Derniers travaux à Larsa (Iraq) en 1974 et 1976 - article ; n°2 ; vol.121, pg 430-439
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Derniers travaux à Larsa (Iraq) en 1974 et 1976 - article ; n°2 ; vol.121, pg 430-439

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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1977 - Volume 121 - Numéro 2 - Pages 430-439
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jean-Louis Huot
Derniers travaux à Larsa (Iraq) en 1974 et 1976
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 121e année, N. 2, 1977. pp. 430-
439.
Citer ce document / Cite this document :
Huot Jean-Louis. Derniers travaux à Larsa (Iraq) en 1974 et 1976. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, 121e année, N. 2, 1977. pp. 430-439.
doi : 10.3406/crai.1977.13380
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1977_num_121_2_13380COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 430
COMMUNICATION
DERNIERS TRAVAUX A LARSA (iRAQ) EN 1974 ET 1976,
PAR M. JEAN-LOUIS HUOT.
Le site de Tell es-Sinkara, qui recouvre les ruines de l'antique
Larsa, se trouve dans le sud de l'Iraq, à quelque 250 km du rivage
du golfe, au milieu d'une région jadis fortement peuplée : aux IIIe et
IIe millénaires av. J.-C, Larsa voisinait avec les villes d'Ur et
d'Uruk, pour ne citer que les plus célèbres. Mais on pourrait nommer
également de nombreux autres tells, non fouillés, Jokha, Abla,
Medaïn, es-Sifr, qui furent tous des villes considérables et peu élo
ignées les unes des autres. Cette région, si fortement urbanisée dans
l'Antiquité, est de nos jours un désert parcouru par quelques tribus
bédouines, de moins en moins nombreuses en raison de graves
problèmes d'approvisionnement en eau. Si, à une trentaine de kil
omètres du site, les campagnes sont cultivées et peuplées, et si le sud
de l'Iraq, en certains endroits, rappelle sans doute encore ce que fut
l'antique Mésopotamie, Larsa domine aujourd'hui une région désolée.
Cette ville était la dernière grande capitale historique sur laquelle
l'archéologie n'avait pas fait porter l'effort, lorsqu'en 1933 votre
confrère M. André Parrot reçut la charge de son exploration1. Mais,
après une campagne fructueuse, il préférait transférer son chantier
sur l'emplacement de Mari, avec le succès que l'on sait. Il fallut
attendre 1967 pour voir se dérouler les 2e et 3es campagnes2. André
Parrot confiait bientôt la responsabilité du chantier à J. Margueron.
Ce dernier y travailla en 1969 et 19703, puis se consacra à l'explo
ration urgente du site de Meskené, en Syrie, menacé par les eaux.
Les autorités iraqiennes, cependant, réclamaient la poursuite des
travaux à Larsa, et en 1974 la responsabilité de rouvrir le chantier
me fut confiée. J'y dirigeai la 6e campagne (1974)4, puis la 7e (1976) ;
c'est des résultats de ces deux dernières saisons que je souhaite vous
entretenir, vous remerciant de me faire l'honneur de vous les exposer
brièvement.
Les textes nous permettent de retracer les grandes étapes de
l'histoire de la ville. Après la destruction de l'empire de la 3e Dynastie
1. Voir RA, XXX, 1933, p. 175-182.
2.Syria, XLV, 1968, p. 205-239.
3. Voir XLVII, 1970, p. 261-277 et XLVIII, 1971, p. 271-286.
4.Syria, LUI, 1976, p. 1-45. DERNIERS TRAVAUX À LARSA 431
d'Ur, aux environs de 2000 av. J.-C, Larsa devint la capitale d'un
royaume amorite qui joua un rôle de premier plan aux xixe et
xvme siècles. Sous l'autorité du roi Rim-Sin, elle exerça même son
hégémonie sur tout le sud mésopotamien, à l'exception de Babylone.
C'est la période dite d'Isin-Larsa. La conquête de la ville par Hammu-
rabi n'entraîna pas la décadence immédiate de la cité. Mais, sous
son successeur Samsu-iluna, une révolte éclata, qui fut châtiée diff
icilement. Le sac de la ville par Samsu-iluna en fut le résultat, événe
ment qui marque le début d'un effacement progressif, mais certain,
de la cité. Sous les rois kassites qui gouvernèrent la Mésopotamie
à partir du xvie siècle, la Babylonie disparaît plus ou moins de la
scène politique, et lorsqu'ils cédèrent la place à une dynastie locale
dite 2e Dynastie d'Isin, en 1159, le sud de la Mésopotamie ne pouvait
guère être considéré comme une grande puissance de renommée
internationale.
