Les multinationales et l'innovation Localisation des activités technologiques de l'agro-alimentaire - article ; n°1 ; vol.231, pg 62-68

Ruth Rama

Description

Économie rurale - Année 1996 - Volume 231 - Numéro 1 - Pages 62-68
This study analyzes the geographicalm location of specialized tehcnological affiliates and their relative importance in the structure of large agro-industrial multinationals. These laboratories have an independent status within the firm; they play a significant role in the coordination of the firm R-D activities and in the development of generic technology which may be used in various trades. The study also analyzes the technological exchanges taking place between these large firmes and their « filière ». Attention is also devoted to the internationalization of R-D in agro-industries. Europe, and especially France, has benefited from this process. These countries are becoming hosts to international laboratories working in fields such as R-D in protein, biotechnology and engineering. By contrast, with the exception ofbritish multinationals, these types of laboratories are relativeley less important in the structure of Japanese multinationals.
Cette étude analyse l'emplacement géographique des filiales technologiques et leur importance relative dans la structure de la grande firme agro-industrielle multinationale. Il s'agit de laboratoires ayant le statut de filiales indépendantes qui jouent un rôle significatif dans la coordination des activités de Recherche-Développement de la firme et le développement de technologies génériques susceptibles d'utilisation par plusieurs métiers. L'étude analyse également les échanges technologiques entre ces grandes firmes et leur filière. On se penche aussi sur le processus d'internationalisation de R-D dans les IAA. Les différents pays d'Europe, et surtout la France, en bénéficient et deviennent des centres d'accueil mondiaux, notamment en ce qui concerne la R-D des protéines, la biotechnologie et l'ingenierie. En revanche, exception faite des multinationales britanniques, ces laboratoires sont moins importants dans la structure de la firme européenne qu'ils ne le sont dans la multinationale japonaise.
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: ECONOMIE_RURALE
• Publié le: 01 janvier 1996
• Nombre de lectures: 10
• Langue: Français

