Le Japon par lui-même. 2. Réapprendre la Chine - article ; n°1 ; vol.5, pg 59-66
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Le Japon par lui-même. 2. Réapprendre la Chine - article ; n°1 ; vol.5, pg 59-66

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Description

Critique internationale - Année 1999 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 59-66
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 18
Langue Français

Extrait

Le cours de la recherche
es différents travaux qui tentent de « repen-
ser l’histoire » japonaise impliquent certes
une déconstruction de la relation à l’Occi-
dent, mais également une relecture des liens
avec la Chine
1
, pôle de référence jusqu’au
XIX
e
siècle
2
. Une partie des sciences sociales
japonaises, presque exclusivement focalisées
jusque-là sur l’occidentalisation et ses effets,
a redécouvert et réévalué la place de la Chine
(et, logiquement, de la Corée) dans la for-
mation du Japon moderne.
Pourtant, comme le notait le politiste
Kôsaka Masataka à la fin des années soixante,
la Chine a longtemps posé problème aux Japonais. « À la question “Qu’est-ce que
la Chine ?”, il n’y a pas de réponses plus vagues, compliquées et émotionnelles que
celles des Japonais », écrivait-il
3
. Dans les sciences sociales, ce « problème chinois »
était bien souvent abordé selon des logiques culturalistes ou idéologiques, renvoyant
à des catégories scientifiques parfois incertaines.
Ainsi les milieux intellectuels et académiques japonais l’appréhendaient tradi-
tionnellement, depuis Meiji, en empruntant les méthodologies et les concepts de
l’Occident. Or, en décryptant le monde chinois au moyen d’outils forgés en Europe
ou aux États-Unis, les observateurs japonais ont limité leur compréhension du
Japon moderne, comme le montre Adachi Keiji dans un ouvrage récent, « Études
historiques de l’État despotique »
4
, qui analyse la formation du discours et des repré-
sentations japonais sur la Chine depuis Meiji : « Les recherches chinoises au Japon
ont longtemps porté la marque des théories sur l’Asie et le despotisme formalisées
[en Europe] à partir du milieu du XIX
e
siècle », confortant ainsi une vision norma-
tive. Le politiste et historien de l’Université de Tôkyô Watanabe Hiroshi souligne
le même phénomène dans « Autorité et pensée d’Asie orientale »
5
, en pointant les
insuffisances de catégories élaborées à la fois par l’État de Meiji et par l’Occident.
Pour lui, l’histoire des idées au Japon a péché doublement en faisant l’impasse sur
la Chine et la Corée et en négligeant les approches comparatistes.
Le Japon par lui-même
2. Réapprendre
la Chine
par Yves Bougon
Le premier article de cette série,
dans laquelle Yves Bougon et
Karoline Postel-Vinay abordent
les débats qui renouvellent
depuis quelques années la vision
des Japonais sur leur propre
société, a paru dans le n° 1 de
Critique internationale
(automne 1998).
l
60
Critique internationale
n°5 - automne 1999
T
out cela reflète la difficulté d’aborder sereinement un « problème chinois »
longtemps malmené par trois approches dominantes : l’une a idéalisé la Chine, la
deuxième l’a figée dans un rôle de contre-modèle, une autre enfin s’est intéressée
essentiellement à la Chine post-révolutionnaire.
L’école antimoderniste et antioccidentale voit dans le monde chinois un pôle de
résistance à l’occidentalisation du Japon, même si elle s’intéresse également à la ques-
tion de la formation de l’État en Chine, de son unité et de sa souveraineté. Posture
esthétique et engagement politique en sont les caractéristiques majeures, qu’on
retrouve tant dans l’orientalisme que dans le maoïsme, ou chez des auteurs comme
Naitô Konan (1866-1934) ou Takeuchi Yoshimi (1910-1977). Le premier
6
, influencé
par la formation des lettrés en chinois classique, cultive une certaine empathie
pour une civilisation chinoise culturellement proche, tout en accueillant la révo-
lution de 1912 avec beaucoup d’espoir et de soulagement. C’est en référence à cette
Chine idéalisée qu’il critique un Japon lancé dans une occidentalisation effrénée
7
.
