Le fait nouveau de l endettement extérieur des États-Unis - article ; n°1 ; vol.1, pg 85-109
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Revue française d'économie - Année 1986 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 85-109
By 1985, the United States became net debtors towards the rest of the world. This — historically new — statute of a net debtor dominating economy was devised to compensate its low internal rate of saving, but submits the dollar to an incessant and erratic portfolio restructuring.
Pour la première fois en 1985, les États- Unis sont devenus débiteurs nets à l'égard du reste du monde. Ce statut — historiquement nouveau — d'une économie dominante emprunteuse nette de capitaux a permis aux États- Unis de relayer par l'extérieur la faiblesse de leur épargne interne, mais soumet le dollar aux fluctuations engendrées par une incessante restructuration de portefeuille, erratique dans ses effets.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri Bourguinat
Le fait nouveau de l'endettement extérieur des États-Unis
In: Revue française d'économie. Volume 1 N°1, 1986. pp. 85-109.
Abstract
By 1985, the United States became net debtors towards the rest of the world. This — historically new — statute of a net debtor
dominating economy was devised to compensate its low internal rate of saving, but submits the dollar to an incessant and erratic
portfolio restructuring.
Résumé
Pour la première fois en 1985, les États- Unis sont devenus débiteurs nets à l'égard du reste du monde. Ce statut —
historiquement nouveau — d'une économie dominante emprunteuse nette de capitaux a permis aux États- Unis de relayer par
l'extérieur la faiblesse de leur épargne interne, mais soumet le dollar aux fluctuations engendrées par une incessante
restructuration de portefeuille, erratique dans ses effets.
Citer ce document / Cite this document :
Bourguinat Henri. Le fait nouveau de l'endettement extérieur des États-Unis. In: Revue française d'économie. Volume 1 N°1,
1986. pp. 85-109.
doi : 10.3406/rfeco.1986.1106
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1986_num_1_1_1106Henri
BOURGUINAT
Le fait nouveau de
l'endettement extérieur
des États-Unis
devenir S'agissant risque Je impériale 100 l'année milliards de le de les du pays 1984, ce de voir pays temps, le dollars l'endettement plus être le plus on endetté et, le Mexique selon croit riche États-Unis net du rêver. plusieurs monde des ou Et Etats-Unis le sont-ils pourtant, estimations Brésil et y de a-t-il de en l'économie approchait dès demain? train quelque concor- la fin de Henri Bourguinat 86
dantes, il pourrait bien atteindre, au rythme actuel, près de
250 milliards de dollars à la fin de 1986, soit un chiffre compar
able à celui de l'endettement actuel des deux principaux
débiteurs latino-américains. D'aucuns prévoient même qu'à la
fin de la présente décennie, la dette américaine pourrait
atteindre 900 à 1 000 milliards de dollars.
Certes, on peut — et on doit — discuter du bien-
fondé de ces simples extrapolations chiffrées et, sans doute
aussi, de la pertinence d'un rapprochement avec la situation
de pays en voie de développement aussi différents que ceux
que l'on vient de mentionner. Toutefois, il demeure que le
fait que l'économie dominante soit devenue un centre
emprunteur net de capitaux et accède au statut historiqu
ement inédit (par opposition en particulier avec la Grande-
Bretagne du XIXe siècle) de débiteur net constitue un fait éc
onomique majeur de ce temps. Celui-ci doit être apprécié en
lui-même sans — au moins dès le départ — trop se perdre
dans les analogies géographiques ou historiques. Le premier
problème est de bien faire apparaître comment s'est opérée
l'inversion de la position financière nette des États-Unis. Il
convient ensuite de savoir si cette situation est susceptible de
se maintenir sans inconvénient majeur, tant pour le pays qui
la génère que pour l'économie mondiale tout entière.
