Table ronde La hiérarchie des objectifs de politique économique: P. Artus C. de Boissieu G. Etrillard J.P. Fitoussi J. Mistral P.A. Muet C. Pierret  - article ; n°4 ; vol.2, pg 201-228
29 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Table ronde La hiérarchie des objectifs de politique économique: P. Artus C. de Boissieu G. Etrillard J.P. Fitoussi J. Mistral P.A. Muet C. Pierret - article ; n°4 ; vol.2, pg 201-228

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
29 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue française d'économie - Année 1987 - Volume 2 - Numéro 4 - Pages 201-228
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Patrick Artus
Table ronde La hiérarchie des objectifs de politique
économique: P. Artus C. de Boissieu G. Etrillard J.P. Fitoussi J.
Mistral P.A. Muet C. Pierret
In: Revue française d'économie. Volume 2 N°4, 1987. pp. 201-228.
Citer ce document / Cite this document :
Artus Patrick. Table ronde La hiérarchie des objectifs de politique économique: P. Artus C. de Boissieu G. Etrillard J.P. Fitoussi
J. Mistral P.A. Muet C. Pierret . In: Revue française d'économie. Volume 2 N°4, 1987. pp. 201-228.
doi : 10.3406/rfeco.1987.1164
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1987_num_2_4_1164Table
Ronde
La hiérarchie
des objectifs
de politique
économique
la table ronde du 9 septembre ompte 1987 rendu réunissant par Patrick : Artus de
J. Mistral P. Artus
P.A. Muet C. de Boissieu
G. Etrillard C. Pierret
J.P. Fitoussi 202 Table ronde
L'économie mondiale a été marquée dans les années récentes
dans les pays européens, d'une part, par une certaine résigna
tion devant des perspectives de croissance lente et de progres
sion du chômage et d'autre part, par la montée de déséquili
bres de change et de balances des paiements. Les politiques
économiques en Europe ont été caractérisées par une évolu
tion vers une plus grande rigueur, mais avec certaines excep
tions (relâchement de la rigueur salariale en 1985-1986, maint
ien des déficits budgétaires dans de nombreux pays), tandis
qu'aux Etats-Unis, la politique fiscale restait clairement stimu
lante. Cette divergence apparente entre l'Europe et les Etats-
Unis peut s'interpréter de différentes manières : abandon de
l'objectif d'emploi dans les pays européens ; existence de cont
raintes qui n'apparaissent pas aux Etats-Unis, et qui ont été
peut-être exacerbées par les mouvements du dollar et des taux
d'intérêt ; changement de la théorie économique dominante
des dirigeants de ces pays ; absence de coordination des polit
iques en Europe. Après avoir passé en revue les évolutions éc
onomiques et les politiques menées, nous nous demanderons
laquelle de ces explications paraît la plus pertinente. Une
modification de la hiérarchie entre instruments, objectifs
intermédiaires et objectifs finals serait un événement extrême
ment important. Traditionnellement, les objectifs finals sont
la production par tête et le plein emploi ; les interméd
iaires sont l'inflation, l'équilibre extérieur et budgétaire ; les
instruments sont les taux d'intérêt, les taux d'imposition et les
dépenses publiques. On pourrait envisager une inversion comp
lète de cette hiérarchie, les objectifs finals (taux de croissance,
taux de chômage) étant déterminés de façon à réaliser les
objectifs intermédiaires. Cette transformation radicale de
l'évaluation des performances économiques aurait évidemment
des conséquences très graves. L'absence de coordination, le
resserrement des contraintes ou la modification des a priori
théoriques peuvent pourtant aboutir aux mêmes choix appa
rents de politique, au moins pendant un certain laps de temps. Table ronde 203
Un bref aperçu des performances
économiques des grands pays
Chômage partout en hausse, mais diversité des taux de
croissance
Une première constatation s'impose : depuis le premier choc
pétrolier ; le chômage s'est développé dans tous les pays. Mais
cette croissance s'est faite avec des modalités diverses : dans
les pays européens, le taux de chômage croît brutalement au
moment des chocs pétroliers, reste relativement stable de
1974 à 1978, mais progresse inexorablement depuis le début
des années quatre-vingts, un certain retournement étant tou
tefois perceptible dans les petits pays et à un moindre degré en
République fédérale d'Allemagne. L'évolution est similaire,
au Japon, avec un taux de chômage beaucoup plus faible mais
difficile à comparer à ceux atteints en Europe en raison de
différences structurelles importantes.
Aux États-Unis, la tendance de long terme du chô
mage est à la hausse depuis le début des années soixante-dix,
mais cette tendance est quelque peu masquée par de très forts
cycles réguliers, d'une ampleur d'environ trois à quatre points
en termes de taux du chômage, et d'une périodicité d'à peu
près cinq ans (les points bas du chômage sont atteints en
1969, 1973, 1978, 1986, les points hauts en 1971, 1975-1976,
1982-1983).
