3406/crai.1997.15801
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1997_num_141_4_15801!
j
COMMUNICATION
CONTACTS DES TRADITIONS ASTROLOGIQUES DE L'INDE ET DE L'IRAN
D'APRÈS UNE PETNTURE DES COLLECTIONS DE TURFAN,
PAR MM. FRANTZ GRENET ET GEORGES-JEAN PINAULT
Les bibliothèques européennes contiennent nombre de docu
ments inexploités, issus des expéditions qui furent organisées
dans le bassin du Tarim (actuel Xinjiang) au début de ce siècle. Le
document dont nous présentons une première étude1 n'est pas
totalement inconnu, puisqu'il est catalogué parmi les nombreux
objets des collections d'Asie centrale de Berlin, rassemblés sous
le terme de « Turfansammlung », et actuellement déposés au
Muséum fur Indische Kunst (Dahlem). Ce nom « Turfansamml
ung » est en soi inexact, puisque tous les matériaux ne provien
nent pas de la région de Turfan, mais de l'ensemble du bassin du
Tarim. Néanmoins, on peut continuer à en faire usage par com
modité, en faisant référence ainsi au prestige acquis par les quatre
expéditions allemandes (1902-1914) dites de Turfan2. L'existence
de ce document nous a été signalée par un collègue chinois
séjournant actuellement en Occident, M. le professeur Zhang
Guangda, spécialiste de l'histoire ancienne du Xinjiang. Il a été
présenté dans deux expositions, en 1982 et 1991, qui ont fait
l'objet de catalogues. La description la plus détaillée figure dans
le catalogue de l'exposition intitulée « Along the Ancient Silk
Routes » (New York, Metropolitan Muséum, 3 avril-20 juin 1982),
1. Nous tenons à remercier vivement plusieurs collègues, qui nous ont aidé à divers
stades de l'élaboration de ce travail : M Marianne Yaldiz l'Berlin, Muséum fur Indische
Kunst), Lore Sander (Berlin, Muséum fur Indische Kunst). Hélène Vetch i'C.X.R.S., Paris) ;
MM. Zhang Guangda ['actuellement à Philadelphie, Université de Pennsylvanie i, Yutaka
Yoshida IV" sectioni. l'Université Abréviations de Kobéj, Jean-Pierre principales : Drège Karlgren Paris, École B. K., pratique Grammatica des Hautes Serica recensa, Études,
Stockholm. 1957 .'extrait de Bulletin ofthe Muséum of Far Eastern Antiquities / Ostasiatûka
Samlingarna XXIX, p. 1-332) ■; Mathews Mathews' Chinese-English Dictionary, Revised
American Edition, Cambridge iMass.i, Harvard Universitv Press, 196.3 ; MW M. Monier-
Williams, Sanskrit- English Dictionary, Oxford, 1899; Ricci - Dictionnaire français de la
langue chinoise, préparé par l'Institut Ricci, Taipei, Kuangchi Press, 197b" ; TEB W. Krause,
W. Thomas, Tocharisches Elementarbuch, I-II, Heidelberg, 1960-1964 ; Thésaurus - P. Pou-
cha. Thésaurus Linguae Tocharicae Dialecti A ' Institutiones Linguae Tocharicae, Pars I),
Prague, 1955.
2. Voir en particulier H. Hartel, M. Yaldiz, Die Seidenstrafie. MaJereien undPlastiken aus bud-
dhistischen Hohkntempeln, Berlin, Staatliche Museen PreuBischer Kulturbesitz, 1987, p. 12-31. 1004 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
qui comportait une photographie d'ensemble en noir et blanc. Le
catalogue de l'exposition la plus récente (subventionnée par
l'Asahi Shimbun) ne donne pas davantage de précisions, et ren
voie pour l'essentiel à la notice de l'exposition de New York :
Turufan hoshahon ten (Catalogue de sur la calligraphie de
Turfan), Tokyo-Osaka-Nagoya- Yokohama, 1991, n° 6. Ce catalogue
contient plusieurs photographies en couleurs du document, dont
l'étude, commencée par nous-mêmes en février 1997, s'est conti
nuée à l'aide d'autres photographies, communiquées par le
Muséum fur Indische Kunst. L'original a été examiné par Georges -
Jean Pinault dans les réserves du musée en septembre 1997. Nous
remercions vivement M"'c le professeur Marianne Yaldiz, directrice
du Muséum fur Indische Kunst, pour sa coopération et pour son
accueil. Comme nous l'a indiqué M"" M. Yaldiz (dans une lettre du
24 février 1997), le document fait l'objet pour le moment de « plu
sieurs interprétations différentes », ce qui revient à dire qu'il n'est
pas vraiment compris. De fait, le dossier concernant cet objet au
musée ne comporte pas d'élément décisif nouveau, qui puisse
donner une interprétation de toutes ses composantes.
