La privatisation du secteur électrique en Grande-Bretagne : une analyse critique - article ; n°1 ; vol.12, pg 77-99
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Description

Politiques et management public - Année 1994 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 77-99
L'expérience de privatisation du système électrique en Grande-Bretagne constitue une tentative intéressante d'application de certains grands principes économiques. Pour sortir de l'impasse technique dans laquelle se trouvait le monopole public, les autorités anglaises ont en effet cherché à développer un environnement qui puisse stimuler le secteur par un recours concurrentiel aux marchés. Ce travail qui propose l'étude de l'articulation du nouveau système cherche dans un premier temps à expliciter les principes directeurs qui justifient sa structure actuelle, il propose ensuite une évaluation critique de la nouvelle organisation en soulignant les grandes difficultés rencontrées par le secteur sous sa forme actuelle.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Damien Besancenot
Cyrille Piatecki
La privatisation du secteur électrique en Grande-Bretagne : une
analyse critique
In: Politiques et management public, vol. 12 n° 1, 1994. pp. 77-99.
Résumé
L'expérience de privatisation du système électrique en Grande-Bretagne constitue une tentative intéressante d'application de
certains grands principes économiques. Pour sortir de l'impasse technique dans laquelle se trouvait le monopole public, les
autorités anglaises ont en effet cherché à développer un environnement qui puisse stimuler le secteur par un recours
concurrentiel aux marchés. Ce travail qui propose l'étude de l'articulation du nouveau système cherche dans un premier temps à
expliciter les principes directeurs qui justifient sa structure actuelle, il propose ensuite une évaluation critique de la nouvelle
organisation en soulignant les grandes difficultés rencontrées par le secteur sous sa forme actuelle.
Citer ce document / Cite this document :
Besancenot Damien, Piatecki Cyrille. La privatisation du secteur électrique en Grande-Bretagne : une analyse critique. In:
Politiques et management public, vol. 12 n° 1, 1994. pp. 77-99.
doi : 10.3406/pomap.1994.3146
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pomap_0758-1726_1994_num_12_1_3146PRIVATISATION DU SECTEUR ÉLECTRIQUE EN GRANDE- LA
BRETAGNE : UNE ANALYSE CRITIQUE
Damlen BESANCENOT *
Cyrille PIATECKI **
Résumé L'expérience de privatisation du système électrique en Grande-Bretagne
constitue une tentative intéressante d'application de certains grands
principes économiques. Pour sortir de l'impasse technique dans laquelle se
trouvait le monopole public, les autorités anglaises ont en effet cherché à
développer un environnement qui puisse stimuler le secteur par un recours
concurrentiel aux marchés. Ce travail qui propose l'étude de l'articulation du
nouveau système cherche dans un premier temps à expliciter les principes
directeurs qui justifient sa structure actuelle, il propose ensuite une
évaluation critique de la nouvelle organisation en soulignant les grandes
difficultés rencontrées par le secteur sous sa forme actuelle.
•Université de Paris 2, CEFIB.
"Université d'Orléans, CRESEP.
Revue POLITIQUES ET MANAGEMENT PUBLIC, Volume 12, n° 1, mars 1994.
© Institut de Management Public - 1 994. 78 Damien BESANCENOTet Cyrille PIATECKI
Avec l'ouverture du marché intérieur européen, le 1er janvier 1993, la
disparition des frontières et la création d'un grand marché de l'énergie posent
le problème du devenir des organisations de production et de distribution de
l'électricité.
Dans la plupart des pays membres de la CEE, le principe directeur de la
gestion de l'énergie procède d'une logique d'économie publique. La notion de
Service Public est alors omniprésente. Elle stipule que la tâche primordiale du
secteur consiste à répondre aux besoins économiques indépendamment de la
réalisation de tout profit. Au niveau européen, l'application de ce principe
entraîne une large coopération entre les organisations des douze pays
membres, chacun conservant la direction de son propre secteur
géographique. La création d'un système économique commun requiert
cependant l'homogénéisation de ces organisations, la réunion des différents
marchés nationaux et l'introduction d'une forme de compétition entre les
différents participants au marché. Il faut donc s'interroger sur les formes
d'organisation possibles au niveau européen. Deux grandes structures sont
concevables.
