En marge du mémoire de l abbé Barthélemy sur les inscriptions phéniciennes (1758) - article ; n°1 ; vol.105, pg 30-42
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En marge du mémoire de l'abbé Barthélemy sur les inscriptions phéniciennes (1758) - article ; n°1 ; vol.105, pg 30-42

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1961 - Volume 105 - Numéro 1 - Pages 30-42
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Madeleine-V. David
En marge du mémoire de l'abbé Barthélemy sur les inscriptions
phéniciennes (1758)
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 105e année, N. 1, 1961. pp. 30-
42.
Citer ce document / Cite this document :
David Madeleine-V. En marge du mémoire de l'abbé Barthélemy sur les inscriptions phéniciennes (1758). In: Comptes-rendus
des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 105e année, N. 1, 1961. pp. 30-42.
doi : 10.3406/crai.1961.11254
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1961_num_105_1_11254COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 30
à Mme Yvonne Rosengarten pour ses ouvrages : Le régime des
offrandes dans la société sumérienne et Le concept sumérien de consom'
mation dans la vie économique et religieuse.
Acte est donné de cette communication.
M. André Piganiol fait connaître à l'Académie que la Commission
du Prix Saintour a décidé d'attribuer le prix de 1961 réservé à
l'Antiquité classique à l'ouvrage posthume de M. Pierre Grenade :
Essai sur les origines du Principal.
Acte est donné de cette communication.
M. André Piganiol, au nom de la Commission du Prix Saintour,
propose à l'Académie d'attribuer sur la Fondation Carrière un prix
de 40 nf à M. Pierre Canivet pour son ouvrage : Histoire d'une
entreprise apologétique au Ve siècle. — Adopté.
Mme David expose à l'Académie les méthodes que l'abbé Barthé
lémy s'était proposé d'appliquer en 1754 et 1758 pour lire les inscrip
tions palmyréniennes.
COMMUNICATION
EN MARGE DU MÉMOIRE DE L'ABBÉ BARTHELEMY
SUR LES INSCRIPTIONS PHÉNICIENNES (1758),
PAR Mme MADELEINE -V. DAVID
L'histoire de l'écriture serait incomplète si elle ne réservait aussi
une place importante à l'étude des déchiffrements — et à la per
sonne des déchiiïreurs. Or la première époque des déchiffrements
se situe, comme l'on sait, en plein milieu du xvme siècle, et c'est
le nom de l'abbé Barthélémy qui la symbolise le mieux. Le travail
que nous avons l'honneur de soumettre à l'Académie des Inscrip
tions et Belles-Lettres, sous le patronage de M. Edouard Dhorme,
suppose connus les célèbres mémoires de Barthélémy : sur les textes
palmyréniens (lu en 1754) et sur les textes phéniciens (lu en 1758).
A ce propos, nous devons retenir cette parole de l'auteur : « Je ne me
suis pas proposé, dit-il en 1754, d'éclaircir les inscriptions palmyr
éniennes ; il s'agit, pour le présent, de s'assurer de la vraie façon
de les lire ». L'intention de Barthélémy était en effet en ces deux
occasions, d'établir une connaissance solide des deux alphabets —
rien de plus, rien de moins.
Nous ne croyons pas qu'il ait été montré qu'en réalité, ces deux-
mémoires constituaient les étapes d'un programme, publié dès 1752,
et que l'idée maîtresse dudit programme était de. tenter une approche
méthodique des problèmes égyptiens. Nous résumerons ce pr
ogramme et en retracerons l'exécution, ce qui imposera de suivre
l'activité savante de Barthélémy durant une bonne dizaine d'années.
La période de la longue carrière de l'auteur à laquelle nous nous BARTHÉLÉMY ET LES INSCRIPTIONS PHÉNICIENNES 31 L'ABBÉ
appliquerons, coïncidera approximativement avec les années 1750
— années qui, pour l'essor des sciences humaines, furent, en France
particulièrement, d'une si exceptionnelle fécondité.