Le renversement de la position
financière extérieure américaine
II n'est guère facile d'établir avec exactitude à partir de quel
moment et pour quel montant les États-Unis ont vu leur
position financière extérieure changer de signe. Cela tient aux
difficultés habituelles de passage des flux aux stocks, et sans
doute aussi à l'existence d'un biais statistique important de la Henri Bourguinat 87
balance américaine des paiements. Quelles que soient les
imperfections de l'identification des flux au niveau de la
balance des paiements, celle-ci demeure cependant l'instr
ument indispensable pour bien comprendre qu'en fait on
n'arrive pas aux mêmes résultats selon que l'on considère la
position extérieure globale (source des investissements financ
iers et des investissements directs) ou la seule position réduite
aux capitaux financiers.
Stock, flux et biais de la balance des paiements
Si l'on rapproche le stock de créances de celui des engage
ments des États-Unis vis-à-vis de l'extérieur, celui-ci restait
positif (les créanciers nets) en 1982, à hauteur
d'environ 140 milliards de dollars (tabl. 1). Il n'est plus que de
38,2 milliards à la fin de 1984, et dans la mesure où le déficit
des paiements courants excédera 100 milliards de dollars en
1985, tout donne à penser que, dès aujourd'hui, l'Amérique
est devenue débiteur net en stock alors qu'elle avait com
mencé à l'être en flux (diminution du montant de la position
nette) dès 1983, cela en utilisant les données de la balance des
paiments.
Or, chacun sait que la balance américaine ne per
met pas de recenser et moins encore d'identifier tous les flux
de capitaux « entrants » aux États-Unis. Bon nombre d'opéra
tions de placement aux États-Unis, émanant en particulier du
Mexique et d'autres pays d'Amérique latine, se font en effet
de façon occulte aux États-Unis. On peut penser que la
majeure partie du biais statistique tient à ces mouvements de
capitaux non recensés. Si, comme le fait le gouverneur
H. Wallich [1984], on considère qu'il n'y a « guère de doute à
avoir sur le modeste solde de 135 milliards de dollars de la
position de l'investissement net aux États-Unis à la fin de
1983... et si l'on ajoute l'écart cumulé de la balance améri
caine depuis 1970 aux avoirs étrangers sur les États-Unis », la Bourguinat Henri
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position nette, dès la fin de 1983, est déjà pratiquement
réduite à zéro.
En fait, ce résultat, s'il peut être admis grosso
modo, implique pourtant quelque simplification (S. klam,
[1984]) dans la mesure où le ministère du commerce, qui éta
blit la position nette, ajoute à la balance courante plusieurs
éléments (variations de valeur et autres ajustements + alloca
tion de D.T.S. + écart statistique). Il faut donc considérer
que c'est l'écart statistique, fortement positif depuis 1977, qui
représente effectivement — et de loin — le principal élément
ajouté au compte courant qui est entièrement imputable aux
mouvements de capitaux non recensés.
Dans ces conditions, s'il paraît exact que la méthode
comptable employée conduit à sous-estimer les entrées de
capitaux aux États-Unis, on peut penser que c'est vraisembla
blement dès 1983 que le changement de signe de la position
nette des États-Unis s'est réalisé. En tout cas, il est sûr que la
balance des capitaux s'est fortement dégradée dès 1983
(106 milliards contre 147,5 l'année précédente) et que les
États-Unis sont devenus, dès ce moment, importateurs nets.
Quel que soit l'intérêt de cette constatation, il convient
cependant de descendre au niveau de l'évolution de la struc
ture de cette position nette.
Investissements directs contre capitaux financiers
Comme le montre le tableau 1, la position extérieurs nette est
la résultante de l'addition de deux types de mouvements de
capitaux à long terme : les capitaux financiers et les investiss
ements directs. Dès lors, lorsqu'on dit que la position exté
rieure nette s'est renversée et que les États-Unis sont devenus
importateurs nets de capitaux pour la première fois depuis la
seconde guerre mondiale, cela est sans doute vrai globale
ment, mais ne l'est pas en ce qui concerne l'un des éléments 90 Henri Bourguinat
constitutifs de cette position, à savoir les capitaux financiers
proprement dits.
En effet, à la fin de 1978, comme Га bien montré
S. klam [1984], les Etats-Unis ont un stock de créances s

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