Description d'ensemble du document
Matériellement, le document (fîg. 1) se présente comme une
suite de fragments d'un long rouleau de papier, de type chinois
ordinaire. La longueur totale restituée est de 324,5 cm, et la la
rgeur maximale de 20 cm, mais elle varie en fait considérablement
autour de 10-15 cm, en raison des multiples échancrures, qui se
sont produites quand le papier était enroulé. Le document se
compose actuellement de dix fragments, deux longues sections
continues (dont la longueur est de 91 et 86 cm, respectivement),
suivies de huit fragments plus petits, dont la longueur maximale
est de 20 cm environ. Dans les réserves du musée de Berlin, ces
fragments sont disposés en quatre bandes superposées, et cette
disposition est reflétée par la photographie ci -joint (fîg. 1). La res
titution actuelle de la peinture fut rendue possible par le texte chi
nois qui se trouve sur l'autre face : il s'agit d'un ouvrage bien
connu par ailleurs, intitulé Wenxuan (« Anthologie de littéra
ture »)\ qui remonte au début de l'époque T'ang (618-907), donc
au début du VIF siècle. La partie chinoise de ce rouleau a fait l'ob-
3. Cette identification figure déjà dans le catalogue de l'exposition de New York : AJong
the Ancient Silk Routes. Central Asian Art from the Berlin State Muséums, New York, Metropol
itan Muséum of Art, 1982, p. 214 (notice n° 152). V
PEINTURE ASTROLOGIQUE DE TURFAN 1005
jet récemment d'une étude approfondie d'un collègue japonais,
Tsuneki Nishiwaki, dans un ouvrage intitulé « Etudes sur les
manuscrits chinois de la collection de Turfan à Berlin »'. Plus pré
cisément, le texte chinois est une copie de fragments de la pre
mière section du Wenxuan, anthologie compilée vers 530 par le
prince Xiao Tong (501-531)5; l'interdit frappant les noms du
deuxième empereur des T'ang et de son arrière grand-père est res
pecté dans cette copie, qui daterait donc, au plus tôt, du début du
VIIe siècle0. Cela fournit un terminus post quem, car le texte a proba
blement été souvent recopié ; le catalogue de l'exposition de 1991
date le manuscrit chinois du VTir siècle, et la peinture d'une
période allant du VIIIe au Xe siècle'. Cette dernière date était rete
nue comme date du rouleau dans le catalogue de l'exposition de
19828. Comme nous verrons, elle semble un peu trop tardive.
L'étude de T. Nishiwaki a établi un point essentiel, qui ressort seu
lement de l'examen de l'original : la peinture n'a pas été tracée sur
le verso remployé du rouleau chinois, mais le document se com
pose de deux feuilles de papier collées. 11 semble que c'est la
feuille comportant le texte chinois qui ait été utilisée pour renfor
cer la feuille portant la peinture, et non l'inverse9. Par conséquent,
cela suppose que la feuille peinte a été conservée d'abord dans
une région où des copies de manuscrits chinois étaient dispo
nibles en grand nombre ; puis une feuille comportant un texte
chinois dont il existait de nombreuses copies aurait été collée au
verso de la peinture. La cote de trouvaille du manuscrit (qui porte
actuellement la cote MIK III 520) est perdue, en sorte qu'il est
impossible de situer le lieu de sa découverte. Mais l'indication
donnée dans le catalogue de l'exposition de 1982 (« probablement
de la région de Turfan ») peut être confirmée par plusieu

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