La première relève d'une logique de service public et procède d'une
organisation monopolistique centralisée de la production, du transport et de la
distribution de l'électricité. L'Etat, qui assure la gestion du secteur, intervient
pour limiter l'aspect néfaste du monopole. Son contrôle permet de garantir la
satisfaction des besoins économiques, la réalisation des objectifs de
politique régionale et la pérennité des orientations politiques. L'organisation
de EDF est représentative de ce type de structure.
A l'opposé de cette gestion centralisée se trouve la logique de marché. Les
notions de concurrence et de compétitivité en sont les mots-clé et la
recherche du profit devient le moteur du développement du secteur.
L'existence d'une concurrence doit en effet entraîner une remise en cause
continuelle des procédures de production. L'utilisation des meilleures
techniques et une amélioration constante de la productivité étant les seuls
gages de la réalisation du profit, ils sont également la garantie du bon
fonctionnement du système. C'est vers ce but que tend l'expérience
britannique instaurée au début de la décennie.
Avec l'élection de Margaret Thatcher au poste de premier ministre, le climat
politique et économique britannique a été radicalement modifié. Les industries
majeures contrôlées par l'Etat dans le cadre de monopoles publics sont
progressivement passées dans le régime concurrentiel. Après les secteurs
de l'eau, du gaz, des télécommunications de l'aérospatial et même du pétrole,
le secteur de la production de l'électricité a été confié à la gestion privée.
Malgré le peu de temps qui lui a été laissé pour faire ses preuves, le secteur
électrique britannique peut alors servir d'étalon de mesure de l'efficacité des
règles du marché. La privatisation du secteur électrique en Grande-Bretagne : 79
une analyse critique
Le rôle de l'Etat dans la gestion du secteur électrique semble unanimement
reconnu de par le monde. Une expérience de gestion privatisée peut
cependant être concevable si le contrôle centralisé de l'Etat conduit à une
situation inefficiente. Les limites de la gestion publique sont en effet
évidentes. Parce qu'il n'existe plus de concurrence, les incitations qui
induisent la recherche de gains de productivité ne rentrent plus en action. La
responsabilité des décideurs peut être diluée, l'esprit de compétition
s'émousse et la politique suivie par l'entreprise peut perdre de son dynamisme
et de son efficacité. Face à une telle situation, l'Etat est souvent incapable de
faire machine arrière et d'insuffler un nouvel élan à l'entreprise. La
privatisation constitue alors une porte de sortie acceptable.
La par les Britanniques de leur secteur électrique s'inscrit dans
cette logique. Elle est concevable parce que le monopole d'Etat a fait preuve
d'inefficacité. L'expérience désastreuse dans le domaine du nucléaire civil
(ce dernier ayant été affecté par d'importants délais de construction et des
problèmes techniques mal résolus) s'accompagne de difficultés dans les
autres de production. Le secteur électrique est en outre affaibli
par des sur-coûts induits par les subsides accordés aux centrales au charbon
pour soutenir l'industrie charbonnière britannique et par une absence de
calcul économique dans la sélection des matières premières. Enfin, il faut
signaler le vieillissement du parc de centrales traditionnelles. Depuis 1982,
aucune centrale importante n'a été construite1. Au début des années 90, le
système électrique britannique semble déficient. Pourtant, comme le font
remarquer les experts chargés de la privatisation du secteur, des économies
substantielles sur les coûts contrôlables associées à des gains en
productivité eux-mêmes importants ont été réalisées pendant les années 80
alors que la demande était particulièrement stagnante (Cf. white, gray et lygo
[1990]). Le secteur électrique britannique est donc malgré tout capable de
générer des bénéfices et l'existence de ces profits constitue un élément
permettant la privatisation.
Dans ce contexte, la nouvelle organisation britannique propose une plus
grande autonomie de décision et cherche à promouvoir la compétition entre
les différents participants au secteur électrique. Elle semble constituer une
solution possible pour sortir de l'impasse. Le mouvement de privatisation,
engagé en mars 1990, laisse trop peu de recul à l'analyste pour permettre
d'établir un bilan définitif, la nouvelle structure industrielle de la production <

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