La commercialisation des produits agricoles - article ; n°1 ; vol.39, pg 103-115
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Description

Économie rurale - Année 1959 - Volume 39 - Numéro 1 - Pages 103-115
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 84
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

H. de Farcy
La commercialisation des produits agricoles
In: Économie rurale. N°39-40, 1959. pp. 103-115.
Citer ce document / Cite this document :
Farcy H. de. La commercialisation des produits agricoles. In: Économie rurale. N°39-40, 1959. pp. 103-115.
doi : 10.3406/ecoru.1959.1650
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_0013-0559_1959_num_39_1_1650LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS AGRICOLES
à l'Ecole Professeur par Supérieure le R. P. d'économie d'Agriculture H. de FARCY rurale d* Angers
Lin et chanvre 8 milliards Entre une production nettement plus variée qu'il
Alcool pour besoins industriels 10 à 15 y a vingt ans, et une consommation plus exigeante,
la distribution des produits agricoles a désormais Maïs pour amidonnerie 1 milliard
des tâches plus complexes. A-t-elle pu faire face Tabac 18,5 milliards
à ces nouvelles obligations ? Les études sur ce Cultures florales 14
point, souvent plus passionnées qu'objectives, ne Laine 5 milliards (2)
nous permettent guère de vider complètement le
Le total, 50 à 60 milliards, correspond grossièrdébat. Il faut donc nous contenter de faire le point
ement à une production de 12 000 francs par travaildes données actuelles et d'émettre prudemment
leur agricole : c'est probablement le dixième de c« quelques hypothèses sur le sens de l'évolution pré
que le fermier américain fournit directement à sente.
l'industrie (3). Ce n'est pas en y ajoutant la majeure
Après avoir délimité l'objet de notre étude, nous partie de la vente du cinquième quartier dans le?
commencerons par la tâche la plus facile : l'étude abattoirs (50 à 60 milliards), ni celle de la produc
des éléments matériels de distribution. Une seconde tion des bois (120 milliards environ, d'après les-seT-
partie examinera la structure de cette distribution. vices économiques des Eaux et Forêts), ni même
En conclusion, enfin, nous aborderons la question celle des ventes aux commerces agricoles des pail
de la « promotion des ventes » qui, par l'action sur les, fourrages et semences, que l'on modifie nota
là demande, constitue souvent le meilleur test de blement le faible volume des ventes non aliment
l'activité commerciale. aires.
Dans ce domaine, les comparaisons avec le passé Commerce et alimentation.
s avèrent difficiles. Les données recueillies par
M. P. Fromont soulignent pourtant la diminution En pratique, notre étude sur la commercialisat
ion (1) des produits agricoles en France peut se ou la disparition totale de certains secteurs depuis
un demi-siècle (4). borner à l'analyse de la distribution des produits
alimentaires, vendus par les magasins de détail : Voici par exemple les chiffres de l'enquête de c'est en effet le débouché normal de la production 1892 : agricole.
Laine 47 millions L'agriculteur français travaille peu pour l'indust (en gros, 8 milliards 1958) rie. En 1956, la valeur de la production non al Vers à soie 41 millions imentaire — ridiculement faible comparée aux 2 500
(7 milliards) milliards de la production agricole totale — s'éta
Vente de bêtes de trait blissait aux chiffres suivants : destinées au commerce 100 millions
(20 milliards)
(1) La plupart des auteurs paraissent s'accorder sur les défi' L'effondrement de la production dans ces domai
nitions suivantes : nes ne semble pas jusqu'ici trouver de compensat
Distribution : Ensemble des opérations par lesquelles un pro ion dans l 'accroissement d'autres secteurs indust
duit parvient du stade du producteur à celui du consommateur. riels et le Centre d'Etudes pour l'Expansion des
Commerce : Au sens strict, l'acte de commerce est celui qui
consiste à acheter pour revendre. En - fait, le mot « commerce »
ou « commercial » est souvent employé dans le sens de « dis (2) Le revenu agricole en 1956-57. Etudes et Conjoncture. tribution ». Décembre 1957.
Commercialisation : Ce mot barbare paraît être la moins mau (3) Le revenu de l'agriculture. Revue de l'Action Populaire. vaise traduction du terme anglais « Marketing ». Il est pris le Février 1955. plus souvent dans un sens actif : la mise dans le commerce ou