Extrait

Ruth Rama
Les multinationales et l'innovation Localisation des activités
technologiques de l'agro-alimentaire
In: Économie rurale. N°231, 1996. pp. 62-68.
Abstract
This study analyzes the geographicalm location of specialized tehcnological affiliates and their relative importance in the structure
of large agro-industrial multinationals. These laboratories have an independent status within the firm; they play a significant role
in the coordination of the firm R-D activities and in the development of generic technology which may be used in various trades.
The study also analyzes the technological exchanges taking place between these large firmes and their « filière ». Attention is
also devoted to the internationalization of R-D in agro-industries. Europe, and especially France, has benefited from this process.
These countries are becoming hosts to international laboratories working in fields such as R-D in protein, biotechnology and
engineering. By contrast, with the exception ofbritish multinationals, these types of laboratories are relativeley less important in
the structure of Japanese multinationals.
Résumé
Cette étude analyse l'emplacement géographique des filiales technologiques et leur importance relative dans la structure de la
grande firme agro-industrielle multinationale. Il s'agit de laboratoires ayant le statut de filiales indépendantes qui jouent un rôle
significatif dans la coordination des activités de Recherche-Développement de la firme et le développement de technologies
génériques susceptibles d'utilisation par plusieurs métiers. L'étude analyse également les échanges technologiques entre ces
grandes firmes et leur filière. On se penche aussi sur le processus d'internationalisation de R-D dans les IAA. Les différents pays
d'Europe, et surtout la France, en bénéficient et deviennent des centres d'accueil mondiaux, notamment en ce qui concerne la R-
D des protéines, la biotechnologie et l'ingenierie. En revanche, exception faite des multinationales britanniques, ces laboratoires
sont moins importants dans la structure de la firme européenne qu'ils ne le sont dans la multinationale japonaise.
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Rama Ruth. Les multinationales et l'innovation Localisation des activités technologiques de l'agro-alimentaire. In: Économie
rurale. N°231, 1996. pp. 62-68.
doi : 10.3406/ecoru.1996.4773
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_0013-0559_1996_num_231_1_4773Ruth RAMA
es multinationales
et l'innovation
Localisation des activités technologiques de l'agro-alimentaire
réciproques entre les grandes firmes agro-alimentaires et leur Cette étude analyse l'emplacement géographique des
filiales technologiques spécialisées des 118 multinatio filière. Nous étudions, également, les sources géographiques
nales agro-alimentaires les plus importantes dans le monde. Il de l'innovation dans le secteur. D est question, dans la partie 2,
s'agit de filiales dont l'objectif final est la maîtrise des capacit de la méthodologie et des caractéristiques des données analy
és technologiques plutôt que le marché final d'un produit al sées. La partie 3 traite des résultats obtenus.
imentaire ou d'une boisson.
L'étude de la distribution des unités spécialisées par pays et
région contribue à l'identification des centres de production et Le cadre théorique et empirique
de diffusion de technologie dans les IAA internationales. La
proximité géographique - le pays ou la région - facilite les 1. Les grandes entreprises et leur filière échanges d'information entre producteurs de technologie (par
fois ce sont des fournisseurs) et usagers (Lundvall, 1988) ainsi Les grandes entreprises agro-alimentaires et leur filière main
que le développement de complémentarités technologiques tiennent des échanges technologiques intenses. Pour les mesur
entre firmes situées à un même échelon productif (Suarez- er nous avons utilisé la méthode du recomptage de brevets
Villa et Fischer, 1995). L'étude des tendances à l'internationa (Faberger, 1987; Patel et Pavitt, 1987; Soete, 1987). Nous
lisation des activités technologiques permet donc d'analyser avons pris en compte non seulement les brevets déposés par
la contribution que les filiales spécialisées peuvent apporter au les firmes innovatrices - grandes ou petites - de l'agro-aliment
développement technologique du pays d'accueil. aire, mais aussi les brevets qui sont susceptibles d'être utilisés
par les IAA bien que déposés par des firmes non-alimentaires - Nous analysons également la structure de la grande entreprise
chimie, emballage, etc. -, des universités ou des centres natiagro-alimentaire en ce qui concerne l'importance relative des
onaux de recherche. L'échantillon comprend 4572 brevets activités innovatrices.
déposés à l'étranger.
Cette recherche a un intérêt pratique car les activités technolo
La raison pour laquelle on a retenu les brevets des industries giques jouent un rôle capital dans la compétitivité internatio
en amont est la contribution significative de ceux-ci en matière nale des IAA. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, -
de technologie dans plusieurs filières, notamment dans celles étant donné qu'il s'agit d'une industrie considérée comme tr
qui produisent des aliments non différenciés. L'analyse empiaditionnelle et dont le taux de dépenses en R&D sur le chiffre
d'affaires est modeste par rapport à celui du reste des manuf rique montre, en effet, que certaines IAA - brasserie, conserves
actures (OCDE, 1979; OCDE, 1988) - la croissance des IAA de fruits et légumes, industrie de la viande, industrie du sucre,
dépend, dans une large mesure, de la technologie. L'analyse industrie des aliments pour animaux et travail des graines
statistique d'un échantillon de 64 grandes multinationales (Rama, 1995b) - reçoivent plus d'innovations de la part de
agro-alimentaires démontre que les firmes les plus dyna leurs fournisseurs qu'elles n'en brevètent elles-mêmes; elles
miques sont celles qui contrôlent le genre de filiale technolo reproduisent, donc, de ce fait, le schéma bien connu des sup-
gique spécialisé dont on tient compte dans cette étude (Rama, plier-oriented industries décrit par Pavitt (1984).
1995a).
L'étude empirique montre que les multinationales bénéficient
L'étude statistique démontre que, pour expliquer un taux de de l'innovation des centres de recherche, des universités ou croissance élevé du chiffre d'affaires international, la techno d'autres firmes de la filière, créée à destination des IAA. Les logie est même plus importante que d'autres facteurs traditio entreprises qui émergent de filières hautement technologiques nnellement retenus par la bibliographie sur les IAA (intégration ont une meilleure performance internationale en termes de internationale de la firme, degré de diversification productive, croissance, rentabilité et implantation sur le marché (Rama, intégration verticale avec les industries en amont ou avec la 1994). Cet effet de l'échelon sectoriel est particulièrement évidistribution). La disponibilité de centres de recherche spéciali dent chez les firmes qui ont moins d'expérience en matière de sés a donc un effet positif sur la compétitivité internationale de marché international. Les multinationales bien établies comptla multinationale. ent moins sur cet entourage national. Elles comptent sur des
départements de R&D ou possèdent les moyens de se procurer La partie 1 traite du cadre théorique et empirique dans lequel
elle se situe. Nous y analysons les échanges technologiques la technologie dont elles ont besoin à l'étranger.
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D'un autre côté, certaines grandes entreprises exercent une ont trouvé que le besoin d'adapter les techniques de product
influence réciproque considérable sur la technologie utilisée ion aux conditions locales et de développer de nouveaux pro
par les IAA. Certaines d'entre elles jouent un rôle très actif duits pour le marché du pays d'accueil était une raison de
dans la création de savoir-faire et fournissent un pourcentage poids pour que la multinationale agro-alimentaire établisse des
élevé des brevets concernant la production d'aliments et de laboratoires à l'étranger. boissons. C'est le cas de Nestlé qui contrôle 7,1 % des brevets
V) utilisés par l'industrie laitière. Dans le cas des produits al
imentaires divers (produits diététiques et aliments pour enfants, c é