Le second, spécialiste de littérature chinoise, est une des figures importantes de
l’asiatisme de l’après-guerre. Pour cet auteur de nombreux travaux savants sur la
Chine et l’Asie, notamment d’un ouvrage de référence sur « Le Japon et l’Asie »
8
,
la Chine est aussi un moyen d’interroger et de critiquer la réalité culturelle et
politique du Japon contemporain (et d’en discuter certaines modalités, voire de rela-
tiviser des concepts comme ceux de modernité ou de nationalisme) au nom d’un
modèle, celui de la « révolution chinoise ». La Chine est en effet, pour cet auteur,
le territoire d’une pensée en soi révolutionnaire, quasi messianique, au contraire
d’une culture japonaise plus pragmatique et « opportuniste ».
Un deuxième courant envisage la Chine comme un exemple à ne pas suivre
parce que demeuré hors de la modernité et du progrès (
kaika
), hors du système inter-
national qui se structure à la fin du XIX
e
siècle en Asie et donc, d’une certaine façon,
hors des problématiques contemporaines. Jugée inapte à rejoindre le camp des pays
civilisés, en raison de l’incapacité de ses dirigeants à s’ouvrir à la civilisation
(
bunmeika
), la Chine devient périphérique en tant qu’objet d’étude et un « anti-
modèle » pour un Japon qui se veut occidental et civilisé. C’est le courant domi-
nant, à partir des années 1880, des hommes politiques et intellectuels modernisa-
teurs tels que Fukuzawa Yukichi. La guerre sino-japonaise de 1894-1895 matérialise
cette rupture. Elle est interprétée à l’époque « comme un conflit entre la civilisa-
tion et la barbarie par les idéologues
minkan
[litt. de la société civile] qui [louent]
le niveau de civilisation du Japon ; c’est l’époque où, dans les chansons à la mode,
la Chine [devient] une “ennemie de la civilisation” contre laquelle le Japon [mène]
une guerre juste »
9
.
La troisième école s’attache d’abord à décrire la réalité du monde chinois post-
révolutionnaire, et de fait s’attaque aux courants pro-chinois et à l’asiatisme d’obé-
dience maoïste. Comme l’écrit l’un de ses maîtres, « il est clair que ceux qui ont
Le Japon par lui-même. Réapprendre la Chine —
61
mis l’accent sur la communauté culturelle et raciale
10
[avec la Chine] depuis Meiji
se sont faits les chantres de politiques chinoises qui ont de toute façon échoué »
11
.
Mais, structurée en partie par la guerre froide, cette tendance s’intéresse essentiel-
lement à la politique étrangère, aux problèmes que pose l’émergence d’une puis-
sance communiste chinoise, à la sécurité et aux relations diplomatiques. Son approche
reste dominante aujourd’hui chez les
China watchers
japonais qui font souvent le lien
entre les cercles académiques, les instances de conseil aux politiques et les médias.
C’est notamment le cas de Kokubun Ryôsei, professeur de l’Université de Keio et
l’un des experts reconnus de la Chine contemporaine. Pourtant, étudier le passé au
travers de l’image présente de la Chine comporte des risques. Comme le note l’un
des meilleurs spécialistes actuels du monde chinois, Hamashita Takeshi
12
, « l’influence
de l’histoire contemporaine chinoise est extrêmement forte. Autrement dit, l’histoire
de la Chine moderne n’est pensée que rétrospectivement, en fonction de la trajec-
toire qui l’a menée au bouleversement [...] de 1949 ».
