Vue générale et mise au point sur l économie et la population françaises - article ; n°1 ; vol.25, pg 53-59
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Description

Économie rurale - Année 1955 - Volume 25 - Numéro 1 - Pages 53-59
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 11
Langue Français

Extrait

Monsieur Alfred Sauvy
Vue générale et mise au point sur l'économie et la population
françaises
In: Économie rurale. N°25, 1955. pp. 53-59.
Citer ce document / Cite this document :
Sauvy Alfred. Vue générale et mise au point sur l'économie et la population françaises. In: Économie rurale. N°25, 1955. pp. 53-
59.
doi : 10.3406/ecoru.1955.1131
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_0013-0559_1955_num_25_1_1131.
GÉNÉRALE ET MISE AU POINT VUE
SUR I/ECONOMIE ET LA POPULATION FRANÇAISE
par M. Alfred SAUVY (*)
// est devenu difficile de distinguer, dans la masse des documents et des controverses, les gran
des lignes de l'évolution française. De nombreux) articles dans Population ont cependant permis,
sur è&s principales question* , de présenter les résultats acquis, de souligner les incertitudes, de mon"
trer les défauts à corriger. Il s'agit cette fois d'une synthèse générale qui s'efforce de simplifier sans
déformer. En se contestant de classer, pe qui est acquis, un tel travail n'instruira guère ceux qui ont
suivi les faits dans leur rigueur. Mais trop souvent, leur sélection mouvante par la rumeur et même
par les souvenirs, l'opinion préjugea ei des jugements superficiels donnent, sous une apparence de
fidélité, une représentation assez éloignée de la réalité. C'est pourquoi le présent article s'efforça de
classer et de relier les données essentielles, tout en renvoyant aux études antérieures, publiées par
l'I.N.E.D., h lecteur soucieux de pénétrer plus profondément quelques sujets.
Les objectifs à la Libération. se profilaient les deux grands défauts qui devaient
s'accuser dans la suite : l'excès d'alcool et le manLa France se trouvait, en 1944-1945, avec une que de logements. économie dégradée par les destructions de guerre Nous allons maintenant voir successivement les et l'arrêt du développement de 1929 à 1938, avec résultats obtenus sur la population, puis sur l'écune population amputée par la guerre, mars, plus onomie, sans que cette distinction puisse jamais encore, par les conséquences de la première (1914- avoir un caractère absolu. 1918) et de la stérilité, dont les sources remontent
avant même la Révolution. La natalité (I)
Tout se trouvant à faire ou à refaire, les object
Les résultats ont démenti les craintes des scepifs paraissaient faciles à déterminer. En fait, leur
tiques et parfois dépassé les espoirs des optimistensemble était naturellement quelque peu contra
es. De 620.000 à la veille de la guerre, le nombre dictoire, mais ces contradictions conduisaient à des
des naissances est passé à 860.000 au plus haut, choix trop cruels polir être dénoncés. L'élan im
de 1947 à 1949, pour revenir aux environs de portait, du reste, plus que les controverses.
800.000, en 1953-1954-1955. Ce chiffre, très inféC'est dans ces conditions \ que le relèvement et rieur à celui enregistré sous le second Empire le maintien de la population inspirèrent, en 1946, (1.040.000 en 1859) et même sous le premier la Sécurité sociale, qui visait à assurer aux jeunes (1. 030.000 en 1814) est à peu près celui des années des conditions de vie suffisantes (et, par là, à fa 1905-1906. Le taux de natalité 18,6 pour 1.000 est voriser la natalité), à donner aux malades les soins à peu près celui des années 1911 à 1913. qu'ils méritent, à réduire la mortalité, à procurer Au lieu d'une perte de' 10 % comme avant aux vieux des moyens d'existence. guerre, le remplacement d'une génération par la
Sur le plan économique, les premiers efforts vi suivante se traduit, au contraire, par un gain légè
saient à retrouver ce que l'on appelait « l'abon rement supérieur à 10 %. La proportion des jeu
dance », c'est-à-dire un niveau de production per nes (moins de* 20 ans) qui reculait depuis plus de
mettant de supprimer tout rationnement, puis à 150 ans, est en reprise, passant de 30,2 % en 1936
dépasser ce niveau, de façon à relever le bien-être à 30,4 % en 1955.