Le programme annoncé est exprimé dans un article du Recueil1
dans lequel le comte de Caylus publiait de nombreux monuments,
de sa propriété ou autres. Certaine partie du tome Ier2, consacrée
à une bande de toile inscrite de signes hiératiques égyptiens, est
manifestement de Barthélémy, dont se reconnaît la « griffe », le
style propre. Dans l'avertissement du volume, Caylus remercie Bar
thélémy de lui avoir « communiqué ses lumières ». Tous les doutes qui
subsisteraient sur la provenance de l'article sont levés du fait que,
par la suite, Barthélémy a lui-même parlé de cet article comme sien3.
Une maxime décisive est émise : « Ces questions [problèmes de
« lettres » égyptiennes]... ne pourront jamais être éclaircies par les
témoignages des auteurs grecs et latins... C'est aux monuments
qu'on doit recourir. Quand ils parleront clairement, il faudra bien
que les anciens auteurs s'accordent avec eux »! — La matière sur
quoi s'exercera la méthode de l'auteur est Y « écriture courante » —
la cursive — des Égyptiens, et c'est d'une suggestion de l'Anglais
Warburton que va partir cette recherche.
Quelques mots, ici, sur les commencements de l'étude historique
des écritures, au xvme siècle. — Au cours de la première moitié
du siècle, plusieurs pas avaient été franchis dans cette voie. D'un
côté, les études chinoises s'étaient implantées en Europe, se laïci
sant, puisqu'elles cessaient d'être le monopole des missionnaires :
ainsi, pour la première fois, une écriture fort ancienne, non alpha
bétique, était connue en ses traits spécifiques et en sa structure.
D'un autre côté, en cette époque dont le rationalisme prêtait à une
transformation des idées sur les hiéroglyphes égyptiens, le public
lettré s'était dépris des mystiques interprétations émises au siècle
précédent par le père Athanase Kircher4. C'était au système de
Warburton que, désormais, allait la faveur.
Le grand ouvrage anglais de l'évêque Warburton5 avait inclus
plusieurs chapitres sur les hiéroglyphes, dans le développement
de thèses concernant la science égyptienne. Ces chapitres avaient
1. Recueil d'antiquités égyptiennes, étrusques, grecques et romaines, à partir de 1752.
2. P. 65 et s.
3. Voir par ex. Mémoires de l'Académie, t. XXXII : communication de l'abbé Bar
thélémy, lue en 1761, p. 725.
4. Kircher, dans VŒdipus Aegyptiacus surtout (1652-1654), propose une perspective
de hiérarchie des écritures, dominée par la sublimité du symbolisme hiéroglyphique,
qui fait appel à l'intuition.
5. The divine légation of Moses. 32 COMPTES RENDUS DE L 'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
donné lieu à une adaptation française de Léonard des Malpeines :
Essai sur les hiéroglyphes des Égyptiens (1744) — ce « Warburton
français » offrant aussi une compilation des travaux sur l'écriture
chinoise, de Nicolas Fréret, de Fourmont et des missionnaires.
Avec Warburton s'achevait la désacralisation de l'hiéroglyphe,
poursuivie depuis le xvne siècle. Les figures égyptiennes, selon
Warburton, relèvent du degré second de l'écriture en peinture —
le degré premier étant les figures des Mexicains. Non seulement
l'auteur raille les conceptions kirchériennes, mais encore il ose
expliquer de haut — et avec l'aide des témoignages anciens — le
devenir des hiéroglyphes d'Egypte, qu'il insère dans une perspec
tive de continuité : l'histoire de l'écriture est en effet supposée
avancer par une gradation simple, « depuis l'état de la peinture
jusqu'à l'état de la lettre ».
Pendant une quinzaine d'années, il ne fut guère possible de parler
des hiéroglyphes, en France, sans se référer à Warburton. C'est,
entre autres, le « Warburton français » qui fournit la matière de
l'article « Écriture » de l'Encyclopédie; et Condillac offre la théorie
de Warburton à quiconque désirerait « faire un système pour expli
quer les progrès de l'écriture », sans se dissimuler, toutefois, l'insuf
fisance de l'ouvrage par rapport aux vrais problèmes d'écriture —
mais Condillac est une exception.
Le terme d'histoire générale de l'écriture est de Warburton, l'épi-
thète « générale » devant spécifier l'intention philosophique de
l'entreprise. L'adaptateur, des Malpeines, accli

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