T
outefois, depuis une quinzaine d’années, nombre de travaux ont renouvelé les
études chinoises en tentant de dépasser les approches particularistes, orientalistes
ou encyclopédiques et d’enrichir des visions « réalistes » par trop oublieuses des
évolutions longues. Ces travaux annoncent le renouvellement de perspectives
jusque-là ethnocentristes et occidentalo-centrées
13
. Ils ont notamment été accueillis
dans une collection d’ouvrages publiée aux presses de l’Université de Tôkyô à
partir de 1992,
Ajia kara kangaeru
(Vu d’Asie), qui est l’une des tentatives multi-
disciplinaires les plus marquantes et abouties de replacer la relation du Japon (des
Japon) et de la Chine (des Chine) dans un cadre méthodologique, épistémologique
et géographique plus large, en intégrant des champs aussi variés que la science poli-
tique, l’histoire sociale et religieuse ou l’anthropologie
14
. La Chine est au coeur de
nouvelles problématiques de relations internationales, enrichies des apports tant
historiques
15
qu’anthropologiques ou sociologiques
16
, de l’étude de nouveaux
espaces
17
et acteurs
18
, ainsi que d’un renversement de la démarche. D’un côté, il
s’agit de mettre en valeur les effets de continuité plutôt que de rupture avec la Chine
(et incidemment avec la péninsule coréenne) dans les domaines économique et poli-
tique, tout en faisant ressortir l’artificialité d’une certaine périodisation historique
et la dimension régionale des phénomènes. De l’autre, l’objectif est d’interroger
la « modernité » de la relation avec la Chine et son rôle dans la genèse de la
modernité japonaise (État, nationalisme, industrialisation).
Cela a indirectement contribué à réhabiliter ou à faire redécouvrir des oeuvres
ou des auteurs peu connus ou oubliés, qui avaient très tôt souligné le rôle des
idées et techniques chinoises dans les processus de modernisation
19
. Le regain
d’intérêt dont bénéficie depuis quelque temps l’historien Miyazaki Ichisada (1901-
1994) est révélateur de ce décloisonnement des études chinoises et du succès d’une
62
Critique internationale
n°5 - automne 1999
approche multidisciplinaire. En raison d’une formation éclectique et de nombreux
séjours à l’étranger (il a étudié en France dans les années trente), ce chercheur a
toujours adopté une posture comparatiste, replaçant assez systématiquement la ques-
tion chinoise dans le contexte plus large et fructueux des relations entre, d’une part,
l’Asie et l’Occident, et, de l’autre, le Japon et l’Asie orientale
20
. Mais ces écrits étaient
restés confinés jusqu’à récemment aux champs de la sinologie. De même, l’histo-
rien Amino Yoshihiko est l’un des artisans de la redécouverte des travaux de l’ethno-
logue Miyamoto Tsuneichi (1907-1981)
21
, qui dessinent une culture japonaise
insulaire plurielle et profondément façonnée par les apports continentaux, chinois
en particulier. Ces nombreux ouvrages font maintenant partie des références
incontournables des nouveaux historiens japonais, en raison de la diversité des
espaces, tant géographiques que méthodologiques, qu’ils abordent.
O
n retrouve dans différents champs cette volonté de réexaminer le rôle et la place
de la Chine dans les itinéraires de modernité du Japon et d’en souligner la centralité
dans l’étude de nombreux processus : construction de l’État, invention de la
conscience nationale et du nationalisme, histoire des idées et des structures poli-
tiques, formation d’une langue nationale, développement économique, rapport
au monde, etc.