de la population. Ces aspirations se concrétisèrent
(I) Louis HENRY : « Mise au point sur la natalité française » dans le « plan Monnet », établi en 1946.
(avril-juin 1954). Mais déjà, à la base de ces premières mesures,
(*) N.D.L.R. L'article ci-après vient de paraître dans le numéro 2 (avril-juin) de 1955 de « Popul
ation », la revue trimestrielle de l'Institut national d'études démographiques (23,^ avenue Franklin-
Roosevelt, Paris 8e). Aucun de nos lecteurs ne peut se désintéresser des faits présentés dans cette
« synthèse générale de M. Alfred Sauvy. Nous remercions donc vivement l'auteur et l'éditeur qui nous
ont autorisés à la reproduire. L efficacité de la législation familiale s'est fait Migrations extérieures (5).
sentir surtout sur le 2e et le 3e enfant ; contrair C'est d]un échec sérieux qu'il faut parler à propos ement à un préjugé persistant, elle a été très faible de l'immigrat'on. Les plans élaborés vers 1946, qui sur les familles nombreuses. visaient à combler les classes creuses ou déficitaires La natalité s'est maintenue à peu près, depuis des années 1914-1919 et 1925-1945 ont été peu à 1953, malgré le recul des allocations familiales sur peu abandonnés. C'est un état d'esprit qu'il faut renles salaires et las revenus. Mais ce maintien, que dre responsable de cet échec, plus que les difficulfavorisent la prospérité économique et le plein emp tés physiques. La peur du chômage est si sensible loi actuels, ne peut être tenu pour définitif. dans toutes les professions, qu'elle a rendu presque La disparition récente du cauchemar de la sté-1 impossible toute migration organisée. rilité et du déclin démographiques a eu pour résul L'optique toujours trop locale en cette matière est tat une certaine désaffection des pouvoirs publics fatalement malthusienne et conduit à une prudence et de l'opinion, vis-à-vis de la famille. Attitude excessive, voire à des contre-solutions. Le develop' classique, mais inspirée par un jugement trop som pement économique étant avant tout une question de maire, car les phénomènes démographiques doivent proportions, une immigration convenablejneent sése juger sur le long terme. Les défaillances d'un lectionnée aurait permis de réduire le chômage ou siècle et demi n'ont pas été rachetées par 10 ans le sous-emploi dans les professions encombrées. de natalité suffisante. L'exemple de l'Allemagne a confirmé combien les Cette désaffection de la puissance publique vis-' possibilités d'un acqroissement de l'emp/loi sont à-vis de la cause familiale s'est traduite non seu couramment sous-estimées. * lement *par l'amputation, en valeur relative,, des Finalement, l'immigration étrangère nette depuis prestations; mais par le retour à un individualisme, 1946 a été estimée à 325.000 personnes. Les erreurs hostiïe aux enfants, .notamment en matière de l commises sur ce chiffre doivent s'équilibrer à peu ogement. C'est ainsi que la contribution personnelle près. mobilière surtaxe les familles nombreuses (2) et Du fait de la très faible immigration des dernières que le dégrèvement, accordé en 1954, pour l'ac-: années, et du mouvement naturel de francisation nuisition d'un logement familial ne tient aucun (naturalisations, mais surtout décès d'étrangers et compte du nombre de personnes à loger, accu naissances d'enfants français), la population étransant ainsi un caractère antisocial,, opposé à l'inten gère de résidence habituelle est 'en forte diminution tion initiale du législateur. et en Voie de disparition.
L'immigration nette d'Algériens peut être estimée La mortalité (3) / à 225.000 (6).
Après la guerre, la baisse séculaire de la mort
alité semblait entrée dans une phase d'accélérat L'ensemble de la population.
ion. Les antibiotiques et la régression de l'alcoo La population est passée de 40.300.000 en 1946 à lisme ajoutaient leurs effets. En fait, on ne peut 43 millions en 1954, soit un accroissement moyen de guère parler pour le moment que d'un prolongement 0,8 % par an. La densité, 78 par km2, reste une des de la pente séculaire. Dans le classement internatio plus failes d'Europe occidentale. Si le rythme de nal, la France reste à

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