Les taux de croissance du produit intérieur brut
pour l'ensemble des pays de l'O.C.D.E. ou de façon plus nette
encore, pour l'ensemble des pays de la C.E.E. sont plus bas
entre les chocs pétroliers que durant les années soixante et la
première moitié des années soixante-dix (2,5 % par an contre
5 % par an environ), et sont encore inférieurs depuis le
second choc pétrolier (1 ou 2 % par an) (voir tableau 1).
Avant la première crise pétrolière, le taux de croissance est Table ronde 204
très élevé au Japon et plus fort en France et en Italie que dans
les autres grands pays de l'O.C.D.E.
Tableau n° 1
Taux de croissance annuels du produit intérieur brut
1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1967* 1961 1973* 1968 1979* 1974 1984* 1980
Etats-Unis 4,5 3,5 2,6 2,0 -0,9 -0,8 4,7 5,5 4,7 2,6 -0,4 3,4 -3,0 2,9 7,2 2,5 3,0
Japon 10,5 3,7 4,2 -1,2 2,6 5,1 5,2 4,4 3,1 9,5 4,8 5,3 3,9 2,8 5,8 4,6 2,5
RFA 4,8 5,1 2,5 0,9 0,3 -1,6 5,4 3,0 2,9 4,2 1,4 0,2 -0,6 1,2 2,6 2,5 2,3
France 5,7 5,6 3,1 1,2 3,2 0,2 5,2 3,1 3,8 3,3 1,1 0,5 1,8 0,7 1,3 1,3 2,0
Illustration non autorisée à la diffusion Royaume- 3,2 3,4 1,5 0,7 -1,0 -0,7 3,8 1,0 3,6 2,2 -2,3 -1,4 1,5 3,4 2,7 1,8 3,3 Uni
5,7 4,9 2,6 1,0 4,1 -3,6 2,7 4,9 3,9 -0,4 2,6 Italie 5,9 1,9 0,2 -0,5 2,3 2,7
CEE à 12 4,8 4,9 2,5 0,9 2,0 -1,0 4,9 2,4 3,1 3,2 1,2 -0,1 0,6 1,2 2,0 2,3 2,4
OCDE 5,1 4,6 2,6 1,9 0,6 -0,3 4,7 3,5 4,1 3,0 1,2 1,6 -0,6 2,6 4,7 3,0 2,5
Sources : European Economy, et O.E.C.D. economic outlook, décembre 1986.
(*) Taux de croissance annuel moyen.
Après cette crise, on observe que la croissance reste
assez forte au Japon (autour de 4 % par an), qu'elle semble
durablement ralentie dans les pays européens dont le taux de
croissance moyen est d'environ 1 % pour la première moitié
des années quatre-vingts et qu'elle fluctue énormément aux
Etats-Unis, une reprise violente succèdent à la récession des
années 1980-1982. Les chiffres disponibles pour 1987 et les
diverses prévisions réalisées pour 1988 indiquent que la crois
sance se stabiliserait autour de 3 % par an aux Etats-Unis et
au Japon, un peu en dessous de 3 % en Italie et au Royaume-
Uni, autour de 2 % en Allemagne, et à un niveau encore plus
faible (peut-être autour de 1,5 %) dans les autres pays de la
C.E.E. (France, Belgique, Pays-Bas). Le rapprochement avec
les évolutions récentes semblent indiquer que ceci impliquera
une stabilisation du chômage aux Etats-Unis et en Allema- •
Table ronde 205
g ле, et en revanche une ascension continue de celui-ci dans
If s autres pays, Japon compris Ces comparaisons internatio-
r aies de croissance et de chômage doivent être rapprochées
ce l'évolution de la population afin de déterminer la crois
sance par tête, qui est l'indicateur normal de bien-être, ainsi
eue le taux de croissance nécessaire à la stabilisation du chô
mage. Durant les six dernières années, la population a crû en
r юуеппе par an de :
\ ,03 °o aux États-Unis
i ,72 % au Japon
- 0,10 % en Allemagne
Í ,45 % en France
í ,22 °o au Royaume-Uni
i ,25 % en Italie
í ,08 °'o en Belgique
i ,56 % aux Pays-Bas
L'Allemagne apparar: comme un pays relativement
и typique. Pour obtenir une même croissance par tête que les
•utres pays elle peut se conter ter d'une progression annuelle
lu produit intérieur brut intérieure d'au moins un demi
^oint, si ce n'est d'un point. Par ailleurs, le vieillisement de sa
copulation implique qu'une croissance ralentie conduira cà
no ins de chômage que chez ses voisins. Le déclin de long
erme implique donc certains avantages de court terme.
Le taux de croissance du produit intérieur brut doit
-,.:tre mis en regard de celui de la production apparente du tra
vail. Sur la période de 1^32 à 1986 le taux de croissance <

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents