Système de retraite et vieillissement de la population - article ; n°4 ; vol.20, pg 21-49

Peter A.Diamond

Description

Revue française d'économie - Année 2006 - Volume 20 - Numéro 4 - Pages 21-49
Pensions for an Aging Population After presenting the Gruber- Wise analysis showing a strong effect on retirement of implicit taxes from pension rules, it is shown that there is no effect of these implicit taxes on unemployment. This supports the argument for avoiding high implicit taxes on continued work. Also discussed are methods for adjusting benefits and taxes for increases in life expectancy, with particular attention to increasing the retirement age. Calculations are presented showing the decreases in benefits for an increase in the normal retirement age in the US and the years of service for a full benefit in France.
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: REVUE_FRANCAISE_D-ECONOMIE
• Publié le: 01 janvier 2006
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Extrait

Peter A. Diamond
Système de retraite et vieillissement de la population
In: Revue française d'économie. Volume 20 N°4, 2006. pp. 21-49.
Résumé
Pensions for an Aging Population After presenting the Gruber- Wise analysis showing a strong effect on retirement of implicit
taxes from pension rules, it is shown that there is no effect of these implicit taxes on unemployment. This supports the argument
for avoiding high implicit taxes on continued work. Also discussed are methods for adjusting benefits and taxes for increases in
life expectancy, with particular attention to increasing "the retirement age". Calculations are presented showing the decreases in
benefits for an increase in the normal retirement age in the US and the years of service for a full benefit in France.
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A. Diamond Peter. Système de retraite et vieillissement de la population. In: Revue française d'économie. Volume 20 N°4, 2006.
pp. 21-49.
doi : 10.3406/rfeco.2006.1583
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_2006_num_20_4_1583Peter A.
DIAMOND
Système de retraite
et vieillissement
de la population
de règles couvrir en vigueur les prestations ne permettent ans de futures. nombreux pas Dans aux systèmes certains cotisations de pays, retraite, anticipées les proles
positions de réforme visant à rétablir l'équilibre financier des
systèmes de retraite ont fait l'objet de controverses. Cependant,
il existe un large consensus parmi les économistes sur certains
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principes de réforme. Nous souhaitons parler de deux thèmes
non soumis à controverse qui sont néanmoins pertinents pour
la France. En particulier, nous évoquerons des incitations
financières au prolongement de l'activité au-delà de l'âge min
imum de liquidation des droits et (très brièvement) de l'e
ncouragement à l'épargne volontaire pour les individus qui vont
bénéficier d'une espérance de vie et d'une durée de retraite plus
longues.
Le contexte
Depuis près de deux siècles, les pays développés ont été confront
és à deux changements majeurs : une forte augmentation de l'e
spérance de vie et une forte baisse de l'âge moyen auquel les indi
vidus arrêtent de travailler, ou du moins arrêtent de travailler à
temps plein (Costa [1998]). Cette évolution s'est aussi accom
pagnée d'une réduction de l'offre de travail annuelle. La crois
sance des revenus réels joue un rôle central dans ces phéno
mènes. De plus hauts revenus et des dépenses publiques plus
élevées contribuent à allonger la durée de vie en fournissant un
meilleur cadre de vie et en finançant l'amélioration de la santé
publique et des applications de la médecine. De plus hauts reve
nus entraînent aussi moins de travail, à la fois annuellement et
sur la durée de vie, en permettant de consommer plus malgré la
réduction du temps travaillé.
Avec une durée de vie plus longue et une vie profes
sionnelle plus courte, la durée moyenne de la retraite a aug
menté et ce, grâce à l'amélioration constante de la santé des
individus les plus âgés et la baisse des exigences en travail phys
ique. Dans certains pays, les vingt dernières années ont vu se sta
biliser la tendance au départ en retraite précoce. Pour ces raisons,
le point de départ de notre analyse sur la politique de financ
ement des retraites s'appuie sur l'anticipation d'une hausse de
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l'espérance de vie sans qu'il y ait d'allongement (proportionnel)