L’un des premiers domaines dans lesquels s’est opérée cette relecture est celui
de l’économie. Dès le milieu des années quatre-vingt, de nombreux auteurs posent
les jalons d’une généalogie des phénomènes de régionalisation économique en
Asie orientale. Hamashita Takeshi, l’un des représentants les plus actifs de ce cou-
rant, souligne le rôle crucial du système tributaire chinois, sa centralité, dans le déve-
loppement économique du Japon moderne. Dans un ouvrage de 1990, il pose les
objectifs d’une telle démarche, qui vise à «
a)
une meilleure intelligence des méca-
nismes et des principes de pouvoir de la Chine ;
b)
la compréhension du système
tributaire et de ses liens avec
(a)
;
c)
la connaissance des relations entre l’Occident
et l’Asie ;
d)
l’examen de l’histoire moderne et comparative Chine-Japon »
22
. Ce
faisant, il met en valeur les lignes de cohérence entre le système tributaire, le
dispositif d’industrialisation post-Meiji et les stratégies économiques des acteurs
occidentaux. Cette approche cesse d’opposer systématiquement l’ancien système
et les nouvelles logiques pour insister surtout sur leur articulation. Les stratégies
d’acteurs sont plus complexes que ne le laissait entrevoir l’école développementaliste
et marxiste. « Plutôt que la promotion des ventes des produits industriels de leur
propre pays, les sociétés de commerce étrangères [qui s’implantent au Japon] ont
pour activité principale l’approvisionnement en produits asiatiques.
Cela signifie que
les relations commerciales qui émergent du fait de l’ouverture du Japon ne sont pas fonda-
mentalement différentes de celles d’avant
» (souligné par moi). Parallèlement au poids
croissant des intérêts occidentaux, Hamashita souligne aussi l’influence des réseaux
Le Japon par lui-même. Réapprendre la Chine —
63
commerçants chinois dans le développement industriel et commercial japonais. Ainsi
la variable chinoise est réintroduite dans la compréhension des phénomènes éco-
nomiques modernes, son importance dans les choix d’une industrialisation à l’occi-
dentale étant alors revalorisée. La question chinoise est par conséquent susceptible
de « fournir des clés pour la compréhension des ressorts de la modernisation ».
Les spécialistes des idées politiques cherchent eux aussi à réintégrer la compo-
sante chinoise. Watanabe Hiroshi, qui se réclame de Maruyama Masao (1914-
1996)
23
, examine, dans son ouvrage de 1997
24
, l’influence de la pensée confucia-
niste et de la Chine dans la construction des catégories et des concepts de la
modernité politique japonaise. Son propos est d’abord de montrer que ceux-ci se
construisent dès l’époque d’Edo, selon un processus complexe où la pensée néo-
confucianiste d’inspiration chinoise cohabite avec les études occidentales, alors
que s’affirment également une pensée et des discours d’inspiration nationaliste. Là
encore, la rupture ne se situe pas forcément au moment de Meiji. Une certaine fami-
liarité de la société néo-confucianiste d’Edo vis-à-vis de la notion d’« ouverture »
(
ake
) expliquerait en partie les succès des stratégies ultérieures de modernisation.
Loin de se limiter à un simple phénomène d’importation des repères et concepts
occidentaux, et donc d’un rejet de la pensée chinoise dominante, la modernité
politique est un processus ambivalent et complexe de métissages et d’interactions.
« Parfois, l’Occident est considéré comme plus “chinois” que la Chine elle-même.
Pour les tenants des études occidentales, cela ne signifie pas seulement qu’il est
devenu le coeur de la civilisation et l’objet de référence [...]. C’est plutôt que la vision
s’impose peu à peu que l’Occident est devenu plus profondément “confucéen”
que la Chine ». Selon l’auteur, ce qui s’est produit à la fin du XIX
e
siècle au Japon,
c’est peut-être « une révolution qui serait une occidentalisation confucéenne ».
