Le nouveau défi de Cacolac

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• Publié par: Entreprendre-
• Publié le: 07 mai 2011
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• Langue: Français

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Le nouveau défi de Cacolac

PME franco-française détenue depuis sa création par les deux familles fondatrices, Lanneluc et Lauseig, Cacolac a su séduire Dominique Rault et Didier Giroux, deux industriels chevronnés de l'agroalimentaire, gérants du fonds d'investissement Trixaim Investissements. Si le montant du rachat reste confidentiel, « pour clause de confidentialité », les deux hommes dévoilent volontiers leurs ambitions. « Cette belle marque ne demande qu'à être réveillée », s'enthousiaste Dominique Rault, à qui il ne faut pas en promettre, lui qui peut se targuer d'avoir revendu en 2008 son groupe spécialisé dans la distribution de produits alimentaires pour la restauration hors foyer à l'anglais Brake. Pas de retraite anticipée pour l'homme d'affaires et son associé, Didier Giroux. Lui aussi a cédé son entreprise, Comexo, n°1 des sauces fraîches industrielles sur mesure, au groupe Heinz, en 2002. Ami depuis vingt ans, ils misent désormais sur leur holding, créée en 2010, pour édifier leur empire agroalimentaire.

Seulement sept mois après la tourangelle Balarama (33 collaborateurs pour un chiffre d'affaires de 6,4 millions d'euros), entreprise spécialisée dans la fabrication de barres alimentaires céréalières diététiques et 1er fabricant européen de barres de céréales biologiques, le tandem a craqué pour Cacolac, ses 7 millions d'euros de chiffre d'affaires, 46 collaborateurs... et son usine de Léognan (Gironde). « Cacolac dispose d'un outil industriel ultraperformant qui ne tourne qu'à 40% de ses capacités  », souligne Dominique Rault. Pour l'occasion, Trixaim s'est allié à la société d'investissement Avenir Entreprises, filiale conjointe de la Caisse des dépôts et d'Oséo. « Cacolac est synonyme de plaisir sain, naturel, de qualité et de goût.

Pour un quinqua comme moi, Cacolac fait inévitablement appel à la mémoire collective », souligne Xavier Boeri, associé du groupe Transcapital.

Le challenger des boissons lactées

Chiffre d'affaires 2010 :7 millions d'euros.: Effectif 46 salariés. Présent dans70% des GMS. Présent dans70%des cafés, hôtels, restaurants...160.000boîtes de 250 ml/jour.

140.000bouteilles de 200 ml/jour. Actionnariat: Trixaim (actionnaire majoritaire), Lanneluc, Lauseig et Maviel. Concurrence : Danone, Nestlé et Coca-Cola.

Succès programmé...

C'est en 1956 que la boisson lactée aromatisée au cacao voit le jour. Très vite, la petite bouteille brune se taille une belle place sur les comptoirs, rivalisant sans complexe avec ses congénères maltées, à bulles ou alcoolisées.

Disponible dans les cafés puis dans la grande distribution à partir des années 70, Cacolac connaît son heure de gloire lorsqu'elle devient la boisson préférée de la marionnette de Jean-Pierre Papin aux «Les Guignols de l'info» sur Canal+ dans les années 90. Comme Coca-Cola ou Orangina, la marque française garde précieusement son secret de fabrication, misant sur son savoir-faire et un site de production performant pour commercialiser un produit de qualité.

Quatre heures idéal pour les enfants, coupe-faim peu calorique, boisson énergétique pour les sportifs... on lui prête toutes les vertus. Pas cruche, la petite bouteille a hérité du bon sens paysan ! Elle peut se féliciter de bénéficier d'un positionnement qui la préserve naturellement de la concurrence. « Les produits de nos concurrents sont essentiellement conditionnés en boîtes carton. Pour nous, cela représente un véritable avantage, dans la mesure où le rayon des soft- drinks échappe à l'univers des produits purement lactés et qu'il est fréquenté par une clientèle plus jeune », explique Bernard Maviel, héritier d'une des familles fondatrices et toujours directeur du site de Léognan. Pourtant, à l'image du footballeur, la boisson lactée voit son chiffre d'affaires plafonné. Il n'en fallait pas plus aux nouveaux propriétaires pour imaginer le potentiel. « Cette belle marque ne demande qu'à être réveillée exulte Dominique Rault. « », Cacolac est une entreprise au potentiel de développement formidable. Elle offre un produit sain, avec plusieurs déclinaisons possibles, et dispose d'une réelle valeur affective auprès des consommateurs  », renchérit Delphine Jarnier, directrice de participation chez Avenir Entreprise.

« Nous souhaitons doubler le chiffre d'affaires de Cacolac d'ici à 2015.» Dominique Rault, cofondateur et gérant de Trixaim

Objectifs annoncés

« Nous souhaitons doubler le chiffre d'affaires de Cacolac d'ici à 2015 », affirme Dominique Rault. Au programme : élargir la gamme en lançant des versions au lait bio, au lait de chèvre, au lait de soja... redynamiser Vanillac, une boisson à base de vanille créée en 1996 commercialisée dans les DOM-TOM... Finie donc l'activité monoproduit ! Place à la diversification pour enfin utiliser toute la capacité de production de l'usine girondine ! On dit même que Balarama pourrait fabriquer des barres chocolatées sous la marque Cacolac.

Pour atteindre leurs objectifs, outre le fait de consolider la visibilité de la marque, les nouveaux propriétaires estiment devoir préserver le savoirfaire local en renforçant les équipes. Des embauches en perspective mais également l'acquisition de matériel pour renforcer davantage les capacités de production. En effet, si Trixaim s'appuie sur l'excellent outil industriel existant, c'est pour répondre aux besoins des marques de distributeurs déjà clients de Cacolac. Substitut de re as, boisson our s ortif, us de fruits, boisson éner isante, boisson au thé ou au café, late ou

carbonatée... sont en effet fabriqués dans les 7.610 m2 de bâtiment de l'usine pour la grande distribution.

« Nous sommes convaincus que Didier Giroux et Dominique Rault sauront s'appuyer sur ces atouts de taille pour soutenir une croissance organique et additionnelle  », assure d'ailleurs Delphine Jarnier. « Cacolac entre désormais dans une nouvelle phase de développement, avec des approches et moyens complémentaires et additionnels à même de porter encore plus haut les atouts de la société », renchérit Xavier Boeri.

Dominique Rault et Didier Giroux ne doutent pas de réveiller la belle endormie. « Cacolac dispose d'une réelle valeur affective auprès des consommateurs  », estime Delphine Jarnier. Les deux hommes espèrent même prochainement lancer cette marque à l'international. Et le tandem a de l'ambition... Après les barres et les boissons lactées, il se murmure même qu'une biscuiterie pourrait prochainement rejoindre le giron de Trixaim...