(4) P. FROMONT. Economie Rurale. Ed. Génin, Paris 1958. la mise en vente. 104
trie et du commerce alimentaires. Il est en effet teDébouchés Industriels de l'Agriculture se trouve
llement difficile de savoir ce que l'on entend par donc devant une tâche rude (5).
personne active ! En mettant sur le même pied la Nouveau trait de la distribution alimentaire en bouchère qui tient la caisse quatre heures par jour France : la plus grande part de la production se et le patron qui ignore !a semaine de quarante heu- vend dans les magasins alimentaires de détail. On les, on risque d'aboutir à des conclusions trop en a la preuve dans une étude récente (Tableau 1) hâtives. Il serait à souhaiter que l'Institut de Statisdu Centre d'Etudes et de Documentation sur la. tiques et d'Etudes Economiques se livrât sur ce Consommation (6). L'autoconsommation représente point à des études critiques analogues à celles que probablement en France 16 à 18 % de la valeur J. Klatzmann a tenté sur la composition de la populde la production agricole ; les achats directs. par les
ation agricole. collectivités, cantines, restaurants, probablement Il paraît notamment difficile d'indiquer si l*évo« 12 % : ce qui laisse aux achats des ménagères plus ltition constatée dans le chiffre de la population de 70 ■ % de cette valeur. La part des achats directs durant ces dernières années est significative ou non. à la production restant assez faible, il s'avère donc De toutes manières, elle paraît assez faible, et il ne que la majeure partie de la fourniture alimentaire paraît pas présomptueux d'affirmer que la populatprovient du commerce de détail. ion consacrée à la distribution alimentaire n'a pas
C'est donc à juste titre que nous pouvons centrer subi la baisse que l'on constate dans la population
cette étude sur le circuit commercial classique dans agricole proprement r dite.
lequel l'agriculteur fournit un produit à un grossiste De même, il semble qu'aux 340 000 personnes
ou à un transformateur, qui le cède ensuite à un actives des industries alimentaires et aux quelque
détaillant pour que ce dernier le revende aux ménag 860 000 travailleurs du commerce alimentaire indières. qués dans le tableau 2, on puisse ajouter le person
nel des transports des produits agricoles (sans doute Combien y a-t-il de commerçants ? entre 60 000 et 80 000 personnes actives), les 34 500
Quelle est l'importance de l'appareil ainsi mis en personnes du commerce non sédentaire des pro
œuvre »? Ce n'est pas sans hésitation que nous duits alimentaires, et les 2 700 marchands des quat
publions ici le tableau 2, qui donne, en 1936 et en re saisons : soit un total d'environ 1 300 000 per
1954, le nombre des personnes actives de l'indus- sonnes. Il paraît donc raisonnable d'évaluer, en
1954, à un chiffre compris entre 1200 000 et
1 300 000 personnes le nombre total des interméd
(5) C.E.D.I.A., 3, avenue de l'Opéra, Paris. iaires entre les 5 millions de travailleurs agricoles
(6) Consommation. Juin 1958 et les 43 millions de consommateurs français.
Tableau 1
Analyse des consommations par type d'utilisateur
1956
Dépenses pour l'alimentation et les boissons réévalué 1950
au prix d'achat au prix de détail (en milliards de francs) (1).
(1) (2)
Dépenses des ménages proprement dits :
— Achats (3) 4 435 4 500 à 5 000 2 656
— Autoconsommation 498 950 401
Achats des hôtels, cafés, restaurants 236,7 419
Institutions : 750
— Internats, hôpitaux, ho. >ices 90 47
— Collectivités militaires et justice 13 24
5 467 6 500 environ 3 374
(1) D'après Consommation. Avril-juin 19 >8, p. 54.
(2) Réévalué en utilisant les coefficients adoptés par Margaret C BURKE (Distribution of the Food Supply in the U.S.). Ag. Econ.
Research, 1952. Aux Etats-Unis, en 1948, l'autoconsommation représente 11 % de la production, les achats des ménages sensible
ment 73 %.
(3) En tenant compte des achats directs au producteur. — 105
II est tentant de rechercher ici des comparaisons l'impression du producteur et du consommateur en
avec l'étranger. Sans doute nous faut-il être pru face d'un appareil très lourd, et celle du commerç
dents et multiplier les réserves. Toutefois, avec ant de ne pas faire de bénéfice exagéré...
M. Jeanneney (7), nous pouvons remarquer que, si
Mais, peut-être plus que l'irritant débat sur le la situation française se rapproch

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