Mais l'illustration matérielle et architecturale de cette histoire
était quasi ignorée. A part les nombreux sondages exploratoires
conduits par André Parrot en 1933, les campagnes de 1967 à 1970
avaient porté sur l'exploration du palais du roi Nur-Adad, qui régnait
sur la ville au milieu du xixe siècle. Les bâtiments religieux de cette
cité consacrée au dieu du soleil, Shamash, restaient inexplorés,
à l'exception d'un début de dégagement effectué par Jean Margueron
en 1969 et 1970, qui fournit d'ailleurs deux kudurrus kassites
remarquables. De même, le problème des premières phases de l'his
toire de la ville n'avait pas été abordé.
Les efforts de la mission française depuis 1974 ont donc porté
sur ces deux points : étude de la période chalcolithique et des débuts
de l'urbanisation, et dégagement systématique du temple de l'E. Bab-
bar de Shamash. En voici les principaux résultats.
Étudier la période ayant immédiatement précédé l'urbanisation,
c'est-à-dire la qu'on appelle, en basse Mésopotamie, l'époque
d'Obeid, n'est pas possible à Larsa même. Les niveaux correspondants
existent : ils sont attestés par les ramassages de surface. Mais ils sont
recouverts par quinze mètres, en moyenne, de dépôts d'époque
historique. En l'état actuel des crédits et des moyens, il est vain
d'en espérer le dégagement. Il fallait tourner la difficulté. Or, en 1967,
André Parrot avait repéré l'existence d'un petit tell bas, à 3,5 km
de Larsa, non mentionné sur les cartes archéologiques. Les ramassages
de surface indiquaient l'existence, sur ce site, de niveaux d'époque
Obeid. Ayant examiné à nouveau le site en 1970, je m'aperçus que
les vestiges de surface appartenaient tous à cette période. Nous Fig. 1. — Figurine ophidienne masculine de Tell el'Oueili (LO 76.12). Fig. 2. — Partie centrale du tell de Larsa. DERNIERS TRAVAUX À LARSA 433
avions la chance d'avoir là un village de la fin du chalcolithique,
non recouvert par des dépôts postérieurs. Chance inespérée dans
une région où la période d'Obeid n'est connue que par des cimetières
ou des sondages extrêmement restreints. La fouille du petit tell
el 'Oueili, après un examen du matériel de surface que j'ai publié
dans la revue Sumer5, débuta à l'automne dernier. Il ne s'agit que
de travaux préliminaires, mais qui augurent bien de la poursuite
de la fouille. Conformément à mon attente, nous avons pu dégager
de bons niveaux architecturaux de la période Obeid final, vers
3500 av. J.-C. Une partie d'un temple classique de cette période,
avec murs ornés de redans, fut repérée. Ce bâtiment fut ensuite
subdivisé à l'extrême par des murs de refend, dans un but qui reste
mystérieux, puis l'ensemble du site fut recouvert par des installations
artisanales (nombreux fours de potiers) à une époque où la majorité
de la population s'était transférée sur un autre emplacement, vra
isemblablement celui qui devint ensuite Larsa, car le matériel obéidien
ramassé à Larsa même est identique à celui de Tell el 'Oueili.
Le matériel recueilli est surtout céramique : petits vases, mais
aussi clous de cristal de roche, bijoux en terre cuite, pesons en abon
dance, clous à bout recourbé, et figurines ophidiennes (fig. 1),
qui ne laissent aucun doute sur le parallélisme entre ces niveaux et
ceux d'Eridu VII-VI. Les ramassages de surface ont livré également
des tessons d'époque Uruk, et l'on espère, lors des dégagements
futurs, observer de près le passage de l'époque d'Obeid à l'époque
d'Uruk, c'est-à-dire analyser la vie de cette agglomération pendant
la période capitale qui vit, en basse Mésopotamie, la naissance des
villes.
♦\
A Larsa même, la poursuite du dégagement de l'ensemble religieux
abordé par Jean Margueron en 1969 s'imposait. Par rapport à 1970,
l'étude en est désormais suffisamment avancée pour qu'on puisse
observer, à travers l'histoire architecturale de ce monument, un
excellent reflet de politique et économiqu

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