Hypothèse provocante qu’il explique par le « rôle pionnier » joué par le confu-
cianisme dans l’introduction d’une modernité développée par l’Occident. « Mais,
ajoute-t-il, ayant joué ce rôle, il signe par là-même son arrêt de mort ». Il faut signa-
ler qu’à la volonté de Watanabe Hiroshi d’inclure les influences chinoises dans le
paysage moderne des idées politiques au Japon, répond, dans une monographie
récente, le « souci de la perspective » d’un politiste français, Olivier Ansart. Ce der-
nier met en valeur la « modernité » d’Ôgyû Sorai, penseur néo-confucianiste
japonais de la fin du XVII
e
et du début du XVIII
e
, et l’intérêt qu’il présente pour
la compréhension de notre monde contemporain
25
.
Des travaux récents, dont certains sont présentés dans l’édition 1998 des annales
de la Société japonaise de science politique
26
, appliquent les mêmes hypothèses et
le même regard à l’étude du nationalisme japonais. Dans un article très riche inti-
tulé « Ajia no tashosei » (Construction de l’idée d’Asie dans la pensée politique japo-
naise pré-moderne), Matsuda Kôichirô y aborde la question de la construction d’un
discours national structuré par la « déconstruction » sémantique et symbolique de
64
Critique internationale
n°5 - automne 1999
la Chine. L’une des sources du nationalisme au Japon serait à rechercher dans ces
tentatives d’une partie des intellectuels d’Edo de « désiniser » le confucianisme
(
datsu-shinaka
). C’est ainsi que certains d’entre eux refuseront l’emploi des carac-
tères désignant la Chine (« pays du milieu ») au profit d’un néologisme dérivé du
hollandais (
Shina
27
) qui prive la Chine de sa centralité sémantique et symbolique.
Les pensées et techniques occidentales (dites « Études hollandaises » sous les
Tokugawa) servent à remettre en cause la prédominance de la Chine, autant dans
les champs de la réflexion que dans ceux de l’action.
Cette redécouverte de la Chine est également liée à la volonté de « désocci-
dentaliser » les sciences sociales qui est aujourd’hui dominante dans certains cercles
académiques américains et a touché plus récemment les milieux intellectuels japo-
nais. À partir d’un corpus et de monographies historiques d’une richesse inégalée
en Occident, et d’un renouvellement des approches et des questions (en raison
notamment de cette influence des écoles post-modernes et post-coloniales), les
études chinoises se redéploient, ouvrant la voie à une relecture globale des trajec-
toires politiques et économiques modernes du Japon, ainsi qu’à une meilleure
compréhension de la relation sino-japonaise contemporaine.
1. La difficulté de définir cette « Chine » est au coeur de la problématique. Dans le contexte japonais, elle pourrait dési-
gner aussi bien les éléments issus de la décomposition de l’Empire du milieu – Chine continentale, Mandchourie, Taïwan –
que la péninsule coréenne, ainsi que certains espaces traditionnels d’échanges et de communication entre le continent et
les îles japonaises, comme les îles du Nord (Ezo), l’île de Tsushima, les îles méridionales du Kyûshû.
2. C’est à partir de la fin du XVIII
e
siècle et du début du XIX
e
que la centralité chinoise est remise en cause par une frange
de plus en plus importante des intellectuels. La guerre sino-japonaise et le fameux éditorial de Fukuzawa Yukichi sur « le
retrait de l’Asie » (
datsua
) en 1895 sont, plutôt que des ruptures, des étapes d’un processus long. Certains auteurs datent le
début de l’effritement du sinocentrisme à la fin de la dynastie Ming, au milieu du XVII
e
.
3. Kôsaka Masataka, « Chûgoku mondai nanika » (Qu’est-ce que la question chinoise ?), texte de 1969, dans
Kôsaka
Masataka chosakushû, daiikkan : kaiyô kokka Nihon no kôzô
(Mélanges de Kôsaka Masataka, vol. 1 : Structure du Japon-État
maritime), Tôkyô, Toshi Shuppan, 1998, pp. 86-106.
4. Adachi Keiji,
Sensei kokka shiron. Chûgokushi kara sekaishi e
(Études historiques de l’État despotique. D’une histoire
chinoise à une histoire mondiale), Tôkyô, Kashiwa shobô, 1998.