de la vie active (à moins d'une baisse radicale des retraites).
Alors que les tendances observées suggèrent un rôle cent
ral de ce que les économistes appellent les effets-revenu, il est
clair que les règles régissant l'accès aux prestations et les règles
permettant leur calcul jouent un rôle important dans le com
portement de départ à la retraite. L'expérience des pays qui ont
changé ces règles illustre le phénomène.
Abaisser l'âge auquel les travailleurs ont accès aux pres
tations pousse un nombre important d'entre eux à partir plus tôt
à la retraite. Cela a été le cas en 1961 quand les Etats-Unis ont
abaissé l'âge minimum de liquidation des droits de 65 à 62 ans.
Il est probable qu'un tel effet se produit dans tous les systèmes
de retraite, qu'ils soient à contributions définies ou à prestations
définies.
Une source complémentaire d'information sur l'impor
tance des règles du système de retraite provient de la comparai
son d'expériences entre pays de même niveau économique. Nous
commençons par décrire l'étude menée par Jonathan Gruber et
David Wise [1999], étude basée sur un projet de recherche com
mune sur les retraites dans onze pays dont la France.
Les incitations au départ précoce
à la retraite
Quand les jeunes travaillent, ils paient des taxes sur leur revenu,
contribuent au financement des retraites et augmentent la valeur
future anticipée de leurs retraites. Chacune de ces trois consé
quences affecte l'incitation à rester sur le marché du travail et l'i
ncitation à gagner des revenus plus élevés. Dès que les droits à liqu
idation des prestations sont ouverts, deux facteurs additionnels
modifient l'incitation à rester sur le marché du travail. Le pre
mier concerne le montant de prestation qui n'est pas versée si l'in-
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dividu continue de travailler. Le second est l'ajustement à la
hausse des prestations futures résultant du prolongement de l'ac
tivité. Les économistes ont étudié l'importance de ces incita
tions financières dans la décision de partir à la retraite.
Une façon simple de mesurer les incitations inhérentes
aux règles des systèmes de retraite consiste à calculer une taxe
implicite sur les revenus d'activité. En d'autres termes, il s'agit
de calculer la baisse de l'espérance du revenu intertemporel résul
tant d'une année supplémentaire d'activité. Les études figurant
dans le volume édité par Gruber et Wise ont calculé ces taxes
implicites dans chacun des pays participant au projet. Elles défi
nissent une variable appelée taxe cumulée (tax force) en addi
tionnant ces taxes implicites entre l'âge minimum de liquidation
des droits et 70 ans pour les hommes1. De manière concise, cette
variable mesure à quel point un système de retraite incite finan
cièrement à travailler moins.
Figure 1
Capacité inemployée (« unused capacity ») vs. equivalent fis
cal (« tax force »)
и./ Uelalum
France • Netherlands* Ник, 0.6 -
UK
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Capacity
ел о
Canada #
Illustration non autorisée à la diffusion
*.
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•Sweden
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Tax Force ER to 69
Unused Capacity 55 to 65 Japan
0.2 - 1 1 N— 1 1 1 1 1 1 ■ 1 »- -+—Ч 1 1 1 1 1 N-
1 8 10
Source : Social Security and Retirement around the World, Gruber and Wise (eds.),
University of Chicago Press, [1999], p. 32.
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Afin de voir comment cette mesure affecte la décision de
départ à la retraite, Gruber et Wise utilisent une mesure simple
de l'offre de travail agrégée. Ils additionnent les pourcentages des
hommes ne participant plus au marché du travail chaque année
entre 55 et 65 ans. La variable ainsi construite est appelée capac
ité inemployée. La figure n° 1 tirée de leur livre montre la cor
respondance entre taxe cumulée et capacité inemployée pour
chacun des pays de l'échantillon. Ils présentent aussi d'autres
mesures confirmant que leurs résultats sont robustes si on uti
lise d'autres définitions. La figure n° 2 montre la droite de régres
sion entre capacité inemployée et le logarithme de la taxe cumul
ée, régression dont les coefficients sont donnés dans le tableau
n° 1. Comme on peut le voir, il existe une forte corrélation et
un coefficient significatif et non négligeable2. De plus, des anal
yses en données temporelles et basées sur des observatio