5. Watanabe Hiroshi 1997.
6. Auteur d’un « Essai sur la Chine » (
Shina-ron
) en 1913. Dans
Naitô Konan zenshû
(OEuvres complètes de Naitô Konan),
5 vol., Tôkyô, Chikuma shobô, 1972.
7. En langue anglaise, voir les travaux de Joshua A. Vogel, notamment
Politics and Sinology : The Case of Naitô Konan (1866-
1934)
, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 1984 ; et Vogel 1995.
8. Takeuchi Yoshimi 1993.
9. Carol Gluck 1985, pp. 135-136.
10. En japonais, quatre caractères chinois qui signifient « culture identique, genre/espèce identique ».
11. Kôsaka Masataka, art. cité.
12. Auteur présenté dans le premier article de cette série (Karoline Postel-Vinay et Yves Bougon, « Le Japon par lui-
même. 1. Repenser l’histoire »,
Critique internationale
n° 1, automne 1998, pp. 54-59).
Le Japon par lui-même. Réapprendre la Chine —
65
13. Voir l’entretien entre l’intellectuel japonais Karatani Kôjin et le sociologue chinois Wan Fui, « Marukusuteki shiten
kara gurôbarizumu o kangaeru. Higashiajia kyôdôtai no kanôsei » (Penser le globalisme à partir d’une vision marxiste. La
possibilité d’une communauté asiatique),
Sekai
, avril 1999, pp. 183-200.
14. Corinne Quentin, « L’Asie à livre ouvert »,
France-Japon Éco,
n° 65, hiver 1995, pp. 78-80.
15. Nishijima Sadao,
Chûgokushi o manabu toiukoto
(Étudier l’histoire chinoise), Tôkyô, Yoshikawa Kobunkan, 1995.
16. Adachi Keiji,
op. cit.
17. Notamment la multiplication des travaux sur les territoires « périphériques », espaces d’échanges et de communica-
tion avec la Chine et le continent. Voir Kaiho Mineo,
Ezo no rekishi
(Histoire d’Ezo), Tôkyô, 1996, Kôdansha.
18. Toute une littérature historique et anthropologique aborde la question des réseaux : réseaux des monastères bouddhistes,
des moines-étudiants, des confréries religieuses, des expéditions officielles du commerce tributaire, des marchands, etc.
19. Comme la réédition de l’ouvrage de Mikami Yoshio publié en 1947,
Bunkashijô yori mitaru Nihon no sûgaku
(Les mathé-
matiques japonaises vues à partir d’une histoire des civilisations), Tôkyô, Iwanami Bunkô, 1999.
20. Miyazaki Ichisada,
Hiizuru kuni to hikururu tokoro
(Pays du soleil levant et territoires du soleil couchant), Tôkyô, rééd.
1997 (première édition en 1943), Chûôkôronsha. Il est également l’auteur d’un monumental essai sur l’histoire des échanges
entre l’Ouest et l’Est,
Tôzai kôshôshiron
, Tôkyô, Chûô bunko, rééd. 1998.
21. Voir notamment Amino Yoshihiko,
Kaimin to Nihon shakai
(la société japonaise et les populations maritimes), Tôkyô,
Shinjinbutsuôraisha, 1998.
22. Hamashita Takeshi, 1990.
23. Dont l’un des ouvrages a été traduit en français : Maruyana Masao 1996.
24. Watanabe Hiroshi,
op. cit.
25. Olivier Ansart 1998.
26. « Nihon gaikô ni okeru Ajiashûgi » 1999.
27. C’est ce terme qu’utilisent les néo-nationalistes japonais, notamment le nouveau maire de Tôkyô, Ishihara Shintarô.
66
Critique internationale
n°5 - automne 1999
Sur la relation historique Chine-Japon
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Sur l’influence chinoise (confucianisme et néo-confucianisme) dans l’histoire
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